Timidité d'été

C’est l’été. Midi est passé. Dehors, les chants des rossignols se font entendre et les grillons s’excitent de par leurs chorales. La température avoisinant les 30 degrés, il n’est pas rare de voir les nombreux habitants de la plaine de Hana se pavaner avec des parapluies pour se protéger du soleil. Car plongé dans son royaume de bleu, ce dernier illumine de ses rayons les magnifiques plaines qui, constellé de petits troupeaux de vaches ou encore de rizières, offre un paysage resplendissant, nous prouvant une fois de plus que la nature est le plus grand des artistes….bref il fait beau et c’est l’été.

Pas très loin de ta ferme, se trouve un petit ruisseau où de nombreux enfants se rassemblent venant alors profiter de l’eau pure pour se rafraîchir. Torse-nu, ils s’éclaboussent joyeusement et puis d’un ballon en tissu partent jouer au foot sur le terrain pas très loin. Enfin, terrain est un bien grand mot, surtout dans ces plaines. Non, à vrai dire ce n’est qu’une étendue d’herbe verte qui se déroule à perte de vue où deux piquets en bois sont censé délimiter les cages. Pas de quoi appeler ça un terrain, mais suffisant pour que la dizaine d’enfants viennent régulièrement jouer au ballon ici. Dans ce petit groupe, majoritairement composé de garçons, l’âge varie énormément. On y trouve des grands, des petits, des moyens, des petits moyens…bref de tout. Fils de fermier ou appartenant au clan Sekken la plupart s’entendent bien, mais il n’est pas rare que dans ce genre de groupe, il y ait un exclu. Et l’exclu, c’est souvent toi : Naoki.

Tu as maintenant 8 ans, tu n’es plus le petit bébé que tu étais et maintenant, tu comprends certaines choses de la vie. Tu arrives à décrire les sentiments, sais différencier le bien du mal et il se pourrait que tu saches même chasser un jour. Du moins, si ta maman est toujours d’accord. Elle te la promit et tu sais que même si elle peut se montrer sévère avec toi et ta sœur, elle tient ses engagements.

Adossé à un arbre, à l’ombre, tu regardes les divers bambins s’amuser à taper le ballon et malheureux, tu les envies. Toi aussi, tu voudrais jouer, mais malgré ton âge et tes connaissances de bases, tu n’arrives pas à t’intégrer à ce groupe d’enfants. Seulement, le problème ne vient pas d’eux, mais de toi. Tu aimerais pouvoir te rapprocher d’eux, communiquer, jouer, et même, si maman est d’accord, inviter quelqu’un à la maison pour lui présenter les nouveaux chevreaux. Mais tu en es incapable. Tu es trop…comment dit papa déjà ? Ah oui, tu es trop timide il paraît.

Tu ne sais pas si c’est vrai, mais une chose est sûre, c’est que tu as peur d’aller parler à tout ces enfants. Tu as peur qu’ils te refusent et se moquent de toi par la suite. C’est vrai quoi…. Qui voudrait d’un gringalet blanc comme un cul qui n’est même pas capable de jouer au foot ? Et puis que leur diraient tu en plus ?
"Bonjour, je suis Naoki. Je ne sais pas jouer au foot, mais j'ai pas d’amis alors je peux être le vôtre ?".

Non jamais de la vie, cela ferait trop pitié, qui voudrait de quelqu’un comme ça ? Alors sortant un carnet de ta poche et un crayon à papier dont la mine pointe ta feuille, tu écris ces trois lignes :

Dessous ton arbre
Sans toi, les enfants jouent
Le bruit du ballon

Les magnifiques plaines d'Hana. Des champs et des pâturages qui s'étendent au delà de l'horizon, coupés par les quelques clôtures d'un bois ancien s'abimant de jour en jour. Le paysage possède encore quelques arbres de-ci, de-là malgré leur rareté au sein de ce joli décor cachant les quelques bêtes du soleil éblouissant et brûlant. Quant à ce magnifique ciel azur, il laisse quelques oiseaux chantonner à tue-tête virevoltant dans tous les sens de leur plus beau plumage. Pour ma part, j'ai de la chance de pouvoir profiter de l'allure galopant de Nanao, suivit de près par papa installé sur le dos de Tao. Dans cette course folle les pas des juments sonnent à l'unisson laissant place au courant caressant ma chevelure foncé, mes vêtements légers flottant au même rythme de l'impact des sabots sur le sol et mes yeux peinant à s'entrouvrir pour voir où la belle pouliche me conduit pour l'heure.


