Régents & Amis.

Le Conseiller des Ombres
1

Le Kittodôno n’avait pas envisagé un tel accueil aux portes, avec de telles nouvelles. Par la suite, il avait rendu visite à Chikara Oni, un ami de longue date. Il avait ainsi enchaîné les quelques relations de confiance pour finalement atterrir dans la prison de Konoha. C’était la seconde fois qu’il s’y rendait, avec la même demande que la dernière fois. Presque.

Dialogue de personnage
« Tous les rapports concernant Uzumaki Kazami depuis le miens. »


A mesure qu’il découvrait les écrits, les innombrables surprises tant réjouissantes que frustrantes qui jonchaient les pages, le borgne réalisait ce qu’était le poids d’une mère. N’ayant jamais été parent, cette chance sauvagement retirée, il ne pouvait qu’imaginer les forces et les failles d’un tel lien. Une brèche dans laquelle l’Eiseinin Maudite s’était visiblement engouffrée pour en arriver à sa situation actuelle. La Dame de Fer avait pris l’eau, le témoignage d’Oni le confirmait. Mako avait été compromise. Keisan était ombrageux. D’un regard presque noir, l’archiviste des goeles recouvrait son dû, laissant le quadragénaire sortir.

Comme à l'accoutumée, la secrétaire du ministère voyait débouler le borgne dans l’entrée. Elle en connaissait désormais les réactions. Soit il se précipiterait à son bureau pour lui mendier un service, soit tout ce qu’elle pouvait dire n’empêcherait pas l’homme d’aller où bon lui semble. Et ce depuis plusieurs années. A chaque coin de porte du bureau de l’Hokage siégeait un ANBU, des hommes qui, pour la plupart, avaient été recrutés par le borgne avant son départ. D’un geste de pouce au dessus de son épaule :

Dialogue de personnage
« Laissez-nous tranquille, faites un tour dehors. »


Une section secrète, une police secrète. La cadette de Juhi, qui avait échappé à tout contrôle et avait servi envers Konoha durant la nuit de guerre civile. Il était évident, que le Conseiller avait pris certaines prédispositions afin que l’ANBU ne devienne pas comme son aînée. Le brûlé chronique, prenait une grande inspiration, avant de poser sa main sur la poignée.

Dialogue de personnage
« Bonjour Mako. Nous devons parler. »


La porte s’enclavait dans la chambranle. Le Kittôdono s’était glissé à l'intérieur de la pièce par la même occasion, débutant une marche jusqu’à l’un des côtés du bureau. D’un pied engagé, il venait cogner le flanc du bois, ouvrant le tiroir du bas. Si rien n’avait changé.. Lorgnant par dessus, une bouteille en verre, vestige de l’alcoolisme grave de l’Hokage Kimino, s’y reposait toujours. Intouché. Le borgne lui, n’avait jamais su s’arrêter.

Dialogue de personnage
« Considère que je suis aux faits, mise à part certaines visites que tu as accueillies ici. »


Le verre qui lui était servi claquait sur la table, signe d’un mécontentement flagrant. Une contrariété à son encontre mais également envers lui-même.

Dialogue de personnage
« Tes fils ? Réellement, tu as accepté ça ? Et tu vas aussi accepter qu’ils grandissent avec l’image d’une mère mal aimée ? »


Une gorgée était prise.

Dialogue de personnage
« Tu étais prête à tout, quitte à déserter la dernière fois. Tu crois que je ne sais pas à quoi tu penses ? Tu as une décennie de retard. »


L’ancien mercenaire parlait en connaissance de cause. Ce que faisait la Dame de Fer, le veuf y avait pensé à plus fortes raisons quelques années plus tôt. Finissant son verre, le Kitto lui demandait :

Dialogue de personnage
« Approche. »


Plaçant sa paume sur le front de la rousse, les images lui venaient en tête. Celles du Tournoi des Quinze Ans de Paix. Durant son premier affrontement qui l’avait opposé à Kitto Seijuro, les deux compères avaient proposé une partie d’échec afin de couvrir une discussion endiablée. Dans les sujets qu’ils avaient soulignés, l’un d’entre eux abordait l’équilibre du village et des clans par la peur, le chantage et la manipulation de masse. La communauté Kitto y apparaissait comme un outil, imparfait, qui n’attendait qu’à éveiller la clé de voute. Un doux écho des éclats du passé, qui murmurait de la voix grave du borgne. Des mots forts. Des mots qui ne s’oubliaient pas.

