Encore une de moins.

Ces derniers jours avaient été particulièrement mouvementés. Et encore le mot était faible pour qualifier un tel massacre. Tu étais encore si jeune à l'époque... Lorsque tu entendis les premiers combats commencer, tu ne savais pas ce qu'il se passait. Tu avais pourtant été formée pour ce genre de situation. Mais là c'était les deux clans qui tu étais censée protéger qui se battaient entre eux. Tu ne savais pas lequel des deux clans avait engagé les hostilités, si bien que tu ne savais pas derrière qui te ranger. Ce doute t'avait rendue incapable de bouger et de défendre quiconque. Non tu avais eu un comportement très lâche. Toute ta vie tu avais appris à défendre Konoha. Mais comment étais-tu censée protéger ce village de lui même ?

Te voilà quelques jours après les évènements, tu es assise seule tout en haut d'un mur de Konoha, tu regardes l'horizon la tête dans tes bras. Il s'était avéré que le Hokage Uzumaki avait mit en place un génocide envers le clan Chikara. Tu ne savais que penser de tout cela, tu étais à la fois rongée par la colère et la tristesse. Tu en voulais aux Uzumaki renégats pour ce qu'ils avaient fait, et à la fois tu étais attristée par le nombre d'innocents qui avaient péris, qu'ils soient Chikara ou autre. Tout le village avait été touché par les dégâts collatéraux liés au combat. Par chance, toi et les tiens avaient été épargnés, ta famille se trouvait à l'opposé des combats à ce moment là. Seul toi était assez proche des combats pour voir des gens s'entretuer. Tu avais juste finie par te cacher avant de trouver une ouverture pour fuir. Il aurait été stupide de risquer ta vie sans aucune connaissance de ce qu'il se passait autour de toi.
Tu t'en veux malgré tout d'avoir eu ce comportement lâche, tu te dis que si tu avais été plus courageuse quelques vies en plus auraient pu être sauvée. Alors aujourd'hui tu as passée ta journée seule, sur ce mur, à observer le soleil défiler. Il n'éclairait plus que de quelques rayons désormais.

Tu es restée là, pensive. Toutes les valeurs que l'ont t'avait inculqués ne semblait plus avoir aucun sens. Comment une telle chose avait pu arriver ? Et surtout, que pouvais-tu faire maintenant ? Les relations entre les clans sont plus tendues que jamais. Vous auriez du voir venir cela lorsque l'Hokage Uzumaki refusait d'élire un nouvel Hokage Chikara. Ce traître de Gekido avait par ailleurs réussi à fuir le village avec sa compagne, cette trainée. Et dire que tu la respectais. Tu regardas un instant ton sabre que tu avais posé à côté de toi. Il était rare que tu ne le tiennes pas en main, mais en le regardant tu te demandais ce que ton père aurait fait à ta place, comment aurait-il réagit ? Tu étais tiraillée entre ton devoir et tes sentiments. Même si certains Uzumaki avait trahis le village, tu te devrais tout de même de protéger les innocents, c'était certain qu'ils allaient subir les conséquences du génocide orchestré par l'un des leurs. Et en faisant ça, tu devrais t'opposer à des Chikara qui ont perdus énormément de proche. C'était une situation compliquée pour toi, tu avais fais une promesse, mais elle n'avait plus aucun sens aujourd'hui.
Tu étais tellement dans tes pensées que tu ne prêtas même pas attention aux bruits de pas s'approchant de toi...

Ce massacre était horrible, tu en gardais encore d'horrible cauchemar... Tous ces hommes, ces femmes qui s'étaient entretués par simple caprice d'un homme. Une véritable hécatombe, une chose à laquelle tu ne pensais pas assister au sein même du village. Alors que vous tentiez toi et ton meilleur ami de sauver quelques individus pris dans l'assaut, l'une des bâtisses dans lesquels ils se trouvaient s'effondrait le laissant inconscient... Tu marchais seule, cela te faisais bizarre, c'était comme si... comme s'il était mort ! Le pincement au cœur, tu continuais ta marche les larmes aux yeux, le bras attelé, tu t'étais blessée en soulevant quelques charges beaucoup trop lourdes pour sauver Uzume, mais la raison se faisait dépasser par l'affection que tu portais pour ce jeune homme. D'ailleurs, tu sortais de l'hôpital il y a peu de temps de cela et tu étais déterminée à traverser tout le Yuukan pour chercher un putain de remède miracle. Tu t'en voulais à mort de l'avoir laisser retourner dans le bâtiment et malgré ton opposition, il ne t'avait pas écouter. La cape sur les épaules, ta grosse épée, quelques kit de survie et de la bouffe. Tu étais prête à affronter l'extérieur pour le sauver, mais tu ne savais pas si tu rentrerais un jour en entière.
Alors que tu t'apprêtais à partir, tu percevais non loin de toi la jeune Kyoko ! Elle semblait complètement perdue... Tu t'approchais d'elle posant ta main sur son épaule.


