[FB] Un hurlement de plus

Triste. Kazami m'avait laissé seul au milieu de ma propre chambre dans l'incompréhension la plus total. Elle avait fuit avant que je ne puisse lui demander ce qu'il se passait. Elle avait disparut sans donner d'explication, me laissant seul avec mes questions. Et, tandis que la tristesse avait à présent laissé place à la colère, je m'enfonçais dans les bois de Konoha.

C'était une nuit fraîche, sans pour autant être froide. Le ciel était dégagé et aucun nuage ne semblait arriver à l'horizon. Une belle lune en croissant éclairait le village avec une douceur presque maternelle. Et, alors que je regardais les étoiles scintillé, je ne pus retenir un hurlement. Un cris de rage et de désespoir. Ce cri, tel un exutoire, me permis de lâcher ce que j'avais sur le cœur. Mon échec avec Kazami, la réapparition de ce démon et la folie qui gagnait ce village. Et, tandis que des larmes de colères coulaient sur mon visage, je m'effondrais, posant genoux et mains à terre. Frappant le sol avec rage, je me mis à me demander pourquoi je n'étais pas un aussi bon chef que je voulais le faire croire. Après tout j'avais réussi à effrayer une femme de mon propre clan et exécuté un shinobi de ce village. J'avais même demandé à la femme que je courtisais de tuer son amant.

Pathétique. C'était ce que j'étais. Je n'étais plus que l'ombre de ce que j'étais et je m'en rendais bien compte. Cependant, j'avais trop de chose enfouis en moi -et je ne parlais pas du démon. J'avais trop de sentiment près à exploser. Amour, Haine, Joie, Tristesse. Tout cela se choquait et s'entre choquait à l'intérieur de moi. Et, même si la colère dominait actuellement, une colère dirigé sur moi, mon incompétence et ma faiblesse, les autres émotions n'étaient guère loin. Je le sentais.

Je pris alors un Kunai dans ma poche à équipement et l'approcha de ma cicatrice. Et, tout en ré-ouvrant ma cicatrice à l’œil, je dis à haute voix.





J'avais prononcer cette dernière phrase dans un hurlement de douleur. Ma cicatrice était de nouveau ouvert et du sang en coulait, brouillant ma vision...

Un vieux loup s'avança cahin-caha et prudemment vers Hikari qui déposa un bon kilo de viande séchée au sol, au milieu des glands, des cailloux et des feuilles mortes. Comme animée d'une certaine intelligence, la bête attendit que la trentenaire s'éloigne et se dissimule pour se précipiter vers le repas. Elle l'examina ensuite et se mit à mâcher conscencieusement. Il eut fini quelques minutes plus tard et parut dire merci du regard à la shinobi, puis il s'élança à son opposé vers d'autres horizons, conscient de ses blessures, de sa maigreur, et que cette jeune fille qu'il voyait depuis près d'un quart de lune reviendrait le lendemain lui apporter les proies qu'il ne pouvait capturer.

Le voyant partir silencieusement, Hikari, satisfaite de la force que son protégé reprenait tout de même, descendit de son perchoir de branches pour commencer à rejoindre le centre-ville de Konoha. Cependant, après quelques pas, elle entendit un homme parler au loin, ce qui lui donna des frissons. Elle se figea enfin lorsqu'il hurla soudainement un cri de détresse. Sans attendre ni hésiter, elle partit dans sa direction.

C'était Gekido, Hikari en mettrait sa main à couper, au feu. Elle le trouva ainsi, entre les arbres et alors qu'il était de dos, elle comprit que quelque chose clochait et qu'il avait besoin d'être seul. Elle n'avait pas prêté attention au monologue qu'il s'était adressé... Mais il était un des Hokage de Konoha et elle avait envie de l'aider, il avait l'air de tant souffrir...

Haletant, essayant de reprendre mon souffle après ce cri de rage qui semblait m'avoir vidé de mes forces, je me redressa lentement. Titubant, je pris alors appuis sur l'un des arbres proches. Et, tendis qu'à mes larmes se mêlaient le sang coulant de ma cicatrice ré-ouverte, j'entendis quelqu'un m'appeler derrière moi. Il s'agissait d'une voix de femme. Une femme dont je connaissais le timbre de voix. Une femme que j'avais déjà rencontré. Une femme dont la voix sonnait comme un lointain écho du passé. Cependant, bien que je savais connaître cette voix, il m'était impossible de retrouver son nom. Son visage. Heureusement, ce n'est pas Kazami, pensais-je. Sans me retourner, je m'exprima d'un voix cachant mes émotions:



J'étais conscient que près de la moitié des Ninjas de ce village, et en particulier les Uzumaki, aurait refusé cette ordre afin de voir ce qu'il se passait et si je n'étais pas en danger. Cependant, je n'avais pas trouver meilleur façon de m'exprimer sans que la colère ne reprenne le dessus. D'ailleurs, je ne comprenais pas pourquoi il m'étais difficile de contrôler cette simple émotion. Pourquoi m'était-il si difficile de me calmer ? De reprendre mes esprits ? Vraiment, depuis la réapparition de ce démon, ma vie avait pris un tournant ..

