L'humidité, la crasse, des "compagnons" peu recommandables. C'était ton environnement depuis 4 ans maintenant. Parqués dans des cellules tel du bétail. A choisir tu aurais peut-être préférée mourir sur le champ de bataille ce jour là... A la place tu as laissé tomber les armes, tu t'étais faite à l'idée que ton pays allait être anéanti. Tout espoir s'était envolé ce jour là, tu espérais que les Kumojins en finissent avec vous mais ça ne s'est pas déroulé comme cela pour tous. N'opposant plus la moindre résistance tu avais tout simplement finis capturée comme la plupart des tiens. Les "tiens", les Kaguya, aucun d'entre eux ne t'as jamais réellement respecté, c'était compréhensible tu t'avérais plutôt faible par rapport aux autres dans un clan où l'on prônait la force. Tu t'es toujours contentée de faire ton petit train de vie au travers des insultes et des coups. Rares étaient ceux qui t'avaient tendus la main, et ceux qui t'entouraient aujourd'hui dans cette cellule n'était pas de ce genre. Malmenée, frappée jusqu'à perdre connaissance, sans doute même t'avaient-ils violés, tu ne ressentais plus rien dans ces moments, tu te contentais juste d'attendre que cela passe, ta tête bouffant le sol, le regard vide, tu ne souhaitais qu'une chose, qu'ils te frappent assez fort pour que tu en viennes à crever. Mais à ton grand désarroi la vie n'avait visiblement pas l'envie de te quitter. Le visage bleu et le corps meurtrie par les coups, tu n'étais qu'une femme brisée au fond d'une cellule. La notion du temps t'avait quitté, les repas se faisaient rares, quand tes "compagnons" de cellule te laissaient l'occasion d'y toucher d'ailleurs.
Vous n'étiez plus qu'une bande de mort en sursis, plus aucun avenir ne vous attendais à la sortie, c'est du moins ce que tu pensais. Tu ne savais même plus ce qu'était la lumière du soleil, tes yeux étaient constamment plongés dans l'obscurité du petit coin de ta cellule. Comment avais-tu pu en arriver à une telle disgrâce ? Malgré ta faiblesse tu n'étais pas du genre à te laisser faire, mais tu avais perdu tout espoir, peu importait ce qu'il pouvait t'arriver désormais, tu n'avais simplement plus aucune envie, tu étais comme déjà morte à l'intérieur.
Aujourd'hui, tu es assise la tête dans tes genoux, adossée au mur, tu attends... encore et encore comme tout les autres jours. Avais-tu seulement encore toute ta tête après tout ce temps passé ici à subir les vices de tes compagnons ? Il courait des rumeurs comme quoi certains des vôtres avaient été libérés de leur cellule, mais toi tu n'y croyais pas. La liberté n'existait plus pour vous, c'était la cellule ou la mort.
Tu as toujours la tête baissée et les yeux fermés tandis que du bruit se fait entendre autour de toi. Les autres prisonniers étaient en train de parler entre eux, tu n'écoutais pas ce qui se disait. Puis tu entends le grincement d'une porte de cellule, une nouvelle fois tu n'y prêtes pas attention, sûrement un nouveau prisonnier. Soudainement une personne se met à parler, intérieurement tu es étonnée d'entendre un nom que tu n'avais plus entendu depuis des années, ton propre nom. Tu ne laisses paraître aucune réaction, tu ne relèves même pas la tête, tu te contentes de marmonner quelques mots la tête toujours dans tes genoux.
« Kaiya est morte.
Qu'est-ce vous pouvez bien lui vouloir... ? »
Tu réouvres les yeux avant de relever doucement la tête vers ton interlocuteur. Soudain tes yeux s'écarquillent. Cet homme qui se tient devant toi, tu le connais, lui ici ? Il était encore vivant ? Ta voix fait clairement ressentir ton étonnement.
Tu avais vraiment du mal à croire que ce soit lui qui se trouve devant toi, tu le pensais mort. L'un des rares à t'avoir accepté comme tu étais sans émettre un quelconque jugement. Que faisait-il ici ? Tu jettais rapidement un oeil derrière lui, il était accompagné de gardes... des kumojins ? Tu ne comprenais pas la situation mais voir cet homme te redonnait quelque chose que tu n'avais pas ressenti depuis longtemps : l'espoir. Tu saisis sa main sans réfléchir plus que ça, il t'aide donc à te relever, une fois à sa hauteur tu lui adresses quelques mots à voix basse. Tu ne sais pas ce qu'il te voulait réellement, mais c'était l'opportunité pour toi de partir loin de ces monstres qui vivent dans cette cellule avec toi.
« Je crois n'avoir jamais été aussi heureuse de vous voir. »