Accusations et compromis

La nuit était tranquille, beaucoup trop tranquille... Kazuko ne fermait pas l'œil de la nuit et méditait assise sur le lit les yeux clos avant de sentir les premiers rayons de soleil sur sa peau. Elle avait veillé sur l'intendante toute la nuit s'inquiétant pour son état de santé, mais cette dernière semblait plutôt bien dormir. La jeune femme se levait pour se pomponner, se coiffer, parfumer et se vêtir convenablement. Plus les minutes passaient et plus le stresse s'intensifiait. Serais-je à la hauteur ? se demandait-elle. Pour le moment, elle patientait à nouveau devant la fenêtre et regardant se qui s'y passait à l'extérieur, mais quelqu'un frappait à la porte. La jeune femme se méfiait.


La servante ouvrant la porte pour leur apporter le petit déjeuner et le disposait sur la petite table de la pièce.


Une fois que cette dernière demandait si les deux femmes n'avaient besoin de rien d'autre et fermait à nouveau la porte, la jeune femme se tournait à nouveau, songeuse et perdue dans ses pensées. Une exécution et un compromis dans la même journée. Le gouverneur avait déjà eu l'amabilité de garder les deux kumojins dans sa cité, alors quel compromis pouvait être intéressant pour lui ? Et pour Asae, l'exécution n'était pas une option et Kazuko devait récupérer la perle... Au loin, elle percevait enfin l'homme en question accompagné de deux hommes. Après ce qu'il venait de se passer, ce n'était pas étonnant. Les mains tremblantes, la sainte vierge tentait de garder le sang froid et de ne rien laisser paraître comme à son habitude.

Le gouverneur avait cette vilaine habitude de ne jamais être déplaisant tout en gardant un sourire évocateur, il aimait particulièrement prendre le rôle de paternel vis à vis des individus plus jeunes que lui. Cette jeune femme ne faisant pas exception, il semblait lui parler comme un père parlerait à sa fille.


Son assistant lui fit alors signe d'avancer, le gouverneur n'était effectivement jamais très attaché aux horaires...


L'assistant ouvrit alors la marche tandis que le gouverneur suivait tout en restant à la droite de la jeune femme.

La Miwaku faisait une révérence très féminine et élégante, digne d'une dame d'un haut rang alors que ce n'était pas le cas.


La remarque suivante ne surprenait pas la jeune femme, elle ne se souvenait plus à quelle heure, ni à quelle moment Hidemi était partie ce matin. Elle se demandait même si cette dernière n'était pas en pleine discussion avec Asae ? Ce qui lui semblait être la raison la plus logique de son départ très matinale. Le second de l'homme lui faisait signe de nous hâter pour pouvoir débuter la réunion. Kazuko était amusée du gouverneur, il n'était pas à l'heure et mettait une ambiance plutôt conviviale.


Oui, c'était une véritable question, car la Miwaku devait s'adapter et en apprendre le plus sur ce qui l'entourait pour plaire au mieux aux individus qui l'accompagnaient. Une mise en scène improvisée à laquelle toutes les femmes du clan se préparaient durant des années et des années, cachant leur véritable sentiment et donnant du bon temps de leur personne. L'un des deux accompagnateurs ouvraient la marche et le gouverneur se plaçait à droite de la jeune demoiselle. Sortant son éventail camouflant une partie de son visage cette dernière s'apprêtait à répondre l'homme.


Elle lui lançait un sourire chaleureux, mais cela lui paraissait étrange qu'un tel homme se préoccupe de simples salutations ou alors la manière de saluer pouvait être aussi important que de manger durant une réunion ? Il lui demandait ensuite de lui parler d'elle. C'est une question que personne ne lui posait jusqu'à maintenant, la jeune fille se sentait comme piéger par cette simple question. Elle comprenait alors le comportement de l'intendante la dernière fois, lorsqu'elle s'échappait engloutissant quelques biscuits au passage et esquivant le sujet. Ca manière d'être, était-ce une femme qui se sentait seule, elle aussi ? Pour le moment ce n'était pas le sujet. Mettant son éventail encore plus devant son visage devenant rouge pivoine, elle répondait la chose suivante:




Les battements du cœur s'accéléraient tant la sainte vierge se sentait mal à l'aise sur le sujet. Elle préférait encore commencer le débat et les négociations que de devoir parler d'elle-même ! Mais reprenant ses esprits, elle tentait d'esquiver la conversation en amenant directement sur la vie du gouverneur.

