La nuit était tombée sur le village. Comme chaque semaine je me prépare pour ma visite au temple. Peut-être y verrais-je Seika ce soir aussi. Peut-être pas. Dans tout les cas je m'y retrouvais à chaque fois pour faire le vide, réfléchir à mon avenir incertain. J'y allais toujours de nuit, je souhaitais croiser le moins de personnes possible. Avais-je honte de mes croyances ? Pas du tout, seulement cette dernière était plutôt mal vu. Je souhaitais rester fidèle et loyal à mes idées sans pour autant trop attirer l'attention. Quoiqu'au vu de ma discussion avec le Kittodono et ce qu'il en avait découlé, j'étais déjà repéré, il valait mieux que je reste méfiant.
Je me rattache correctement les cheveux avant d'enfiler une tenue légère entièrement noire ornée d'une capuche. Je portais peu de couleur pour me rendre dans les lieux de cultes, selon moi le noir correspondait parfaitement.
Je me mis en route vers le temple, ça n'était qu'à quelques minutes à pied mais sur le chemin je prenais toujours le temps d'apprécier le calme des ruelles à cette heure tardive. Je marchais, pensif, je me rappelais ces rues lors du génocides. Des maisons réduites en cendres par dommage collatéral, des civils paniqués et des shinobis aux abois. C'était un chaos sans nom.
J'arrive finalement au temple, je pénètre dans celui-ci pour rejoindre l'annexe dédiée à la Prêtresse, mais sur mon chemin j'aperçois quelques bougies allumées, puis dans la lumière de celle-ci, une jeune femme agenouillée. Sans doute était-elle en train de prier. Je ne souhaitais pas la déranger, mais le bruit de mes pas le firent à ma place. Soudainement la jeune femme élève la voix puis me somme de me montrer. Lui avais-je fais peur ? Enfin, je m'approcha doucement avec le sourire au lèvres.
« Pardonnez-moi, je ne souhaitais pas vous déranger. »
Je remarque qu'elle à une main au niveau de la sacoche sur sa jambe, une kunoïchi ? Et celle-ci semblait prête à en découdre. D'un mouvement des mains je lui demandais de se calmer tout en rajoutant d'une voix calme :
« Doucement doucement, il n'y a pas besoin de sortir une arme dans un tel lieu. Il serait malvenu de ma part de m'en prendre à une kunoïchi du village. »
Je prétendais par cette phrase, n'être qu'un simple civil. En effet comme toujours je ne portais pas mon bandeau, cela avait tendance à adoucir la plupart des gens de penser qu'ils étaient en face d'un civil, spécifiquement dans le cas des jeunes ninjas.
« Je présume que vous avez perdu un proche. J'en suis navré.
Pardonnez ma curiosité, mais l'avez vous perdu il y a longtemps déjà ? »
Lui demandais-je alors mon sourire disparaissait. Je tentais par cette question d'engager un semblant de conversation ne serait-ce que pour détendre l'atmosphère. La méfiance de cette jeune fille n'avait rien d'étonnant, se balader à cette heure est rarement une bonne idée, même dans un lieu culte situé dans le village. Mais j'essayais de lui faire comprendre que je ne représentais aucun danger.