Aaaahhh… Qu’est-ce qu’on est bien ici. Depuis mon enfance, je n’ai pas eu l’occasion de prendre souvent le bateau. Il faut dire que là où je vivais, il n’y avait pas de quoi en avoir, ou peut-être des barques pour des étangs uniquement. J’appréciais le roulis omniprésent… Ça me berçait. J’étais sur le pont, affalé sur ma chaise, une petite brindille en bouche. Normalement, j’aurai sorti un chapeau de paille, mais le temps hivernal ne laissait de place qu’à ma chapka et mon manteau. Les jambes croisées et reposant sur le bord de la péniche qui remontait la rivière, j’avais une ligne de fortune qui suivait dans l’eau. J’espérais attraper de quoi nous faire à manger ce soir, c’était la condition contre laquelle j’avais pu monter à bord.
C’est dommage, en une autre saison, j’aurais pu apercevoir un paquet d’insectes différents. Mais vu le froid, je n’allais pas voir beaucoup de la vie sauvage typique de la région. Oh ! Attendez ! Un
Nyctereutes procyonoides. Ou plus communément appelé chien viverrin. On les confonds souvent avec des ratons-laveur, mais normalement, cette espèce hiberne. C’est étrange d’en voir un maintenant. Il n’a pas dû faire assez de réserves pour l’hiver, pauvre bête.
D’ailleurs, vous vous demandez sûrement à quelle étape de mon voyage je me trouve. Vous vous dites : “Une rivière, ça doit dire qu’il est soit avant, soit après le lac qui se situe au milieu de Kumo.” Et bien… C’est faux. Actuellement, je ne suis même plus dans l’empire de Kumo. Je me trouve à sa bordure ouest pour être exact. Je navigue désormais sur la rivière Namida. Vous savez, là où la limite occidentale s’arrête, juste à la jointure entre les plaines de Kusa et de Hai. Vous devez être étonné de me trouver à l’opposé total de la ville de Kumo, maiiiis il y a une raison valable. Je n’ai pas laissé tombé ma quête sur mon père, et je sais que là où je vais, je ne trouverai rien sur lui. Mais c’est aussi pour accomplir un rêve que je me suis rendu ici. Un rêve qui est aussi vieux que de celui de retrouver mon père. Mais si vous voulez les détails, il va falloir remonter en arrière.
Flashback, an -14. Age de Kosai : 2 ans.
Hé, regardez ! C’est moi ! Que de souvenir, enfin, surtout pour vous, moi, je ne me souviens pas vraiment de grand-chose. Qu’il est pas trognon… Gouzi-gouzi, qui c’est qui va devenir un grand gaillard ? Hein ? Mais oui, c’est toi. Oh ! Voilà maman. Pourquoi t’es tout rouge champion ? Ah… Attendez, il est en train de faire dans sa… Ok ok ! On avance ! On avance !
Flashback, an -2. Age de Kosai : 14 ans.
Eh ho ! Tu le fais exprès ou quoi ? Puis franchement, ils avaient pas besoin de voir ça. J’avais de l’acné à l’époque… Puis cette voix… Hiiiiii. Puis cet accoutrement là. J’avais vraiment aucun style. Non mais regardez ! Mélangez le coton et la soie comme ça. Tape à l’œil va ! Puis va te laver. Mais bon, pause. C’est aussi à ce moment-là que les choses changèrent… Autrement que pour mon corps. Je me posais de plus en plus la question sur mes origines, et sur ce que je voulais faire dans la vie. J’avais pour but d’apporter mon édifice au magnifique ouvrage qu’est “Le guide des scouts écureuils. Comment devenir aussi bon qu’un shinobi !
Phrase non-contractuel, ne provoquez pas un shinobi chez la femme enceinte. En cas de kunai dans la gorge, consultez votre pharmacien.” Je voulais faire quelque chose de mémorable, qui laisse mon nom dans la prochaine édition de ce livre. Je voulais y décrire via des dessins les différentes faunes et flores du livre, mais la couleur coûtait chère, et réussir à dessiner avec détail un animal sans qu’il fuie était impossible. J’étais déprimé… Jusqu’à que je tombe sur…
« Hop hop hop t’emballe pas mon grand, laisse leur le suspens, un peu de thriller que diable ! »
« Voyons, on peut au moins leur parler de… Ce truc. Ils ne savent même pas à quoi ça pourrait servir. »
« Hé, les consciences d’épaules ! Je raconte une histoire là. »
« Non mais écoute moi plutôt. Tu vas vraiment écouter une chochotte ? Une histoire, faut que ça balance ! Faut les tenir en haleine. Les faire payer le bouquin suivant ! Surtout vue comment les écrivains sont payés aux lance-pierres. »
« Le bon dieu à donner la parole à l'homme pour propager l'expérience de la vie. La parole est la plus puissante des… »
« Bla bla bla, j’entends rien. Lalala »
« Crux sacra sit mihi lux, non draco sit… »
« HE ! Vous arrêtez sinon je demande une rupture à l’amiable. »
Bref, désolé, où en étais-je. Ah oui ! Mais avançons un peu. Enfin, de plusieurs années, le lendemain de ma rencontre avec Nowaki… Vraiment… Très très chic type ce gars. J'étais tombé sur un marchand...