Une flamme en patrouille. [RP SOLO]

La jeune femme s’était préparée pour aujourd’hui. Elle était brièvement passée au campement des forestiers, pour prévenir de son départ. Ce qui allait suivre était devenu une routine pour elle désormais. Les quatre derniers jours de chaque mois, elle partait en patrouille dans l’ouest de la forêt de Konoha. Cela avait pour but d’y observer de nouvelles menaces potentielles, ou bien tout nouveaux changements dans le paysage. C’était en général une mission ordonnée par son supérieur, bien que ce n’était que pour la forme. Elle allait surveiller bien plus loin que ce que les forestiers devaient faire en temps normal.

Le voyage consistait en une chose simple. D’abord, elle irait le plus loin possible en deux jours. Elle s’éloignerait suffisamment pour arriver dans des zones moins contrôlées par Konoha, bien que sous sa juridiction. Ensuite, elle reviendrait vers le village en prenant soin de balayer toute la région. De cette façon, elle pourra couvrir une plus grande surface de terrain. Le but n’était pas d’inspecter scrupuleusement chaque mètre carré de la forêt, mais d’y faire une évaluation approximative. Si elle trouvait quoi que ce soit, elle devait soit enquêter seule si la chose se présentait abordable, soit revenir au campement pour y faire un rapport. L’entreprise était cependant à la charge du ninja. Vivre, eau, abris… Tout devait être prodigué par celui en mission. Heureusement, Kaneko avait depuis le temps anticipé la chose. Des abris, bien que de fortune, étaient planqués sur la route qu’elle prenait habituellement. Quant à la nourriture, la chasse et la récolte seront suffisantes. L’eau… Elle connaissait les cours d’eau de ce coin-là. Elle n’emportait que rarement plus que le strict nécessaire. Elle ne souhaitait pas s’encombrer et une mission de quatre jours ne lui faisait pas peur, surtout en territoire connu.

Elle était chez elle alors que ses préparatifs se complétaient.



Le toucan claqua du bec avant de sautiller sur l’épaule la rouquine.



Elle resserra les lacets de ses bottes, buvait une dernière gorgée d’eau, s’étira du mieux qu’elle pouvait, sans oublier ses fameuses graines de guarana pour lui donner un coup de peps si jamais la nuit devait s’annoncer difficile. C’est plein d’entrain qu’elle se lança du haut de son arbre, avant d’atterrir sur une branche plus basse… Il y avait du chemin à faire avant de s’arrêter.

Voici plusieurs heures que Kaneko courait en direction de l’ouest. Enfin, courir n’était pas le mot exact. Elle se donnait une impulsion pour sauter de branche en branche, utilisant l’élasticité de ces dernières comme une planche installée au-dessus d’une piscine. Elle économisait ainsi ses forces, tout en allant beaucoup plus vite qu’en courant au sol. Le seul défaut est qu’il fallait être attentif à son atterrissage. Il fallait mieux viser des branches trop solides dans le doute. Elles ne se tordraient pas, mais elles ne défileraient pas sous le poids de la jeune Uzumaki.

Elle avait une petite cicatrice sur le bas de sa jambe droite, un rappel d’une erreur à ses débuts. La branche s’était avérée trop fine et avait craqué, entraînant la ninja encore débutante dans sa chute. La chance lui avait permis d’être stoppé net par une épaisse branche de plusieurs mètres de diamètre. Le genre de branche où l’on peut s’y allonger sans dépasser des bords. L’inexpérience lui avait cependant laissé un souvenir amère avec un petit débris de bois qui avait réussi à pénétrer le cuir de sa botte pour se loger dans le muscle du mollet. La blessure ne laissa aucune séquelle outre une petite décoloration blanchâtre, mais elle faisait désormais attention à ne jamais tenter le diable en voulant prendre une ramification qui semblait trop fine.

