Le fruit des entraînements.

Cela faisait maintenant un bon moment qu'Hayate s'était entraîné pour la première fois. Suffisamment comme pour avoir le temps de se munir d'un corps plus résistant, souple, agile et puissant malgré son commencement tardif. En somme, toutes ses performances physiques avaient évolué à une vitesse folle et ses réflexes couplés à sa perception de l'environnement autant que des choses, n'étaient pas non plus à négliger. A grands pas, l'Uzumaki forgeait sa musculature et son esprit, passant des étapes d'évolution qui lui permettaient de se sentir tous les jours un peu meilleur. Autant physiquement que mentalement. Cependant et même si au départ il s'était mis en tête de rattraper son retard seul, Hayate avait inévitablement fait quelques rencontres au dojo dans lequel il allait parfois s'exercer, exclusivement en taijutsu. Plus précisément, le roux avait à de nombreuses reprises croisé un membre du clan de son mentor. Cet homme... ou plutôt jeune homme étant donné ses quatorze années de vie, n'était autre que Chikara Seiji. Vraisemblablement un shinobi qui voulait se spécialiser dans le taijutsu, chose qui avait aussitôt attiré l'attention de l'adolescent de quinze piges qu'était l'Uzumaki à cette époque.

Il leur avait fallu seulement quelques échanges de mots pour finalement se fixer un rendez-vous pour un jour où ils s'entraîneraient ensemble, afin de se tester l'un et l'autre individuellement. Ce combat amical se devait d'être posé à une heure où l'arène principale n'était pas très demandée. De ce fait, c'était tard dans la soirée que les deux jeunes ninjas avaient l'intention de se rencontrer... et pour une fois, ce ne fut pas Hayate qui était en retard. Arrivé vêtu d'un jogging et d'un débardeur tous les deux aussi noirs que le pelage d'un corbeau, mains plongées dans ses poches comme à l'accoutumée, il scruta dans un premier temps les environs dans l'objectif de croiser le regard du Chikara. Cependant, aucun signe de vie à quelques dizaines de mètres à la ronde ou du moins... rien qu'il puisse capter d'un simple coup d'oeil.

Si la plupart du temps ça l'aurait un peu embêté, il semblait progressivement avoir un don de patience plus aiguisé. Par conséquent, sans broncher ou râler de façon infantile, il se positionna au centre de l'arène et leva le menton pour dresser son regard vers le ciel sur lequel avait été posé le voile de la nuit ainsi que ses innombrables étoiles brillantes. Mais l'astre qui avait le plus d'attirance à ses yeux était le croissant de Lune, constituant la seule source de lumière naturelle qui aurait pu l'éclairer dans une si épaisse obscurité. Se délectant de l'instant, il inspira longuement en emplissant ses poumons d'air frais et ferma parallèlement les yeux, se laissant aller à ses pensées en s'harmonisant indirectement avec la nature. Cela lui arracha presque un moindre sourire qui, malgré sa petitesse, signifiait bien des choses autant satisfaisantes que réjouissantes. Du moins, c'était de cette façon qu'il le percevait.

Désormais, il n'y avait plus qu'à patienter l'arrivée de Seiji, s'ancrant dans cette position pour ce faire. Les avant-combats étaient toujours importants et autant dire qu'il en profitait pour d'ores et déjà "se plonger dans le bain". Grossièrement parlant et à défaut d'avoir mieux à faire en attendant.

Quelle idée m'avait prit d'accepter ce combat ? Nuit noir, j'avais dû me défaire des longs bisous langoureux pour rejoindre l'arène de combat située aux abords du village. Tard, le ciel était parsemé de ces nombreux points jaunes que nous humains appelons communément étoiles. Ce n'était vraiment pas un temps pour se battre me disais-je. J'aurais préféré de très loin rester à batifoler et à prendre plaisir avec la gente féminine. L'idée de devoir subir des coups et d'en donner ne m'attiraient pas plus que ça.

