La proie et le chasseur

Alors qu'il avance, gelé par le froid, dans une direction inconnu, Bakedôrô profite du calme de la tempête pour voir ce qui l'entoure. Le calme plat, aucun signe de vie aux alentours. Il se meurt de faim et mangerai bien une jolie demoiselle ou une âme perdue fera l'affaire. Lui qui habituellement est le guide de ses pauvres personnes errantes dans des terres méconnaissables avant de les conduire à une mort certaine, son rôle s'inverse. Mais c'est ce maudit hiver qui le conduit doucement vers une mort à laquelle le Minashigo ne pense pas pouvoir lutter cette fois-ci. Toujours déboussolé, il avance vers des lieux qui ne lui rappellent rien. Aucun souvenir, qu'il soit triste, joyeux ou simplement de passage. Laissant bientôt place à un ennui profond. Cette lassitude de marcher sans savoir quand s'arrêter malgré le but de fixer. Elles se moquent de lui. "Idiot, tu vas mourir" disent-elles en riant aux éclats.




Il se frappe la tête pour les faire fuir, mais cela n'est pas suffisant pour qu'elles partent. Maudites soient-elles ! Pense Bakedôrô. Il ne veut plus les entendre, mais elles prennent plaisir à le torturer en parlant toutes ensembles dans sa tête. Ce qui donne une migraine affreuse au monstre qui continue tout de même de marcher la main sur ses yeux côté gauche... Il ne fait pas attention et se trouve bientôt face à un grand lac complètement givré. C'est joli à regarder, mais tout ce qui est joli finit par détruire tout ce qui ne l'est pas ou peut-être... Mais très vite l'attention du fou se dirige vers un objet dont il ne connaît pas le nom... Qu'est-ce que... ?

Cela fait maintenant deux jours que je quitte le village où les lettres coulent à flot. Ma petite livraison a délivré une petite parcelle de bonheur. Une autre course me fut confiée. Cette fois-ci, il s'agit d'un joli paquet dont le contenu est inconnu, l'envoyeur ne souhaites pas me faire part de ce qu'il y a à l'intérieur. Le soleil au Zénith, j'avance avec mon chariot accompagnée de mes fidèles camarades, Nanao et Tao. Cela réchauffe un peu la peau les quelques rayons émanant de l'immense boule de feu. Bientôt j'arrive tout près d'un lac, un majestueux lac gelé. Il met impossible de le traverser par ici, je dois donc chercher un endroit pour passer de l'autre côté. Je ne suis pas certaine, qu'avec mes deux juments de traits et ma charrette, de pouvoir passer sans risque sur l'étendue d'eau congelée.


Je veux gagner du temps, quitte à prendre un léger risque. Je contourne pour le moment la beauté de ce paysage, et après quelques centaines de mètres plus loin, je trouves enfin un passage pour pouvoir passer. La glace me semble plutôt épaisse de ce côté là et la séparation entre les deux bouts de terre bien moins longue. Je me décide, mais avant je cherches un bâton enfer dans mon chariot pour réellement savoir si la glace supporterai le poids. Je n'arrive pas à l'enfoncer entièrement dans la glace, ce qui signifie que je peux passer sans aucun soucis. Je guide mes juments à pied pour la traverser et les tranquilliser durant ce court l'abse de temps qui me paraît tout de même long... Une fois arrivée de l'autre côté, je prends soin d'avancer les deux pouliches le plus loin de cette rivière. La tension baisse et je monte à nouveau à l'avant de mon chariot avant d'entendre des bruits de pas dans la neige. Je me retourne et vois à quelques mettre de là un individu drôlement vêtu. Il n'inspire clairement pas la confiance.


Il s'arrête me fixant de ses yeux à travers son drôle de chapeau tissu autour.


Il relève légèrement la tête avant de me répondre.

Intéressant... Quelqu'un tente de traverser la rivière et Bakedôrô se trouve de l'autre côté. Il voit le chariot s'éloigner et le suit du regard avant d'avoir un nouvel objectif. Il veut voir qui est cet individu et la raison de son passage à haut risque.


"Va voir !" "Allez gros béta on veut savoir nous aussi !" disent-elles ainsi que sa mère. Il suit le convoi au loin en attendant de voir si ce dernier passerait ou non la rivière. Au loin sous la capuche, il pense avoir reconnu une longue chevelure brune. Une femme ? Seule ? Ici ? Il ne peut rêver d'un meilleur encas ! Il se met en marche et le temps d'arriver l'inconnue monte dans sa voiturette. Elle l'entend venir avant de le stopper dans son élan. Le monstre camouflé sous son étrange tenu l'observe à travers son jingasa couvert par un autre tissu. Il veut voir plus nettement le visage de la jeune femme. Il lève la tête et ne laisse entrevoir que deux de ses six yeux.


Il s'arrête en observant toujours cette douce créature qu'il pourrait dévorer toute la journée.


Quel vicieux ! Il peut parler normalement quand il s'agit de chasser sa future proie.