Dialogue de personnage
« C’était idiot de libérer Uzumaki Kazami, tu l’as laissé rentré dans ta tête. Et désormais elle sème la zizanie. Ton coup d’état sème le chaos et la division. Tu as affaiblis Konoha, Mako. Même ton autorité ne vaut rien tant il est fragile. Il n’y a qu’un ennemi commun. »


Leurs noms ne valaient pas la peine d'être prononcés. Les deux vétérans le savaient.

Dialogue de personnage
« Ce n'étaient pas quelques idiots qui nous menaçaient. Bon…
..
On va réparer tes conneries. Compris ? »


Le borgne ne semblait pas laisser le choix.

Publié le 22 Décembre 2020 vers 16h

La Dame de Fer

La Dame de Fer fixait l’horizon, depuis le bureau de l’Hokage. Pensive, elle repensait aux décisions qu’elle avait prise. La chose lui apparaissait aujourd’hui limpide. Son erreur n’avait pas été son plan, mais sa position. Elle avait cru que sa nouvelle position de régente ne changerait pas réellement son rôle au sein du village que lorsqu’elle était à la tête des services secrets.

Grave erreur.

Ce sérieux manque de jugement l’avait mis à mal. Et aujourd’hui, elle en était consciente. Tout n’avait pas été mauvais, mais elle aurait dû agir par intermédiaire. A la différence de la chef des Services secrets qui pouvaient agir comme bon lui semblait, l’Hokage (ou le régent le cas échéant) était lié aux chaînes invisibles qui composaient l’essence même d’un personnage public. Incompatible ? En partie. Taram l’avait prévenue, mais plus que jamais cela faisait sens. Elle devait déléguer.

Mais avant de devenir la régente qu’elle aurait toujours dû être, elle devait terminer ce qu’elle avait commencé. Contenir les flammes, éviter les réactions en chaîne.

Alors lorsque Keisan entra dans son bureau, la Dame de Fer ne pouvait s’empêcher d’afficher un léger sourire de soulagement. Enfin revenu de sa mission. Enfin, les choses allaient pouvoir aller vers le mieux. Du moins, c’est ce qu’elle espérait. Sans grande surprise, le borgne était mécontent. Sans grande surprise, il servit un verre d’alcool à la Dame de Fer, qui l’attrapa sans dire un mot.

La Dame de Fer s’exécutait. Elle n’avait pas envie de rentrer en conflit direct avec son ami. Mais à la différence de lui, elle était une zélée. Lorsqu’elle avait un objectif en tête, Mako ne connaissait ni pitié, ni remords, ni quelconque émotion pouvant venir entraver son jugement. Elle s’éloignait d’une mère aimante pour devenir une calculatrice froide et ne connaissant ni peur, ni amour. Rien qu’une logique pure et dure. Une logique qui lui avait permis d’accomplir de grandes choses, mais qui l’avait empêché de voir l’entièreté de son rôle, qui lui, demandait une bonne dose d’empathie et de théorie de l’esprit.

À la fin de cette série d’images résumant les grandes parties d’un récit en vitesse grand V, la Dame de Fer se posa de nouveau sur son siège, comme fatigué. Elle fixa alors le borgne.

Dialogue de personnage
« Bien, parlons. Mais pas de régente à Kittodono, mais de Mako à Keisan. »


Elle le fixa d’un air sévère.

Dialogue de personnage
« Mes conneries dis-tu ? »


La Dame de Fer prit alors une gorgée.