Allons bon...je m'étais engagé je n'avais maintenant plus le choix. Errant tel un zombi dans les rue de Konoha j'essayé de me remémorer le visage de mon futur adversaire. Répondant sous le nom d' Hayate je ne savais que très peu de chose sur lui. Discret, il s'entraînait parfois dans le même dojo que moi. Et c'était souvent tard le soir, que je pouvais alors l'observait pratiquer une forme de Taijutsu des plus étranges… Ses mouvements si peu orthodoxes étaient quelques peu hasardeux et manquaient de puissance et de précision. Cependant, le gros avantage de cette pratique était qu'elle avait le mérite d'être imprévisible. D'après les dires il s'avérait qu'il n'avait d'ailleurs jamais mit les pieds dans une école de Taijustsu ce qui expliquait peut être la raison de son art bien propre à lui. Néanmoins, je partais l'esprit tranquille. Mes innombrables heures à m'entraîner et les conseils avisés de mon sensei faisait maintenant de moi un combattant hors pair. Et malgré l'écart d'âge qui nous différencié je me savais capable de le battre.

Arrivant sur les lieux désert, je constata que l'Uzumaki était déjà présent. J'étais donc en retard. Cela ne changeais pas de d'habitude après tout. La ponctualité et moi n'étions pas de très bon amis à vrai dire. Si bien que mes amis me donnaient généralement rendez vous 30 min avant pour que je puisse être à l'heure. Dévisageant le jeune homme, je le vois vêtu de noirs de la tête aux pieds. Seule sa chevelure rouge me permettait de deviner que j'avais bien affaire à Hayate. Planté au milieu de l'arène il regardait d'un air songeur le ciel ou plus précisément la lune. Je n'étais même pas sûr qu'il avait remarqué ma présence. Une idée me passa par la tête, pourquoi ne pas profitez de l'occasion pour s'amuser un peu ? Un peu d'humour ne lui fera pas de mal. Lui si sérieux et silencieux.
Le plus discrètement possible , je m'approcha de lui par derrière vaillant à ne pas faire le moindre bruits. M'approchant de son oreille je cria :



J'espérais lui avoir fait peur. Mais pas trop non plus, provoquer une crise cardiaque n'était pas mon objectif. N'oubliant pas que j'étais en retard je me confondis d'excuses.



J'accompagna cette phrase d'un petit footing autour du terrain. Prenant le temps de m'échauffer tête, jambes et bras je débuta comme à chaque début d'entraînement par un petit enchainement des familles. Ap Tchagui, Gyaku-zuki et enfin Ura Mawashi Geri. Des mouvements durs à maitriser dont le travail acharné m'avait permis de les exécuter à la perfection. Rapide et précis je pouvais entendre le vent siffler à chacun de mes coups. Le but de cet enchaînement n'était pas juste de se remettre dans le bain, mais aussi d'impressionner l'adversaire.
Ayant fini, je me tourna vers lui et lui demanda :

Aussi profondément plongé dans ses pensées, le rouquin avait été pris au piège par la petite blague du jeune Chikara sans avoir le temps de le réaliser. Sursautant un tantinet en haussant un peu les sourcils, il tourna les talons en direction de Seiji, soufflant du nez de façon presque inaudible puisque visiblement légèrement amusé par son arrivée un poil étrange mais semblant bien le caractériser. En même temps, se perdre autant dans ses pensées laissait champ-libre aux farceurs pour l'importuner. Mais dans ce cas de figure, ça n'était qu'une gentille taquinerie par le biais de laquelle le brun s'était manifesté. Rien de bien méchant en soi et il n'y avait pas de quoi s'énerver. Ce fut dans cette optique qu'il lui répondit d'un ton calme et serein, presque apaisant dans un sens, l'observant légèrement par la même occasion. Un moindre sourire s'étira parallèlement sur ses lèvres rosées lorsqu'il formula sa réponse.



Facile était de remarquer qu'il ne faisait que répondre à sa blague avec humour et ironie lui aussi. Cette teinte d'amusement présente dans son souffle l'était également dans le timbre de sa voix qui était devenue plus grave avec l'âge. Malgré ses quinze bientôt seize années, il avait été naturellement muni d'une croissance précoce. Même s'il n'était pas bien grand, sa voix avait d'ores et déjà pas mal mûri, tout comme son corps. Son sérieux reprit le dessus sur le reste peu à peu, n'en devenant pas pour autant désagréable puisque son ton amical, lui, était toujours d'actualité. Plus ou moins au même instant, Seiji entama quelques échauffements techniques dans lesquels était reconnaissable son style de combat. Un domaine dans lequel il avait déjà pu un peu le voir à l'oeuvre lors des entraînements. Par conséquent, il ne parut pas plus surpris que cela sur le moment.



