Je n'arrive pas à m'enlever cette douleur de la tête, ce n'est pas faute de prendre les médicaments qu'on me donne. Ils sont tous fous, je ne suis pas malade. C'est de leur faute si je suis comme ça maintenant. Il fallait simplement me laisser tranquille dès le début. Je ne suis pas un animal de foire. Je veux simplement de la paix et du temps pour moi. Où est-ce que je suis ? Ha, oui, dans ma chambre... Je veux sortir, mais j'ai comme un poids sur le corps qui m'empêche de bouger. Quelle heure il est ? Je n’arrive même pas à tourner la tête pour voir s’il y a du soleil. Ça devient pénible, est-ce que quelqu’un va venir m’aider à partir ?
Je crois que j’entends la porte s’ouvrir, encore ces bons à rien de Miwaku. Ils ne savent pas agir d’eux même ? Je n’ai pas envie qu’elle me touche, cette bonne femme ne doit pas être propre ! Ces chiens n’ont pas leur place dans mon manoir. C’est bizarre, je ne sais pas ce qu’elle a fait, mais je me sens bien plus léger. Je peux désormais bouger. Elle est finalement utile.
« Ma tête est encore lourde… Donne-moi de l’eau !
»
Elle est lente où c’est ma vision qui est trouble? Je la vois porter un tas de sangles dans le placard à côté de mon lit. Je dois l’halluciner.
« J’ai demandé de l’eau, femme ! »
Est-ce qu’elle comprend quand je lui parle ? Ça m’agace, je me lève et vais le chercher moi-même. Pourquoi elle s’agite comme ça ? Pourquoi je comprends rien quand elle me parle. Pourquoi tout bouge autour de moi ? Le sol est froid… On est en automne, c’est vrai. Je vais la repousser tout simplement. Je n’ai d’ordre à recevoir d’une Miwaku.
Elle décide de rester à sa place et me laisse marcher. Tant mieux ! Je n’ai pas besoin d’un chien de garde.
Je rase les murs, le sol me semble caoutchouteux, je le sens fondre sous mes pieds, il va falloir faire appel à un réparateur.
J’ai les yeux qui brûlent a force de voir autant de lumière dans le couloir, je ne vois déjà pas clair et ça ne m’aide en rien d’avoir ces jets de lumière dans mon champs de vision! Ça rend ma vision floue, enfin, encore plus…
Je n’ai qu’à m’occuper de la source du problème ! Où est le chandelier de décoration ? Ha, le voilà ! Je n’ai qu’à le prendre et éteindre les bougies sur le mur ! Décidément… Elles ne sont pas simples à éteindre et font du bruit en tombant, la cire me pique un peu la voûte plantaire… C’est chaud et liquide, étrange ! Et pourquoi le personnel hurle de la sorte ?
« Jeune maître ! Arrêtez ! Vous êtes blessé ! »
Blessé ? Qu’est-ce qu’il me raconte lui ? Je vais regarder un peu autour de moi. Le tapis à une tâche de vin… Ce n’est pas moi ! Il va devoir le nettoyer ! Je lâche ce chandelier de malheur et reprends ma route vers la cuisine alors que tout tourne autour de moi.
« C’est quoi ce labyrinthe ? J’ai soif ! »
Je le sens tomber sur le sol, ces bons à rien osent me trainer comme un vulgaire sac! Je n’ai pas l’énergie de leur répondre, ils paieront plus tard !
« Où suis-je ? On dirait ma cuisine ! Enfin ! »
J’ai dû rêver avant me voilà enfin arrivé à destination. Je me sers ce vers tant attendu. Ha ! Non ! Il est devant moi ! Parfait! Même pas besoin de bouger. Je n’ai qu’à le boire.
« Arr… Il est amer ! Les canalisations ne sont pas bonnes !
»
Je jette le verre sur le mur, c’était détestable ! Je n’ai plus qu’à attendre maintenant, je sais que mon mal de crâne partira après ça, c’est toujours comme ça.
« Je veux jouer de la flûte ! L’esclave ! Ramène moi ma flûte ! »
Ma tête est lourde, j’ai encore sommeil. Mais je ne veux pas dormir. Pourquoi sont-ils constamment autour de moi ? Je suis un adulte bon sang ! Je ne suis pas un enfant malade que l’on doit materner ! Pourquoi ils font autant de messes basses autour de moi, je vous entend tous, je ne suis pas sourd ! Loin de là !
Le sol remue beaucoup moins d’un coup, je vais pouvoir marcher cette fois.
« Ah, ma flûte ! Donne moi ça ! »
Pourquoi est-ce qu’il la tient comme ça ? Elle est à moi ! Où est le jardin déjà ? Ha oui, à gauche ! J’ai envie de calme. L’air frais me fera du bien ! Ha… La musique m’apaise comme toujours, j’aime le son qu’elle procure… Ça m’empêche d’entendre le reste.