Dialogue de personnage
« Un an Keisan. Une putain d’année sans qu’aucun de vous n’ose prendre une putain de décision vis-à-vis de Kazami. Et tu sais très bien pourquoi. »


Elle le fixa d’un air sévère.

Dialogue de personnage
« Vous êtes rongé par la peur. »


Le ton était calme, mais sans équivoque, posant cette vérité brutale. La Dame de Fer affichait un regard, avec cette étincelle dans sa pupille. Keisan la connaissait. La modération n’était pas une qualité de la Dame de Fer. Lorsqu’elle prenait une décision, elle tranchait dans le vif.

Dialogue de personnage
« Nous payons aujourd’hui le prix que nous aurions dû payer il y a déjà 5 ans. La « zizanie » que tu observes, ce n’est que le prix de la dette que nous avons accumulé ! Cette femme s'est hissé au rang de légende meurtrière, rendant impossible tout action de la part des hommes de crainte de voir l’histoire se répéter. La peur, qui nous a menés à la corruption Keisan. Pas de vous, mais de la société civile. Et j’en ai les preuves les plus formelles. »


Dialogue de personnage
« Et au lieu de prendre le problème à bras le corps, vous êtes partis en mission. Tous. Laissant ce village sans tête de file. En proie à la corruption, qui affecte et gangrène nos rangs. En proie à ses propres démons intérieurs ! Et ça, ce n'est pas la conséquence de « mes conneries ». »


La Dame de Fer posa son verre avec une égale virulence. Elle était toujours calme. Mais son ami avait débuté la conversation sur une mauvaise pente.

Dialogue de personnage
« Sais-tu au moins ce que j’ai accompli, ces dernières semaines pendant votre petite vadrouille ? »


Dialogue de personnage
« J’ai récolté les preuves nécessaires pour mettre fin à la corruption. J’ai rendu à Kazami sa juste place, un humain, comme toi et moi, et j’ai brisé l’illusion qu’elle était intouchable. J’ai rendu son jugement possible. Je comptais même l’utiliser contre Gekido, en tant que carte pour le déstabiliser et le vaincre. »


Dialogue de personnage
« Alors voilà, Kazami rembourse une infime partie de sa dette en servant le village, et alors ? Que reste-il ? Aucune tentative d’assassinat, que ce soit d’elle ou moi. L’ombre d’une guerre civile que nous voyons se profiler n’est que le spectre du passé. Nous devons affronter nos peurs, et pas lorsque nos ennemis seront à nos portes ! »


La Dame de Fer s’arrêta et reprit son souffle, elle s’arrêta simplement.

Dialogue de personnage
« Alors oui Keisan, j’ai crevé l’abcès purulent qui gangrène nos esprits depuis 5 ans. Mais passer cette épreuve avec succès est nécessaire pour désinfecter la plaie suintant d’il y a cinq ans. Cicatriser, et repartir sur de bonnes bases. J’ai sauvé ce village de ceux qui usait et abusait de cette situation pour leurs intérêts personnels.

Je n’ai fait qu’utiliser la loi du chaos. Détruire ce qui est mauvais, pour repartir sur des bases saines. Une civilisation bâtie sur la peur ne peut connaître qu’une seule fin : la destruction. »


Dialogue de personnage
« Si le prix à payer est ma vie et mon honneur, alors je suis prête à affronter ce retour de flammes et à en porter l’entière responsabilité. Les lâches n’accomplissent rien. Ce sont les braves qui écrivent l’histoire. J’ai fait ce qu’aucun de vous, dans ce putain de « conseil des sages », vous n’avez eu les couilles de le faire. Je m’en suis pris à Kazami, à ce symbole invincible, et vous avez la preuve par A + B qu’elle peut être jugée, et je l’ai remis à votre portée, et je vous offre en prime une liste avec ceux qui usent de leur position pour corrompre des Shinobi. Il y a des preuves, des rapports, suffisant pour les condamner à jamais. J’ai accompli ma mission en tant que Cheftaine des Services secrets. »


Dialogue de personnage
« Alors si j’ai commis une erreur Keisan, c’est celle-là. C’est d’avoir mésestimé la différence entre une régente et un chef des services secrets. Je n’aurais pas dû libérer Kazami, mais c’est parce que je l’ai fait que je peux prouver les agissements de ces dignitaires usant de corruption. Un mal pour un bien. Une nécessité à accomplir dans le temps qu’il mettait imparti. »


La Dame de Fer frotta son front.