Dans le silence de la nuit, Hikari pouvait l'entendre haleter à travers la discrète vie nocturne. Il lui semblait alors que Gekido n'allait pas bien du tout. Aussi, il parut cacher ses émotions, mais celles-ci étaient trop peu malléables pour souffrir d'une quelconque dissimulation. Au contraire, elles paraissaient exacerbées. Ainsi, Hikari sans écouter le sens des paroles du Hokage, se dirigea droit vers lui, le distinguant peu à peu grâce à la pâle lumière lunaire. Elle avait entendu de la tristesse, de la colère et de la détresse, surtout de la détresse dans les paroles du Chef de Village. Alors, elle le rejoignit sans vraiment vouloir le déranger.



Elle était à deux pas de lui, cherchant à voir son visage avec prudence.

Peur ? J'avais peur. Peur de ce que ce démon pouvait me faire faire. Peur de ce qu'il m'était entrain de me faire devenir. J'avais peur de ne plus pouvoir contrôler mes émotions et laisser libre cour à ma rage. J'avais peur de faire mal aux gens que j'aime. Peur de blesser des innocents. J'ai peur de ma faiblesse, pensais-je tout en espérant que la jeune femme ne s'approche pas.

Après tout, j'avais eu un lourd passé avec cette jeune femme. Un passé tumultueux. Et, je ne voulais pas revivre les tourments qu'elle m'avait causé. Je ne voulais pas souffrir de nouveau, même si je souffrais déjà à cause de Kazami. Et, j'avais peur que revoir son visage, pourtant magnifique, ne ravive cette haine que je commençais juste à étouffer. Alors, tandis que je l'entendais se rapprocher de moi doucement, je commença à me diriger vers le cœur de la forêt de Konoha.

La sentant approcher, Gekido tint ses distances en s'enfonçant plus profondément dans la foret, pourtant, il semblait à Hikari qu'il avait besoin d'aide d'urgence. Elle ne savait pas quoi faire. D'autant plus qu'elle avait vu sa blessure à l’œil, sa cicatrice s'était rouverte...

Et il ne voulait pas qu'on l'approche. Il eut des paroles malheureuses qui blessèrent Hikari. Alors ces très anciens jours n'étaient pas oubliés... Elle se sentait triste et désolée. Infiniment désolée. Et cela la résolut à exécuter des mudras pour lancer la technique "Yurayura" sur le chemin que Gekido n'avait pas encore parcouru. Le sol se brisait juste devant ses pieds.

Pas mon ennemi ? Il m'était impossible de croire la jeune femme. Non seulement, par le passé, elle avait cherché à me tuer tout en me séduisant mais, une nouvelle fois, elle cherchait à me nuire. Elle se disait être une alliée, mais aucun allié ne m'aurait attaqué de la sorte. Aucun. Décidément, les Chikara resteraient des Chikara quoi qu'ils fassent.

J'aurais eu tout le luxez de répondre à cette attaque mais, pour une question de conscience, je ne le fis pas. Je ne voulais pas endommager cette magnifique forêt avec une attaque Katon -que le jeune femme aurait certaine esquivé. Non, utilisant mes talents en TaiJutsu, je me mis à sauter d'arbre en arbre à bonne allure. Je ne souhaitais qu'une chose, distancé cette femme qui me rappelais de mauvais souvenir. Et, bien que j'éprouverais énormément de colère envers cette femme, je faisait tout pour ne pas y céder.



J'avais dit cela tout en m'éloignant du point d'origine de son attaque. Je ne m'étais pas retourné de peur de ralentir et de tomber.

Croyant que Gekido allait se résoudre à lui parler pour se confier à elle et laisser tomber la fierté exacerbée dont il faisait preuve, Hikari fut surprise de le voir bondir sur une branche puis se déplacer d'arbres en arbres. Il n'avait certainement pas compris ce que la jeune femme essayait de faire: l'acculer pour qu'il soit obligé de la regarder en face, pour le soulager des peines qu'il avait dans son coeur. Mais Gekido était une tête de mule comme beaucoup d'hommes, et comme pas mal aussi, il avait pris cela comme une offense.



