4 ans. Cela faisait quatre années que mon poussin avait vu le jour. Mon accouchement n'avait point été de tout repos. Je me rappelais encore de la douleur, de l'inquiétude qui baignait dans mon esprit à ce moment là. J'avais eu peur d'une chose; que mon fils perd vie pendant l'accouchement. Heureusement pour moi, il n'y avait aucune complication majeur et Shun vint voir la lumière du jour en santé. Devant le miroir, je souriais doucement tout en plaçant mes deux mains contre mon ventre, le caressant. Étrangement, cela faisait plusieurs années que je n'étais plus enceinte, mais j'avais encore en souvenir cette sensation d'avoir un être vivant. Je me rappelais de tous les moments mémorables de ces neuf mois. Le sourire de Kyota, son bonheur me hantaient encore aujourd'hui. Il était tellement fier d'être père... Je n'avais jamais vu mon mari aussi heureux, mise à part le jour de notre mariage. Il aurait été un merveilleux père. J'en étais persuadée.
Je soupirais doucement sur mes pensées, avant d'aller réveillé mon fils de son sommeil. Pour se faire, je vins sur le bord de son lit et caressais doucement sa chevelure blanche. Ayant un sommeil léger pour une personne de son âge, cela prenait quelques minutes avant que ce dernier ouvre tranquillement les yeux pour me fixer de ses grands yeux turquoises. Malgré qu'il venait de se réveiller, je voyais un sourire se dessiner peu à peu, alors qu'il étirait ses bras devant moi, quémandant des câlins. D'un sourire, je le pris dans mes bras, le serrant fort contre moi, avant de lui donner un baiser sur le front. Aujourd'hui, c'était sa journée. Nous allions voir dans le village pour préparer un merveilleux dîner, avant profiter d'une balade en famille et de lui offrir un petit cadeau. Du haut de ses quatre ans, Shun me demanda de le laisser se préparer seul, voulant me prouver qu'il était rendu un grand garçon. Je riais doucement sur cette demande, amusé et attendrit par la demande de mon fils, puis, d'un simple hochement, je quittais la chambre en indiquant que je l'attendrais devant l'autel.
Comme à notre habitude, nous nous réunissions ici pour prier devant l'autel dédié à mon mari. Néanmoins, attendant mon fils devant cette autel, je ne priais guère maintenant. Non, j'observais la photo de mon ancien époux, disparu depuis cette guerre que nous n'avions jamais voulu. Mon regard était mélancolique, alors que je fixais le sourire qui affichait, au moment de la photo. Ma respiration était légèrement lourde, alors que mon coeur se serrait.
« 4 ans. Cela fait quatre ans que nous nous sommes pas croiser. Cela fait quatre années que je t'attend ici, espérant que tu viens nous rejoindre, mais je n'ais aucune signe de vie. Ni même de notre famille d'ailleurs. J'ai l'impression que.. que vous avez tous disparu et que la guerre vous a emporté. Tu me manques terriblement, mon amour... »
Je sentis mon coeur se serrer sous cette phrase. J'essayais tant bien que mal de contenir mes émotions, prenant de grande et de longue respiration, puis, quand je sentis que je pouvais partager mes vœux, mes doutes et certaines informations envers le défunt, je me remis à signer mes mots.
« Shun grandit tellement vite. Tu aurais été tellement fier de le voir marcher, courir, parler. Déjà 4 ans qu'il fait parti de mon quotidien et je ne peux que te remercier de m'avoir offert un tel présent. Malgré son énergie, je sais que tu lui manques, même sans vraiment te connaître. Il te voit comme un héro, tu le sais? Cependant, même avec cette pensée, il aurait aimé être avec toi aujourd'hui aussi. »
Je soupirais doucement, alors que je collais mon front sur le sol, priant respectueusement devant l'autel. Mes paroles, malgré que je n'avais aucune preuve tangible, était véridique. L'an passé, Shun m'avait exprimé son envie d'avoir connu son papa et à quel point qu'il aimerait le voir, comme je l'avais vu. Cela m'avait tellement brisé le coeur de le savoir aussi triste, aussi désireux d'avoir son héro dans sa vie. J'avais même hésité de le faire rencontré via une illusion de ma part. Néanmoins, ce cadeau était à double tranchant. Comment pourrais-je mentir à mon fils sur l'image qu'il aurait vu? Je n'aurais pas pus vivre avec ce mensonge. La culpabilité aurait pris le dessus, même si ce n'était que voir mon fils, ne serait-ce, pleinement heureux qu'une fois.
Prise dans mes pensées, je n'avais guère remarqué que Shun m'avait rejoint devant l'autel de son père, me tirant sur la manche pour qu'on début la journée. Je redressais mon dos, légèrement perdue et fixant mon fils de mes yeux turquoises, puis, voyant que celui-ci me demandait qu'on aille en ville, je ne fis qu'un petit sourire, hochant la tête, avant de quitter la pièce pour débuter cette journée.
Dehors, alors que nous marchions dans le village, faisait assez beau, mais pas trop chaud. Nous étions qu'au début du printemps et les vents du nord envahissait encore nos journée de temps en temps. Shun portait des habits plus ou moins chauds, tandis qu'un bonnet cachait sa crinière blanche de tous inconnus qui pouvaient se douter de son appartenance à son clan. Pour ma part, j'avais mis une simple veste, avec une grande jupe de couleur vive. Je n'étais guère une personne qui avait froid facilement. Sous cette journée fraîche, nous allions dans le village pour acheter quelques petits ingrédients pour notre souper festif. Certes, nous vivions guère dans le luxe, mais mon travail de serveuse aidait à mes économies de bien rouler la baraque. Je pouvais me permettre des petites folies comme aujourd'hui, surtout pour voir mon fils sourire.
Après notre petite visite aux village, nous allions déposer les ingrédient à la maison, avant de reprendre notre sortie, allant au lac le plus proche. J'avais promis qu'à son anniversaire, nous irons en canoé et nous irons pêcher aux lacs, ensemble. Il semblait fou de joie de pouvoir prendre une belle journée avec moi. Notre activités durant pendant plusieurs heures et la prise était bonne. Nous avions amené plusieurs poissons à la maison. J'étais fière de ce dernier qui avait réussi à pêcher, la plupart, des poissons que nous avions en main. De plus, cela m'aiderait de faire des économies sur la nourriture. Maintenant que nous avions fini notre sortie, je préparais le repas pour mon poussin, tandis que ce dernier alla voir l'autel de son père, racontant sa journée.
« Joyeux Anniversaire Shun! »
Suite au repas que j'avais préparé et que nous dégustons ensembles, je lui offrais un cadeau qui m'était symbolique pour moi, mais aussi qui avait annoncé le plus grand respect de ma famille; l'os avec le symbole de notre clan. J'avais reçu ce cadeau par Grand-père Mishi quand ce dernier avait appris ma grossesse. Ce présent lui allait de droit. Je souriais tout en expliquant à Shun l'importance de ce présent dans sa vie. Voyant ses yeux brillants d'admiration et de reconnaissance, il gardant l'artéfact proche de son coeur, avant de signer de sa main libre.
« J'en prendrais soin, promis! Je ferais en sorte que ma famille soit fière de moi, maman, même dans le ciel! »
Je laissais un sourire sous ses paroles, le coeur réchauffé par ses dires. Il était adorable, il n'y avait guère à nier. Son caractère aussi doux me faisait penser à Kyota, énormément. Je ne pouvais qu'être fière de la personne qu'il allait devenir.