Une étrange rencontre

En pleine saison des pluie dans le nord des pleines de Kusa, Chiemi venait de prendre un an de plus, elle ne savait même plus quel âge elle avait. Elle parcourait juste tout le Yuukan pour trouver des manipulateurs de chakra ainsi que les légions Kenketsu, elle n'avait jamais était de leur côté et ne les avaient jamais vu de ses yeux, elle se disait qu'elle les trouverait bien et qu'elle les reconnaitrait quand elle les auraient vu. Elle était sur un chemin en pleine forêt, épaisse, pleine saison de pluie, elle n'avait rien à craindre, il était environ 4 heures du matin, elle avait déjà exploré la toundra d'Ame, sans succès et s'apprêtait à redescendre vers les monts Tsuchi. Elle était sur un rocher, elle avait dormi dessus toute la nuit avec des feuilles en guise de couverture, elle ne pensait pas trouver de si grandes feuilles dans un simple bois, mais bref, elle se leva et prit la route, il n'y avait pas de pluie, pas un bruit, elle était seule. Elle descendait le long du chemin à un rythme plutôt lent, elle ne cherchait pas à aller vite, simplement à arriver, au bout de deux heures, le jour se leva, mais plus problématique, le soleil aussi ! En pleine saison des pluie... Son capuchon était dans son dos, elle n'avait pas le temps de le prendre, par chance, il y avait une sorte de petite auberge pas loin, elle n'avait jamais couru aussi vite, elle courra jusqu'à pousser la porte afin de se jeter à l'intérieur de l'établissement, elle était arrivé juste à temps, la peau en haut de ses cheveux avait déjà commencé à noircir, elle ferma la porte et se mit dans une table où le soleil ne passait pas via les fenêtres.



Elle prenait tout ce qui était le moins cher, elle n'avait quasiment rien sur elle, elle vendait des bêtes quand elle le pouvait mais elle avait déjà tout vendu ou manger, mais elle allait pouvoir tenir tout le voyage aprioris. Elle vit le gérant qui semblait déboussolé et fatigué, elle le fixa simplement, puis il alla en cuisine tout lui chercher. Elle prit le pain qu'elle mit dans sa poche, elle ne pouvait pas enlever son bambou, elle risquerait de ne pas se contrôler et elle ne le voulait surtout pas, elle prit également la carafe d'eau, elle l'introduit dans un minuscule trou dans son bambou afin de la boire, elle regarda le gérant qui semblait encore une fois stupéfait, ça ne devait pas lui arrivait souvent une vampire avec un bambou sur la bouche... Ca ne devait même jamais lui arriver.



Il faisait de grands yeux, soit il était interpellé par le fait qu'elle prenait une chambre la nuit, soit il était profondément demeuré soit il était stupéfait d'entendre une femme à la voix mélodieuse, elle ne savait pas, mais elle aimerait bien qu'il se dépêche, elle avait plutôt faim et ne pouvait pas manger en face de lui, elle restait une vampire et même si elle se contrôlait bien, elle n'était pas à l'abris d'une mauvaise surprise. Le gérant monta alors, toujours sans dire un mort, probablement la fatigue il ne devait pas être loin de 6 heures. Elle était impatiente, mais ne le montrait pas, espérant qu'il fasse vite.

Cela faisait presque une semaine qu'Owari était enfermée dans sa chambre, à l'étage d'une auberge. Les bougies étaient éteintes, les volets fermés et recouverts des draps de son lit, pour qu'aucun rayon de lumière ne traverse la pièce. Allongée sur le sol, elle regardait les toiles d'araignée au plafond. Elle était vampire depuis un peu plus de cent-soixante ans, mais elle redoutait toujours autant la présence des humains. Elle pouvait perdre le contrôle d'elle-même à tout moment, et encore plus dans une salle pleine de voyageurs. Malgré son grand âge, régner sur ses propres pulsions lui étaient encore difficiles.

Cela faisait quelques jours qu'elle avait épuisé son stock de viande, et la faim se faisait sentir. Son corps ne demandait plus de la viande crue, mais du sang humain. Owari allait devoir se résoudre à sortir. Elle ne savait pas encore si elle rencontrerait un excentrique qui accepterait de remplir sa fiole avec son sang, dans tous les cas elle s'était juré de ne plus tuer. La vampire se laisserait mourir si elle ne trouvait rien. Peut-être qu'elle serait soulagée de se débarrasser de cette vie éternelle, qui avait tourné au cauchemar interminable.