Disait-il d'un ton où la panique se fait à peine entendre. Il craint toujours que je tombe de la belle Nanao et ne peut s'empêcher de se faire du soucis durant les balades. Tout le contraire de maman ce qui est plutôt amusant d'un certain point de vue.


Je décide de suivre les conseils de mon père et tire sur les rênes pour ordonner à la jument de temporiser la cadence. Il ne tarde pas à me rejoindre avant d'atteindre l'enclos des braves bêtes. Une fois à l'arrêt complet, je descends de ma belle compagne d'une délicatesse digne des plus jolies fleurs de la contrée. J'attrape alors les deux cordes reliés au bridon des adorables animaux avant de les entrainer avec moi en direction de la rivière pour les abreuver et les laver.

Après quelques minutes de balade avec les deux filles, nous finissons toutes les trois par apercevoir Naoki gribouillant quelques mots sur son carnet comme à son habitude. Non loin de là, je vois à peine une dizaine d'enfants qui s'amusent ballon au pied dans une petite parcelle. Accompagnée de mes demoiselles je me hâte auprès de mon petit frère adoré. Pourquoi reste-t-il seul sous cet arbre ? Se met-il volontairement à cet endroit pour profiter de l'ombre et du peu de fraicheur ? Pour réellement le savoir, je m'approche à pas lent, très lent faisant preuve d'une grande discrétion et déposant ma main avec finesse sur son épaule.


Le sourire aux lèvres et le regard pétillant comme à mon habitude. Je m'inquiète un peu pour lui, car il est vrai que je ne le vois jamais s'amuser avec les autres enfants qu'ils soient de son âge ou non. Tao, de son sublime pelage blanc, s'amuse à mettre son naseau contre la joue droite du petit garçon en le poussant un peu pour l'embêter. Quant à Nanao, possédant une magnifie couleur crème et une petite tâche blanche en forme de cœur sur son front, elle préfère rester à ma gauche et ne bouge pas d'un poil cherchant uniquement à me pincer gentiment la paume de ma main.


Je pointe du doigt le petit groupe qui rient et chahutent ensemble.

Une main que tu ne connais que trop bien se pose sur ton épaule. Quittant tes pensées, tu ne peux t’empêcher de sursauter et de te retourner brusquement. En voyant le visage resplendissant de ta sœur, tu lâches ton plus beau sourire. Elle est là, accompagnée comme à son habitude de ses deux juments : Nao et Tao. Inséparable qu’ils étaient, tu en étais presque jaloux. Parfois, tu avais l’impression que Shōnin accordait plus d’importance à ses juments qu’à toi. Mais cela, ne durait jamais longtemps, car fidèle à elle-même, elle te faisait toujours retrouver le sourire et te montrer d’une quelconque façon a qu’elle point elle t’aimait. Et c’était réciproque. Qu’est-ce que tu aimais ta sœur ! Elle était si parfaite ! Belle, joyeuse, amicale, ouverte, gentille… C’était un modèle pour toi et si tu pouvais, tu aimerais lui ressembler.
Aimé de tous par les habitants des plaines de Hana, tu savais que contrairement à toi, elle n’avait aucune difficulté à sympathiser avec autrui. Ah si, tu pouvais être comme elle…. Voilà longtemps que tu aurais demandé aux enfants de jouer au foot avec toi.



