L'école de Taijutsu : Amaiken

Je m'appelle Harunobu et je fais partie du clan Kitto. Autrefois, mon père était un grand ninja. Devenue handicapé à la suite d'un malheureux accident, il n'a eu de cesse de vouloir faire de moi l'un des meilleurs shinobis de ma génération. Ce qu'il n'avait pas prévu... c'est mon incapacité à utiliser toutes techniques nécessitant mon flux de chakra. Alors que la plupart de mes camarades ont déjà su réalisé des techniques basiques de ninjutsu, je me trouvais à la traîne sans aucun atout en poche. Pour autant, la volonté de mon père n'a jamais cessé de croître et me voilà debout sur ce tatami. Pourquoi me diriez-vous ? Tout simplement pour apprendre à me battre et à devenir un homme malgré mes faiblesses.



Soupirant dans sa chaise roulante, mon père me rabâchait une nouvelle fois son discours sur le courage, la volonté et sa maîtrise du Taijutsu qu'il souhaite me transmettre. Car oui, papa était un grand combattant, un expert dans ce domaine. Ce qui faisait la différence, c'était sa capacité à esquiver et contrer les coups qui lui étaient portés. Une spécialité de cette école de Taijutsu dans laquelle je me trouvais actuellement.

Alors que je m'avançais à reculons, mon père me poussait légèrement dans le dos en m'ordonnant de rejoindre mes camarades. Nous avions tous le même âge. Certains semblaient sûr d'eux tandis que d'autres présentaient le même visage décomposé. D'un pas hésitant, je rejoins le groupe d'enfants, en ligne face à deux hommes. Saluant tout le monde d'une révérence respectueuse, je sentais le stress monter au point d'en avoir des bouffées de chaleur. Est-ce que j'allais exceller dans le domaine ou me rendre plus ridicule ?

Brièvement, je scrute chaque visage de mes camarades. Je ne connaissais personne. Enfin, mon regard finit sur le garçon à mes côtés. Il avait les cheveux bruns et les yeux bleus. Je lui lance un grand sourire pour tenter de cacher mes doutes.



Les présentations furent brèves. Les deux enseignants nous demandèrent de nous taire. Notre premier entraînement n'allait pas tarder à commencer.

Après un petit-déjeuner composé des restes du repas d'hier soir, il était temps pour toi de partir. Aujourd'hui était un grand jour pour toi, tu allais quitter ton foyer pour t'entraîner dans la grande école de Taijutsu, situé sur la grande place de Konoha. La décision n'était pas de toi, mais de ton dôno. Tu ne le savais pas, mais le but était de t'éloigner de ton père, qui alcoolique représentait une menace pour toi. Violent, il lui arrivait très souvent depuis la disparition de ta mère de te frapper. L'œil au beurre noir et les marques rouges à tes bras n'étaient alors pas passé inaperçu à l'académie. Sous ordres du dôno on t'avait envoyé dans cette école où nourrit et blanchis, tu serais protégé de ton père. Certes, le plus judicieux aurait été de condamner ce dernier, mais en absence de preuve, rien n'était possible. Bien évidemment, on avait cru bon de te cacher la vérité à coup de "Tu verras, tu seras un grand ninja après" ou encore de "Cela t'endurcira !". L'enfant naïf que tu étais, avait alors avalé leurs salades. A vrai dire, tu étais même impatient de commencer tant on t'avait vanté les mérites de cette école.