"Je suis faible. Je n'ai même pas réussi à mourir… Pourquoi est-ce que je tiens autant à cette vie ?" pensa-t-elle en tournant la tête vers la porte. Il était environ six heures du matin, le rez-de-chaussée ne devrait pas être bondé. Owari se redressa, attrapa son manteau et rabattit son capuchon sur son front, pour que ses yeux rouges soient plongés dans l'ombre. Elle ne tenait pas à ce que l'on la remarque, et une capuche se distinguerait moins que des iris écarlates.

Owari descendit les escaliers, se faisant la plus petite possible. En effet, la salle de l'auberge était calme à cette heure matinale, mais les explorateurs du Yuukan n'allaient plus tarder à affluer. Il y avait deux hommes, une femme seule, et un autre homme seul à l'air louche dans un coin. La Kenketsu remarqua alors la silhouette énigmatique d'une jeune fille, dans l'endroit le plus reculé de la lumière. Elle eut un pressentiment étrange, à la fois celui qui la prévenait d'un danger et celui qui agitait sa curiosité. Être curieuse ne lui avait jamais valu que des problèmes, alors elle détourna le regard et sortit, dans l'espoir d'accoster le premier voyageur qu'elle verrait, pour lui demander de vendre son sang en échange d'un peu d'argent. Si un de ses confrères vampires la voyait, il la trouverait parfaitement pitoyable. Pourtant, les humains aussi payaient pour leur nourriture, non ?

Par chance, au bout de quelques minutes à peine, quelqu'un se dirigea vers l'auberge, cherchant probablement un petit-déjeuner. La tête basse, elle lui parla, essayant de paraître le moins étrange possible, en vain.





Il la bouscula et entra par la porte de la taverne. Au bout de dix minutes, personne ne vint aux alentours, et Owari se résigna à rentrer. C'est alors qu'elle sentit une présence dans son dos. Son instinct lui fit ressentir à nouveau cet étrange pressentiment. Quand on était un vampire, on était toujours sur le qui-vive. Quelqu'un l'avait-il entendu tout à l'heure ? L'homme l’avait-il répété ? Était-elle perçue à jour pour de bon ?

Lentement, essayant de paraître le plus naturel du monde, elle se retourna.

Elle se posait sur la table, elle était si fatiguée, elle était clairement en manque de sang, maintenant elle pouvait sentir quand elle en manquait, pratiquement jamais en réalité, mais là elle devrait enlever son bambou pour en prendre, elle espérait que le gérant fasse vite son affaire histoire qu'elle puisse avoir de l'intimité dans sa chambre en attendant elle écoutait les conversations, elle en entendait 3 à la fois, une entre deux hommes, qui avaient l'air d'être en fin de soirée, il y en avait aussi une qui parlait seule, elle entendait ce qu'elle disait très bas, mais elle entendait quand même et c'était tout bonnement incompréhensible. Mais la troisième conversation, brève l'attirée bien plus, elle entendit qu'un des deux chercher à acheter du sang, il y avait deux options, soit c'était une chercheuse, soit c'était une vampire, il n'y avait aucune chercheuse dans le coin, c'était une vampire par conséquent.

Elle monta à l'étage, voir le gérant lui demandant où était sa chambre, elle n'avait pas le temps, son sang commençait à bouillir, que venait-elle faire ici ? Il n'y avait aucune raison apparente... Elle n'avait pas vu ses yeux mais ses cheveux étaient bien noirs, elle en était sure désormais, il n'y avait pas une ombre de doute. Elle croisa le gérant, lui fit comprendre avec son regard qu'elle était pressée, il sembla prendre peur et lui indiqua la chambre, elle était évidemment exposé au soleil... Elle resta devant l'encadrure de la porte avant de lui adresser une nouvelle fois la parole gentiment.



