L’été. Le soleil chaud, la brise fraîche et agréable, les champs des plaines de Kusa dessina des vagues dans la verdure des champs de blé de céréales pas encore arriver à maturité. Le bruit de l’eau, l’ombre salvatrice d’un arbre, les rires des enfants des hameaux alentours. C’était ce que Kome avait quotidiennement comme spectacle durant l’été, mais il lui était interdit d’en profiter temps que les autres enfants étaient dans les parages. Elle était une enfant certes, mais elle était avant tout une créature dangereuse et son apparence maudite n’attirait que les pierres et les cris de terreurs. Bien souvent, elle avait tenté de s’approcher des autres enfants et de jouer avec eux, et bien souvent, elle avait été chassée à coups de pierres dans le visage. Triste, blessé, elle revenait chez sa grand-mère sans comprendre pourquoi personne ne voulait jouer avec elle. Elle s’endormait alors sur les genoux de cette vieille femme qui la conforté malgré que le temps fît son affaire avec elle, lui retirant peu à peu ses sens.
« Tu peux aller jouer, les enfants ne sont plus là. Fais attention, si quelqu’un est méchant avec toi, reviens vite voir mamie, d’accord ? »
« Baaaaaaaaaaa ! [ mamie ! ] »
Il ne fallait pas lui dire deux fois, c’était le moment pour elle de libérer l’énergie accumulée et de se dégourdir un petit peu les pattes. Elle courrait très rapidement quand elle se déplaçait sur quatre pattes, comme un animal à l’aise dans la nature, elle ne se souciait de rien. La langue légèrement sortie comme pour goûter l’air, elle affichait un large sourire à ressentir la terre. Elle sauta rapidement dans l’eau, ondulant sous sa surface en s’aidant de sa queue qui la faisait se déplacer rapidement avant de ressortir et de se remettre à courir vers le petit-bois ou elle pourrait s’amuser. Les animaux n’avaient pas forcément peur d’elle, du moins pas les prédateurs. Les biches et cerfs l’évitaient parfois, lorsqu’elle chassait surtout, mais elle faisait elle aussi partit de la nature. Tantôt chassant les herbivores, tantôt les défendant des carnivores. Surtout lorsqu’il y avait des petits. Elle comprenait qu’il ne fallait pas blesser les petits. Elle courrait, à travers buisson et arbres, attrapant des fruits sur son chemin, presque à la lisière du bois, elle sauta en s’aidant de sa queue. Mais quelque chose attira son attention et la fit se stopper net, un bras remplit de pomme bien rouge tandis qu’elle était à quatre pattes, a quelques mètre d’un être humain. Elle avait peur qu’il ne lui fasse du mal, elle était sur ses gardes, mais d’un autre côté, elle était curieuse. Elle ne dit rien, l’observant simplement à distance.