Dialogue de personnage
« Mais tu as raison. Le temps est à l’heure de la réparation… Blâmer qui est responsable de quoi n’a pas de sens…
»


Le ton était plus calme, plus posée. La Zélée c’était-elle assagis ?

Dialogue de personnage
« J’aurais dû m’en apercevoir avant… Et le problème va plus loin. Il est lié intrinsèquement au fonctionnement de notre république. Il faut changer, et s’occuper de ces problèmes. Mais je ne peux pas le faire seule.

Il est nécessaire que je m'en remette au conseil des Sages, et qu'ils m'approuvent, ou pose quelqu'un d'autre à la tête du village. C'est ce que je compte faire. Et pour Kazami... Elle ne peut être utilisée comme je le pensais. Il faut faire un jugement. Mais est-ce que la justice sera réparatrice ? J'en doute. Certains verront d'un mauvais oeil sa condamnation à mort. Il n'y a aucune bonne solution. »

Publié le 23 Décembre 2020 vers 13h

Le Conseiller des Ombres
1

Dialogue de personnage
« Le Conseil des Sages n'était pas complet. En revanche, des discussions ont eu lieu au sein de la communauté Kitto. Ils sont favorables au jugement de Kazami. Si sa culpabilité ne fait aucun doute, la sentence se doit d’être justice. J’ai donc vérifié les informations de la traitre pendant que je vous ai offert une porte de sortie à votre querelle, entre toi et Kimino. Seito est guéri. »


Un chef Chikara. L’élément déclencheur qui avait fait tourner une opération en une tentative de génocide. Le borgne apparaissait toujours dans la fresque de Konoha. Les promesses qu’il avait faites lui incombaient ce devoir.

Dialogue de personnage
« Il était la dernière barrière avant le tribunal, dont j’en serai le président. Évidemment, je comptais sur ton appui quant au châtiment de Kazami. »


L’ancien régent avait été clair avec l’Hokage Kimino, si personne ne s’occupait de l’Eisei-nin Maudite, il pouvait compter sur lui. Si un Chikara redoutait demander justice pour ne pas conforter l’image injustement haineuse de son clan, ainsi qu’un risque de tension. Un Uzumaki peinait tout autant à s’en charger, de peur d’un traitement de faveur et d’une trop grande possession de pouvoir politique. Les Kirishitan ne se sentaient que peu concernés. Un Kitto semblait la réponse idéale, dénudé de ses inactions habituelles, pourtant rudement mis à l’épreuve cette dernière décennie.

Dialogue de personnage
« Ce n’est pas le prix d’il y a cinq ans que nous payons. Konoha a décidé de vivre ensemble. Je ne me faisais aucun souci pendant que les Amants Maudits, les mêmes qui nous ont divisés, nous rassemblent. C’est pourquoi ils sont Malédiction. Le prix que nous payons maintenant, c’est une crise de confiance, que TU a provoquée, Mako. Je pensais que tu comprenais mieux ce qu’était Konoha que ça. »


Le véritable risque aux yeux du borgne, c’était le Après. Après les Amants Maudits. L'œil avisé de l’ancien mercenaire se plongeait trop souvent dans l’immensité du futur. L’âge l’avait assagi, avec ses rencontres, ses promesses. Le veuf ne savait comment occuper sa vie en dehors de s’occuper de Konoha. Alors il s’accrochait. La réponse de l’avenir de Konoha était, en somme, toute simple. Le temps qui séparait la trahison et la justice des anciennes hautes instances devait donner lieu à des conditions de connivence qui feraient le Lien. La clé de voûte.