La technique avait cessé, Hikari ne cherchait pas à poursuivre Gekido, paralysée par la fêlure dans son cœur. Elle pleurait à chaudes larmes dans ses gants, et chuta sur ses genoux, face à ses fautes passées.

J'avais besoin de solitude afin de pouvoir faire le point sur les changements qui s'opéraient dans ma vie. Je n'étais plus le jeune Chef de Clan Uzumaki qui découvrait, et essayait de fuir, les responsabilités de son héritage. Je n'étais plus ce jeune Kage influençable cherchant à tout prix à faire de Konoha un endroit paisible pour tous. Je n'étais plus un homme mais un homme renfermant un Démon dans son corps. Un démon qui, à priori, aimait me voir souffrir. Un Démon qui, d'après ce que j'avais cru comprendre, aimait se nourrir d'émotions négatives. Elle doit faire un sacré festin en ce moment, pensais-je. J'avais dit une car, durant les quelques secondes où je m'étais absenté -mentalement- après le meurtre de Nakatsu, c'était une silhouette de femme qui m'étais apparue. Mais bon, peut-être que les Démons sont hermaphrodites.. ou plurisexe, pensais-je en dessinant un rictus pervers sur mes lèvres.

Alors je voyais cette femme diminuer au fur et à mesure que je m'éloignais, j'entendis quelques-unes de ses paroles. Et, malgré le fait que je n'avais pas tout compris, il me semblait que cette femme disait vouloir m'aider. Cependant, personne ne le pouvait. Quoi que l'on en dise, l'amour d'une femme est impossible à acheter. Elle peut vendre son corps mais son coeur appartiendra toujours à l'être aimé, dis-je voix basse tout en m'éloignant encore d'elle.

Après tout, je ne la fuyais pas. Je m'en éloignait afin de ne pas la blesser. Mais, en revanche, je fuyais bien mes problèmes. Ou leur source, Konoha. Cependant, dès le levé du jour, je savais que je devrais m'en retourner à Konoha, dans mon bureau, afin de poursuivre mes tâches quotidiennes en tant qu'Unique Kage de ce village. Yasuo était toujours pas revenu et c'était à moi de d'administrer le village en entier. Un boulot monstre !

Ainsi, afin de me retrouver seul, je me mis à accélérer le rythme afin de distancer cette petite.

Ne sachant quoi penser, Hikari resta à terre longtemps. Cette bien brève entrevue avec le Kage l'avait remuée. Gekido était seul à présent, et bien hors de portée. Il ne voulait pas de son aide. Il la voyait encore comme la jeune guerrière qu'elle fut jadis, prête donner son âme pour la victoire de son clan, pour un peu de gloire, pour ne plus être abandonnée et seule au milieu du désespoir.

A présent, la situation était bien autre. Mais le regret d'avant avait resurgi. Si un des Hokage n'avait pas confiance en elle, comment pouvait-elle espérer un avenir en tant que shinobi ? Malheureusement, coucher et se battre étaient ses seuls talents. Elle ne savait rien faire d'autres. Elle broyait du noir et une boule angoissante s'était formée dans sa gorge.

Ce fut avec tristesse qu'Hikari revint chez elle.

Ses bois semblaient interminable. J'avais sauté d'arbre en arbre durant près de dix minutes sans que le paysage ne change. Tout autour de moi, je ne voyais que des arbres. Et, tandis que j'espérais qu'Hikari ne face pas de nouveau irruption dans mon dos, je redescendis à terre. Abandonnant la cime des arbres pour renouer avec le planché des vaches, je me mis à repensé à cette femme. A notre passé commun. Et sa trahison. Et, tandis que la colère et la frustration refaisait surface en moi, je me mis à dire tout en regardant le ciel:



De nouveau la colère c'était emparé de moi. J'avais crié les dernières phrases comme pour me libérer de ce poids. J'étais furieux. Furieux de ne pas avoir assez d'emprise du ma vie pour la contrôler. Furieux contre ce passé qui ne souhaitait pas rester à sa place et ce présent qui ne se déroulait pas comme je l'avais pensé. Mais, j'étais également furieux contre cette vie qui depuis peu, avait semblé s'acharné sur moi. Qu'avais-je fais pour mériter pareil traitement. Quels Dieux avais-je fâchés pour me retrouver dans une tel position. Étais-ce cela le châtiment divin ?