Il s'exécuta sans poser de questions, il devait avoir compris qu'il ne fallait pas l'embêter dans son humeur actuelle, elle était très énervée, elle ne savait pas à quoi s'attendre, mais elle ne pouvait pas se battre malheureusement, elle l'aurait surement tuée sinon. Mais il y avait trop de civils, d'innocents et autres, son affinité en plus était quelque chose de zone, elle en toucherait forcément un, malheureusement... Elle redescendit, regarda la salle, voir où elle était, elle voyait sa chevelure noire, elle l'approcha avant d'arriver dans son dos.



Elle se montrait plutôt menaçante, ce n'était rentable pour aucunes des deux de se battre ici, mais qui sait, peut-être qu'elle n'était Kenketsu que depuis peu de temps et qu'elle ne pouvait pas contrôler ses pulsions, elle aurait bien du mal à la maintenir mais elle réussirait coute que coute. Elle la suivait bien tranquillement, jusqu'à l'amener dans sa chambre, elle se mettait à côté du rideau, elle voulait avoir l'avantage de la lumière si jamais elle ne se montrait pas calme.



Elle savait qu'elle était une Kenketsu, enfin il y avait trop d'indice, elle en était persuadée, mais elle voulait prendre la température, voir ce qu'elle cherchait et surtout, comment elle était, quel âge elle avait, si elle était trop jeune elle serait surement contrainte de l'attaquer avant qu'elle l'attaque. Mais elle ne l'attaquait pas sur le champs car elle avait peut-être des informations concernant les légions Kenketsu. Elle n'était pas confiante du tout et espérait juste à ne pas avoir à se battre.

C'était l'énigmatique jeune fille de tout à l'heure, celle qui se cachait dans l'obscurité. Elle lui ordonna de la suivre d'un ton sans appel, et Owari ouvrit de grands yeux quand ils croisèrent ceux de son interlocutrice. Ils étaient comme deux rubis dans la neige ; c'était une Kenketsu.

Rendue muette par son aplomb, et sa simple présence, Owari la suivit sans faire d'histoires. Elle n'était plus toute jeune, mais elle n'avait pas croisé beaucoup d'autres vampires dans sa vie. Si elle évitait les humains, elle était toujours restée loin des légions, dont elle ne savait pas grand-chose, et avait eu très peu de contacts avec les autres de son clan. En fait, ces dernières décennies, elle n'avait pensé à rien d'autre qu'à survivre, rester en vie à tout prix, par simple instinct primaire. La centenaire à l'apparence d'adolescente détestait vivre, et pourtant quelque chose qu'elle n'arrivait pas à comprendre la poussait à s'y accrocher. Quand la nouvelle venue l'entraîna jusque dans sa chambre, elle comprit enfin ce que c'était : la peur.

Owari était terrifiée. Parce qu'elle savait qu'elle ne savait pas se battre, parce qu'elle savait qu'une autre Kenketsu ne pouvait la tuer. Elle devrait donc à nouveau souffrir sans pouvoir résister, comme la faible créature qu'elle était.
Son visage déterminé, convainquit complètement Owari de répondre à sa dernière interrogation. Sa voix était prise de tremblements.



Quand est-ce qu'elle avait commencé à se dégoûter elle-même à ce point ? Devenir une suceuse de sang l'avait changée à tout jamais, comme les autres sûrement. Mais cela faisait plus d'un siècle qu'elle vivait avec la mentalité d'une proie traquée. Elle ne pouvait plus continuer comme ça. Elle serra les dents, et leva le regard, attendant sa réaction.

Elle ne semblait pas agressive, elle réfléchissait tant qu'elle pouvait, cette flûte lui pourrissait les neurones. Elle ne savait même pas comment réagir en réalité, elle avait rencontré une multitude de Kenketsu mais aucun ne semblait aussi perdu et aussi inoffensif qu'elle. Elle se tachait de devoir lui mettre la pression, qui sait, peut-être jouait-elle simplement un rôle, pour la berner, c'était compliqué à dire, surtout qu'il était encore tôt et qu'elle gardait une part importante de fatigue en elle. Mais elle n'avait pas le droit à l'erreur.



