Elle entendit les mots de la bouche d'Owari, elle entendait son prénom, elles savaient toutes deux ce que cela signifiait. Son cœur s'alourdit, elle savait ce qui allait suivre, ce moment qu'elle s'était imaginé trois jours, durant trois jours elle avait essayé de faire diminuer la douleur qu'elle allait ressentir lors de ce moment fatidique, mais elle était loin de la plaque, ça faisait beaucoup plus mal que prévu... Allait-elle s'en remettre ? Elle en était arrivé à se poser ce genre de question, cette douleur avait l'air insurmontable. Jamais elle n'avait ne serait-ce que ressentit une infime part, elle n'était rester ensemble que trois ans et pourtant ça l'anéantissait de la sorte. Elle ne savait même pas quoi dire, pour elle, la douleur n'existait pas ou peu... En tout cas, jamais elle n'avait eu mal au cœur...
« Owari... Merci à toi... Pour tout, vraiment... Tu vois, finalement, tu es bien plus forte que moi... »
D'un coup, elle se jeta dans ses bras, quand elle y pensait, c'était le seul câlin qu'elle avait eu depuis des siècles, c'était sans doute son premier d'ailleurs, aucun de cette façon en tout cas, elle n'avait pas besoin de mot, les deux se comprenaient simplement en se serrant dans les bras. elle revoyait chaque souvenir passé avec elle, chaque instant, chaque difficulté, mais aussi chaque succès, durant 3 ans, elle ne s'était pas lâcher d'une seule semelle, et maintenant, elle ne se verrait probablement plus jamais. Son cœur était si lourd, elle avait beau avoir vécu un siècle, elle n'avait jamais connu ça. Elle eut une nouvelle vague de souvenirs, plus profonds encore, elle failli fondre en larme, pour la première fois de sa triste existence. Elle se contenta de faire tomber une larme.
Quelques secondes passèrent, puis elle se séparèrent, pour Chiemi, ces 20 secondes furent longues, bien plus longues que ça. 3 ans étaient passés dans ces 10 secondes, 3 ans de souvenirs. Mais elles se sont lâchées. Owari commençait à s'éloigner, Chiemi était encore dépitée, elle devait tout de même lui donner les instructions, si elle partait c'était pour quelque chose non ? Elle pouvait écouter et parler à 500 mètres, si elle était au milieu du camp, le plan tomberait à l'eau, mais elle avait confiance en elle.
« Bon... Je viendrais dans une semaine, quand tu seras acclimaté, reste au bord nord du camp, que je puisse venir, à bientôt...Fais très attention à toi. »
Elle la regardait s'éloigner, et avec elle, tant de choses. Elle essaierait de se ressaisir, plus tard, mais pour le moment, elle décida d'aller se recoucher, elle était trop fatigué pour continuer quoi que ce soit. Demain elle commencerait à s'activer mais elle avait encore le cœur trop lourd, l'amitié faisait tant de mal...