Tao de son caractère joueur s’amuse alors à mettre ses naseaux contre ta joue droite. Elle aimait bien te faire ça et tu te demandais pourquoi. Cela ressemblait à un petit bisou, signe d'une affection particulière et bien que parfois, tu éprouvais un peu de jalousie envers elle cela te faisait toujours rigoler. Alors, lâchant ton petit rire discret, tu la repousses gentiment et demandes de ta voix enfantine :



Puis regardant de nouveau ta feuille et ses trois lignes, tu dévisages le magnifique visage ta sœur. Pensif, tu te dis qu’elle ressemble beaucoup à maman, enfin de l’extérieur, car niveau caractère elle se rapproche plus de papa : calme, gentille, attentionné… Tout le contraire de maman quoi ! Quant à toi, tu ne sais pas trop où te situer. Tu as l’impression d’être un mélange complexe de ces deux entités et de ne pas trop savoir qui tu es. La seule chose dont tu es sûr, c’est que tu as la meilleure sœur du monde. Ça oui ! Tu sais que tu peux compter sur elle alors pourquoi pas lui dire ce qui te tracasse ?

D’un air un peu boudeur, tu lui réponds :



Puis prenant son oreille entre tes deux petites mains, tu lui chuchotes :

Dans un premier temps mon charmant petit frère me demande si je viens de rentrer d'une balade accompagnée de notre père.


J'affiche mon plus beau sourire avant de continuer à l'écouter et me dire pourquoi il ne va pas jouer avec les autres enfants. Il me réponds qu'il aimerait vraiment y aller et s'approchant un peu plus vers moi, je me baisse pour écouter ce qu'il a à me dire: il a peur d'y aller et de demander aux autres enfants. Jusque là personne ne le repoussait ? A moins que ce détail m'a échappé ? Je me mets accroupi alors en face de lui pour capter grandement son attention avant d'ajouter ma main poser sur sa petite épaule d'enfant:


Je fais une petite pause pour voir s'il comprend entièrement le fond de ma pensée jusque là, car après tout ce n'est encore qu'un petit homme et les enfants sont assez rapidement dissipés durant une explication.


Observant le ruisseau non loin de là, puis les deux juments et enfin mon petit Naoki chéri, une idée me venait en tête. Je lui fais un signe de la main, cette fois-ci c'est à mon tour de lui chuchoter au creux de son oreille.


C'était assez simpliste à première vue, mais cela demande un immense effort de la part de Naoki. S'il veut s'intégrer au groupe d'enfants, il n'a réellement d'autres choix que de faire le premier pas. Ce ne sont pas les autres qui le feront, ils sont bien trop occupés à s'amuser avec le ballon.

~ Lorsque la peur est dépassée
Si ce n'est le malheur qui s'abat
C'est le bonheur qui tend ses bras ~

Quand tu entends ta sœur adoré te proposer une balade avec elle et papa à cheval, tu ne peux que t’exclamer :


Pour la remercier, tu crois bon de lui faire un petit bisou sur la joue. Puis attentif, tu écoutes tant bien que mal sa réponse. Elle parlait de « rencontre avec l’inconnu », mais qui c’était ? Maman t’avait formellement interdit de parler avec les inconnus alors pourquoi Shōnin te disait ça ? Tu ne comprenais pas où elle voulait en venir, mais tu en restais pas moins attentif. Ta sœur ne mentait jamais, ce qui sortait de sa bouche était la vérité pure. Pourquoi elle te mentirait ? Ce n’était pas son genre, Shōnin disait toujours la vérité, rien que la vérité.

Alors préférant te taire et te concentrant sur ses paroles, tu l’entends t’encourager à aller vers les autres enfants. Cela pouvait paraître difficile au début disait-elle, mais difficile comment ? Tu n’es pas comme ta sœur toi, tu as peur du jugement des autres, tu as peur de déplaire. En fait, tu es faible. Découragé, tu dévisages Shōnin de tes yeux implorant :



Puis fidèle à elle-même et sœur parfaite qu’elle était, elle te redonne courage en te proposant d’y aller ensemble. Tu reprends alors confiance. Avec elle à tes côtés, il ne peut rien t’arriver. Tu en es certains. Et puis tout le monde aimait Shōnin ici. Si ces enfants savent que c’est ta sœur peut-être qu’alors ils t’accepteront. Oui, c’est sûr ! Tu pourras même montrer à tes futurs amis les magnifiques juments de Shōnin ! C’est décidé, tu iras leur parler !
Admirateur face à la bonté de ta sœur, tu lui sautes dans les bras :