Tu t'asseyais à côté d'elle, tes larmes avaient eu le temps de sécher depuis un petit moment déjà. Tu lui affichais ton plus beau sourire même si ton cœur exprimait l'inverse. Cette fille était tellement jeune, trop jeune comme beaucoup d'autres pour subir un tel traumatisme. La guerre ce n'était vraiment pas beau du joli à voir, mais c'était bien plus douloureux lorsque c'était deux même clans cohabitant dans le même espace.

Une voix te sort de tes pensées. Tu la reconnais tout de suite alors tu ne prends même pas la peine de tourner la tête. Non ça n'était pas ton genre d'être boudeuse, tu ne te sentais juste pas capable de regarder quelqu'un dans les yeux. Si bien que lorsqu'elle te demandait ce que tu faisais seule ici, tu te contentas d'hausser les épaules. Celle-ci vint s'asseoir à côté de toi. Tu avais toujours la tête dans les bras, regardant l'horizon tandis qu'elle te poussait à lui dire ce qui n'allait pas. Que dire ? Trop de choses te passaient par la tête, c'était compliqué pour toi de mettre un mot sur tout cela. Alors tu t'adresses à elle d'une voix à peine audible.



Tu relèves alors la tête vers elle, les yeux larmoyant. Puis tu t'aperçois qu'elle est équipée de tout son barda. Elle partait ? Mais où ça ? On ressent le questionnement dans ton regard. Alors tu lui demandes toujours avec ta petite voix.



Tu adorais cette femme, elle avait toujours été merveilleuse avec toi. Tu l'avais rencontré après le décès de ton père et elle avait été là pour te soutenir. A tes yeux c'était comme ta grande sœur, elle t'écoutait et te comprenait mieux que personne. Tu allais toujours la voir lorsque ça n'allais pas, elle t'offrais toujours les meilleurs conseils possibles. Alors la voir prête à partir t'inquiète. Qu'allais tu faire sans elle au village ? Comment ferais-tu les jours où tu ne te sens pas bien ?



Hors de question de la laisser s'éloigner de toi, non tu tenais bien trop à elle pour la laisser partir, puis pourquoi partait-elle d'ailleurs ? Elle semblait encore blessée suite aux événements, ils ne l'avaient tout de même pas déjà envoyée en mission ?

Tu la prenais dans tes bras pour la consoler collant ton front contre le sien:


Tu marquais une courte pause avant de poursuivre:


Tu reprenais tes distances, la voyant relever la tête, ses yeux larmoyants. Mais très vite son expression de visage changeait et elle te demandait où tu allais.


Quelques larmes montaient et c'était un air grave et désespéré que ton visage affichait:


Evidemment, elle voulait venir avec toi, mais il fallait qu'elle murisse plus vite qu'elle aurait du... Tu affichais ton air de "grande méchante" et usais d'un ton autoritaire:


Mais les traits de ton visage et ta voix s'adoucissaient:

Tu écoutas longuement Wattan qui tenta de te rassurer. Elle t'expliqua que tu n'avais pas agis comme une lâche, que de toute façon tu ne pouvais rien faire d'autre. C'était bien trop difficile pour toi à accepter, même venant d'elle. C'était ton devoir et tu mettais un point d'honneur à le respecter. Tu avais été éduquée comme ça. Ta vie ne devais avoir que peu de valeur à côté de Konoha.
Mais Wattan se montre insistante, elle tente réellement de te convaincre que ton geste n'était pas mauvais.



Tu n'as pas le temps de commencer ta phrase qu'elle continue à te parler. " Soit celle que tu es " te dis-t-elle. Qui étais-tu finalement ? Ces dernières années avaient été difficile à supporter pour toi, pourtant tu restais toujours souriante et emplie de gentillesse. Mais n'était-ce pas qu'une façade pour cacher la douleur au fond de toi ? Tu avais reçu un lourd fardeau sur tes épaules. Ta vie était déjà tracée en quelque sorte. Alors étais-tu toi même ou vivais-tu seulement pour accomplir le souhait d'un autre ? Tu ne savais plus quoi penser. Mais à l'instant ce qui t'inquiétais le plus c'était de la voir partir elle aussi. Elle t'expliqua la raison de son départ, alors tu redresses la tête fronçant les sourcils.