Qu'il y ait un rendez-vous ou non et à moins que celui-ci soit d'une extrême importance, Hayate ne manquait pas pour autant ses sessions. Durant la journée, il était parti s'entraîner au dojo se trouvant à quelques pas de leur position actuelle, ce qui lui avait permis d'arriver plus rapidement par la suite. Néanmoins, il avait tout de même tâché de réguler l'intensité de ses exercices pour ne pas arriver rincé à l'affrontement. Ne serait-ce que par respect pour son opposant.



Ce serait bête qu'ils ne revoient pas les conditions de l'échange amical. L'Uzumaki voulait être sur la même longueur d'onde avec le Chikara afin qu'il n'y ait pas de malentendu et ne voulait pas non plus tricher sans s'en rendre compte. Non-seulement il n'aimait pas ça mais en plus, il ne voulait pas d'un entraînement biaisé, misant sur l'honneur et la loyauté pour progresser en tant que mode de conduite.

De son côté, il n'avait fait que "dégainer" ses mains en les sortant de ses poches, se reculant déjà de quelques pas pour mettre une distance raisonnable entre lui et Seiji, d'environ sept mètres. C'était à cette distance que le combat serait amorcé, probablement. Parallèlement et sans même attendre sa réponse (ou pendant celle-ci), Hayate se mit en position de combat. Son pied droit se recula par rapport à l'autre en s'orientant légèrement vers l'extérieur, marquant un écart entre ses jambes presque autant en longueur qu'en largeur. Ses genoux se fléchirent quelque peu de sorte à baisser son centre de gravité et à raffermir ses appuis en le rendant désormais stable comme la roche. Egalement, ses deux bras se relevèrent repliés pour coller ses coudes à ses flancs et ses mains entrouvertes se positionnèrent à hauteur de son menton. La gauche, dont le bras était davantage tendu que l'autre, avait la paume de face à son adversaire. Là où celle de sa dextre était dirigée vers sa propre joue. A savoir que ses épaules avait suivi la disposition de ses jambes et que la gauche était en avant par rapport à l'autre, forçant l'entièreté de son buste à s'axer légèrement vers la droite.

Pour finir, son regard était maintenant fixé sur Seiji et plus particulièrement sur ses faits et gestes, peu importe quelle avait été sa réponse. Déjà concentré et attentif, l'Uzumaki ne semblait pas faire durer bien longtemps le suspens malgré son silence. C'était au tour du brun de se mettre en garde ou du moins, de manifester son envie de combattre.

Fière de ma petite blague , je rigola doucement. J'étais bien content que l'Uzumaki ne le prenne pas mal. Il n'était peut être pas aussi coincé qu'il en avait l'air. Au contraire, il me répondit même avec une pointe d'humour. Sans même le connaître je savais que nous allions bien nous entendre. Les gens qui savaient rire étaient des gens biens. En général bien entendu. Je ne parlais pas évidemment de tout ces fous à l'humour morbide dont le sang des étrangers constellaient leurs kunais ….

Bien que lassé, je sentais que ce combat serait divertissant mais surtout riche émotionnellement. Hayate me regardant m'échauffer avait l'air de prendre se combat très au sérieux et cela ne m'étonnait pas de lui. Du peu que je connaissais, je le savais droit dans sa manière d'agir. Travaillant très dur pour ce qui lui tenait à cœur je connaissais d'avance la réponse à ma question. Évidemment qu'il s'était déjà entraîner. Évidemment qu'il n'avait pas besoin de s'échauffer. Contrairement à moi, il ne passait pas ses journées à filtrer avec les filles de Konoha. Oui, Seiji je le dis haut et fort : tu es un branleur.

Après me disais-je chacun son truc. Moi en tout cas c'était les filles. Le combat , les entraînements et tout le reste bof...je le faisais plus par obligation ou pour frimer. Je ne savais même pas ce que je foutais là, dehors, la nuit, avec une température avoisinant les zéros degrés. Mais je ne voulais pas décevoir le jeune homme dont le regard déterminé montrait son envie de combattre. D'une voix lasse je lui répondis :