De toute évidence, elle ne savait rien, elle voulait simplement exister, sans but... Changement de plan, pourquoi ne pas lui donner un but justement, elle partait du principe que si elle lui donnait un but ce n'est pas ceux contre qui elle lutait qui le feront, elle alla fermer la porte et posa son sac sur son lit, elle commença à déballer ses affaires, il y avait des fioles de sang qu'elle sortit volontairement à la vue de la Kenketsu. Ensuite, étant donné la quasi totale obscurité, elle alluma une bougie, elle pourraient mieux se voir à présent.



Elle espérait qu'elle avait au moins 100 ans, elle connaissait les périodes des 100 premières années, où les pulsions étaient vraiment incontrôlables, ça avait été un véritable calvaire pour elle, elle avait été contrainte de tuer 3 humains sous ces fameuses pulsions. Mais bon, elle retira la partie haut de son bambou, il y avait une sorte de petit mécanisme faisant en sorte de faire simplement tourner dans la verticalité la partie haute, elle se décomposait en plusieurs couches visibles, mais elle ne s'y attarda pas plus et fit rentrer une fiole de sang à l'intérieur. Une fois avalé, elle prit, dans sa poche, le pain de tout à l'heure. Elle retira la deuxième partie et mangea un morceau de pain, comme ça elle n'avait plus à avoir le gout du sang qu'elle détestait tant, elle finirait même par se haïr, mais pour l'instant, elle avait besoin de ce pain et surtout de ce sang.

Sa déclaration sembla rassurer un peu sa consœur, qui s'adoucit dans sa question suivante. Elle lui demanda combien d'humains elle avait tué. C'était assez difficile à dire, en réalité… les quelques semaines qui avaient suivi sa transformation étaient flous. Owari ne se voilait pas la face, elle était sûre d'avoir déjà tué pendant cette période.


Les légions, pour sa part, elle ne les avait jamais vues. La plupart des autres vampires n'apprécieraient pas qu'elle s'efforce à respecter ainsi les vies humaines. Rester éloignée des Kenketsu, autant que des Hommes, c'était la seule chose pour laquelle elle avait lutté ces dernières années.



Elle espérait juste que celle-ci, qui avait l'allure d'une jeune fille, n'essaierai pas de la recruter dans ces foutues légions. De toute manière, elle ne savait pas se battre, et avait appris au fil des expériences le minimum pour pouvoir se défendre à mains nues. A quoi bon ? Les Kenketsu étaient toujours restés assez loin d'elle pour qu'elle n'ait pas à s'en préoccuper, quant aux humains, elle préférait ne pas savoir comment les attaquer. En avoir tué quatre pour son égoïste survie lui suffisait bien, inutile de connaître des techniques pour pouvoir en blesser davantage. Ou pire.

Son interlocutrice s'excusa de… elle s'excusait ? Owari ouvrit des yeux encore plus grands quand elle entendit ça. Elle s'excusait donc de s'être montrée brutale. Elle lui apprit qu'elle voulait protéger les humains. La brune resta interdite. Protéger… les humains ? Jamais encore elle n'avait vu de Kenketsu pacifique. Elle savait bien sûr que tous les vampires n'étaient pas des animaux assoiffés de sang, mais elle ne s'imaginait pas qu'il en existait qui voulait profondément le bien des humains. Owari n'y avait jamais vraiment réfléchi… elle avait bien trop peur de semer encore la mort si elle essayait.

Cette généreuse Kenketsu donc, lui demanda son nom et son âge, avant de se présenter elle-même, sous le nom de Chiemi. Elle avait une centaine d'années. Les yeux d'Owari, déjà écarquillés, se mirent à briller d'une nouvelle lumière. Cela faisait bien depuis… très longtemps, vraiment très longtemps, qu'on ne lui avait pas demandé son nom. Un souvenir égaré lui revint en mémoire.

"Salut, qu'est-ce que tu fais là ? C'est bizarre comme endroit, comment tu t'appelles ?"

Owari reprit ses esprits au plus vite. Elle avait fait une croix sur le fait d'avoir des amis il y a longtemps et depuis ce temps-là elle étouffait les réminiscences de sa vie humaine. Ce n'était pas le moment.



Elle marqua une pause. Chiemi était plus jeune qu'elle, pourtant, elle se sentait comme une petite fille face à elle. Ce n'était peut-être que leur apparence, qui se différenciait sur quelques années, mais il lui semblait qu'elle avait plus à apprendre de la centenaire.