Dialogue de personnage
« La corruption ne peut rien actuellement, contrairement à celle d’avant. Kazami est trop instable pour être utilisée. C’est fort tentant, je l’avoue. Si nous le faisons, il faut nous assurer de son impossibilité de se retourner contre nous ou d’aider Gekido. En vérité, toute l’aide qu’elle peut apporter ne vaut plus rien. Pour la pègre, nous avons désormais une chargée de recrutement et de la sécurité comme source d’information. Et en ce qui concerne l’anomalie de chakra scellé dans Gekido, mon rapport stipule qu’il existe une dizaine d’Uzumaki ayant participé au rituel. C’est normal de ne rien pouvoir en faire.. Tout ce qui attend Kazami, c’est la mort, quelle que soit sa forme. »


Le niveau de contrôle de l’entitée datait donc de moins d’un an approximativement.

Dialogue de personnage
« Les clans. Les sections. La politique. Le pouvoir. Ce n’est rien. Chacun trouvent son équivalent en un autre. Ce qui compte Mako.... »


Ironiquement, c’était le départ des Kitto qui l’aidait, aujourd’hui, à être l’homme le plus puissant de Konoha. Ce n’était qu’une estimation, mais peu pouvait en dire autant. Le Conseillers des Ombres tissait sa toile depuis plusieurs années, jusqu’à en connaître le village et ses secrets du bout des doigts.

Dialogue de personnage
« .. C’est la confiance. La République que j’ai construite se relevait d’une trahison à la force du pardon, de haine et de promesses. Celle de Shinji s’est développée sur ce sol vierge par la co-habitation et l’unité. Celle de Kimino s’est appuyée sur ce que devait devenir Konoha, sur un lointain passé oublié : un village rassembleur, qui ne devait pas compter que les Uzumaki, les Chikara et les Kitto. Le ciment de ces Républiques, c’est la confiance. »


Un Miracle. C’était ce qui s’était produit en son absence. Konoha était probablement au bord de l’explosion. Ce qui avait retenu les flammes de brûler la Feuille, c’était Kitto Kotaro. Le roux blasé l’ignorait probablement. Le Kittôdono aurait agit autrement mais aucun ne possédait la même main avec les mêmes cartes. Le quadragénaire n’aurait jamais osé miser les enfants de son amie. Pour autant, la situation atteignait ses limites. Dehors, une révolution muette et sourde se mettait en place. Une légitimité donnée par les intentions publiques, bien que parfois erronée.

Dialogue de personnage
« C’est ce que tu as brisé. Toi comme moi nous nous passerons bien d’apparence. Mais elles sont trop importantes. Le décalage entre réalités et apparences qui te concernent sont trop différentes. Les retombées risquent d’être sévères. Tu en ignore probablement encore les répercussions actuelles. Tu as créé un véritable schisme par tes actions. J’ai bien des idées mais il va te falloir passer le flambeau. Un Régent n’est pas fait pour durer, crois-moi. »

Publié le 23 Décembre 2020 vers 16h

La Dame de Fer

La Dame de Fer écoutait avec attention les dires du Kittodôno. Keisan avait toujours eu un poids important dans ses décisions, elle lui faisait confiance, même si parfois, elle le trouvait trop en… Demi-teinte. Mais ce drôle de duo formait un équilibre intéressant. Mako avait la force d’action, et Keisan la sagesse de l’âge. L’un apportait le Yin, et l’autre le Yang. Un équilibre nécessaire pour sortir le village de la crise.

Dialogue de personnage
« Si tu penses que tu es capable d’organiser un tribunal et trouver un jugement qui fera office de réparation… Soit, je t’appuierai. Mais j’ai en tête que Kazami est un outil dangereux. Elle devra mourir, c’est un fait. Cependant, il nous appartient de la faire mourir de la bonne manière… Et c’est à ça que nous devons réfléchir et nous afférer. Le démon de chakra de Gekido, nous devons nous en occuper. Mais chaque chose en son temps, le plus pressant reste les plaies du village. »


« Délègue », c’est ce que répétait la Dame de Fer intérieurement. Elle laissait donc au Quadragénaire la responsabilité du jugement, et de son organisation. Le reste n’était que formalité administrative, dont elle s’acquitterait sans aucun problème.