Fermant la porte de la maison, tu trottines jusqu'à la grande place. Ton père n'étant pas rentré hier soir, sûrement occupé à dépenser son argent au bar, tu étais seul dans les grandes rues du village. Il était tôt, mais l'on t'avait demandé de te présenter à 7 h 00 au dojo principal. Tu n'étais guère anxieux à l'idée de passer tes prochaines années là-bas. Cela serait sûrement mieux que l'académie qui a tes goûts était trop studieuse pour toi. Tu n'avais jamais été un enfant attentif et il suffisait de regarder ton bulletin de note pour le comprendre. "Seiji est trop bavard", "Seiji n'écoute pas en classe" etc.… Bref, délaissé, les études pour de la pratique ne te déplaisaient pas. Certains amis allaient peut-être te manquer, mais au pire, tu les verrais le week-end. Enfin, si tu avais le droit…. Tu ne connaissais pas encore les consignes et les horaires de ta future école. Mais à première vue, ils commençaient les cours très tôt.

Continuant ton petit bonhomme de chemin, tu constates que le soleil est presque levé. Les commerçants sortant de leurs maisons, préparent les boutiques et les chats du quartier se réveillent dans un miaulement inaudible. Ton sac sur le dos, qui d'ailleurs ne contenait rien d'autre que ton doudou, tu arrivais bientôt à destination.
Si l'on ne t'avait pas donné l'adresse tu n'aurais sûrement jamais su que le bâtiment qui se dressait devant toi était en fait une école de Taijutsu. Son grand portail décoré d'un dragon et son allée parsemé de cerisier aux magnifiques couleurs roses magenta faisait plus penser à une villa de riche bourgeois. Ouvrant le portail, tu traverses l'allée, émerveillé par la beauté de l'endroit. Après quelques secondes de marches, tu as tôt fait de te retrouver devant la porte d'entrée. Cette dernière, en fer te paraît bien imposante. Un heurtoir en guise de décoration, tu le prends pour signaler ta présence. Sitôt ouvert, par un homme à la robe blanche dont la figure laisse à croire que tu es en retard.

D'un signe de la main, sans un mot, il t'invite à rentrer. D'un hochement de la tête, tu le remercies, mais tu n'as pas fait un pas qu'il t'attrape brusquement par les épaules. Effrayé, tu te demandes ce que tu as fait de mal, puis voyant son regard se poser sur tes sandales, tu comprends qu'il faut les enlever. Te demandant pourquoi la réponse te parvient. L'intérieur de la villa n'était en fait qu'un immense dojo preuve que tu étais bien dans une école de Taijutsu. Des dizaines de tatamis envahissent la pièce et de nombreux outils qui te sont inconnu sont entreposé aux quatre coins. Impatient, tu rejoins la vingtaine d'enfants déjà installé en ligne. Ils ont un peu près ton âge, certains plus costaud d'autre plus frêles. Tu te positionnes dans la moyenne et confiant, tu te places à côté d'un enfant à la coupe au bol et aux yeux noirs.
Ce dernier te lâche son plus beau sourire et bien que tu lui trouves un air bizarre, tu prends la peine de lui répondre.



Un chut venant des deux hommes qui a leur stature doivent être les enseignements te font taire.
Un des deux attendants que le silence s'installe dans la pièce, prend enfin la parole.



De son regard glacial, il fit le tour de la salle à la recherche d'une incompréhension. Puis jugeant de lui-même que vous aviez tout pigé il continua :



Voyant les acquiescements de tous les enfants, il laissa son coéquipier prendre le relais. Ce dernier plus vieux inspirait la sagesse et l'expérience.



À ces derniers mots, un brouhaha emplit la salle. Une sélection ??? Dès le premier jour ? Bien que tu es confiant sur tes capacités, tu n'en es pas moins stressé. Contrairement aux autres, tu n'avais pas été sélectionné sur dossier, mais été rentré dans l'école grâce à ton dôno. Les enfants à tes côtés devaient être sacrément balaises… Te tournant vers Harunobu, tu lui demandes :

Le ton était donné et ce n'était pas facile à encaisser pour des enfants de notre âge. Le monde des shinobis est terrifiant. Dès notre plus jeune âge, nous sommes impliqués dans la vie du village. La paix est fragile et chaque événement à son importance. Le destin est incertain.