L'assistant se retourna et tiqua. L'homme à lunettes ne semblait pas très bavard et surtout très pressé. Il accéléra la vitesse de croisière.


La femme prit de nouveau la parole, le gouverneur se contenta de répondre en fermant les yeux dans un premier temps pour ensuite reprendre :


Soudainement, le convoi s'arrêta devant une porte gardée par plusieurs hommes, l'assistant fit alors signe aux gardes d'offrir l'opportunité aux individus de passer.


La porte s'ouvrit alors, le chef de la citadelle pénétra en premier dans la salle et fit signe à la jeune femme de le suivre. Il fit un signe à son assistant pour lui demander de ne pas rentrer. Intégralement construite en bois, ce lieu était totalement dédié aux réunions et de nombreux papiers étaient éparpillés sur la table. Si l'envie venait à la jeune femme d'observer le contenu d'une feuille, elle pourrait observer plusieurs cartes ou bien un texte écrit à la main exigeant qu'une route commerciale plus sereine soit trouvée.


La table était assez grande et les places nombreuses. Le gouverneur s'installa sur celle la plus proche de la porte.

Le petit groupe s'arrêtait devant la porte de la grande salle. Cela n'avait rien d'étonnant d'être surveiller surtout lorsque une figure importante se déplaçait après avoir subi un attentat. Il parlait d'une infiltration provenant du village de Konoha, y avait-il un moyen de l'aider à ce sujet pour rembourser ce petit désagrément ? Après tout les Hattori étaient eux aussi victimes de ce vacarme, c'était donc au clan Miwaku qu'il en était la responsabilité de résoudre cette affaire. Une fois entrée à l'intérieur de la pièce sous la surveillance de l'homme à lunette qui semblait mépriser la venue de la jeune femme, celle-ci observait un texte écrit où il était exigé une route commerciale plus saine pour les marchands et les civils.


Était-ce une forme d'impolitesse de demander une telle chose et si oui Kazuko prévenait que de devoir guérir.


La jeune Miwaku prenait place à gauche du gouverneur en gardant une petite distance pour mieux discuter de la situation en face à face. Allait-il accepter de lui parler de ses ninjas inconnus qui s'infiltraient sur leur terre ? Cela n'était qu'une parenthèse, mais une parenthèse qui pourrait s'avérer utile et qui permettrait un soutiens au gouverneur si des Konohajins tentaient encore ce type de mission au sein de ses murs. Elle se concentrait alors sur le point important de leur rencontre.


La jeune femme tentait une approche à avantager celui qu'elle considérait comme un allié après ce malheureux incident qui n'aurait pas du avoir lieu. Elle espérait pouvoir convaincre de préserver une bonne entente entre la citadelle de Tsuyo et l'empire de Kumo. Mais surtout d'échapper à son clan un éventuel massacre qui se ferait sans aucun doute sous les ordres de l'impératrice. Hors de question qu'une telle chose se produisait à nouveau. Elle reprenait toujours d'un air neutre même si sa quiétude était grande.


Elle n'ajoutait pas plus pour le moment et savait très bien que les échanges pour régler cette affaire sans conséquences serait difficile. Qu'elle drôle d'idée de devoir discuter avec autant de personnalités que la jeune femme ne connaissait. Tout ce qu'elle pouvait faire c'était d'écouter, de comprendre, d'apprendre et de tenter de calmer la situation tendue qui se tramait à la jolie citadelle de Tsuyo.

Le gouverneur souriait, mais plus que quiconque, il savait qu'il n'était pas ici pour rire ou se détendre. Il était dorénavant le moment de reconstruire l'organisation de ce monde et de dévoiler les premières stratégies de la citadelle. Malheureusement, l'homme était quelque peu limité, son interlocutrice n'était pas bien importante au sein de Kumo et qui plus est, elle était sûrement trop jeune pour comprendre la manière de penser du vieillard. Pour cette unique raison, il allait devoir patienter calmement.


Le visage de l'ancien garçon était un fameux mélange de froideur et de convivialité, il était très difficile de cerner son jeu. Qui plus est, le gouverneur n'était pas un illettré et il savait parfaitement parler et tourner la conversation vers le sujet l'intéressant principalement. Kumo étant un Empire, il fallait le flatter avant de pouvoir vraiment discuter.


