La route avait été longue et dure pour notre fils. N'étant simplement qu'un enfant, il n'avait pas l'expérience du voyage et ni l'endurance d'un ninja. Il arrivait très souvent que je le prenais dans mes bras pour qu'il se repose. Néanmoins, la première journée fut la plus compliquée. C'était dur pour lui, qui avait grandit dans ce climat, de quitter aussi brusquement son cocon familial et de donner ses adieux à son entourage. Tout devait reprendre de Zéro maintenant. D'ailleurs, quand il comprenait que nous allons quitter pour toujours le petit village, Shun avait fait un caprice. Cela me faisait légèrement mal au coeur, car, sa réaction était ce qui était de plus normal envers une telle situation. Il était blessé de ne pas pouvoir donner ses adieux et en colère de devoir tout abandonner. Néanmoins, nous ne pouvions retourner notre veste. Mon mari avait trouvé sa place à Kumo, alors, je le suivais et ce, pour le bien de notre famille. Restant forte pour ne pas craquer devant ce visage déchiré par la tristesse et la colère, cette première soirée, je décidai de préparer, avec Shun, de préparer des origamis en papier pour envoyer les paroles de mon fils à ceux qu'il aimait beaucoup. Pour le reste du voyage, je passais mon temps à le consoler et lui parler de notre future maison, accompagné de son papa maintenant.
Malgré tout, le voyage avait été aussi long et douloureux pour moi aussi. Étant en mission d'escorte, mon mari que j'avais attendu pendant plusieurs années son retour, restait assez froid, un peu distant. Je le comprenais, car il était un shinobi en mission et ne devait pas être distrait, mais cela m'était difficile pour moi d'être à côté de celui que j'aime, mais de ne pas pouvoir de le prendre dans mes bras..
À l'arrivé des lieux, les kumojin indiquèrent la direction à suivre et nous allions rejoindre notre nouvelle maison. Enfin, c'était plus un appartement dans le quartier industriel qui fut aménager pour les membres de notre clan. D'ailleurs, quand je voyais la présence de certains membres de mon clan, je les saluais humblement, toujours aussi silencieuse qu'avant, et je suivais mon mari jusqu'à notre nouvelle demeure. Le nouvel habitat était des plus simples, sans de luxe, mais assez propre et entretenue. Peut-être avait-il rangé pour que je sois alaise dès à l'arriver? C'est plausible. Je regardais autour de moi, imaginant déjà les décorations ou l'emplacement des meubles pour que notre nouveau cocon familial soit plus chaleureux. Kyota, pour sa part, s'excusait quasiment de la situation de vie qu'il nous offrait. Je fis signe à mon tendre époux de ne pas s'inquiéter, puis, d'un sourire doux et amoureux, je caressais son bras gauche pour apaiser ses doutes.
Suite à la présentation des lieux, Kyota me fit part de ses économies pour décorer l'appartement. D'un sourire, je sorti de mon sac une bonne somme d'argent et lui répliqua de mon autre main.
« J'ai aussi prévu le coup en faisant des économies depuis sa naissance. Nous devrions décorer sans soucis notre nouvelle demeure, mon amour. »
Pour l'instant, alors que nos affaires étaient encore dans l'entrée, Shun fit une légère course pour investir le salon, le doudou entre ses mains. Épuisé du trajet, cette vision me tira un rire silencieux, les joues légèrement rosées. Pendant ce moment, je n'étais pas du tout attentive, mon mari en profita pour me prendre par les hanches, s'approchant de moi pour me donner un tendre baiser. Aussitôt, mon coeur s'emballa rapidement, alors que mon teint vint de plus en plus rouge. Je fus surprise au début, car cela faisait des années que je rêvais de ces retrouvailles. J'avais imaginé déjà plusieurs scénarios, mais je n'étais toujours pas prête à ce moment précis. Voyant qu'il était tout aussi désireux que moi de nous retrouver, je lui souriais, montrant tout mon amour que j'avais dans ce sourire. Lentement, quasiment par timidité, j'entourais mes bras derrière son cou, puis, me collant à lui, je recollais, à nouveau, mes lèvres sur les siennes, savourant et profitant de ce moment de tendresse. J'avais doucement glisser ma main dans sa chevelure de neige, lui donnant un baiser des plus passionnés. Mon coeur battait tellement fort dans ma poitrine, que j'avais l'impression qui voulait hurler notre amour sur tout les toits de Kumo.
Le baiser avait duré quelques secondes, ;a peine, pourtant, j'avais l'impression que ces secondes devinrent des minutes dans mon esprit. Je gardait toujours ce doux sourire amoureux, déplaçant ma main droite sur sa joue pour la caresser tendrement et lui donna un petit baiser sur les lèvres.
« Tu m'as tellement manqué, Kyota... mais tellement que j'ai l'impression de rêver en ce moment. »
Nous avions tellement d'années à rattraper..