Maître Yi et maître Shifu seront donc nos nouveaux parents. Des parents de substitution à qui nous aurons à faire pendant plusieurs années. Ce sont ces personnes qui auront la charge de nous faire devenir les futurs spécialistes du Taijutsu. C'est en tout cas en cette école que mon père à fonder tout espoir de me voir devenir un grand ninja.

Cependant, cette idée de tournoi ne me rendait pas très à l'aise. Nous nous rencontrions à peine et voilà que nous sommes déjà obligés de nous affronter. J'avais beau avoir des notions de Karaté ou encore de Wing Shu, j'étais loin d'imaginer être le meilleur. Il est vrai que j'avais été sélectionné parmi de nombreuses candidatures, ça, je le savais, mais l'attitude de Seiji me laissait perplexe.



Dis-je de manière nonchalante. Je m'en fichais pour dire vrai. Je n'en savais rien et ma présence ici ne servait qu'à déterminer si le Taijutsu était LA voie, LE destin pour lequel j'étais désigné. Néanmoins, devant l'inquiétude de mon nouveau camarade, je lui chuchote quelques mots près de son oreille pour éviter de me faire remarquer.



Un grand sourire aux lèvres, je lui fais signe de me rejoindre pour terminer le cercle qui se formait autour du tatami.



Le visage du vieux maître était fermé. Pour autant, il n'avait pas tout à fait tord. Il était clair qu'il ne souhaitait pas perdre son temps.



Génial ! En voilà une bonne nouvelle. Décidément, cette école réservait de nombreuses surprise. Allons nous commencer ou ce vieux sénile allait-il encore nous rabaisser et nous annoncer de merveilleuses nouvelles ?



Suite à la déclaration des hostilités, plusieurs combats avaient été entrepris et les groupes commençaient à se former. Seiji et moi n'étions toujours pas passé. C'était une terrible frustration pour moi. L'excitation m'enivrait à mesure que les combats s'enchaînaient. Tout à coup, mon nom faisait écho dans la grande salle d'entraînement.



L'excitation fut remplacée par le stress. Pourtant, j'étais déterminé à gagner. Face à moi, un garçon aux cheveux roux tremblant à l'idée de se battre. De mon sourire habituel, je tente de le rassurer, mais rien n'y fait. Le combat ne dura pas plus de deux minutes. Notre différence de niveau n'était pas si éloigné, mais une action précipitée de mon adversaire m'avait permis de contre d'un coup de poing ferme et puissant dans le foie. Un KO technique redoutable qui avait scellé l'issu du combat. Je n'en revenais pas... je venais de gagner mon premier combat. Très vite, je rejoignais Seiji en levant ma main pour taper dans la sienne. Un tatami trop écarté de l'autre me fit trébucher tête la première devant mon camarade. Cette foutue maladresse... voilà qu'elle me fait encore remarqué.



Et comme si le destin avait déjà confirmé notre futur amitié, Seiji fut appelé pour le prochain combat. Si mes calculs sont bons, sa victoire nous fera se rencontrer et déterminera notre appartenance à l'un des deux groupes. Une tape sur l'épaule, je lui lance un regard plein de courage.



Pouce levé, je lui fais un clin d'œil en cachant mon désir de voir comment il se débrouille.

Harunobu avait beau affirmé ne pas être fort, tu ne le croyais tout de même pas. Tu avais assisté attentivement à son premier combat qui s'était fini par un merveilleux KO de son adversaire et de par les applaudissements des autres enfants, y compris toi.



Tu savais que tu allais devoir faire aussi bien, voir mieux pour être pris dans le premier groupe. Seulement, de grands gaillards d'une tête de plus que toi n'avais pas encore combattu et tu savais que tôt ou tard, tu devrais en affronter un. Heureusement, ta confiance en toi et ton ego un peu surdimensionné t'évitait toute forme de stress. Tu connaissais tes capacités et te savais le meilleur. Du moins, c'est ce que tu croyais….

