Entrevue.

Fumika n'avait jamais réalisé à quel point il était ennuyant de faire de la paperasse... Encore tous les papiers administratif ça allait, mais passer une journée entière à s'occuper de tous les dossiers qu'elle avait sous la main, elle avait aussi des convocations, dont une qui ne devrait pas tarder à arrivée. Elle regardait le dossier de tous les jeunes de son clan pour être plus au fait de chacun d'eux, puis ensuite elle regardait les dossiers pour ceux qui se présentaient pour aller faire de la sensibilisation dans les classes académique, chaque dossier n'était pas simple, déjà elle ne regardait même pas ceux qui avaient 13 ans ou moins. Ensuite elle n'était pas pour ceux en dessous de leur majorité. Enfin il y avait du bon ainsi que du moins bon... Elle aimait activer la jeunesse, leur faire réaliser des actions bonnes pour le village, mais à une certaine limite. elle voulait être sur de leurs capacités et du pourquoi ils faisaient ça pour garder de la logique dans ses actions.

Elle ne voulait pas engager un jeune qui, au contraire dénaturerais l'objectif qu'elle voulait atteindre. Enfin c'était sur un objectif à long terme mais elle gardait les dossiers des jeunes qui paraissaient motivés sur le côté dans le but de les prendre en rendez vous pour voir ce qu'ils avaient dans le ventre, aujourd'hui elle n'avait vu pas moins d'une vingtaine d'une personne alors qu'il n'était que midi et avait lu plus d'une centaine de dossiers, elle en avait marre alors que ça faisait une semaine qu'elle avait pris ce poste... Elle essayait d'optimiser en se disant que ça allait aller en s'arrangeant mais elle ne savait pas si elle le pensait réellement. Soudain, de l'autre côté de la porte, elle entendit sa secrétaire lui dire qu'un certain Chikara Seiji était arrivé, ni une ni deux, elle répliqua.



Elle vit le garçon arrivé, elle savait qu'il avait 15 ans pourtant il faisait légèrement plus. mais autre chose la tracassait, il était habillé... Comme un mendiant... Mais bon, elle savait bien qu'il ne fallait pas juger sur l'apparence et encore moins sur les habits car il n'avait peut-être tout simplement pas les moyens de s'en acheter de mieux. Elle avait beaucoup souffert de ça ainsi que du jugement donc la meilleure façon de l'aider était probablement de ne rien dire à ce sujet.



Elle le salua poliment en attendant de voir ce qu'il allait répondre à la Dono, sa première impression sera décisive pour la suite de l'entrevue, à lui de voir !

Je n'avais pas eu souvent l'occasion de mettre les pieds ici et chaque fois je restais bouche bée face à la beauté des lieux. Même la salle d'attente dans laquelle je patientais était digne d'un palace. Les lustres pendants, les tableaux des anciens Hokagay, les murs aux rouges velours…Tout était beau. Et plus les minutes passèrent plus je me demandais qu'est ce que je faisais ici. Je ne pensais pas qu'en m'étant passé pour candidat j'allais devoir passer par toutes ces formalités administratives. Je ne souhaitais qu'aider le clan Kirishitan en sensibilisant les plus jeunes et un entretien avec la chef du clan elle même ne m'était pas passé par l'esprit. Qu'attendrait-elle de moi ? Je savais m'exprimer, j'étais apprécié par les garçons de l'académie de par mon humour et des filles de par ma beauté alors que demandais de plus à un simple Genin ?

Interrompis dans mes pensées, mon nom fut appelé et on m'invita à rentrer dans le bureau, là où m'attendait patiemment la nouvelle Kirishitandôno. Assis d'un air las derrière une pile de dossier, je la vis jeter un coup d'œil désapprobateur à mes vêtements. Certes, ma tenue vestimentaire laissait à désirer et j'espérais ne pas avoir fait mauvaise impression avant même le début de l'entretien. Je n'étais cependant pas venu ici pour faire un défilé de mode mais défendre la cause des Kirishitans alors elle devrait faire avec.

M'inclinant je dis d'une voix solennelle :



Voyant un siège libre en face d'elle je lui demanda :


Les mains moites j'attendis…

Il était un peu stressé, elle voyait en lui, elle... Elle avait beau faire des discours et faire des présentations devant des classes elle restait néanmoins une grande timide, elle voyait que son poste la changeait vraiment. Dans sa vie professionnelle elle arrivait à dépasser sa timidité tandis que dans sa vie privée cela avait du mal à faire effet et elle restait la grande timide qu'elle était depuis le départ du nouveau continent. Donc elle ne pouvait pas juger qu'il était stressé donc il n'arriverait pas à faire le travail demandé, ce serait contraire à elle même.