C'était assez ironique venant d'une personne qui était censée dévouée sa propre vie à l'existence d'autres personnes. Mais tu n'avais jamais réellement apprécié cette personne, plus par jalousie que pour une réelle raison. Tu les voyais souvent ensemble, mais ta première impression était restée ancrée, si bien que tu avais tout simplement un mauvais feeling avec cette personne. Le fait qu'il soit dans le coma te rendait triste, pour elle.



Elle refusait que tu l'accompagnes. Qui plus est elle te demandait de veiller sur lui. Tu te voyais mal lui rendre visite à l'hôpital. Tu n'aimais pas cet endroit. Mais pouvais-tu seulement refuser ce que cette femme te proposait ? Elle s'occupait de toi depuis si longtemps, il aurait été ingrat de ta part de refuser. Mais tu étais déterminée à partir avec elle.



Lui dis-tu en t'enroulant tes bras autour de son ventre les yeux pleins de larmes. La serrant très fort contre toi tu lui parles à voix basse.



Tu faisais référence à ton défunt père qui n'étais lui jamais revenu alors qu'il te l'avait promis. Tu ne voulais pas que cette histoire se répète.

Comme tu le pensais, la jeune fille se montrait têtue et capricieuse, mais tu ne lui en voulais pas pour autant. Tu remarquais néanmoins une pointe de jalousie dans ses propos concernant ton meilleur ami et cela te déplaisait, car tu l'aimais comme ta propre sœur. Elle insistait très fortement pour que tu l'emmènes avec toi, mais il en était hors de question. Puis venait la petite crise d'adolescence, elle pleurait en te prenant dans ses bras te rappelant la mort de son père. Tu la serrais très fortement contre toi, car tu ne pouvais faire ce genre de promesses.


Tu resserrais encore l'étreinte en faisant attention de ne pas l'étouffer non plus. Quelques larmes coulaient le long de tes joues, tu serrais les dents et grimaçais d'une grande douleur interne. Tu ne voulais pas que quoi que ce soit lui arrivait, et tu ne voulais pas en être la cause durant le voyage. Elle n'était pas prête encore pour le monde de dehors tant qu'elle ne murissait pas. Tu cherchais alors son regard, les larmes continuant de couler:


La gorge se nouait:


Tu étais anéanti, tu te sentais vide à l'intérieur et ce voyage te permettrait de ne pas tourner en rond à Konoha et de chercher n'importe quel remède miracle. Ton poing se serrait d'avantage essuyant les larmes avec ton avant bras.

Qu'est-ce qui étais plus dur que de laisser partir une personne que l'on aime ? A tes yeux, rien. Malgré ton insistance elle refusait de te laisser l'accompagner. Elle n'était pas en joie à l'idée de te laisser elle non plus, mais elle le devait. Tu finis finalement par te faire à l'idée, elle était déterminée à sauver quelqu'un et tu n'aurais été qu'un poids pour elle en plus du danger que cela représentais. Tu relevais doucement la tête pour la regarder, puis la voir lâcher des larmes elle aussi te fit finalement avoir un déclic. Ton comportement changea soudainement. Comme si les rôles s'étaient inversés, tu sèches tes propres larmes avant de la regarder avec un grand sourire.



Tu t'écartes légèrement avant de passer la main dans tes cheveux, tu détaches le papillon qui orne habituellement ta chevelure avant de l'accrocher sur le côté de son sac. Toujours souriante à son égard, tu te retenais de pleurer, tu devais te montrer forte pour elle.



Cette situation avait l'air encore plus compliquée pour elle que pour toi. Alors pour une fois c'est toi qui devais te montrer réconfortante envers elle, qui semblait plus qu'affectée par le coma de son ami.



Tu laissais s'échapper un léger rire, comme si les derniers jours n'avaient pas existés. Tu passais un dernier moment avec ta grande soeur avant qu'elle ne parte. Durant ce temps tu ferais tout ce qu'elle t'avait demandé mais même plus. Le monde était loin d'être comme tu l'imaginais alors tu t'étais bien décidée à tout faire pour les personnes que tu aimais. Et si tu pouvais lui rendre service aussi simplement alors tu le ferais sans problème. Tu patienterais jusqu'à son retour, si elle revenait un jour...