Mais pour l'instant, tu n'avais guère le temps de penser à tout cela puisque tu étais occupé à relever Harunobu qui avait trouvé le moyen de tomber entre deux tatamis. Bien que tu le trouvais maladroit et bizarre, il dégageait une aura amicale, cette même aura qui t'obligeait à rester à ses côtés et à devenir son ami. Il avait gagné son combat. Si tu gagnais le tien, vous devriez logiquement vous affronter. Une amitié naissante déjà confrontée à la concurrence et aux désirs d'appartenance à un groupe. Allait-elle survivre ?

Tu n'eus pas à réfléchir plus longtemps puisque ton nom fut appelé. Il était temps pour toi d'aller te battre. Harunobu de sa bienveillance, le pouce levé vint t'encourager chaleureusement. Cela te mit du baume au cœur et tu te promis de ne pas le décevoir. Te frayant un passage parmi les enfants assis, tu pénétras dans le cercle. Comme tu avais pu le deviner, tu étais tombé sur un adversaire au gabarit plus imposant que le tien. Craquant ses doigts et son cou pour t'impressionner, tu lui répondis par un sourire narquois. Il avait beau être grand et fort il ne ferait pas le poids face à ta vitesse.



Le combat commençait enfin. Ton adversaire se rua sur toi d'un cri de démon. Gardant ton sang-froid, tu restas statique. Tu savais que contrairement à Harunobu, tu ne pourrais pas le mettre KO. Non, tu allais devoir jouer intelligemment. Tu attendis alors patiemment le moment fatidique, celui où vos deux corps rentreraient en contact. Puis, lorsque ce fut le cas, tu te contentas d'effectuer un pas de côté accompagné d'une croche-patte. Simple et efficace. Le sourire aux lèvres, tu vis le garçon au corps de mini taureau s'écraser dans le cercle aux grands cris des autres enfants. Te tournant vers les deux maîtres, ils annoncèrent sans perdre de temps ta victoire. Ton combat avait été rapide et bien moins impressionnant que celui d'Harunobu. Mais tout compte fait, tu avais décroché la victoire. C'était la seule chose qui comptait à tes yeux. Te rasseyant à côté de ton camarade, en prenant soin de ne pas te prendre le pied dans le tatami, tu lui dis, las.



Tu aurais voulu poursuivre la conversion et lui demander quels types d'arts martiaux il pratiquait, mais le vieux maître, à la barbe grisonnante pris la parole :



Maître Yi enchaîna :


Regardant ton camarade, tu lui fis une petite grimace. Tu aurais voulu te battre contre une autre personne, mais le destin en avait choisi autrement. Les chances que vous soyez dans le même groupe étaient à présent réduites, mais il restait toujours la possibilité d'occuper cette 6 ème place libre. Alors t'insérant une nouvelle fois dans le cercle, tu dis à ton futur ami, mais aussi à ton futur adversaire :

Je ne méritais pas tous ces applaudissements. Mon adversaire s'était retrouvé submergé par la peur et il avait été incapable de montrer sa véritable valeur. Néanmoins, les félicitations de Seiji me faisaient chaud au cœur.

Quelle fût ma surprise lorsque je sens sa main tendue vers moi pour me relever de ma chute. C'est de cette manière que j'ai compris que notre amitié serait scellée.

répondis-je en essuyant la petite trace de sang de mon visage.

J'aurais souhaité échanger avec le Chikara, mais le destin en avait décidé autrement. À peine m'avait-il tendu la main que son nom retenti dans toute la salle. Ce que j'attendais était sur le point d'arriver. Comment allait-il se débrouiller ? Après quelques encouragements, je fixe mon nouvel ami se frayer un chemin entre nos camarades pour prendre place au centre de la pièce. Le garçon en face de lui n'était pas plus vieux que nous, pourtant, son gabarit était impressionnant. Imposant, effrayant, il semblait sûr de lui, mais Seiji ne faiblit. Son sourire narquois démontré toute sa détermination.

