Rendez vous des Sarcasmes

L'automne. Cela faisait maintenant un an que la Dame de Fer était à la tête de cette unité de l’ombre quel avait forgé avec le vieux Kitto. Suite à leur dispute, elle ne l’avait plus jamais recontactée. Lui comme beaucoup d’autres d’ailleurs. La vérité était que la quadragénaire voguait entre le QG de l'Anbu, chez elle et chez Seth. Les rares fois où elle se rendait au Ministère était principalement lorsqu’elle y était obligée. Lorsqu’on la demandait pour transmettre ses rapports d’activités ou simplement pour signaler des événements particuliers et prendre connaissance des actualités.

Moins elle y restait, et mieux elle se portait. Silencieuse et discrète, la Dame de Fer appréciait finalement son rôle de l’ombre. Alors lorsque le lumineux Hokage « demanda » audience, elle senti le fragile équilibre de distanciation avec l’extérieur et la politique mis à mal. Pourtant, elle ne pouvait le refuser. Elle ne pouvait s’y soustraire. Et elle allait accomplir son devoir, comme à son habitude. L’Hokage lumineux allait se plonger dans les ombres de l’Anbu… Dans son repère.

Ce matin là, la Dame de Fer inspecta chaque recoin du nouveau QG des services secrets. Mais elle s’attarda plus longuement sur les détails. Et si elle n’avait pas brillé en matière de politique, elle exprimait un véritable talent en matière de gouvernance et de supervision. Qu’elle différence ? Et bien ici, elle se tenait loin des conflits inutiles et des rivalités clanique et pénible de l’autre Konoha. S’il y avait un problème, on se contentait de le résoudre, de manière efficace et sans bavure. Et la Dame de Fer n’était pas exposée aux caprices des politiciens se touchant la nouille. Un atout qu’elle mettait un point d’honneur à défendre.

Lorsqu’Azukiyo arriva, la Dame de Fer était là pour l’accueillir. Seule. Il n’y avait ni fanfare, ni lèche vitrine. Elle n’avait pas fait de zèle non plus. Elle respectait le poste de Hokage. Ni plus, ni moins.



La Dame de Fer fit un simple salut militaire. Strict, efficace et bien exécutée. Elle poursuivit ainsi.



Le ton n’était pas railleur, ni sarcastique, bien que la Dame de Fer n’en pensait pas moins. Mais cela l’arrangeait, être loin lui permettait d’être tranquille.



La Dame de Fer attendait la réponse du Chef du village. Que lui voulait-il ? La destitué maintenant était une possibilité, mais qui manquait de sens. Elle avait commis des erreurs en tant que Gouvernante, mais elle avait été irréprochable en tant que Chef de l’Anbu. L’un aurait-il des répercussions sur l’autre ? Elle n’en savait rien. Tout ce qu’elle savait, c’était que le vieux Chikara en face d’elle pouvait se montrer particulièrement pénible… lorsqu’il le voulait. C’est-à-dire… à peu près tout le temps.

Le Hokage n'était pas un homme facile et il aimait le faire ressentir à ses nombreux opposants. Pour cela, il usait d'une technique efficace et particulièrement agaçante ; l'harcèlement. Comment fallait-il faire ? Rien de plus simple, il fallait rappeler sa présence à ses ennemis en indiquant son existence de manière ponctuelle et appuyée. Pour Uzumaki Mako, il était aisé de lui rappeler l'existence du Kage, il suffisait de se rendre dans son domaine et de lui donner un peu d'intérêt tout en rappelant le contrôle de Konoha sur son unité spéciale.

Bien évidemment, le gradé prit soin de prévenir plusieurs individus et il se fit accompagner par deux gardes de confiance. Il ne craignait nullement pour sa vie, mais c'était un moyen efficace de faire constater sa force de frappe.


Un sarcasme ? Non, une simple réponse à la phrase de cette femme à la chevelure de feu. Sans lui tendre la main, le Kage simplifia son salut par un hochement de tête.


L'homme était calme et ce n'était pas pour rien, il se savait face à une femme intelligente et heureuse de posséder un quelconque contrôle. Azukiyo ne pouvait le nier, Uzumaki Mako pouvait être utile pour Konoha et sa capacité à prendre des risques pourrait être plus qu'utile dans un avenir prochain. Alors que le tour du propriétaire s'apprêtait à débuter, le Shinobi prit la parole :


Ce n'était pas tout, l'homme n'était décidément pas ici pour rien et il avait de nombreuses choses à partager à cette femme.

