Colis réceptionné et désormais entre ses mains, Hayate aurait très bien pu la saluer et repartir aussi calmement qu'il était arrivé en place publique. Cependant, la discussion désormais entamée, l'Uzumaki avait été progressivement titillé dans sa curiosité et semblait vouloir en savoir plus quant à son ancienne camarade de classe. Enfin... ce n'était pas tellement un fait lisible en lui mais on pouvait aisément s'imaginer que c'était le cas puisqu'il restait bel et bien pour converser avec elle, en fin de compte. Par ailleurs, son sérieux avait repris le dessus sur le reste et au fil du temps, il semblait être devenu plus naturel de le voir ainsi que souriant et s'exclamant à tout va, comme ça l'aurait été autrefois. Heureusement et afin de ne pas paraître désagréable pour ses interlocuteurs, le roux avait cette tendance à insuffler un tantinet de douceur dans son attitude ainsi que sa voix afin d'adoucir les traits dorénavant instinctivement fermes de son faciès. Ce qui était auparavant un petit minois enfantin était désormais le visage d'un homme endurci par les entraînements et le temps, malgré son jeune âge. Mais la plupart du temps, il était d'autant plus agréable de le voir aussi mature que lorsqu'il n'était qu'un gosse bruyant et insouciant.
« Ce vieillard est fourbe. Non-seulement il me demande de venir à cette heure-ci mais en plus, il ne prend pas la peine de se déplacer par lui-même. Je suis désolé pour toi Kyoko, je ne pensais pas qu'il allait venir te déranger... c'était même totalement improbable en fait, quand on y pense. »
A la fin de sa phrase, on pouvait sentir cette nouvelle teinte d'amusement ressurgir momentanément, du à l'ironie de la situation. Il est vrai qu'il n'aurait pas imaginé que les événements allaient s'aligner de la sorte et qu'ils allaient se revoir en de telles conditions. En quelques mots, c'était véritablement
une rencontre inattendue. Ceci-dit, ça n'était pas plus mal. Kyoko n'était pas loin de la réalité lorsqu'elle supposait qu'il restait terré au clan Uzumaki. En soi, ça n'était pas totalement le cas mais il avait peu entretenu ses relations sociales ces derniers temps, outre celles tissées avec ceux qu'il considérait comme ses frères de coeur et d'armes.
« Mh... disons que j'ai d'autres priorités que de me promener au village. Mais ça ne me ferait pas de mal de temps en temps. »
A sa phrase, on pouvait s'imaginer qu'il était bel et bien un ermite cloîtré chez lui. La réalité était tout autre. Certes, il aimait son chez soi mais sortir était d'autant plus plaisant pour lui... et c'était davantage dehors qu'il s'était sculpté une telle musculature. Pendant un instant, il releva le regard vers le ciel encore recouvert du voile de la nuit et parcouru de petites étoiles scintillantes, un poil nostalgique. Néanmoins, cela ne dura guère puisqu'il reporta ensuite son attention sur la jeune femme qui avait poursuivi en évoquant l'examen chûnin. Quelques souvenirs parcoururent son esprit tel un flash lorsqu'elle en fit mention et le firent hausser très légèrement les sourcils tandis qu'il la toisait sereinement.
« L'examen chûnin ? Euhm... oui, je l'ai passé oui. C'était il n'y a pas bien longtemps et ça m'étonne que ça ne soit pas ton cas. T'étais douée à l'Académie. Peut-être que si tu en parles aux membres plus expérimentés de ton clan, ils te guideront vers ce qui est le plus propice à faire pour passer chûnin. Enfin... si t'y tiens tant. »
Lui-même quelque peu perplexe par cette nouvelle, il plongea sa main gauche dans la poche correspondante de son jogging et tâcha facilement de porter le colis avec une main, soulevant celui-ci pour le caler sur son épaule afin de ne pas s'encombrer inutilement. Orientant à nouveau son regard sur les alentours et notamment ce fameux ciel qui semblait tant l'intriguer, l'Uzumaki prit en même temps les devants. Visiblement, il n'était pas de ceux qui portait un mauvais oeil sur le clan Kitto. En fait, il paraissait carrément en dehors de tous ces conflits, donnant presque l'impression de ne pas être au courant à tel point il n'y faisait pas attention.
« Le soleil va pas tarder à se lever et je t'avoue que si j'peux gratter quelques heures de sommeil en plus, ça m'irait bien. T'en dis quoi si j'te raccompagne jusqu'à chez toi ? Histoire de me faire pardonner, en quelques sortes. »
Ce même moindre mais véridiquement sincère sourire réapparut sur le coin de ses lèvres alors qu'il avait tourné ses yeux vers la jolie frimousse de la jeune femme pour la regarder en coin en attente d'une réponse, menton toujours légèrement relevé vers le ciel qu'il était entrain de fixer un instant auparavant.