Le cœur serré, je sentais l'inquiétude m'envahir pour le Chikara. J'espérais profondément qu'il puisse s'en sortir sans trop d'égratignure. J'avais eu tort de m'inquiéter ! Aussi bête qu'imposant, le garçon aux gros muscles avait foncé tête baissée sur Seiji. Un pas de côté, un croche pied et le combat était déjà terminé. Mon nouveau camarade avait fait preuve d'une grande vitesse pour son âge. Pour quelqu'un qui semblait sortir de nulle part, il se débrouillait plutôt bien. Le corps et l'esprit, deux choses indissociables.

De retour à mes côtés, je n'avais pas pu m'empêcher de rire aux éclats en écoutant ses remarques. Décidément, Seiji est plein de surprise. Je ne tarderais pas à en découvrir plus. Les derniers combats allaient annoncer le grand gagnant pour intégrer le premier groupe. Comme si le destin nous désignait comme d'éternels rivaux, Maître Yi nous confronte pour la suite des hostilités. Même si je m'y attendais, j'affichais un regard à la fois surpris et déçu. Machinalement, je suis mon camarade à travers le mur de jeunes shinobis. Face à lui, je laisse apparaître un énième sourire.



Calmement, tout en prenant une longue inspiration, je prends une garde basique apprise dans mes cours de karaté. L'un de mes poings se trouve face à mon visage tandis que l'autre se situe à hauteur du plexus, le coude serré contre mes côtes. J'expire lentement afin d'évacuer le stress qui s'accumulait. Ce que je ressentais était nouveau. Excitation, appréhension... quelle était donc cette étrange sensation ?



Je m'élance soudainement vers le Chikara en veillant à zigzaguer de gauche à droite comme pour feinter mon approche. À distance suffisante, j'envoie un coup de poing de mon bras le plus proche enchaîné d'un direct du gauche. Dans un décalage sur la gauche de mon adversaire, je poursuis mon attaque d'un crochet du gauche au niveau des côtes pour finir avec une tentative de balayage à l'aide de mes jambes. Ces premières attaques avaient pour but d'évaluer le niveau de mon adversaire. Les coups n'étaient pas puissants, mais précis. Même si ma tentative de balayage est un succès, j'envisageais de reprendre de la distance. Une distance prise pour continuer à évaluer les compétences de Seiji.

Contrairement à ton ancien combat, tu étais stressé à l'idée d'affronter ton ami. Son récent exploit et sa posture de combat te confirmait que ton adversaire allait être coriace. Rien avoir avec le gros lard que tu avais combattu juste avant. Le combat serait serré et remplie d'émotions. Vous deux dans le cercle, tu entendais autour de toi le chuchotement des enfants. Certains faisaient des paris sur l'issue du combat d'autres annonçait déjà le vainqueur. C'était souvent ton prénom qui sortait de leur bouche, car la maladresse de Harunobu n'était pas passé inaperçu aux yeux de tous.

Inspirant et expirant lentement tu fis abstraction des bruits ambiants. Tu devais te concentrer sur ton unique objectif : gagner ce combat. Ton dôno avait cru en toi (du moins c'est ce que tu croyais. La vérité était toute autre.). Tu n'allais pas le décevoir.

Prenant une posture de Taekwondo, tu attendis le feu vert. Tu n'avais pas l'intention d'engager le combat.Prenant une posture de Taekwondo, tu attendis le feu vert.

Maitre yi vérifiant une dernière fois si tout était bon, fit signe que le combat pouvais commencer. Harunobu s'élança, feu hardant, vers toi. Au fur et à mesure qu'il s'approchait de toi, tu pouvais voir la détermination briller dans ses yeux. Il voulait gagner ce combat, tu voulais aussi gagner. La victoire ne se partageait pas.