Trois. Ils étaient trois. Simple démonstration de force ou défis particulier ? Elle n’en avait plus cure. Autrefois, elle se serait posé la question. Aujourd’hui, elle régnait sur le royaume de l’ombre, en paix. Azukiyo était content de la retrouver ici ? Elle ne savait pas comment le prendre… Est-ce qu’il espérait la voir derrière les barreaux ? Elle n’en savait que trop rien. Autrefois, elle aurait peut être lancé une remarque cynique. Plus maintenant, elle n’avait plus la force pour ces gamineries.



Le message était clair. Nul de ce qu’il voyait ici ne devait faire l’objet de rumeur. Les règles de l’Anbu étaient et demeuraient très stricte : nul ne devait parler des informations de l’unité à l’extérieur. L’organisation du QG en faisait partie. Alors qu’elle allait débuter, L’Hokage prit la parole. Les élections étaient en cours… Une non-nouvelle. Bien qu’elle ne s’intéressait plus à la politique, la Dame de Fer se tenait au courant des nouvelles. L’élection d’un chef de clan était après tout un évènement.



La possibilité était loin d’être nulle. Malgré son apparent retour à la stabilité, le village souffrait encore des doutes et des stigmates de son passé. Si la forme était réglée, le fond du problème était encore présent… La femme se dirigea alors vers une annexe.



Elle se tourna vers L’Hokage.



La Dame de Fer retourna à l’extérieur. Elle pointa du doigt différentes localisations



Puis, elle revint à l’intérieur de la bâtisse principale.







La Dame fixa L’Hokage.

Difficile d'être plus précis sur des individus aussi inexistants dans le monde ninja que l'était un vulgaire marchand. Les deux hommes n'étaient pas connus au sein de Konoha et ils étaient particulièrement faibles. Il n'y avait pas le moindre risque qu'ils soient considérés par les autres Konohajins. Ils restèrent immobiles, dans l'attente d'un nouvel ordre.


Dans le plus grand des silences, le Hokage écouta les nombreuses paroles de l'ancienne régente. La femme était d'un sérieux admirable et il était plus que désastreux d'imaginer que celle-ci soit du genre à jouer de ses fonctions. Par chance, le rôle de cheffe des opérations spéciales semblait mieux convenir à son teint.


Aussi froid qu'à son habitude, l'homme prit de nouveau la parole :



Bien que protocolaire, la visite de l'ANBU était enrichissante pour l'homme et ceci permettait à Mako de prouver une certaine transparence.

Après un bref hochement de tête, la visite continua sans rencontrer la moindre problématique. L’organisation de la prison était intrinsèquement liée au fait de limiter au maximum les accès et les risques de fuite. Bien que plus accessible, l’Anbu devait rester mystérieuse. La zélée ne demanda pas le nom de qui serait le futur Hokage. Après tout, avait-elle vraiment besoin de le savoir ? Lorsqu’il serait élu, elle mettrait les points sur les i. La chose était simple, elle connaissait son travail, alors qu’il lui laisse faire, et ne la sollicite que s’il en avait le besoin. Pas plus, ni moins.

A la demande d’Azukiyo, la Dame de Fer haussa un sourcil. Qu’avait fait Oni pour pouvoir s’attirer les foudres du nouvel Hokage ? Probablement la tenue de son discours idéaliste totalement dénué de sens. Certes, il avait touché momentanément le cœur de la Dame de Fer. Elle l’avait même cru pendant quelques jours. Mais pour quel résultat ? Désastreux.



La Dame de fer fixa le Chikara.



Une réponse brève, mais efficace. Azukiyo connaissait la position de Mako, elle n'avait donc pas besoin de s'attarder plus sur le sujet. Après plusieurs minutes de descentes, plusieurs portes d’accès scellés, de nombreux postes de garde, les Shinobi arrivèrent au cœur de la prison. Au fin fond des étages, et après un long couloir, une immense bibliothèque leur faisait face.





Elle se tourna vers l’Hokage.



Une visite protocolaire, et surtout sobre. La Dame de Fer n’avait pas fait dans le zèle, mais dans la simplicité.