Dialogue de personnage
« La confiance dis-tu ? »


La Dame de Fer s’arrêta. Elle avait une toute autre vision sur le sujet.

Dialogue de personnage
« Elle fut brisée le jour où Kimino a frappé mon fils et l’a mené au bord de la mort. Elle n’a jamais été totalement récupérée de l’assaut de Gekido. La corruption qui nous gangrène et que j’ai identifiée reviendra tant que notre système politique admet que nous sommes une fédération de clan et non une nation.

La crise que j’ai provoquée serait venue tôt ou tard, de moi ou d’un autre, et peut-être à un moment encore pire. La transformation se fait toujours dans la douleur, c’est ainsi que les habitudes changent. Accuse-moi des maux de Konoha si cela te plaît, mais tu sais tout comme moi que nous en sommes ici pour des mauvaises décisions qui furent prisent, et non par les miennes. J’ai simplement accéléré un processus qui était inévitable. »


Dialogue de personnage
« La vérité n’est que chose relative, dépendant du point de vue de celui qui la raconte, et du vainqueur. Laisse-moi de dire ma version… »


Elle prit une nouvelle gorgée, et prit de nouveau.

Dialogue de personnage
« La vérité, c’est que tu as construit une république basée sur la haine des amants maudits sans y apporter une solution pérenne. Une nation basée sur la haine et la souffrance, est bien loin d’une nation basée sur le pardon. Ce n’est pas un reproche, tu as fait ce que tu pouvais faire à ce moment-là, tu as choisi la moins pire des solutions. Mais dès le début, la république était divisée. EN instaurant un système avec les chefs de clans en tête du pouvoir, tu as répondu au besoin de sécurité, mais tu as également instillé le début de la division d’aujourd’hui. Sans volonté, mais force est de constater que c’est le cas. »


Dialogue de personnage
« La vérité est que Shinji a poursuivi ton œuvre dans une union en demi-teinte, dans ce malaise global, insidieux, constant. Il a lui-même reconnu à son retour que la République avait changé, qu’elle était corrompue. Et il a également déserté son poste pour courir derrière une prêtresse, le léguant à un jeune homme rongé par la souffrance et l’alcool. »


Dialogue de personnage
« La vérité est que Kimino a effectué des actes de bravoure et à remonter le village de ses mains, en s’alliant avec les Kirishitan, mais n’a jamais eu le courage de condamner Kazami car il a des sentiments pour elle. Il était impulsif, et il a fait des erreurs grossières qui ont fragilisé le délicat équilibre, faisant définitivement penché la balance. »


Dialogue de personnage
« La vérité Keisan, c’est que le ciment de notre république, c’est la haine des amants maudits, et la peur de la guerre civile. Pas l’union, pas le pardon. La valse des Hokage en est la preuve, Azukiyo, Tsubasa, Shinji, Kimino... Konoha est un enfant capricieux et inconstant, brisé dans ses fondements. Notre système nous divise au lieu de nous unir. Nous avons besoin d’un renouveau, et de stabilité institutionnelle. Que notre société soit à l’image de nos désirs, et de ceux de la nouvelle génération : une union durable. »


Elle fixa son verre.

Dialogue de personnage
« Alors oui, je l’ai brisé Keisan. J’ai précipité la chute de cette 4ème république qui mettais en péril nos vies à tous. J’ai purifié nos rangs de ceux qui lui voulaient à mal, et j’ai préparé le nid à une république non pas basé sur la peur, mais sur une union durable, réelle. »


Dialogue de personnage
« Qu’on le veuille ou non, les esprits sont tous d’un commun accord : nous voulons tous la paix et tourner définitivement cette page. Nous sommes fin prêts. Nous sommes aux prémices de notre plus grande victoire : celle contre nos divisions et nos peurs ! Je n’ai fait qu’exploser et encaisser le retour de flammes de la paresse de nos « chefs de clans » et corriger les dernières erreurs de cette République hypocrite. »


Elle but alors une dernière gorgée.

