Les rites sanguinaires

L'hiver n'est jamais réellement un bon signe, encore moins pour des insulaires... Nowaki s'était douté que la tâche serait difficile et s'était chargé de faire saler suffisamment de poissons pour tenir quelques mois. Malheureusement, les habitants de cette île n'étaient pas très bons gestionnaires et ils préféraient gérer la population en organisant des combats stupides que de préparer des mets pour survivre. De plus, une majorité des manipulateurs d'os rechignaient sur les légumes et ils refusaient aussi d'opter pour l'agriculture. Bref, le ninja était occupé avec les rares Gaikotsu encore vivants à gérer ce stock alimentaire diminuant à une vitesse affolante...

Un matin de Décembre alors que de nombreux Kaguya se battaient amicalement dans des bains de boue d'eau chaude, un Gaikotsu se fit encore agresser par un énième sauvage du clan. Nowaki se déplaça alors sur place pour régler le problème. Malgré sa main droite manquante, il fut capable de mettre au sol une cible avec une facilité déconcertante. De nombreux sauvages s'attroupèrent alors autour de lui. Manque de chance, Inoiya n'était pas ici pour calmer cette foule grandissante.


Soudainement, un Kaguya se mit à beugler tel un animal égorgé :


Nowaki n'aimait pas trop cette culture idiote, un combat ne devait pas impérativement se terminer par un mort... L'homme n'était pas idiot, il savait que Kumo finirait par débarquer ici et qu'il aurait bien besoin des hommes de cette île pour l'aider à défendre.


Il fit signe au Gaikotsu de s'en aller avant que les choses dégénèrent potentiellement. Ils étaient 10 autour de lui, des hommes et des femmes... Certains étaient couverts de boue.



Inoiya avait effectivement accepté ceci... Une jeune femme semblait dénoter parmi les nombreux mâles musclés et abîmés, elle ressemblait à l'ancienne cheffe du clan Kaguya...

Toutes ces années que j'ai passé a aider le village et je vois mes efforts réduits à néant, je chasse, je pêche et toutes mes ressources sont dilapidées par des ignares, là où nous aurions pu tenir des mois en toute tranquillité. Mais bon, c'est le rôle du chef de prendre les décisions, moi je ne suis qu'une exécutante, une chienne battante pour l'instant.

Je n'ai pas mon mot à dire sur ce qui se passe au seins du clan. Un peu de patiente, tôt ou tard, je prendrais la place de cheffe qui me revient de droit, je dois devenir plus forte. Encore et toujours plus forte afin de survivre dans cette marrée humaine enragée. Ma rage me rends plus forte chaque jour.

Par une froide journée d'hiver un membre du clan attire particulièrement mon intention, un certain Nowaki a encore intercepté un Gaikotsu, ça commence à faire beaucoup. Je m'avance au milieu de la foule avec ma capuche et mon aura meurtrière, alors qu'elle acclame, elle désire sa mort. Le tuer maintenant ne nous servirait à rien et ça ne ferait que renforcer nos tensions déjà bien marqué avec kumo.

Un jour où l'autre ça va nous retomber dessus. Je prends alors un membre du clan par le col et je le secoue comme un prunier avec force et un regard perçant. Il flippe complètement il ne s'attendait pas à ça venant de ma part. Que cette cible soit de chez nous, ou que ça soit un étranger, il doit en payer le prix de sa vie. Le fort dévore le faible ainsi avons nous été élevé. Et qui conque ne respecte pas nos traditions, vont avoir du souci à se faire.

"Que foutais cet intrus dans nos sillages ???"

malheureusement, même si je suis contre son élimination, il en a trop vu et je ne peux pas me permettre de le laisser partir comme ça, cela ternirait le nom des kaguyas depuis quand on épargne nos victimes ? il pourrait révéler la position de nos infrastructures, de nos maisons, de nos ressources, toutes ces infos dont un village ennemis pourrait retourner contre nous. Je m'avance vers le fugitif un kunai à la main et je viens lui chopper les cheveux avec ma main poignante. Il commence à se débattre, il implore ma pitié, il me fait un regard de chien battu.

"De la pitié tu veux ? Muwahahahaha. Tu vas mourir... "

D'un geste net je viens trancher sa jugulaire et lui trancher la tête ensuite dans un bain de sang sans nom. Le rite est ainsi respecté alors que je me redresse avec sa tête entre mes mains, je la lance au sol à coté du cadavre d'un regard froid et sans remord. En me redressant, je me tourne vers Nowaki couverte de sang de cet ennemi dont j'ai eu aucune peine à trancher.

"Hé toi, c'est quoi ton problème ? Pourquoi tu l'as pas achevé?"