Le voyant prendre une position de combat propre à lui je me dis qu'il était peut-être temps que je me réveille. Seulement, avant de débuter, je me devais d'exécuter le salut. Preuve de fairplay et de respect envers mon adversaire, c'était une pratique très courante dans les écoles de Taijutsu. Le fait que l'Uzumaki n'y ait même pas pensé me confirma qu'il n'avait jamais été dans un de ces établissements. Les jambes tendues je pencha mon buste à quatre vingt dix degré vers l'avant. Les mains jointes. Toutes traces d'humour et de compassion disparurent de mon visage. Dur comme de la roche mes sens étaient en alerte. Le combat approché. Il était temps pour moi de prendre ma posture de combat. Au cours de nos multiples entraînements on avait dû, élèves, créer la notre. Il fallait y être le plus à l'aise possible tout en ayant une garde protégeant la tête et la jambe d'appui. Alors, lorsque l'on avait trouvé sa position on nous obligeait à la garder pendant plusieurs heures d'affilées parfois même plusieurs jours histoire de se familiariser avec elle : de l'apprivoiser. Douloureux soit ils j'avais opté pour une posture élégante qui ne m'avait jusqu'à là jamais fait défaut. Levant le genoux gauche à la poitrine, je me retrouva en équilibre sur le pied droit. Pour garder de la souplesse et être prêt à esquiver je me mit sur la pointe du pied. Enfin, le bras droit un peu replié, la paume de main dirigée vers le sol et les doigts tendus en direction de mon adversaire, je m'occupa de mettre mon bras gauche dans la même position derrière moi avec cette fois-ci les doigts tendu dans la direction opposée. Évidemment, comme me l'a si souvent rabâché mon sensei je pris soin de ne pas regarder mon adversaire dans les yeux. Ainsi toute forme de Genjutsu de sa part se révélerais inefficace contre moi. Il valait mieux se contenter de suivre le mouvement de ses bras et jambes que de tomber dans l'infinité des illusions. Mes yeux le fixant je l'attend. Scrutant le moindre de ses mouvements il n'était pas dans mon habitude d'engager un combat.
Froidement je lui dis :

Le silence redevint maître des lieux pendant quelques courts instants. Le temps qu'il fasse le point, donc un bref moment seulement. La maîtrise du taijutsu de Seiji devait probablement être davantage exceptionnelle que la sienne. Lui ne s'était entraîné que depuis plus ou moins deux années intensives et avait qui plus est tâché de s'approprier un style de combat personnel. En d'autres termes, il avait un double désavantage quant à son apprentissage du combat au corps-à-corps. Bien conscient que son niveau brut devait être plus faible que celui de son opposant, Hayate allait devoir fournir plus d'efforts encore s'il voulait le vaincre dans son domaine. A en croire son faciès de marbre, cette pensée ne semblait pas déstabiliser son sang-froid exemplaire, traduisant la façon avec laquelle il prenait conscience de sa position actuelle : avec calme et méthode.

La posture de combat adverse était particulière. Suffisamment comme pour paraître étrangère au rouquin. Il ne se voilait pas la face : il n'avait jamais vu ce type de position. Ce n'était ni une bonne ni une mauvaise nouvelle en soi, seulement une constatation qui avait tendance à l'intriguer légèrement. Dans un sens, ça ajoutait plus d'intérêt au combat et quoi qu'il se passe, ça lui permettrait probablement de progresser. Pour sa part, sa garde avait été confectionnée lui aussi par ses soins, après de nombreux mois de dure labeur. D'un coup d'oeil, elle paraissait simple et c'était à ses yeux tant mieux. Il aimait la simplicité presque autant que l'efficacité alors s'il pouvait tenter de faire d'une pierre, deux coups, ça ne pouvait être que bénéfique.

Assez de blagues et de bavardages, il était désormais temps de passer aux choses sérieuses et véritablement intéressantes. Quelques mots furent murmurés par l'Uzumaki, fixant son adversaire, plus précisément son visage, durant cette fraction de secondes seulement. Comme s'il s'apprêtait à faire quelque chose... mais rien ne se produit pour le moment. Soudain et en continuité à ces quelques mots inaudibles, il exerça une pression sur le sol avec ses jambes pour s'avancer brusquement vers Seiji. Son pied gauche orienté vers son adversaire, était parti avant son compère et servit de curseur à son fluide mouvement rectiligne. Ce dernier était calculé pour le positionner à une distance de frappe raisonnable par rapport à son allonge, plus longue que celle de son opposant et en extension, une potentielle attaque surgit d'ores et déjà en provenance de sa main gauche. En effet, son bras gauche commença à se déplier vers l'avant tandis qu'il tendait sa paume en la contractant. Vu sa trajectoire, il ne faisait nul doute que s'il s'agissait d'un coup de paume, celui-ci allait atterrir sur le nez du Chikara. Autant dire que si c'était le cas et qu'il le recevait, il pourrait dire au revoir à son champ de vision, à cause des larmes qui se mettraient naturellement à couler de ses yeux, ainsi que bonjour au goût du sang dans la bouche. Quant au reste de ses membres, Hayate s'était déplacé de sorte à maintenir sa garde et par conséquent, aucun changement n'avait été effectué. Ses jambes se mouvaient aussi de sorte à ce qu'il puisse modifier sa trajectoire en quasi-tout instant et son regard, aussi ferme que concentré, faisait facilement deviner qu'il était encore attentif aux mouvements du Chikara. Même pendant son assaut et surtout en faisant attention à ne pas avoir d'angle mort. Pour finir, il est à noter que la vitesse d'amorçage de sa frappe ne semblait pas exceptionnelle. Ni lente, ni très rapide.