Ouf, elle se reteint de protester un grand soupir de soulagement, elle était clairement différente des autres vampires, elle n'avait aucunes envies de se battre contre elle, elle avait une petite bouille toute mignonne, elle avait surement était mordue plus jeune qu'elle, elle n'en savait rien mais c'était une question à poser, en soit, les deux se ressemblaient, elles étaient perdu, essayant de donner un peu de sens à une vie si misérable, essayant de faire ce qu'elle pouvait pour éviter de faire du tort là où elle passait, elle se voyait un peu en elle, reconnaissant les traits du visage de quelqu'un de désespérer...



Elle avait maintenu le compte ? Pour Chiemi, un an n'était qu'un battement de cil, au bout de 80 ans, elle n'avait même plus envie de voir l'âge qu'elle avait, elle avait toujours eu peur d'un bug dans la matrice, ou elle verrait sa peau se rider, ses cheveux blanchir, son corps s'amollir, mais heureusement ça n'était pas encore arrivé, ça n'arriverait probablement jamais d'ailleurs, mais elle le craignait, pour aucune raison...



Elle appelait ça comme ça mais ça représentait surtout son avancement dans ses techniques de combats personnelles. Elle savait que ça lui prenait une dizaine d'années de mettre un jutsu au point, elle en avait développé environ deux, enfin un peu plus, mais pas beaucoup, elle avait aussi arrêté de compter ça, mais elle avait dans les environs du siècle de vie, c'était ce qu'elle retenait, rien ne servait de savoir plus, 179 ans, elle ne savait même pas ce que ça représentait, elle n'arriverait peut-être jamais à cet âge là même... Mais bon, elle espérait et faisait tout pour sauver le maximum d'humain tout en se préservant elle...



En réalité, cette histoire de protection était bien plus compliquée qu'elle n'y paraissait, elle ne savait pas comment était apparue cette vocation, ni pourquoi, elle n'avait juste pas de but, pas d'avenir et cherchait à s'en trouver un, quoi de plus normal finalement. En faisant ça, elle donnait un charactère de gentille à son abominable personne, elle avait tant l'impression d'être nulle, d'être quelqu'un d'infame, sauver des humains lui rendait un beau sourire, caché derrière ce bambou, cette flute, cette pâte ou elle plantait ses canines, tout était fait dans l'intérêt des humains.



Ce laboratoire était tout pour elle, un moyen de prendre du sang sans avoir à tuer des humains ou à maltraiter les cadavres, elle faisait ça pour se donner bon fond globalement. Sans ça elle serait à l'arrêt total, sans sang et repartirait dans des folies meurtrières dominées par des pulsions, et elle s'était juré de ne plus jamais faire ça. Tout était parfaitement fait dans ce laboratoire, les humains pouvaient y accéder facilement, la nuit tou était fermé et la journée, il y avait du soleil sur toute l'entrée, le climat de cet endroit était excellent pour ce qu'elle recherchait. elle avait des tonnes de machines pour favoriser la création d'antidote en grande quantité, elle essayait aussi de développer un remède contre la transformation Kenketsu, mais rien n'aboutissait. Elle avait aussi une fine couche de plante naturelle de gras, cela lui permettait de changer la couleur de ses yeux, quitte à voir flou...

Tout était là pour l'humain, et comme ça, elle avait réussi à faire des réserves de sang gigantesques et avait réussi à faire aboutir de nombreux projets encore une fois afin d'améliorer le confort humains, c'est fou ce qu'elle avait appris en 100 ans, avant sa transformation, elle ne savait qu'à peine lire et aujourd'hui elle gérait un laboratoire, elle avait bien avancé...

La cadette exprima son soulagement de ne pas avoir à se battre contre elle.



Chiemi lui expliqua comment elle protégeait les humains des Kenketsu, tout simplement en empêchant les vampires de les tuer ou les blesser. Elle lui raconta qu'elle avait un laboratoire dans lequel elle expérimentait sur le sang, les médicaments et sûrement tout un tas d'autres choses. A la recherche des légions, son objectif était d'alerter les potentielles victimes de leur présence et préserver leur vie. Owari était impressionnée : plus jeune qu'elle, elle en avait accompli bien plus, et avait de fortes convictions.