Effectivement cet entretien n'allait pas être simple pour lui, il y avait déjà pas mal de places prises et lui était jeunes, donc il n'allait pas partir sur un pied d'égalité avec les autres. Elle ne souhaitait pas trop qu'un jeune aille sensibiliser quelqu'un de sa propre génération, mais elle verrait bien ce que ce jeune Chikara valait, espérant qu'il ait les compétences requises.



En effet, ces derniers temps elle n'en avait pas trop justement, elle rentrait à 22 heures chez elle, extenuée et recommençait à 6 heures le lendemain... Mais bon, elle faisait avec, elle n'allait pas laisser son propre clan sans dirigeante. Elle se disait que la Mère serait fière d'elle et qu'elle aurait tout le temps de se reposer une fois auprès d'elle, même si elle s'était juré d'uniquement croire à la Mère par la spiritualité, elle n'y arrivait pas, c'était son cœur, son corps et son âme, mais elle devait donc la délaisser de son corps et de son coeur mais elle n'y arrivait pas, c'était plus compliqué que ça malheureusement.



Espérant qu'il réponde bien aux questions, elle se redressa sur sa chaise l'écoutant attentivement, elle espérait profondément qu'il réussisse car elle se voyait en lui, les même tic de stress, c'était particulier...

Elle alla droit au but. Sans passer par 4 quatre chemins elle me posa deux questions des plus formelles. Moi qui pensais que cet entretien serait remplie de ces questions tordues que les adultes aimaient bien posé… je m'étais fourré le doigt dans l'œil. Comprenant que cet entretien ne serait pas différent que ce que j'avais déjà pu passer auparavant, je me détendis et repris mon souffle.

La nouvelle Kirishitandôno me dévisagea attendant une réponse. Intelligente, je savais que c'était pas le genre de femme à se faire embobiner par de veines paroles. Non. C'était une femme droite, juste dans ses paroles qui n'aimait pas le mensonge. Il ne fallait pas être un devin pour le devinez. Autant jouer franc jeu avec elle, restons honnête.



Prenant une grande bouffé d'air je continue. Décidé à la convaincre :



Voilà j'avais tout déballé. Je n'avais rien à ajouter. L'avais je convaincu? J'en étais moins sur.

Il est vrai que j'avais été un peu direct, mais maintenant que c'était une femme importante elle avait autre chose à faire que de s'occuper d'un gosse de 15 ans. Je ne savais comment elle allait réagir mais j'espérais qu'elle saurait faire le bon choix…

Il présentait de bons arguments, même si elle les avaient déjà entendu dans la journée, il les présentait avec une forte conviction, même si elle avait déjà une parade à tous, elle avait envie d'y croire et presque de le prendre alors qu'il n'avait concrètement encore rien montré.. en revanche, elle tiqua sur le mot Madame, on ne l'avait pratiquement jamais appelé de la sorte et elle détestait ça, ça lui rappelait qu'elle arrivait doucement vers la trentaine alors que pourtant elle n'avait pas encore commencer à s'amochir. Mais le nom allait avec le poste et elle se ferait appelé madame dans d'autres circonstances, là elle ne voulait pas maintenir la hiérarchie absolument, ce n'était pas le moment pour ça, elle devait se concentrer sur autre chose.



Elle se préparait à sortir la parade à la majorité de ses arguments, à voir comment il allait rebondir, elle espérait bien car c'était une salve importante, si il la ratait elle jugerait qu'il était incapable de rebondir sur de potentielles questions de ses interlocuteurs, elle avait refusé bien trop de Genin aujourd'hui, elle espérait qu'au moins un fasse l'affaire, elle ne voulait pas passer une demie heure d'entretien en plus de la lecture du dossier pour au final le refuser, mais bon, advienne que pourra.



Elle espérait l'avoir un peu déstabilisé, à voir ses réponses, si il répondait du tac-o-tac elle lui reposerait des questions. Elle essaierait de le mettre dans une zone d'inconfort pour voir comment il était si jamais on le sortait de son élément, elle avait développé ce genre de stratégie durant les entretiens précèdent... Remarque, elle aimerait bien en voir un aboutir, pour une fois, histoire de se dire qu'elle n'avait pas lu le dossier pour rien... Et même pour lui, qu'il ne s'était pas déplacer pour aucune raison.