Elle le dévisage, toujours pas rassurée de sa présence dans les parages. "Elle mérite la mort, hé hé hé ~" "Tue la pour nous grand frère !" C'est vrai qu'elle est mignonne se dit-il. Elle fera un excellent repas, mais Bakedôrô aime la chasse et ne veut pas se faciliter la tâche en la tuant immédiatement. Un peu de patience, voyons.

Je reste perplexe face à sa raison qui est assez étrange il faut admettre. Il ne tiendra jamais jusqu'au prochain village s'il est en quête d'aliments. Méfiante, mais bienveillante je lui fais un signe de la main pour le faire patienter passant à l'arrière de la charrette pour lui donner quelques vivres. De la viande séchée fera l'affaire pour l'aider à sa prochaine destination. Il est hors de question de le prendre à bord de mon convoi, il est trop mystérieux et de toutes les histoires que j'ai lu, en général la fin n'est pas très joyeuse... Je sors à nouveau passant la tête la première avant de voir qu'il est beaucoup plus proche qu'avant. Pourtant je lui ai fait signe de ne pas s'approcher et de patienter ! Un peu furieuse intérieurement, je sors d'un air agacé et lui tend le sac.


Alors que je lui donne le sac et vu qu'il est bien plus proche de moi maintenant, je constate quelque chose d'étrange chez cet individu louche. Je penses rêver, mais je suis certaine d'avoir vu un œil sur sa main, malgré les bandages autour de celle-ci. J'espère sincèrement que ce n'est qu'un tatouage. Il saisit la marchandise avec la plus grande délicatesse et fait une révérence pour me remercier probablement. Ce type ne m'inspire vraiment pas confiance, je dois partir au plus vite. Je ne le sens pas. D'ailleurs, Tano et Nanao semble un peu plus agiter en sa présence, ce qui peut confirmer mes pensées. Le sentiment d'insécurité à ses côtés et hallucinant... Son style, sa manière d'être et son "prétexte" ne cache rien de bon. Je vais me mettre en route au plus vite.


Je m'installe alors rapidement prête à décamper.

Elle lui fait un drôle de signe que le monstre ne comprend pas. Il s'approche alors lorsque cette dernière entre dans son chariot. En l'attendant Bakedôrô fixe les deux animaux au bout de la charrette. L'envie de croquer dedans est forte, mais pour le moment il doit se contenir. "Mange les !" "Dégonflé !" Il se tient la tête voulant se frapper, mais ne peut se permettre un tel risque devant la jolie proie. D'ailleurs, celle-ci revient avec un sac en toile et le lui tend. Quelle charmante attention de la part de la jolie brune et puis ce regard. Elle le provoque, il en est certain !!! Pour éviter d'effrayer la douce, il se contente d'une révérence pour lui dire merci. Très vite, elle ne tarde pas à s'installer. Oh, elle part déjà ?


L'excuse du retard. Qu'elle petite garce... Encore une qui s'enfuit loin de lui, qui ne veut pas rester à ses côtés. Décidemment, elles sont toutes pareilles ! "Nous te l'avions dit !" "C'est de ta faute, elle va partir !" Il garde la tête basse un moment laissant la jeune femme aux yeux émeraude commencer à partir.


Il voit le convoi partir à une allure normal avant que son regard ne change. Il veut lui laisser une grande avance avant de commencer à la poursuivre, c'est tellement plus... AmUsAnT !


Il rit à nouveau après que celle-ci soit à une certaine distance. Il marche dans sa direction pour que la chasse commence ! Avec la neige, ce sera tellement plus simple de la suivre. Le repas sera servie chaud, mais pas pour ce soir.

~ Homme étranger,
A qui l'on ne peut se fier,
Je pars ~

Décidemment, il ne m'inspire aucune confiance, même si ce dernier me laisse partir en mentionnant que nos routes se croiseront à nouveau. Je ne l'espère pas au plus profond de moi. Si cet homme est une sorte de psychopathe, je ne veux pas finir la gorge sous sa lame ou pire encore ! Je sens comme une oppression maintenant, il me fait peur et je suis seule, une jeune donzelle incapable de pouvoir se défendre. J'espère arriver très rapidement à ma prochaine destination avant de pouvoir continuer à faire mon petit marché ambulant. Pour le moment, les affaires ne sont pas florissantes, et si je veux pouvoir faire un peu plus fortune et vivre bien plus aisément que mes parents, je dois absolument trouver une grande ville. Mes juments sont encore trop paniquées et stressées à cette rencontre, un signe qui ne trompe pas concernant l'homme mystérieux. Peut-être regrettais-je déjà de lui avoir donner un peu de vivre ? Peut-être signais-je la fin de ma tranquillité ? Je ne dois pas être trop méfiante non plus et mon pessimisme peut me jouer de vilains tours. Pensées positives: L'étranger ne me fera pas de mal et je peux parcourir le monde sans que quoi que ce soit ne dégénère.


Je continue donc mon chemin espérant faire d'autres rencontres beaucoup moins... stressante.