Le silence était pesant. Je sentais l'animosité grandir entre nous malgré la distance qui nous séparait. Je me savais meilleurs que lui dans le Taijutsu mais qui sait de quoi il était capable. La malchance ou l'obscurité pouvaient très vite tourner à son avantage et pensif je cherchais les points faibles de sa garde. Bien en appuie sur ses jambes et ses bras bien relevés je savais que je ne pourrais pas le frapper comme bon il me semblait. Il fallait que j'attende sagement l'opportunité qui se présenterait à moi. La contre attaque était une de mes spécialités et je comptais bien sur cela pour faire la différence.

Sept mètres nous séparaient moi et Hayate. Cette distance bien trop importante l'obligeait donc si il voulait m'attaquer de s'approcher de moi. C'était en soit une perte de temps considérable qui pouvait me permettre d'anticiper sa prochaine attaque. Sept mètres. Cela représentait aussi quatre pas et un coup de pied circulaire ou six pas et un coup venant de la main. Tant d'élément à prendre en compte et qui pourtant différencier un bon combattant d'un mauvais. Mais là n'était pas tout. Hayate plus grand que moi, avait une allonge plus importante. Par conséquent cela m'obligeait à ne contre attaquer qu'avec mes pieds de crainte de me prendre son poing avant que je ne le touche. Quant à ses jambes, je me devais d'esquiver chacun de ses coups et de pas prendre le risque de riposter directement. Le combat allait être plus compliqué que prévu et prenait avec du recul une tournure particulière. Néanmoins je restais confiant dans mes capacités et ce n'était pas ces quelques détails qui allaient m'effrayer.

Puis, rompant le silence il murmura quelques mots inaudibles. Que faisait-il ? Je redoubla d'attention. Peut-être allait-il d'or et déjà sortir le grand jeu ?
Mais non. En tout bon ninja il savait que les premières minutes de ce combat ne servirait qu'à se tester et à chercher le point faible de son opposant. Si bien que sur ces paroles il se précipita sans crier garde vers moi. Fidèle à moi même je me reposa sur la logique. Comptant ses pas j'en déduisit qu'il allait me porter un coup de poing. Je devais donc par déduction contre attaquer avec le pied. Je me prépara à riposter. À vrai dire ce ne fus pas vraiment un coup de poing qu'il essaya de me porter mais plutôt un coup de paume. Mais bon, toujours était-il que je m'y était préparé. Toujours sur un pied, je prend appuie pour tranquillement effectuer un salto arrière et ainsi esquiver son attaque qui à vrai dire aurait pu facilement me briser la mâchoire. En l'air, je déplia l'autre jambe pour frapper de la pointe le bras musclé du jeune garçon. . Habile, il avait effectuer son attaque en gardant sa posture de combat. J'avais alors compris que je ne pourrais pas lui porter un coup directement et que le seul endroit vulnérable était son bras encore tendu. Avec l'élan que je m'étais donné pour le salto mon coup fut rapide et sec. Seul bémol : il manquait considérablement de force. Si il avait le mérite de toucher il ne provoquerait alors qu'un claquement laissant peut être une petite trace rouge. Mais rien de suffisant pour se vanter de battre mon ennemi….