Loin de se laisser décourager par mes arguments elle entreprit de me faire remarquer que malgré ces hautes fonctions je pouvais l'appeler par son prénom. Je trouva néanmoins cela bizarre d'appeler une personne si haut placée de façon si familière. Mais bon, elle avait l'air de mal le prendre et je ne voulais pas la contredire. Peut-être supportait-elle mal la vieillesse ? Cela me fit doucement sourire.

Trouvant mes arguments intéressants, je me détendis sur ma chaise. J'avais marqué un point. L'entrevue n'étant cependant pas finie elle voulu éclaircir quelques points. Notamment sur les raisons pour lesquelles je m'étais porté volontaire. Me raclant la gorge pour garder un minimum de sérieux je lui dis :




Je m'attendais particulièrement à cette question. L'ayant préparée à l'avance, je n'avais fait que réciter les phrases déjà formées dans ma tête.
J'avais préféré suivre la voie que je m'étais donné au début de cet entretien : celle de l'honnêteté. La Kirishitandôno devait comprendre que je n'étais pas là pour aider son clan. D'ailleurs cela aurait été mal vu par les Chikaras. Que penseraient-ils de moi s'il me voyait plus impliqué dans une cause étrangère que la leur ? Non. Si j'étais venu ici, à cet entretien c'était pour le village.

Je fus toutefois surpris lorsque Fumika prit la parole. Elle n'avait pas encore fini avec moi. J'avais l'impression qu'elle prenait un malin plaisir à me torturer avec toutes ces questions. Elle avait balayé de façon si naturelle mes précédant arguments que je doutais qu'elle aussi s'y était préparée. Il faut dire que je n'étais pas le seul Genin à m'être présenté, ce n'était surement pas la première fois qu'on lui disait ça.

Face à toutes ces questions je garda une figure impassible, qui ne trahissait aucune émotion. Elle ne devait surtout pas voir qu'à l'intérieur je bouillonnais. Réfléchis Seiji ! Réfléchis !

Fermant les yeux quelques secondes, je les rouvrit. Décidé à en découdre :



D'accord ou pas d'accord, je savais que j'avais raison. Et je trouvais cela comique la façon dont cette entrevue tournai au débat. D'un côté un Genin et de l'autre la chef d'un clan. J'avais dit ce que j'avais à dire, mais elle ? Allait-elle continuer à me torturer de ses questions ?

Tout ce qu'il disait était encore juste, il n'avait pas trop l'air de bouillonner de l'intérieur ou quoi, il saurait peut-être se montrer intéressant, elle aimait bien le fait qu'il essayait de retarder le moment ou il poserait des questions et essayait de renverser la hiérarchie en quelque sorte, elle pourrait l'arrêter mais ça l'amusait de voir qu'un Genin tentait d'entamer une sorte de débat contre une cheffe de clan. Mais elle avait son petit but derrière ça, vu qu'il ne se démenait pas trop mal avec les questions, c'était à elle de lui montrer ce qu'il voulait.



Il vendait donc des statues ? C'est étonnant, normalement il était à l'âge où il était plus intéressant pour lui de faire des stages dans les différentes sections plus que de jouer au marchand, enfin il était Genin, ce n'était pas très honorable et ne faisait nullement un entrainement... Mais bon, elle allait lui laisser le bénéfice du doute.



Il lui posait encore une autre question, la réponse normalement n'était pas dans les choix, depuis un certain temps elle ne faisait plus confiance à grand monde, mais si elle devait répondre elle n'hésiterais pas, l'ami, l'adjectif qui venait derrière n'avait aucune importance pour elle, un ami était un ami et un inconnu restait un inconnu peu importait sa richesse, elle avait toujours était contre le capitalisme, mais il était compliqué de changer de système.



Elle ne savait pas trop ou il voulait en venir, elle se redressa sur sa chaise, le fixant dans les yeux, elle espérait que ce n'était pas une question juste comme ça, elle n'aimait pas les questions dans le vide.

Les propos de la Kirishitan me rassura. Elle avait donc bien cet amour fort au village qui nous lie entre chaque habitant. Seulement, il était impossible d'imaginer qu'une mère puisse partager équitablement l'adoration qu'elle a pour ses deux fils. Il y avait forcément une préférence : laquelle ? Hélas, je n'étais pas là pour poser des questions mais pour y répondre. Bravo Seiji, tu découvres le but d'une entrevue !