Lâchant un gros smack baveux sur sa joue, tu ris. Tu sais qu’un jour, tu ne pourras plus lui faire de tes bisous à volonté alors autant profiter.
Aidé de ta sœur, tu montes péniblement sur Tao. Contrairement à Shōnin, tu n’avais pas l’habitude de monter à cheval et perché sur le dos de ce dernier, tu te sentais grand.
Shōnin prenant la bride vous vous mettez en direction de la rivière. Content, à l’idée de te faire de nouveaux amis, tu laisses éclater ta joie :

Le petit coquin en profitait pour me faire un bisous bien baveux sur ma joue avant d'en rire. Toujours fidèle à lui même. Une fois que je m'assure que Naoki soit en sécurité pour ne pas chuter, je saisis les brides des deux juments avant de m'avancer jusqu'au groupe d'enfant entendant la voix enfantin de mon petit frère plutôt heureux d'être sur la pouliche blanche.


Je l'accompagne alors comme convenu jusqu'à ces autres enfants qui jouent encore avec ce ballon en peau animal. La carrure des deux équidés ne passe pas inaperçu. Les enfants prêtent moins attention à la balle et s'attroupent autour de nous.


Je me tourne vers lui avant d'ajouter:

Plus vous vous rapprochez de la masse d’enfants, plus le courage que tu pensais avoir acquis disparaissait. Bien que ta sœur soit à tes côtés, tu appréhendes le moment où tu devrais te présenter.
Passant à côté de la rivière, vous avez tôt fait de rejoindre la petite bande jouant au foot. Perché sur ton beau destrier, tu as une vue sur l’ensemble des gamins. Tu les connais de visages pour les avoir vus plusieurs fois, mais cela s’arrête là. Tu ne connais rien d’eux et ils ne connaissent rien de toi. Cependant, ils t’ont tous l’air sympathique et venant à toi pour contempler les belles juments de Shōnin, tu gagnes un peu en assurance. Cette dernière tenant les brides de Tao, se présente alors à eux et toi timide face à toute cette attention, tu doutes que cela soit utile. Pour toi, tout le monde dans les plaines de Hana sait qui est Shōnin. Rayonnante qu’elle était, il te paraissait impossible d’ignorer son existence ou alors cela ne pouvait être que de la jalousie.

Et puis vient ton tour, Shōnin se tournant vers toi, te demande de te présenter. Tu sens alors le regard des enfants se poser sur toi, tu en tremble.



Oh non ! Tu as tout raté ! Ils vont te prendre pour un idiot maintenant ! Qu’est-ce que tu as fait ?! Tu n’avais qu’une phrase à dire. Qu’une ! Et tu n’as même pas réussi ! Même ta sœur doit avoir honte de toi ! C’est sûr ! Qui voudrait d’un frère qui ne s’est même pas se présenter convenablement ?

En guise de réponse, tu entends des bruits moqueur et des chuchotements venant de droite et gauche. Triste, tu sautes de Tao et t’enfuis aussi vite que le peu tes petites jambes . Tu ne sais pas trop où tu vas, mais bientôt, tu rejoins de nouveau le ruisseau. T’asseyant par terre, tu pleures à chaude larme. Pourquoi es tu si timide te dis-tu. Pourquoi n’es tu pas comme ta sœur ? D’ailleurs que doit-elle penser de toi ? Elle doit sûrement regretter de t’avoir ! Oh Shōnin tu es si désolé ! Tu aimerais tellement être un meilleur petit frère ! Si ça trouve, elle va t’abandonner pour en avoir un autre …. De toute façon, tu ne lui en voudras pas. Tu lui fais trop honte. Tu ne mérites pas d’être son frère !
Et à cette idée, tu pleures à chaude larmes mouillant alors l’herbe autour de toi.

Ca y est ! Naoki est train de prendre confiance en lui et s'apprête à se présenter. Quel grand garçon courageux ! Il commence à parler en bégayant et le stresse est tellement au rendez-vous qu'il se trompe de prénom avant de donner le sien. Je suis fière qu'il de sa réussite, ca lui demande tellement de gros efforts. En revanche, je le vois qu'il commence à se sentir... mal ?