Atterrissant non loin de lui et vaillant à mettre la même distance entre nous je reprend ma posture de départ. On aurait pu croire à nous voir que rien ne s'était passé. Narquois je lui lança une petite pique :



La colère et la précipitation mènent parfois à de nombreuses erreurs et je comptais bien l'enrager pour lui faire baisser plus facilement sa garde. Voyons voir comment il allait réagir…

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Ce qui allait faire la différence, au-delà de la technique, la puissance, la rapidité et les réflexes, allait être la tactique. Pour affronter cet adversaire meilleur que lui en taijutsu brut, Hayate avait élaboré un plan d'attaque dont l'un des objectifs était de le surprendre à un moment où il ne s'y attendait pas. Saisir une ouverture et l'exploiter brusquement pour couper l'avantage de son opposant à la racine, allait lui permettre au meilleur des cas d'en terminer aussi sec avec cet affrontement et au pire à rééquilibrer les forces de base pour la suite. Mais pour ça, fallait-il encore que tout se passe comme il l'avait prévu, pour sûr. Néanmoins, la première étape de son plan avait fonctionné. En voyant son bras gauche se déplier en pensant qu'il s'agissait bien d'une attaque, Seiji avait réagi au quart de tour en contre-attaquant et en prenant de la distance. Ce qu'il ne savait pas, c'est que comme décrit au préalable, le coup de paume n'était que l'une des nombreuses possibilités affiliées au déploiement de son bras gauche. En d'autres termes, il s'agissait d'une forte probabilité et non d'une certitude avérée ainsi qu'irréfutable.

A peine le Chikara entama-t-il son salto-arrière en se cambrant qu'Hayate s'arrêta dans l'avancée de son bras, de façon préméditée. Désormais c'était sûr : l'avancée de sa main gauche n'était pas destinée à porter un coup mais à feinter son adversaire pour le faire bouger et le rendre vulnérable, ne serait-ce qu'un court instant. Ce qui fut chose-faite. Ceci-dit, l'Uzumaki ne pouvait pas rêver meilleure ouverture que d'avoir son adversaire à portée, bloqué dans les airs et sans avoir d'appuis pour rebondir, ainsi qu'entrain de tourner vers l'arrière en obstruant ainsi sa propre vue et en laissant au rouquin libre champ d'action dans ses angles morts. Sa fenêtre de "tir" était certes très courte mais, si bien exploitée, elle avait de grandes chances de lui offrir d'ores et déjà la victoire. Son style de combat avait comme base la simplicité et l'efficacité. Il n'était pas fait pour que le combat dure des plombes mais plutôt pour en terminer froidement et sèchement avec ses adversaires. Son art était le reflet de sa personnalité : il n'aimait pas débattre pendant des heures ou tergiverser sur des sujets qui ne l'intéressaient pas. Le passage direct à l'action était sa priorité primordiale.

Le temps semblait s'être ralenti pendant un moindre moment. Ce n'était pas réellement le cas mais seulement une façon de percevoir les choses et de les décortiquer avec plus d'aisance. Armé de ses réflexes affûtés, Hayate se désaxa, s'appuyant sur sa jambe gauche en avançant son autre pied devant lui et vers la droite dans le but d'esquiver le coup du Chikara, décalant tout son corps vers le côté extérieur de celui-ci en inversant sa propre posture de combat par la même occasion. De cette façon, il ne pourrait pas non plus l'attaquer avec son autre jambe, à l'opposée de sa position lors de son déplacement. Exactement au même moment, son bras gauche n'avait eu qu'à légèrement se tendre de nouveau pour porter sa main jusqu'à la cheville attaquante de son opposant, désormais déployée. La saisissant avec fermeté, il empêcha celui-ci de poursuivre dans l'élan de son salto-arrière en le coupant dans son retrait. Plus que ça, il l'avait fait cesser de tourner et Seiji se retrouvait par conséquent presque parallèle au sol, à quelques instants de chuter sur le sol. Maintenant, il n'y avait plus qu'à riposter à son tour. A savoir que tous les mouvements susdits se déroulaient en très peu de temps et s'enchaînaient comme s'ils ne faisaient qu'un. Pour la simple et bonne raison qu'Hayate avait brutalement accéléré la cadence et semblait maître de lui-même. Ses véritables compétences physiques commençaient à se dévoiler et il faisait preuve d'une rapidité d'exécution impressionnante. Ce n'était pas pour rien qu'il n'avait pas puisé dans ses réserves jusque-là : pour l'effet de surprise.

