Dans la salle d’attente du Ministère, faiblement éclairée par l’unique petite fenêtre de la pièce, Maka faisait les cent pas. Dans sa tête, elle répétait ses arguments. La dernière fois qu’elle avait été aussi anxieuse pour un rendez-vous, c’était avant son dernier examen à l’Académie, où elle devait faire preuve du niveau nécessaire de ninjutsu pour recevoir son bandeau. Elle l’avait réussi, bien évidemment, car en plus d’être une élève très studieuse, la jeune Chikara était une combattante à la tête dure : l’échec n’était pas envisageable, encore moins pour une personne avec son parcours. Mais ce jour-là, ce n’était pas avec ses professeurs, qui l’avaient vu grandir et évoluer, qu’elle allait s’entretenir. C’était avec la Régente, celle qui se présentait maintenant comme la clé de voute de la République.
Obtenir une audience privée avec la Régente était une chance rare. Qu’est-ce qui, chez la Genin, pouvait tilter la curiosité de la cheffesse ? Maka souhaitait lui faire part du sort des campagnes du Pays du Feu, souvent oubliées par les Hokage successifs. La République avait un des territoires les plus larges du continent mais toutes les décisions étaient prises par la capitale, pour la capitale. L’armée était pourtant présente partout dans la région, y compris dans le petit village natal de Maka, mais ses habitants ne se souvenaient pas de la dernière fois qu’on leur demanda leur avis. Avec la fondation d’une nouvelle République en perspective, la Chikara voulait tenter sa chance pour faire remonter les revendications des siens.
Après plus de cent tours de la pièce réalisés (Maka était venue particulièrement en avance - elle ne voulait surtout pas être en retard pour un entretien aussi important), un homme, qu'elle devina être le secrétaire de la Régente, vint la chercher.
« Chikara Maka. La Régente est prête à vous recevoir. »
Il fit signe à Maka de l'accompagner et ils prirent ensemble un long couloir menant quelques mètres plus loin à une autre pièce fermée. Le secrétaire toqua à la porte puis patienta qu'une voix à l'intérieur lui fasse signe d'ouvrir. Il laissa passer la jeune fille devant.
A son bureau, une femme au regard d'acier mais au sourire chaleureux fixait la Genin. Maka s'agenouilla aussitôt pour montrer son respect envers celle qui était de loin sa supérieure hiérarchique.
« Mako-Sama... Merci de bien vouloir m'accorder un peu de votre temps ! »