Elle parut toutefois étonnée quand je lui annonça vendre des statues. Qu'espérait-elle ? Les missions de Genin ne payait pas assez pour vivre à ce que je sache. Et avec un père alcoolique l'argent rentrant ressortait en saké alors oui je vendais des statues pour me nourrir. Qu'y avait-il de mal à ça ? De plus, je lui ferai remarqué que la formation de pompier dont laquelle je me suis inscrit ne débuterais pas de sitôt .



Me fixant, je compris qu'elle avait compris mon petit jeu. Poser des questions pour répondre aux questions. Ainsi, je gagnais du temps pour réfléchir et cela me permettait aussi de voir à qui j'avais affaire. Fumika étant une femme intelligente cette mesquinerie ne fit pas long feu. Elle prit comme même le temps de me répondre mais ce n'était pas exactement ce que j'attendais. La question entre l'ami paysan et l'inconnu bourgeois n'avait aucun rapport avec l'argent. Je n'avais posé cette question dans l'unique but de montrer que malgré la hiérarchie dans la société, l'amitié passait avant tout. Cela n'était que la comparaison entre un Genin et Jûnin dont Fumika m'avait fait remarqué auparavant .


Je ne savais pas si mes explications étaient clairs ou si elle allait me prendre pour un idiot. Mais j'avais pris de soin de me retenir de poser une autre question. Maintenant cela ne servirait plus à rien soupirais-je. Allons y en impro…

Il était à la découverte des métiers ? En soit c'était une raison de plus pour faire un métier dans les différentes sections où chacune proposait un vrai entrainement que ce soit la discrétion, un entrainement au Suiton, un entraiment au Ken et Taijutsu ou encore un entrainement à la médecine, les sections étaient assez bien faites pour pouvoir justement proposer ces entrainements et étaient accessibles à tout âge que ce soit stage ou autre, c'était une belle avancée de son point de vue.



Elle allait essayer de lui faire comprendre que même si un ami pouvais être digne de confiance, il pouvait aussi être un imposteur, ici pour manipuler, c'était des pratiques assez courantes de partout et par conséquent était assez utile pour les guerres, un infiltré ou un ami qui tirait des informations à un soit disant ami ça arrivait bien souvent et c'était au ninja de ne pas se faire aveugler sur ce point là, donc il fallait différencier bon et mauvais ami tout comme bon et mauvais Genin.



Après elle avait confiance en lui, elle était sur qu'il allait réussir cela, il avait des motivations louables et ne semblait pas être une enflure alors pourquoi ne pas tenté ? Elle aurait bien aimé rester à côté de lui lors de la présentation car elle ne voulait surtout pas qu'il se mette à dire n'importe quoi, mais son poste l'obligeait à ne pas quitter ses fonctions, en tout cas la première semaine du moins, elle avait tellement de travail.

Pourquoi fallait-il toujours que les gens relient le métier de sapeur pompier à l'affinité Suiton ? Être pompier ne se résumait pas qu'à faire mumuse avec l'eau. Non… être pompier c'est secourir les personnes dont le besoin, contenir le feu , délimiter les zones à risques, ou encore bâtir des tranchées. J'avais milles autres exemples et arguments à dire à la dame en face de moi mais je ne voulais pas la contredire.

Ma colère s'effaça instantanément lorsqu'elle m'annonça me donner sa confiance pour sensibiliser les plus jeunes. Avais je enfin réussi avec brio mon entretien ? Ne voulant pas sourire ou crier victoire trop tôt je me contenta d'acquiescer de la tête. Qui aurait pu penser qu'entre tout les Genins c'est moi que l'on aurait choisi ? Et puis que diront les filles quand elles sauront que moi Seiji j'aidais à lutter contre la discrimination ? Grrr…Elles tomberont déjà plus qu' elles le sont sous mon charme.


Toutefois, je restais perplexe quant à l'idée de devoir préparer un texte surtout si Fumika devait le lire avant. Je n'étais pas le meilleurs dans l'écriture et étais bien plus à l'aise dans la spontanéité. Bref… à l'oral quoi ! Je voulais rester naturel dans ma présentation, pas réciter machinalement un texte. Quel était le but de cet l'entretien sinon? Même le plus idiot des idiots pouvaient lire un texte. Et puis j'avais un cimetière à m'occuper moi…. fichu pari…

Je soupira et c'est en saluant la chef du clan Kirishitan que je sortis de la pièce. Dehors quelques filles m'attendaient, d'une voix perçante elle s'exclamèrent tous et vinrent à ma rencontre. Allons bon me dis-je...après l'effort le réconfort.