Je suis encore obligée d'achever le travail à moitié fini et j'ai horreur du travail bâclé, je suis de mauvais poil. Je croise mes bras dans sa direction et j'attends de voir comment il va réagir. Que ce soit un Gaikotsu ou l'un des notre la sanction est immédiate. Cela évitera un futur traitre dans nos rangs et j'ai horreur des traitres.

L'ancien Kirijin reconnaissait vaguement ce visage colérique et hargneux... Cette jeune femme était une femme reconnue par les siens et n'hésitant pas à se montrer particulièrement cruelle... Une véritable Kaguya de l'île. Bien qu'adulée, elle était assez maline pour ne pas tenter un coup d'état sans connaître la puissance de ses adversaires. Inoiya était reconnue comme moyennement puissante, mais l'intervention de Nowaki le propulsa comme un véritable danger... La cheffe du clan n'était que la tête pensante, le petit-fils de Mishi était sûrement considéré comme le véritable homme à abattre.


Le regard de l'homme n'était pas particulièrement chaleureux, tout au contraire. Il observait la femme avec un certain dédain et semblait lui faire transparaître son manque de sympathie à son égard. Il connaissait vaguement les folles de son genre et elles s'inspiraient très clairement des doctrines de l'ancienne cheffe... Les femmes de ce clan n'avaient pas de nombreux choix pour se faire respecter et être sanguinaire n'était qu'un échappatoire temporaire avant de redevenir une malheureuse mère pondeuse... Elles se ressemblaient malheureusement et imaginaient qu'elles pourraient s'échapper du joug des hommes de cette façon... Que nenni, cette solution était factice.

Soulevant la manche droite de son haut trop grand, le ninja permit aux individus de ... ne rien voir. Effectivement, la main de l'homme était sectionnée et un simple moignon permettait d'indiquer sa principale blessure datant de la guerre contre Kumo.

Savoir analyser sa cible est primordial pour survivre dans cette île et Nowaki me regarde avec autant de sympathique que je lui en montre au moins nous sommes d'accord pour dire que celui qui se montre le plus froid et cruel a une chance de l'emporter sur l'autre.

Même si, moi j'ai la sympathie des habitants de l'île et que lui il ne l'a pas, je sais qu'il ne faut pas le sous estimer il peut être un adversaire dangereux pour moi. Même si je me montre cruelle ça ne suffira pas. Le voilà qui me répond comme quoi on est devenu faible.

Cette faiblesse, je la comprend et je la méprise au plus haut point, cependant. Il faut entraîner nos hommes, il faut gérer l'île mieux que ça. Là on va droit à la catastrophe si un conflit armé devait avoir lieu maintenant moi même je ne suis pas assez puissante pour faire quoi que ce soit et je le sais très bien. Son argument est valable, mais inapplicable dans la situation actuelle. Je soupire en fermant les yeux.

Il poursuit en disant que les gaikotsu de l'île sont ses invités et qu'il ne faut plus les pourchasser à cela je sors mes crocs, je ne suis pas vraiment en position de force, j'ai envie de me battre contre lui, mais si je le fais je sais très bien que je n'y survivrais pas. Pourquoi j'appartiens au camps des faibles ? Cela me met encore plus en rogne. Il sait qu'il est plus fort que moi et il me provoque ouvertement. Je me retiens de lui sauter dessus.

"Très bien, qu'il en soit ainsi, mais si nous avons le moindre problème avec eux il en ira de votre responsabilité."

Je regarde la foule et je décide de tendre ma main et de faire un grand mouvement circulaire pour lui donner l'ordre de circuler après tout j'ai réglé le problème en assassinant le faible et la foule n'a plus lieu d'être ici.

"Allez, DÉGAGEZ Et retournez d’où vous venez ! Le spectacle est fini!"

Je tape dans mes mains pour bien marquer mes propos et la foule commence alors à se disperser et à regagner ses activités quotidienne, j'ai assez d'autorité pour leur faire comprendre que la fête est finie et qu'il faut maintenant s'occuper de l'île, en vrai il a raison de s'inquiéter je partage son point de vue, mais je ne veux pas perdre la face par les miens. Pas comme lui.

Me voilà à présent seule avec lui et je décroise mes bras en rangeant mon kunai dans ma sacoche de ninja, il n'y aura pas de combat aujourd'hui. En faisant cela, il a bien vu que j'étais plus faible que lui, mais je suis loin d'être stupide. Je sais jauger la force de mes adversaires et pour le moment, c'est lui qui a le dernier mot.