Chiemi défendait les Hommes, c'était aussi simple que ça pour elle. Pourtant, avoir ce genre d'idéaux paraissaient plus complexe à l'aînée : il était clair que les humains ne voulaient pas qu'on les aide, et ils considéraient tous les vampires comme une menace ; on ne pouvait leur en vouloir, le nombre de massacres étant plus élevé que celui des sauvetages. Ce qui semblait évident à l'une apparaissait comme presque impossible à l'autre.

Owari cligna des yeux, et s'aperçut que ses paupières étaient lourdes. Ses membres étaient engourdis, son ventre serré par la faim. Le besoin du sang commençait à se faire urgent, sinon elle sentait qu'elle allait perdre connaissance.

Elle comprenait la passe dans laquelle elle était, elle même, depuis sa transformation ne voulait pas éveiller son chakra, enfin elle pouvait le sentir, mais ne voulait pas se battre avec, au fil des années, elle en fut obligée, maintenant qu'elle se contrôlait bien, c'était extrêmement bénéfique pour elle. Si elle ne s'était pas entrainée, aujourd'hui elle ne serait capable de protéger aucun humain... Enfin, elle avait les capacités, mais presque aucun humain ne prenait en considération la protection qu'elle voulait leur apporter. Certains cherchaient même à la tuer, aucun n'avait jamais réussi ne serait-ce qu'à poser la main sur elle, mais cela montrait bien l'image des Kenketsu au sein du Yuukan, aucun n'était capable de bien se tenir, à un tel point qu'ils avaient surement l'image la plus néfaste possible, mais bon, elle ferait avec...



Quand elle y pensait, c'est vrai que ce serait pas mal une compagnonne de voyage, de quoi discuter et histoire de ne pas avoir qu'un seul avis, de plus, la collecte d'information irais plus vite. Elles pourraient commencer à monter une sorte de société, c'était des rêves utopiques, mais dans un futur plus ou moins proche, ça pourrait être mis au point, mais tout cela était à voir selon ce que le destin leur prévoyait...



Elle prit une seringue ainsi qu'une fiole de sang, elle prit du sang dans celle ci avant de demander à sa consœur de tendre son bras, ce sang n'était pas spécial mais son contenant lui, oui. Ces fioles étaient faites pour rentrer dans un circuit dans son bambou avec une ouverture spécial. Même si elle n'en buvait pas, l'injection devait lui rendre des forces. Elle tendit son bras et la Kenketsu poussa sur la seringue, il ne lui restait plus qu'une fiole pour tout le retour, ça n'allait pas s'avérer simple, elle n'avait aucune envie de tuer durant le voyage...

La rejoindre ? Chiemi lui proposait de devenir sa compagne de voyage, et d'apprendre à se servir de son chakra. Owari fut prise d'un élan de méfiance. Personne n'était généreux de cette manière gratuitement dans le Yuukan. C'était à peine si les gens la regardaient d'habitude, et maintenant elle lui proposait carrément de devenir sa camarde. Peut-être qu'elle était sincère, mais peut-être qu'elle avait aussi une idée derrière la tête. Néanmoins, elle décida de ne pas faire de conclusions trop hâtive.



Owari n'avait jamais pensé pouvoir en être capable depuis se transformation. En une nuit, elle était passée d'une jeune fille insouciante à un vampire dont la survie nécessitait du sang. Contrôler son destin n'était pas vraiment la chose à laquelle elle avait pensé en premier. Survivre était devenue une priorité sur tout le reste, même quand elle pouvait se permettre de se relâcher. En fait, en cent-soixante-trois de vie, jamais elle n'avait envisagé un avenir autre que sa survie au jour le jour.



Chiemi lui demanda de tendre son bras, et lui injecta le sang nécessaire directement dans les veines. Aussitôt, la Kenketsu sentit ses forces revenir, parcourant ses membres et lui redonnant vitalité. Avec un soupir de soulagement, elle la remercia.