Le terme "élu" n'était pas vraiment approprié, simplement car le chef de la citadelle avait décidé de prendre le pouvoir par lui-même en usant de sa réputation pour imposer une prise de pouvoir par l'armée. Depuis des décennies, l'homme préparait ce moment, sélectionnant un à un chaque Shinobi le rejoignant dans sa quête. Le but de l'homme était simple ; instaurer l'ordre. Il se mit alors à sourire, il ne pouvait pas se braquer sur une femme aussi jeune et insouciante :




Le spitch semblait sortir de nul part, aucun village ninja ne s'attendait vraiment à un tel système de la part d'un monde plus ou moins effacé du continent. Pour autant, le gouverneur en était certain, il était quasiment impossible d'établir une paix sur le long terme sans agir de la sorte.

Dans un ton un peu plus désolé la jeune femme continuait à prendre la parole.


Elle le savait très bien qu'elle n'avait aucune position pour décider à la place des Hattori. Cela lui semblait le plus logique de proposer son service en tant que messagère auprès du grand Hattori Masashi ou de sa sœur Hattori Shizuka, l'Impératrice... Entre les deux personnages, elle ne savait pas lequel des deux elle préférerait transmettre les pourparlers. Cette situation mettait la jeune femme mal à l'aise, car beaucoup trop de choses venaient de changer pour elle en si peu de temps. Pourtant elle avait foi en l'avenir et du devenir de Kumo, espérant que la politique militaire changerait peu à peu dans le but d'unifier les peuples entre eux et non les détruire.


Ce mot restait suspendu sur le bout de ses lèvres en pensant à ces pauvres hommes, femmes et enfants se faisant massacrer dans ce lac de sang. Plusieurs fois elle percevait ce genre de visions et de plus en plus fréquemment ces temps-ci. Kazuko espérait de ne plus devoir subir ce genre de cauchemar à demi-réveillé, mais elle savait bien que cela lui était impossible. Un jour elle découvrira la vérité derrière tous ces messages cachés jusqu'à maintenant... Est-ce que c'est une guerre à cause de ce terrible incident qui provoquerait la souffrance, les violences et la mors de tous ces innocents ? Probablement, mais rien n'était sur ! Perdue dans ses pensées, elle revenait à la réalité en regardant un plateau où était disposer de nombreuses pâtisseries. La danseuse un saisissait une en le découpant en deux et tendant l'autre moitié à l'homme en lui souriant et prononçant les mots suivants:


Et elle croquait un morceau dans ce délicieux gâteau de Tekunoroji qui était un vrai délice pour les papilles ! Ses mots à la fois taquin et sincère était une preuve que la femme voulait comprendre les coutumes des autres villes pour établir de bonnes liaisons et à commencer par la citadelle de Tsuyo.

Nation... Le terme n'était absolument pas anodin, mais Kazuko était sûrement trop jeune pour réaliser l'ampleur de ce mot. Le gouverneur n'était pas un idiot et il savait bien qu'il ne pouvait pas marcher sur Konoha et Kumo par la seule force des mots. Oh non, l'homme était plus audacieux et il espérait se servir des deux puissances militaires pour établir un nouvel ordre bien plus encadré. Il se mit à rire en entendant la petite boutade de la jeune femme et il se pencha ensuite pour saisir une pâtisserie. L'homme n'avait nullement imaginé une femme si jeune et expérimentée, cette alternative semblait le rendre de bonne humeur.



Bien que ceci n'était qu'une protection légitime, l'homme nécessitait de l'appui de la jeune Kumojin. Qui plus est, il était certain que l'intendante pensait la même chose, sans quoi elle ne serait sûrement plus ici... Il reprit ironiquement :


Bien que le sujet semblait plus grave que jamais, l'homme semblait bien sûr de lui...

Le gouverneur tenait le memediscours qu'Hidemi: prendre la perle de l'ancienne Okasan pour plusieurs raisons. D'une part, épargner la citadelle qui était victime de cette attaque et d'une autre part, épargner la vie du clan Miwaku qui était déjà en mauvaise posture. Il était certain que ce ne seront pas les seuls enjeux et que Kazuko devrait probablement faire plus, mais elle ignorait ce qu'on attendrait d'elle après que ce malheureux incident soit passé. Passé certes, mais pas oublié. La jeune femme se sentait oppresser comme si un lourd fardeau venait se poser sur ses petites épaules. Était-elle vraiment fait pour ce poste ? Elle n'en savait rien. Son visage restait de même neutre, puis dans un ton un peu plus sérieux elle ajoutait.