Bloquant avec tes mains les deux attaques de Harunobu, tu effectuas un salto arrière pour esquiver la balayette. Ses coups étaient rapides et précis, tu devais prendre tes distances avant qu'il enchaîne de nouveau. Reprenant ta garde, tu attendis de nouveau qu'il charge…..




5 min plus tard

Le combat n'était toujours pas fini. Le bruit ambiant qui régnait dans la salle n'était plus. Les enfants et les deux maîtres étaient bien trop attentifs à votre duel et l'animosité grandissait entre Harunobu et toi. Ces cinq minutes durant, tu avais su rendre les coups, mais cela n'avait pas été sans perte. Ton visage était parsemé de bleu et bras et jambes étaient rouge à force de frapper ton adversaire. Pourtant, chose étonnante, vous étiez toujours debout. A deux mètres de distance, essayant de reprendre tant bien que mal ton souffle tes yeux lançaient des éclairs. Ton adversaire était fort, très fort même. Qui aurait pu penser qu'un garçon aussi maladroit puisse développer des facultés aussi impressionnantes en Taijutsu ? Tu ne pouvais pas te permettre de subir une nouvelle fois un enchaînement. Il fallait que tu portes le coup fatal, celui qui te donnerait la victoire.



Le poing brandi tu commenças à courir en direction de ton adversaire. Tout ton corps t'élançait mais ta rage était telle que tu ne pouvais plus t'arrêter. Ta vue brouillé par la fatigue faisait de toi un adversaire vulnérable à la moindre attaque mais tu n'en avais que faire. Tu n'allais pas abandonner. Pas contre Harunobu.

Ma maladresse m'a valu bon nombre de doute concernant ma victoire dans ce nouveau combat. J'étais honteux de voir à quel point cette chute avait fait parlée de moi. Ce qui est sûr, c'est que je ne laisserais pas ces doutes persistaient. Je ferais mes preuves et mon amitié naissante avec Seiji n'y changera rien.

Sur le tatamis, la posture de mon camarade n'était pas restée inaperçue. Il était clair qu'il avait des notions en art martial et que je devrais me méfier de lui. Très vite, j'avais engagé le combat par deux attaques bloquées par le Chikara. Bien que rapide, ma balayette avait été avortée par un salto arrière. Clairement, ce type avait un don pour contrer et esquiver les coups. C'était bel et bien l'école qui lui correspondait le plus.

*

[5 minutes plus tard…]

*

Le combat durait et la fatigue se faisait ressentir. Nous n'entendions plus un seul de nos camarades si ce n'est des cris de surprise à l'approche de certains coups puissants. Même si je venais à perdre ce combat, mon honneur avait été saine et sauve. Personne n'aurait parié sur un combat aussi long que le nôtre.

Plus nous combattions et plus notre rivalité grandissait. Chaque coup porté avait pour but d'en finir une bonne fois pour toute. Nos visages étaient ensanglantés et nous promettait un lendemain très compliqué. Une sorte de gueule de bois provoqué par les nombreuses contusions et bleus apparents. Encore debout, j'essayais tant bien que mal d'imaginer une nouvelle stratégie pour avoir raison de mon adversaire. En vain. Ce garçon était étonnant et notre niveau égal.



Alors que le Chikara s'élançait vers moi le poing levé, je réagis aussitôt en mimant son geste. Ma rage était identique à la sienne, une rage de vaincre. Cette attaque sera la dernière et elle devait faire mouche.

A distance de contact, nos poings vinrent se croiser pour percuter simultanément nos visages. Un double K.O technique qui nous envoyait valsé dans les airs. Le silence total régnait dans la salle et nous n'étions plus en état pour nous relever. Je continuais de lutter, mais mes forces me quittaient. À l'image de mon nouvel ami, mes yeux se fermèrent lentement... il me fallait un peu de sommeil et accessoirement, de soin à l'hôpital.

Merci, Seiji. Merci pour ce combat mémorable, mais tient toi prêt, je m'entraînerais avec acharnement pour pouvoir te vaincre.