Dialogue de personnage
« La Vème République, celle que nous souhaitons tous, arrive. Celle qui ressemble à nos idéaux, à notre volonté.
Les chefs de clans, s'ils sont sage comme le veut leur titre, abdiqueront, et nous élirons ensemble un Hokage, sans distinction de clans, qui aura pour mission de voir le bien commun, et qui ne sera pas constamment suspecté d’agir dans le seul intérêt des siens… »


La zélée posa son verre.

Dialogue de personnage
« Mais tu as raison Keisan. Un régent n’est pas fait pour durer, et je ne fais pas exception à la règle. Kimino ayant disparu, et n’ayant pas de nouvelles, les chefs de clans de retour, il nous faut un nouveau leader. J’ai fait la promesse de détruire la corruption si l’on me donnait les pleins pouvoirs, d’assurer un nid douillet et sans influences néfastes d’hommes cupides, et c’est chose faite. Je compte la tenir. Je suis une femme de parole. »


Elle le fixa.

Dialogue de personnage
« Dès que j’aurais organisé les détails de ma démission, je convoquerai le ministère, où je vous l’annoncerai sans détour. Il sera à vous de choisir de réitérer votre confiance en moi, ou de choisir d’autres individus pour tenir la suite.

Si le Ministère me réitère sa confiance, je considère que chaque Konohajin aura droit à la vérité, et surtout, aura droit à dire son mot sur cette affaire. J’expliquerai dans un de mes longs discours à vos côtés la suite, et j’userai de mes pouvoirs de régentes pour organiser une élection et appuyer le jugement de Kazami. Pas de frontière de clan. Pas d’histoire d’intérêts ou d’alliance douteuse. Juste la volonté de chacun d’aller vers un idéal. »


Elle fit silence.

Dialogue de personnage
« Je suis prête à assumer les conséquences, Keisan. Mon sacrifice est à mes yeux quelque chose de bien maigre si cela permet au village de repartir sur des bases saines. Si je dois mourir pour votre bien, alors je verserai mon sang avec joie. Dans l’honneur ou le déshonneur, mon corps et mon âme n’appartiennent qu’à une seule entité : Konoha. »


La messe était dite. La zélée portait bien son nom : elle n’avait qu’un seul but : la fin de cette ère pour en ouvrir une nouvelle. Le village était prêt. Il était temps de tourner la page. Le village en sortirai unis, plus fort que jamais. Dans la forme comme dans le fond. La Dame de Fer avait finalement réussi à gagné cette guerre. Elle en sortirait victorieuse, le reste n'était que formalité. Même sa vie.

Publié le 23 Décembre 2020 vers 20h

Le Conseiller des Ombres
1

Dialogue de personnage
« “Le ciment de la République sont les Amants Maudits”. Tu ne peux pas savoir combien de fois je me suis répété cela. En vérité, ils ne sont qu’une base pour construire et cultiver tout le reste. Ce qui vient après sera décidé par ce qui a été fait, ce qui a été acquis, le temps faisant son œuvre. Tes méthodes ont été trop extrêmes pour des résultats dont la police auraient pu s’affairer. Trop préjudiciable pour Konoha. »


Certains s’étaient démenés pour garder la situation sous contrôle, d’autres préparaient le renversement à l’encontre de l'ennemi public numéro deux qu'était devenue la Dame de Fer. Des réseaux de l’ombre et de lumière s’étaient affairés à ces mêmes tâches.

