En une fraction de secondes, le coup partit avec fracas. La stupeur fut alors générale, et même Kagero était surprise par la vigueur de son geste. En effet, en quelques mots, son invité avait réussi à réveiller son ire et sa fierté. L'orgueilleuse ne pouvait pas taire ses sentiments, elle se devait de corriger l'impudent. Pour accompagner sa gifle, la Geisha usa de son ton le plus cinglant.
« Si tu crains tant la prison, évite donc de me manquer de respect. Nous ne sommes pas proches, et cela n'est pas prêt de changer si tu continues d'agir ainsi. »
Cependant, sonnant comme une prise de conscience, un lourd soupir succéda à ces reproches. Finalement, peut-être n'avait-il pas eu de vraie éducation, c'était courant chez les pauvres, après tout... Ou bien peut-être que ce manque de civilité, était une conséquence regrettable d'un long emprisonnement... Dans tous les cas, la kunoichi se rappela de ses ambitions pour son clan et ferma les yeux sur ce comportement problématique. Il était capital de réintégrer toutes les âmes Miwaku viciées à la société, se braquer à la moindre impolitesse n'était pas la solution.
« Suis-moi. Avant de te trouver un emploi, nous devons apprendre à nous connaître. »
L'invitation était certes cordiale, mais il était difficile d'oublier l'autoritarisme qui s'y dissimulait. Pas après pas, la danseuse fit découvrir son salon à son hôte et lui suggéra de s'asseoir face à elle. Une fois le thé servit, elle reprit le fil de la conversation d'une voix chaleureuse.
« Pour être honnête, ton apparence est très déconcertante. Existe-t-il une raison pour ce choix ? Tu serais prêt à l'abandonner pour un travail ? »
Après un examen sommaire, non dénué de quelques jugements, la belle brune se mit à sourire.
« Et en ce qui concerne tes compétences, qu'elles sont elles ? Des expériences notoires dans le passé ? Plus tu seras complet, mieux je pourrais te trouver un poste à ta hauteur. Vigile, médecin, infirmier, intendant, j'ai besoin de Miwaku compétent pour m'entourer dans mon projet. »