Deux enfants qui viennent à peine de rejoindre le petit groupe commencent à se moquer de lui. Un peu furieuse contre ces deux garnements, et alors que je m'apprête à les gronder j'entends mon petit frère sauter de Tao ! Je me retourne fissa, mais de sa petite taille il part déjà en courant...


Cela m'inquiète de le voir comme ça. Peut-être que... l'aide que je souhaites lui apporter est maladroite ? Peut-être qu'il lui faut encore un peu de temps avant de pouvoir adresser la parole à d'autres enfants ? Je m'en veux. C'est ma faute. Je dois le retrouver et m'excuser pour ma maladresse. Mais avant, je me dois de disputer les autres fauteurs de troubles.


Un peu honteux les deux enfants baissent la tête avant que les autres enfants montrent leur mécontentement. Ils veulent apprendre à connaître Naoki et son déçus que ces deux là le font fuir ! Puis, une gentille petite demoiselle aussi timide que Naoki vient me tenir la main en me disant qu'elle veut m'accompagner pour le chercher. Je lui fais un grand sourire avant de l'emmener avec moi.


Nous entamons toutes les deux une petite marche, car mon adorable petit frère n'est pas réellement loin de nous. Il est là, accroupi proche du ruisseau pleurant tout seul dans son coin. Nous ne tardons pas à le rejoindre. Je demandes juste à la petite fille de m'attendre un peu en retrait. Je m'assois à côté de ma bouille d'amour favorite avant de lui poser une main dans le dos.


Dis-je d'une voix douce et calme. Ca me fait mal intérieurement de le voir pleurer autant ! Je n'aime pas ça du tout et cela me donne se sentiment d'impuissance en plus de me sentir coupable de son état actuel.


Je lui masse tout doucement le dos pour essayer de le calmer. Bientôt, Nanao et Tao nous rejoignent accompagnées par la petite troupe d'enfants qui attendent avec grande impatience de pouvoir faire connaissance avec Naoki ! Même la plus jeune s'avance vers lui avec une petite fleur en main. Elle la lui tend et lui donne son prénom à son tour. "Enchantée Na~ki, moi c'est Tomoe !" Elle écorche son prénom, mais ne le fait pas exprès, elle devait avoir dans les même âges que lui.

Plongé dans ton chagrin, tu entends des pas venir à toi. Ta vue brouillée de larmes, tu sens une main familière se poser sur ton dos. Alors écoutant, les doux mots prononcés par une bouche que tu ne connais que trop bien, tu te retournes pour te retrouver nez à nez avec Shonin. Tu constates alors avec soulagement qu’elle ne t’a pas abandonné et perplexe, tu l’entends même s’excuser. Les yeux remplis de ce liquide salé, tu lui sautes dans les bras.


Puis te calmant, en partie à cause des douces caresses de Shonin, tu vois une fille du même âge que toi te dévisager. Affichant un grand sourire, il s’écoule quelques secondes avant qu’elle soit rejointe par le groupe d’enfant. Suivant Nanao et Tao, ils viennent tous à ta rencontre et toi ébahi, les yeux écarquillés, tu ne comprends pas ce qu’il se passe. Essuyant comme tu le peux tes larmes pour faire bonne figure, tu te redresses face à face avec la plus jeune des filles qui se présentant te tends une tulipe.
Intrigué par la situation, tu lances un regard interrogateur à Shonin.


En guise de réponse, ce n’est pas Shonin qui prend la parole, mais les deux cadets du groupe. Te dépassant d’une tête, ils s’approchent de toi et la tête basse s’excuse.
"On est désolé Naoki d’avoir rigolé de toi. Ce n’était pas sympa de notre part et on espère que tu nous pardonnes. On ne pensait pas que tu le prendrais mal et c’est pour ça qu’on est tous venu ici. Si tu es d’accord, on pourra jouer au foot ensemble hein ? "

Toujours abasourdi, tu regardes derrière toi si c’est vraiment à toi qu’il parle. Puis tu rends à l’évidence : c’est bien toi la cible de ce message. Toute cette attention à ton égard te met du baume au cœur et tu ne peux que lâcher un « oui » pour réponse.
Alors, d’une joie collective, tous les enfants viennent se présenter à toi et perdu dans cette masse vous vous mettez peu à peu en direction du terrain. Emporté par cette foule, tu prends quand même la peine de te retourner pour faire un sourire reconnaissant à ta sœur. Car c’est avant tout grâce à elle que tu es là entouré de tes futurs amis et ça, tu ne l’oublieras jamais.


