Trouver les bandits

        Mais qu'est-ce que c'était que cette mission de merde? En plus il fallait marcher super loin... Des bandits qui pillent des fermes? Et pourquoi pas qui assassinent des vaches?! J'étais une chasseuse de vampires, pas un sous-fifre de son altesse Mizukage. Je méritais mieux que ça... Je voulais que les choses se passent vite et bien. Mon camarade de mission allait le comprendre très vite à ses dépends. A peine les portes du village franchis, je m'adressais à lui sur ce ton :



        Je n'attendais pas son avis et continuais d'avancer sur le sentier. J'avais peu de confiance pour les Kaguya, ils étaient tout juste bon à se bastonner pour le spectacle. Une vrai bande de gladiateurs sans cerveau.

Ozu était outré par l'attitude de ce prétentieux petit bout de femme. Même pas un bonjour, un sourire. Juste une insulte envers son clan. Se retenant de hausser le ton, il rattrapa à grandes enjambées sa nouvelle coéquipière. Jusque la dépasser et lui barrer le chemin.
Elle mesurait une taille moyenne, plutôt fine. Elle aurait presque été agréable à regarder, si elle prenait la peine de sourire. Essayant tant bien que mal de rester zen, il fit raisonner sa voix grave :

Ozu n'aimait pas beaucoup être autoritaire, mais le monde ninja était hiérarchisé. Et ce genre de personne avait besoin de se voir fixer des limites directement. Un simple défi à l'autorité, réflexe enfantin pour voir jusqu'où elle peut aller. Il esquissa un sourire. Mais sa fierté avait été blessée par la remarque de la Gaikotsu. Il ne put se retenir de lui lancer une pique :

        Un petit sourire me venait doucement aux lèvres. Je regardais avec fierté Ozu avant d'ajouter :



        Je ne pensais pas me tromper en disant ça. Et je généralisais véritablement le cas des Kaguyas pour qu'il colle au profil de ma camarade Aohime. Ils avaient tous une attitude bête et prévisible.

        Mine de rien, je pressais le pas. Je ne voulais pas que cette mission dure 1000 ans et je comptais bien démontrer à mon camarade que j'avais une utilité dans cette mission. Nous avions plus ou moins deux options. D'abord celle d'aller aux fermes attaquées pour enquêter, ensuite celle de deviner le prochain lieu assailli par les brigands et de les prendre la main dans le sac.



        J'avais pris un ton assez sarcastique et maintenant j'attendais sa réponse.

Ozu lui tendit un sifflet, qui serait le signal en cas d'attaque. Il commencèrent le trajet. Pour l'instant, les deux shinobis étaient silencieux. Les deux clans n'avaient jamais été très proches bien qu'alliés de longues dates. Les gaikotsu étaient très communautaires. Et on pouvait en dire autant de la plupart des Kaguyas. Personnellement, Ozu n'avait que faire de toutes ces histoires de clans.
Mais il appréhendait beaucoup cette mission avec cette shinobi impulsive.Avait-elle le mental ? Était-elle stable, fiable ? Beaucoup de questions traversaient l'esprit du jeune genin, tandis que l'improbable binôme traversait une clairière. Il faisait grand beau, un de ces rares soleils qui venait illuminer le pays de l'eau. Ils étaient presque arrivés à destination...

        Ozu avait tout l'air d'avoir réfléchi à son plan. A croire que je lui avais dit quoi faire. Bon et après tout pourquoi pas, ce plan ne me semblait pas trop mauvais et ça m'aurait permis de rester un peu seule. Je lui répondais donc joueuse :



        J'aimais bien tester un peu les nerfs des gens. Surtout ceux des personnes calmes comme Ozu. J'étais persuadée que cette sérénité n'était rien d'autre qu'une apparence, un masque. A l'intérieur de ce corps, il y avait un petit démon qui ne pensait à rien d'autre qu'à sortir. A s'exprimer. Mais bon peu importe. J'espérais que ces brigants trouvent le chemin de ma propre ferme. J'avais bien envie de me battre un petit peu moi, il n'existait pas de meilleurs entraînement après tout.

        S'il ne me retenait pas, je prenais ensuite la direction de ma ferme en m'étirant les bras.