En extension à la prise de cheville, l'Uzumaki tira sur celle-ci et prit appui sur sa jambe gauche dont il orienta le pied vers l'extérieur à son tour, pour une plus dure stabilisation. De cette façon, il accomplit une rotation avec son bassin vers la gauche et déploya en même temps sa jambe droite qu'il déplia en visant son adversaire. Ainsi et à moins que Seiji ne trouve une solution in extremis qui le sortirait de ce bourbier, le rouquin utilisa cette fameuse jambe en la tendant sèchement pour lui porter un coup de talon horizontale en plein dans le menton. Et ce, pendant qu'il était encore en l'air. Tout ça en un enchaînement aussi fluide que vif mais surtout, puissant et tactique. Puissant parce qu'il s'agissait d'un coup de pied sec et tactique parce qu'encore une fois, Hayate avait profité de son allonge de sorte à réduire les possibilités de riposte qu'aurait pu avoir le Chikara, la sienne étant plus courte.

Nul doute que si le coup portait comme prévu, Seiji allait le sentir passer. C'était même à se demander s'il était possible pour son petit gabarit de poursuivre l'affrontement après une telle frappe. S'il n'allait pas tout droit dans les vappes, il serait au moins fortement sonné au point de ne plus savoir combattre convenablement. Il ne resterait ainsi au Uzumaki plus qu'à terminer sans trop de problèmes, normalement.

Si le brun préférait prendre du plaisir avec les femmes, Hayate avait quant à lui laissé toutes ces choses de côté et avait sué, saigné voire même vomi ses tripes à l'entraînement... et ça se faisait maintenant ressentir. Rien qu'à son regard, on sentait en lui une motivation et une détermination, perceptibles dans l'air comme l'aurait été une aura. Ce n'était nul autre que le fruit des entraînements.

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Il était temps pour moi d'y aller. Cette séance de sexe n'avait que trop durée et je commençais moi même à m'en lasser. Repoussant la fille allongée sur moi je me rhabilla. Forniquer était bien mais il ne fallait pas en abuser. Les bonnes choses ont une fin et j'étais bien placé pour le dire. D'un bisou sur le front j'abandonna ma compagne et le col ouvert je sortis de la pièce. L'air froid de dehors me fit un bien fou, ruisselant de sueur j'avais l'impression de revivre. S'infiltrant dans chacun des pores de ma peau je pouvais sentir les doux arômes que le vent transportait : épices des Monts Tsuchi, sable du désert de Kaze et odeur des thés de la région de Ta. Tout y était. Respirant profondément je m'absorba une dernière fois avant de partir de ce mélange de saveurs. Puis me mettant en route ma curiosité me piqua. Accélérant le pas , je ne voulais surtout pas rater l'affrontement dont j'allait être témoin : mon clone contre Hayate.

Malin que j'étais, j'avais non seulement profiter de cette nuit de batifolage mais en plus j'avais eu l'audace de me présenter à la rencontre convenue avec l'Uzumaki. Maintenant, j'étais impatient d'assister à ce spectacle. Il ne suffisait qu'il ne touche ne serait qu'une fois mon clone pour s'apercevoir de la supercherie. Mais j'étais confiant. Je savais que cela n'arriverait pas de sitôt car mon clone ayant les mêmes capacités que moi était logiquement plus fort et rapide que Hayate. Les mains dans les poches je trottina en direction de l'arène de combat, décidément je ne me rappelais pas que c'était si loin que ça. Il était temps de passer à la vitesse supérieur. Escaladant les toits des bicoques sur mon passage j'enjamba de haut les petits rues passantes. Tant de détours esquivés qui me faisait gagner au moins quelques minutes précieuses.

Arrivant non loin du terrain je sentis de par le chakra que le combat avait déjà pris pied. Trouvant un arbre assez haut je me posa discrètement sur une de ses branche. Ici la vue était parfaite. Je pouvais voir en entier l'arène de combat et les opposants qui s'y trouvaient. Enfin… quand je parle d'opposants je parle de mon clone et de l'Uzumaki évidemment. Me mettant à mon aise et sortant un petit paquet de gâteaux je constata que l'Uzumaki avait déjà attaqué. Mon clone, habile qu'il était esquiva habilement d'un salto. Bien joué petit ! On pouvait me reprocher de ne pas être objectif et d'avoir déjà pris le parti d'un des deux combattants. Mais que voulez vous ? Je vivais à travers mon œuvre. En d'autres mots c'était moi qui combattait mais sans ma présence physique. Alors franchement l'objectivité et la partialité vous savez où vous pouvez la mettre. Mais revenons à nos oignons car il semblait que j'avais crié victoire trop tôt. D'un mouvement ample et rapide mon adversaire où plutôt devrais je dire l'adversaire de mon clone exécuta un coup de pied qui, il faut le dire, fut imparable. Toujours en l'air, dépité, je vois quelques secondes après mon poulain disparaître dans un nuage de fumée. Bruh… moi qui voulait profiter de mes petits gâteaux et du spectacle, il semblerait que j'aller devoir attendre. D'un saut furtif, je pris mes appuis et sauta de mon arbre pour rejoindre silencieusement les tribunes postées tout autour du terrain. Il était temps d'agir. Mon clone avait peut-être un peut trop sous-estimer Hayate et maintenant que j'avais vu de quoi il était capable je saurais ne pas faire la même erreur.