Dialogue de personnage
« Je ne vais pas passer par quatres chemins, tu as été une mauvaise régente Mako. Cesses de te justifier. Ça aurait été une autre personne que toi, tu serais déjà derrière les barreaux. Je te laisse jusqu’à ce soir pour abdiquer l’ensemble de tes pouvoirs. »


Un favoritisme inavoué. Une déception confessée. Le pouvoir lui était monté à la tête, la réalité de terrain s’était transformée en illusion. Les pensées de Seijuro étaient nourries de véracité, les Uzumaki n’étaient pas fait pour devenir des êtres de pouvoir, l’histoire lui avait encore donné raison.

Dialogue de personnage
« Les annonces qui doivent être prises ne pourront être prononcées que par un Konohajin de confiance aux yeux du peuple. Tu n’en fais désormais plus partie. Si tu le fais, j’arrangerai les choses pour toi. Tu saisis l’importance de rassembler. Au diable ta mort, par chance tu n’as pas fait de mal irréversible. Pas encore. Et c’est pourquoi tu vas simplement accepter ce que je viens de te proposer. »


Comme pour simuler un compte à rebours, l’ex-Régent s’amusait en ouvrant et fermant le clapet de son briquet. Il fixait son ami.

Dialogue de personnage
« Dis “oui”. »


En langage de vétérans et d'amis, cela signifiait qu’elle ne pouvait se dérober envers la main qui lui était tendue, sans même négocier, sans même discuter. Car la seconde ne proposait aucun choix.

Publié le 25 Décembre 2020 vers 20h

La Dame de Fer

Choquée. La Dame de Fer fixait, ou plutôt, dévisageait son ami avec un air s’approchant presque du dégoût. La Zélée n’avait pas de mot pour décrire ce qu’elle entendait, elle n’avait rien à dire de plus. Son ami avait simplement… Tout avoué. Elle aurait aimé que d’autres oreilles qu’elle entendent ce qu’elle avait entendu. De la bouche de celui qui se targuait d’avoir « fondé » la 4ème République.

Furieuse. C’était probablement ce qui brûlait au fin fond des entrailles de la Dame. Un feu brûlant de colère. Les yeux de la Dame de Fer se détachèrent de la silhouette, et elle se leva finalement simplement pour se resservir un verre de whisky. Il osait dire qu’elle était mauvaise régente, alors que lui, avait fondé la république sur la haine ? Vraiment ? La Femme n’avait pas dit encore un seul mot. Elle avait simplement terminé le verre à peine rempli, d’un cul sec.

Amer. C’était son nouvel état. Presque un état de base ces derniers jours. Elle ne dit rien d’autre. Elle ne fit rien d’autre. Elle fixait la vitre en face d’elle, son verre vide à la main. Elle fixait le vide, réalisant finalement que ce pourquoi elle se battait n’avait été qu’une illusion habile. L’Homme qu’elle estimait n’était plus. Keisan était l’homme qui croyait pouvoir user de la haine pour bâtir une société. Mais la haine n’était qu’un moteur, une énergie, elle n’avait pas et n’aurait jamais dû en constituer la base.

Un ultimatum, c’était ça sa réponse ? La zélée ne se tourna même pas pour parler. Elle laissa s’écouler quelques précieuses secondes, qui semblaient éternelles, pour se remplir un énième verre.

Dialogue de personnage
« Tu as parlé, Keisan. Le conseil des Sages sera convoqué au plus tôt, dans la journée de demain, dès l’aube. Tu recevras une invitation. Jamais je ne comptais en faire autrement. Ces pouvoirs étaient temporaires, et l’heure arrive à son terme. J’ai donné ma parole. »


La Femme fixait l’horizon, et croisa les bras dans son dos.

Dialogue de personnage
« À moins d’avoir autre chose à dire, je te pris de bien vouloir me laisser seule. Tu pourras exprimer ta solution au conseil de demain. »


La Dame de Fer se tut. Elle n’avait plus rien à dire. Elle n’avait que faire du reste. Cette fois, elle avait sa réponse. Le tout se jouerai demain. Et c’est en savourant son verre qu’elle voyait la nuit s’abattre sur le village. Au sens propre, comme au sens figuré.

Publié le 27 Décembre 2020 vers 19h