19h30

Voilà 6 h 00 que vous jouez au foot sans interruption. Tu connais maintenant le prénom de chaque personne et tu t’es attaché plus particulièrement à Tomoe. Cette dernière n’écorche plus ton prénom et comme tu l’avais deviné a le même âge que toi. Plus nul que toi au foot, tu étais tombé dans l’équipe adverse pour équilibrer les équipes. C’était donc pendant c'est 6h00, que rieur vous vous étiez mutuellement taclé sans même prendre la peine de toucher le ballon. Et maintenant, sale, le visage couvert de terre, il était temps d’y aller : la nuit allait tomber. Rejoignant Shonin pour prendre le chemin de la maison, tu te retiens de te jeter dans ses bras. Ce serait dommage de salir ses vêtements et tu ne voulais pas la fâcher. Pas quand tu vivais ton plus beau jour.

Alors grimpant comme à ton habitude sur le dos de Tao vous vous mettez tranquillement en marche. Derrière les collines, le soleil se couche et pensant à cette après-midi incroyable, tu en remercies ta sœur.

Je n'ai pas le temps de répondre à sa question que les deux enfants turbulents se montrent en premier pour s'excuser. Ils doivent probablement avoir dans mes âges aussi, mais cela ne m'empêche pas de me montrer sévère quand il le faut surtout pour mon amour de frère. Ce n'est pas plus mal que la proposition de passer du temps viennent d'eux et je me sens emplit de joie lorsque Naoki accepte leur invitation. C'est alors que tous les enfants commencent par se présenter et entrainent mon petit frère avec eux. Ce dernier me lance un petit coup d'œil me souriant et ca me fait énormément plaisir de le voir comme ça. Le temps qu'il s'amuse à la balle avec ses nouveaux camarades, cela me laisse largement le remps de prendre soin de mes deux juments.


Je termine à peine ma phrase que Nanao et Tao me bousculent de leur deux grosses têtes ce qui me chatouille énormément.


Je retire l'équipement équestre avant de commencer la toilette de ces dames.

19h30

Il est bientôt l'heure de rentrer. Durant ces six dernières heures j'ai pu faire pas mal de choses de mon côté. Après avoir toiletté les deux juments, j'ai du m'occuper du jardin de la maison, ainsi que du grand nettoyage ! Le temps est passé à une vitesse folle ! Je décide d'aller chercher Naoki, car c'est bientôt l'heure du repas et maman ne supporte pas quand nous sommes en retard. J'en profite pour sortir une dernière fois mes deux animaux avant et leur mets uniquement une bride de corde sans mors.


C'est d'un pas rêveur en percevant encore ces magnifiques champs, autant agricole que de fleurs, à perte de vue que nous nous dirigeons toutes les trois jusqu'au lieu dit. De là, Naoki est déjà sur le chemin du retour et ne tarde pas à nous rejoindre. Je glousses légèrement amusée de voir dans quel état sa journée de jeu le met. Il va falloir passer par la case bain maison cette fois-ci, sinon c'est papa qui ne sera pas très content. J'aide alors le petit ange à monter sur Tao.


Un petit rire nerveux sort de ma bouche. Nous entamons notre petite ascension jusqu'à la maison avant que mon adorable garnement de frère attire mon attention:


Il me remercie et sur le moment je ne comprends pas pourquoi. Mais je finis tout de même que c'est pour lui donner un petit coup de pouce et de l'aider à se faire de nouveaux copains. Je lui prends sa petite main en le regardant dans les yeux.



~ La nuit tombante,
Nous rentrons ensemble.
L'odeur émanant à l'extérieur est alléchante. ~