Les mains posées sur ses cuisses se serraient légèrement après avoir prononcer ses mots. Elle avait le choix entre prendre la perle et régler le problème ou avoir du sang d'innocent sur les mains. Peut-être que par la suite ce sera une autre femme plus expérimentée qui prendra sa place et qu'elle occupera la place d'Okasan temporairement ? Va savoir.


Sa voix était se nouait dans sa gorge. La sainte vierge avait peur de la suite des événements et espérait que tout se passe pour le mieux. Une petite question lui venait soudainement en tête.


La Miwaku l'entendait sortir tôt ce matin, mais ne savait pas dans quel état. La fatigue se faisait ressentir, car la jeune demoiselle n'avait pas dormi de toute la nuit appréhendant cette journée qui s'annonçait extrêmement mouvementée ! L'homme souhaitait-il encore rester en entretien où avait-il plus de choses à dire encore ?

Le monde Shinobi était intéressant, bien plus qu'il ne semblait l'être. Effectivement, le gouverneur ne pouvait fermer les yeux sur une telle armée et il savait parfaitement que le Yuukan ne pouvait ignorer l'existence du Chakra. Au contraire, il était essentiel de s'y adapter. Le vieil homme revenait de loin, il avait longtemps détesté les utilisateurs d'énergie spirituelle pour finalement les accepter. Dorénavant, il souhaitait tout simplement user de ce potentiel pour voir plus loin et ainsi, créer un monde adapté aux mœurs d'aujourd'hui.


Trois gardes congelés au réveil, ce n'était pas quelque chose d'anodin. Pour autant, le gouverneur le savait, ce n'était pas trop cher payé, il avait gagné bien plus.


L'homme termina alors sa pâtisserie et se leva ensuite pour observer un tableau placé sur le mur précédemment dos à lui.


Un garde fit alors signe à Kazuko qu'il était temps que celle-ci rencontre la Miwaku en prison.

Il était vrai qu'avant de parvenir jusqu'ici avec les autres membres du groupe, les deux jumelles partaient en éclaireuse loin des murs et de l'incident qui s'était produit. Avec tous ces évènements qui se déclenchaient dans une course folle, Kazuko n'y avait plus penser...


La jeune femme mangeait un second morceau du gâteau avant de le laisser sur la table. Elle n'avait réellement pas faim, mais voulait plaire au gouverneur pour tenter d'apaiser les choses. Pour le moment le sujet concernant les prisons et leur villages devait se faire attendre. La priorité était la perle qu'Asae possédait et de prendre sa place... La jeune Miwaku était partagée entre deux émotions, celle de la peur et de la compassion. Prendre la place de l'ancienne Okasan signifiait de nouvelles responsabilités importantes ou non et de devoir toujours garder la tête haute peu importe les épreuves à passer. Et le tout, sous l'influence du clan Hattori, elle n'oubliait pas sa place en tant qu'esclave !


Pourquoi toujours et encore ce sentiment d'ignorance ? La jeune femme tentait de comprendre le monde actuel, mais pour l'instant la tâche s'avérait un peu plus compliquer qu'elle ne le pensait. Surement du à son grand manque d'expérience ? Elle observait le comportement et les mimiques du gouverneur. Elle pouvait ressentir une grande souffrance provenant des dernières paroles de l'homme. Eux qui ne demandaient rien au deux plus grandes "nations" finissaient par subir de lourdes pertes de ce que pouvait comprendre la Miwaku. Si elle pouvait, elle poserait sa main sur l'épaule de leur hôte pour lui montrer sa compassion, mais ne voulant pas que son geste soit mal interprété, elle s'abstenait et lui disais d'une voix des plus calmes et chaleureuses.


Le garde lui faisait signe de l'accompagner jusqu'à la prochaine étape qui ne sera certainement pas aisée. Sans dire un mot de plus et faisant une révérence à l'attention du gouverneur pour lui montrer son respect, elle suivait l'un des gardes à l'extérieur de la pièce. Désormais seul, Borodari pouvait vaquer à d'autres occupations...