Nowaki ne mentait pas, il passait son temps à jauger les différents habitants de l'île dans le seul espoir de pouvoir répondre à une potentielle offensive de Kumo. Il le savait, cette île possédait un attrait géographique suffisamment séduisant pour contrecarrer les plans de l'Empire Hattori... Mais... Les vipères au poison savaient parfaitement prendre des forteresses impénétrables lorsque la raison valait le coup... Bien que résigné à son sort, l'ancien Kirijin ne comptait pas s'apitoyer et ne souhaitait pas obliger les enfants de l'île à être les esclaves de ce peuple impitoyable. Le regard insistant de l'homme à la chevelure blanche perdit soudainement en intensité. Il prit un ton moins sec et dit alors :


Un rictus se dessina alors sur le visage du jadis garde du Mizukage...



Bien que l'échange semblait pas forcément intéressant pour Nowaki, il savait parfaitement qu'il était aussi gagnant que la jeune femme. Effectivement, celle-ci pourrait tenir les siens afin d'éviter des morts inutiles... Plus grande que cette femme si téméraire, le regard de Nowaki semblait étrangement fraternel...

Encore un qui jaugeait lui aussi les autres, mais dans quel but me jugeait-il ? Avait-il pitié de moi ? Si oui, que pouvait-il avoir derrière la tête. évidemment que cette soumission ne me plait pas. Elle plaît à qui ? Question stupide, réponse stupide.

Je m'assois tranquillement et je prend une grande inspiration et expiration. J'essaye de me calmer, mais rien y fait ma rage interne est tellement grande, me voilà à la merci de cet individu qui de toute évidence est très fort. Sinon, il aurait déjà croulé sous mon joug.


Il me regarde de haut, mais me propose une alliance, voilà qui est inattendu. Ce type est l'ancien garde du mizukage, quoi qu'on en dise il est beaucoup plus fort et ça ne fait aucun doute que j'aurais tout à y gagner à collaborer avec lui.

Jusqu'à ce que je sois assez puissante pour prendre le pouvoir en place. Le sort de kumo m'inquiète tout autant que lui, et si nous pouvons y faire quelque chose et mieux préparer le village alors ça vaut le coup de s'allier de toute façon je n'ai pas vraiment grand chose à perdre ou encore le choix.


Je passe ma main sur le sang de ma victime sur mon bust et je serre mon poing en tendant mon bras vers lui. Cette promesse par le sang, finira par le sang, même si lui comme moi sommes tous les deux indispensable au village. Je ne compte pas l'éliminer ça ne fait pas parti de mes projets.

Nowaki n'en démordait pas et regard ne cessait de scruter la jeune fille. L'homme n'était pas du genre à réellement s'intéresser sexuellement à un autre individu, tout au contraire... D'un regard, son expérience lui permettait d'estimer les capacités musculaires de la jeune Kaguya... Bien évidemment, il ne pouvait pas précisément définir si celle-ci était douée, mais il pouvait néanmoins comprendre qu'elle n'était nullement à sa première confrontation.


Soudainement, le Kirijin décida de se taire pour ensuite composer des mûdras de sa main gauche, taper dans le sol et faire jaillir un véritable jet d'eau sortant du sol. Il reprit alors :

Je l'écoute en fermant les yeux, on pourrait croire que je me fiche totalement de ce qu'il raconte, mais en réalité toute mon attention est portée à ce qu'il dit. Kaguya Mishi était certes un grand combattant, et l'art du suiton est un art qui m'est secrètement accessible, pas encore du moins. Mais le test a révélé que c'était le Suiton, je peux donc en apprendre d'avantage afin d'en faire ma spécialité secondaire en plus des techniques de mon clan personnel.



Tssch, il nous reproche de ne pas transmettre nos techniques ? Avons nous seulement l'occasion de le faire ?

Je ne pense pas, on meurt jeune comme il le dit si bien. Ce serait une perte de temps et d'énergie afin de procédé ainsi. La personne crèverait avant même de maitriser la technique, des efforts vains et inutiles alors qu'on peut déjà se forger soi même.

En apparence mon début d'aventure commence ici semblerait-il. Il s'apprête à partir et m'intime de retourner au prêt des miens, il me donne rendez-vous à l'aube sur le cap des défunts pour commencer l'entraînement.

Très bien j'y serais. Il dit vouloir m'enseigner l'art de kiri, c'est toujours bon à prendre. Je serais la plus forte avec ma spécialité kaguya et l'ancienne force du village caché de l'eau.

Voilà qui devrait me donner un avantage certain au combat. S'il tient ses promesses, je consentirais à le suivre. Pour un moment. Je me redresse à mon tour et je me dirige vers l'opposé en mettant mes mains pleine de sang dans mes poches.

Je fais un geste d’au revoir de dos en m'éloignant, il a titillé m'a curiosité.