Owari se demanda où tout ça pouvait bien le mener. Elle était sur le point de s'engager dans un voyage avec une autre Kenketsu, avec la perspective de devenir plus forte, et de venir en aide aux humains. Elle croyait distinguer enfin la lumière au bout du tunnel.

Peut-être allait-elle se mettre à vivre complètement.

Elle n'avait pas spécialement confiance en elle, simplement il était rare, trop rare de voir une Kenketsu, disons, différente des autres, tout ceux qu'elle avait croisé depuis sa transformation était tous des êtres ignobles, assoiffés de sang qui tuerais père et mère pour du sang à l'infini. Elle ne comprenait pas ces gens là, après il y avait ceux qui aimaient tuer et transformer, alors qu'eux même souffraient d'être des vampires. Personne n'était heureux dans un corps appartenant qu'à moitié à celui qui était dedans. Certains aimaient bien, être immortels, elle ne pouvait pas leur en vouloir pour ça, mais pourquoi tuer ? Si tous les vampires mettaient leur corps et les âmes au service de la science, tout irait plus vite, mais elle se faisait surement des idées... Maudite flûte.



Elle ne voyait pas pourquoi elle disait qu'elle était forte, elle même ne s'estimait pas forte, peut-être pas faible non plus... Enfin tout était très relatif, pour elle la force n'était nul part et propre à chacun, elle était forte dans son cœur, mais si on lui enlevait ses convictions, elle repasserait par la case qu'Owari traversait, l'envie de rien, l'errance, que des choses néfastes à l'échelle humaine et qui se reflétait encore plus fort à l'échelle des vampires, Owari était faible dans son coeur, mais elle était persuadée qu'elle avait une force incommensurable qu'aucunes des deux ne soupçonnaient.



Elle était vraiment quelqu'un de bien, elle se souciait des autres, elle ne pensait pas regretter de la prendre avec elle, de plus elle commençait à se sentir seule, son long voyage avait été éreintant, il avait duré près d'un an et il n'était toujours pas fini, elle était encore un peu juste en sang, mais bon, sa compagnie valait bien un eu de fatigue, elle ne devrait pas trop galérer à trouver un peu de sang, même une infime quantité, enfin ça restait possible et même probable, mais bon, ça allait être serrer...

Chiemi lui confirma qu'elle l'accepterait avec elle durant son voyage. Elle la décrivit comme "différente des autres Kenketsu". Peut-être était-elle différente, comme le disait sa consœur, mais elle se sentait surtout terriblement seule. Depuis sa transformation, elle n'avait jamais sympathisé avec personne, elle avait toujours voyagé sans personne. On ne pouvait pas dire qu'Owari ne s'en sortait pas, mais ce n'était pas facile tous les jours d'être isolée avec soi-même.

Ne trouvant pas quoi répondre, elle se contenta de sourire tristement. Après sa dernière remarque, la Kenketsu lui rétorqua qu’elle n’était pas forte, mais que c’était une question d’objectif. Peut-être bien. Pour ça, il lui faudrait assumer pleinement sa condition de suceuse de sang. Après tout, à quoi bon vivre éternellement sans but derrière ? Cette existence n'aurait pas de sens.

“Si j’étais forte, je ne serais pas une vampire”. Cette déclaration la laissa bouche bée. Est-ce qu’elle disait qu’elle était faible parce qu’elle s’était laissée mordre ? Owari n’était pas vraiment de cette vie, sous sa forme humaine, elle aurait été parfaitement incapable de tenir tête à un vampire.

Après lui avoir injecté du sang, et qu’Owari lui eut promis de la rembourser, Chiemi lui dit qu’elle pouvait venir si elle le voulait, mais qu’elle ne la rembourserait pas. Si elle la suivait à son départ ce soir, elle trouverait bien un peu de sang en route. La brune était curieuse de voir ce fameux laboratoire, et surtout le sujet de ses expériences. Expérimenter sur le sang pourrait être la solution à ces conflits incessants entre Kenketsu et Hommes : si un jour on découvrait comment produire du sang artificiellement, les vampires n'auraient plus à tuer, et tout le monde vivrait en paix… Ce n'était qu'une utopie bien sûr, tous leurs problèmes ne s'arrangeraient jamais comme ça. Mais il est vrai que des expérimentations pareils ouvraient la porte du rêve.