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Recueil de la "Défunte"
République de Konoha, Temple des prières
Année 10 | Hiver
Kirishitan
Utsuro
La défunte
Grade
Jônin
Taille
168cm
Âge FB
21 ans
Poids
55kg
Rang
E
La neige. Le vent léger. Ce froid pénétrant notre peau couverte d'un manteau. Nous tentions de comprendre le concept de la prière. Quelques personnes se trouvaient là, devant le petit temple en cet fin d'après-midi. Tous avaient les mains plus ou moins jointes emmitouflées dans des gants ou une écharpe pour ceux qui n'en possédaient pas. Les flocons se déposaient à allure lente caressant notre visage, nos cheveux, nos vêtements, car nous nous étions tout simplement pas abriter sous le petit préau avec les autres. Ces inconnus qui pourtant vivaient aussi au village de Konoha et que nous croisions, pour la plupart d'entre eux, durant nos nombreux jours de repos. Nous étions là, debout et en retrait par rapport à tous. Nous les observions sans pression, sans nous sentir gêner ou même sans faire attention que nous les mettions mal à l'aise. Pourtant, une tension se faisait ressentir alors que nous étions tous dans un lieu saint. Un lieu de prières, de recueils et de partage de souffrances. De multiples douleurs, de multiples cicatrices psychiques rendant leur émotions divergentes que tous tentaient de guérir en espérant que leurs proches défunts les entendaient de ce qu'ils nommaient l'au-delà, les cieux, le ciel ou encore le paradis. Un endroit où les morts reposaient en "paix" et pouvaient profiter de tous les délices sans se soucier de manquer de ressources. Un monde où les personnes séparées depuis longtemps par la mort pouvaient se retrouver à nouveau. Tant de croyances futiles, selon nous, innovées par l'homme pour pouvoir expier les péchés les plus infâmes, s'octroyant le droit de juger si le mal procurer à autrui était au final "bien". Nous continuions notre observation sur les personnes présentes, seul nos yeux bougeaient, seul notre nez émettait de la buée du au temps hivernal. Droites comme un piquet, sans émotions, sans expressions différentes s'affichant sur nôtre visage, nous restions là. Nous ressentions la grande peine que "Mère" éprouvait dans cet emplacement saint. Elle pleurait tous ses enfants morts des plus récents au plus lointain espérant que ces créations trouvaient le moyen de cohabiter sans reproduire les erreurs passés. Nous nous enracinions devant ce petit temple regardant les passants au fil de l'après-midi, sans bouger le moindre petit doigt ne faisant qu'un avec les terres de cet endroit. Ces enfants, ces femmes et ces hommes nous dévisageaient ne comprenant pas notre présence dans en ce lieu culte et pourtant nous avions notre place ici comme partout. Aujourd'hui, nous nous recueillons à notre manière, nous étions tristes, en colères, joyeuses, écœurées, satisfaites, apeurées et à la fois surprises. Ce mélange d'émotions nous donnaient de la culpabilité, de l'embarras, du mépris, de la complaisance, de l'enthousiasme, de la fierté, de la satisfaction et également de la honte. Nous ne comprenions pas pourquoi, nous n'arrivions pas à les extérioriser, ce qui nous frustrait énormément. Et même cette frustration nous étions incapable de la montrer. Notre façon de nous recueillir démontrait la haine qui nous éprouvions pour nous même, nous nous détestions et personne ne pouvait le comprendre. Personne ne pouvait nous comprendre. A force de nous questionner sur notre existence, mais aussi celles des autres nous n'avions pas fait attention à l'heure et la nuit mettait déjà son mentaux. En plus d'être obscure, elle s'enveloppait de quelques nuages beaucoup plus foncés qu'avant laissant la neige tomber plus fortement. Le froid était beaucoup trop insoutenable maintenant, et à être rester toute ce temps immobile, nous étions déjà suffisamment refroidies. Nous empruntions le chemin du retour, frigorifiées, le corps tremblant et les lèvres gercées changeant un peu de couleur virant au bleu. Marcher semblait une solution plutôt efficace pour nous réchauffer ne serait-ce qu'un peu, alors nous bougions de là pour rentrer au chaud si nous ne voulions ne pas être réellement mortes.
Publié le 12 Mai 2021 vers 21h