En voilà des paroles rassurantes, tu pouvais donc poursuivre ta route l'esprit tranquille ! Du moins, tu savais que quelqu'un prendrait soin de ton meilleur ami, mais aussi de ton lieu d'habitat. En cas d'échec et après avoir fait le tour du Yuukan, tu espérais pouvoir revenir saine et sauve jusqu'à Konoha. Elle défaisait son joli papillon de ses cheveux avant de te le donner en main propre. Tu affichais une mine étonnait, mais comprenait le message qui était cacher derrière, ce qui te donnait une bonne raison de jamais baisser les bras ! Tu avais deux personnes que tu comptais revoir plus que tout au monde, en espérant qu'à ton retour l'une d'elle se réveille de son profond sommeil.


C'était d'une voix maternelle en faisant un grand sourire que tu prononçais ses mots. A ton tour, tu décrochais les plumes que tu avais enfiler dans ta boucle d'oreille avant de le lui accrocher sur son premier bouton de veste.


Elle te flattait en disant que tu étais la personne la plus déterminée et que si tu ne revenais pas à temps elle te mettrait la raclée.


Tu riais fortement, beaucoup trop fortement ce qui attirait le regard indiscret des gens autour de vous deux. En vrai, tu t'en moquais complètement, c'était ce qui faisait de toi qui tu étais. Après cette petite discussion, tu espérais que la jeune demoiselle se sentirait mieux même si pour le coup, c'était elle qui venait de te remonter le morale.


Tu la serrais pour la dernière fois aujourd'hui dans tes bras. Tu ne voulais pas partir, mais tu t'en donnais l'obligation, c'était ton devoir de trouver ce que tu cherchais, car après tout, si tu avais réagis plus vite la dernière fois, peut-être qu'Uzume serait encore debout et non au fond de son lit d'hôpital.

Tu ne connaissais pas une personne plus gentille avec toi que Wattan. Elle était présente pour toi depuis si longtemps maintenant. Sa simple présence suffisait à te rassurer et te réconforter. Mais aujourd'hui elle partait pour un long voyage, alors c'était ton devoir faire en sorte qu'elle puisse partir l'esprit tranquille. Elle te confia à son tour quelque chose lui appartenant, tu lui exprimas ta joie par un grand sourire tu en regardant ces plumes. Tu la regardas dans les yeux.



Vous rigoliez ensemble quelques minutes sous les regards des passants qui eux étaient plutôt dans un autre esprit... Une dernière discussion avant qu'elle ne mette les voiles pour un voyage à durée indéterminée. Tu espérais la revoir au plus vite. Ou mieux encore, que cet homme se réveille pour qu'on puisse la retrouver et la prévenir ! C'était l'unique raison qui te pousserais à aller à son chevet chaque jour.
Tu l'accompagnas jusqu'à la grande porte, pour pouvoir la voir partir. Tu la serres dans tes bras une dernière fois avant qu'elle ne tourne les talons et ne débute son voyage. Tandis qu'elle s'éloignes tu lui cries :



Tu lui fais de grands signes avec ta main pour lui dire au revoir. Mais au fond de toi ton petit coeur est brisé. Alors qu'elle s'est éloignée tu baisses ton bras, et ton regard également. Tu t'exprimes d'une voix à peine audible.



C'était le début de longs moments de solitude pour toi. Elle ne serait plus là pour que tu puisses te confier, tu devais te débrouiller seule désormais. Ou plus ou moins, tu avais quelques amis et les années suivantes allaient être remplies de rencontres en tout genre.

Vous marchiez toutes les deux jusqu'à la grande porte. Tu te présentais et signalais ton départ aux gardiens de la porte précisant que tu ne savais pas quand tu reviendrais. Tu te tournais vers ta petite sœur de coeur:


Tu passais ta main dans ses cheveux sur le haut du crâne.


Tu te dirigeais alors vers la sortie et entamais ton long voyage entendant l'adolescente te hurlait au loin de faire attention à toi. Tu marchais en marche arrière avant de lui faire signe de la main toi aussi.


Et tu partais sans regarder derrière toi, le visage sérieux et les larmes aux yeux. Cette épreuve sera très difficile pour toi et tu le savais déjà rien quand délaissant la petite Lyoko derrière toi.