Ozu regardait Bakura s'éloigner, pensif. Il se présenta ensuite aux fermiers qu'il allait protéger cette nuit. Des gens simples et humbles, le visage marqué par la sagesse. Après un bref repas offert, Ozu sortit dehors. La nuit était tombée, il fallait être vigilants. Perché dans les branches d'un arbre sans feuille, il scrutait les alentours.
Il devait être une heure du matin lors qu'Ozu vit une petite lueur s'agitait au loin. Une torche sûrement. Puis une autre, et encore une. Un petit groupe d'individus à cette heure-ci ? Dans ce coin paumé ? Il y avait de grandes chances que ce soient les voyous tant attendus.
Ne perdant pas de temps, Ozu quitta son perchoir, atterissant dans un bruit lourd. Il se mit à courir en direction de la lumière. Le groupe de fauteurs de troubles était entré dans le champ de surveillance de la Gaikotsu. Ozu se demanda s'il avait plus peur pour les bandits, ou sa coéquipière.
Il passa le portail en sautant. A une quinzaine de mètres, le genin aperçut trois individus assaillant Bakura. Les deux bougres qui faisaient les guets fixaient Ozu. L'un avait des gants de combat, l'autre une planche cloutée. Ce dernier sprinta vers le géant de Kiri, levant sa masse de fortune très haut pour donner de l'élan à son coup.

Ozu se servit de l'os créé par le jutsu pour bloquer le coup. Le bandit avait beau forcer, il était trop maigrelet. Ozu repoussa le coup, et profita du déséquilibre de son adversaire. Un pas sur le coté, et un balayage. Il était au sol.
Le deuxième bougre en avait profité pour sauter sur notre héros. Un gnon en plein dans la tempe. Le kaguya fut désorienté une seconde. Sans perdre de temps, il lança l'épée d'os sur le couard. Elle se planta dans son épaule. Il cria de douleur. Ce n'était pas fini :

L'os explosa avec violence, dans un nuage de fumée. Normalement, celui-ci ne poserait plus de soucis avec un trou dans l'épaule. La fumée n'était pas encore dissipée, l'occasion de surprendre l'autre combattant. Ozu s'élanca à grandes foulées, et percuta le bandit restant. Cent dix kilos lancé à bonne vitesse. Il ne se lèverait pas avant demain matin celui là.
Ozu tourna la tête pour voir comment sa nouvelle partenaire s'en sortait...

        Je commençais à me dire que personne ne viendrait ce soir, ou alors que j'avais dû choisir la mauvaise ferme... Je m'étais installée sur une petit botte de paille, avec le temps, je commençais à piquer du nez. Soudain je vis des lumières, et je pouvais entendre du bruit. C'était sûrement les fauteurs de trouble. Bien sûre, c'était à ce moment-là que j'étais censée envoyer un signe à mon camarade de mission mais que nenni. J'étais sûre que je m'en sortirais bien toute seule. Je me cachais derrière la porte en taule de l'étable et les observais par le biai d'une petite fente. Il faisait nuit mais je pouvais déjà distinguer au moins 2 ou 3 hommes avec les lumières. Sans faire exprès, je fis alors tomber une planche de bois qui était juste posée contre le mur. Celle-ci tomba contre la porte en taule et provoqua un certain vacarne. Question discrétion, j'aurais pu mieux faire...

        Deux brigands se précipitèrent alors à l'intérieur de l'étable, l'un m'attrapa le bras et me bouscula à l'extérieur de l'étable.



        C'est alors qu'Ozu débarqua. Les deux brigands à côté de moi détournèrent leur attention une seconde, juste assez de temps pour me laisser composer des mudras. Ils pensaient que j'étais une simple gosse et ne s'étaient pas donnés la peine de me lier les mains ou autre. Ils se disaient sûrement que je serais bien trop intimidée pour tenter quoi que ce soit, mais ce n'était pas le cas ! Lorsque j'étais prête, je courrais pour m'éloigner d'eux de quelques pas et lançais ma technique :



        Un puissant jeyser parti de mon pied et continua sa course jusqu'aux deux hommes. Sans attendre, je m'attelais à de nouveaux signes ninjas :



        Une épée d'eau compressée se formait alors dans ma main. S'ils revenait à la charge, je pourrais me défendre.