Atterrissant non loin de lui et vaillant à mettre la même distance entre nous je croise les bras contrariés. On aurait pu croire à nous voir que rien ne s'était passé. Narquois je lui lança une petite pique :



Néanmoins, la supercherie mit au grand jour je lui devais quelques explications.



Et c'est sur ces derniers mots que tournant les talons je repartis tranquillement dans la direction inverse. Ce n'était pas tout mais j'avais des gâteaux à aller manger moi ! Et puis si l'envie me prenait, je dormirais confortablement sur une des branches de l'arbres au lieu de subir l'alcoolique qu'était mon père. Car rien n'était plus tranquille que le bruit de la nature et le sifflement apaisant du vent pensais-je en baillant.

Quelques secondes avaient suffi à ce que l'échange prenne fin. Lancé dans une contre-attaque habile, Hayate avait saisi une opportunité à ne pas manquer pour en terminer avec son opposant d'une frappe aussi sèche que rapide, s'élançant vers sa cible tel un éclair précis et dévastateur. Le moindre détail et la petite faille de trop pouvaient faire la différence car il ne suffisait pas d'avoir de bonnes compétences physiques pour écraser ses adversaires. Depuis toujours, l'Homme s'est confronté à des créatures globalement plus puissantes que lui. Pour réussir à les vaincre, il se devait d'employer tout ce qu'il avait en sa possession de la meilleure manière possible. Nombreux étaient les styles de combat et nombreux étaient leurs contres car chaque art ou presque, possédait sa bête noire qui pouvait le faire passer de prédateur à proie. C'est dans l'optique de rester le prédateur que le rouquin s'était entraîné sans relâche, forgeant son corps en même temps que son esprit et affûtant sa compréhension de l'art du combat. Pour y parvenir et parfois à sa plus grande frustration, il avait du sacrifier bien des plaisirs... mais le résultat obtenu en valait amplement la chandelle.

Son pied traversa littéralement le crâne de Seiji... ou plutôt, de son clone. Jusque-là, Hayate ne s'était aperçu de rien mais ce fut au moment où sa jambe se retrouva plongée dans un écran de fumée après l'impact, qu'il saisit la supercherie. Pourtant, à part rester de marbre, aucune réaction particulière liée à l'étonnement ou la surprise apparut sur les doux traits de son visage. Toujours ferme et presque blasé, l'Uzumaki brisa sa posture de combat en redressant droitement son corps et se tourna de profil en direction de la source de cette deuxième blague : le véritable Seiji cette fois, qui le narguait et exprimait son manque d'envie de combattre. Comme à l'accoutumée et lors de son arrivée, Hayate paraissait froid mais calme, serein. Ses mains se plongèrent dans ses poches tandis qu'il toisait silencieusement son interlocuteur, sans sourciller.



Difficile était de savoir ce qu'il en pensait à cet instant. C'en était presque effrayant à constater, d'autant plus lorsque ses iris se retrouvaient ancrées sur vous, donnant l'impression qu'il vous jaugeait sans pour autant réellement vous dévisager. Au contraire, il resta respectueux et poli jusqu'au bout malgré son absence totale de réponse. Ce ne fut qu'au moment où le Chikara quitta l'arène de combat qu'il rebroussa lui aussi chemin et amorça un pas décontracté, direction les quartiers claniques. En fin de compte, ce combat lui avait servi de fin d'entraînement. Une petite cerise sur le reste du gâteau, ça ne faisait jamais de mal. Qui plus est, cette courte bataille lui avait permis d'en apprendre plus sur certains points. Reste à savoir quoi.

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