Malgré sa prudence, elle aimait se laisser aller lorsqu’elle patrouillait aussi loin. Certes, ce n’était pas des plus professionnel, mais qui irait la juger lorsque le premier humain se trouvait à des kilomètres d’elle. Pirouette, acrobatie, salto et autres figures se produisaient lorsqu’elle sentait uniquement l’odeur de la forêt, le bruit qu’elle créait, le goût qu’elle relâchait. Elle était dans son élément ici. Dans ces cas-là, elle se laissait enivrer par l’environnement. Elle observait tout, notait tout, ressentait tout. Kaneko s’amusait à anticiper le chemin à prendre, avant de fermer les yeux et de cabrioler, la lumière du soleil perçant ses paupières lui servant comme seul repère alors que son corps tourbillonnait dans les airs. Des frissons bêtes et dangereux, mais qu’elle ne se sentait de faire que dans ces moments-là. Les seuls témoins de ce spectacle d’une flamme dansante furent les animaux, qui levaient les yeux sur la cime pour y apercevoir brièvement ce feu follet riant à pleine voix.



Le temps passa encore, et Kaneko se retrouva bientôt à l’orée d’une clairière, signifiant l’entrée dans une zone plus sauvage… Hostile. Elle avait dessoûlé depuis peu de sa transe, reconnaissant le lieu où elle arrivait. Il y avait encore du chemin à parcourir avant de faire demi-tour, et elle savait que désormais, il fallait être un plus prudent. Elle s’éloignait définitivement des lieux fréquemment patrouillé par le village. Une fois la clairière dépassée, elle tomberait sur des animaux plus féroces, des contrebandiers, des braconniers, et autres malandrins. Il était temps de se mettre sérieusement au travail.

Elle avait réussi à atteindre un de ses checkpoints à temps. Kaneko avait installé, au fur et à mesure des années, des petits abris. Le plus souvent camouflés, ou dissimulés, ces endroits n’étaient pas bien grand pour la plupart. Ces lieux de repos pouvaient se trouver dans divers endroits : Une grotte cachée derrière d’épaisses racines, un creux se trouvant dans un des immenses arbres de la forêt, une tente de fortune installée au sommet d’une canopée, une pièce en assez bon état dans une ancienne ruine… Elle évitait du mieux qu’elle pouvait de camper en terrain découvert. Aussi bien pour ne pas croiser les bêtes sauvages que pour attirer l’attention avec un feu. L’abri où elle passerait la nuit était une petite grotte renfoncée dans une falaise. Elle avait bouché l’entrée avec quelques branches et lianes entrelacées, avant de camoufler le tout. Un lieu bas de plafond, mais qui permettait d’être au chaud et en sécurité.

Kaneko avait chassé les quelques bestioles qui avait pris résidence dans la grotte. Insectes baveux, chauve-souris grotesques et même quelques rats - elle se demandait d’ailleurs comment ils arrivaient à atteindre un tel lieu en hauteur - alors que son début de feu de camp finissait d’effrayer le reste. Son toucan, clic-clac, ne l’avait pas suivit. Il détestait avoir un plafond au-dessus de sa tête, surtout quand il faisait aussi noir.

La chasse et la cueillette avaient été fructueuses, elle connaissait bien la région désormais, et elle se préparait un repas basique, mais qui ferait l’affaire selon elle. Au menu de ce soir, du lapin, accompagné de champignons des bois et de quelques légumes sauvages. Loin d’être un des repas des plus savoureux cependant. Elle laissait le tout cuire sur une pierre plate déposée au-dessus du feu, tandis qu’elle vérifiait qu’aucun trou ne laissait la lumière fuiter vers l’extérieur.



Le repas n’avait pas été des plus goutu, mais elle avait mangé pire que cela. Il était difficile de louper la viande, mais elle aurait aimé faire cuire le reste à l’eau. Elle espérait atteindre le point de retour pour demain soir. Là-bas, il y aura de quoi faire de meilleurs repas, et un lit plus confortable.

C’est en calant tant bien que mal sa couchette qu’elle maudissait l’hiver. Elle avait des campements bien plus confortables dans les parages, mais dormir dehors avec ce froid était de la folie. Le crépitement du feu l’emportait dans son sommeil, demain allait être une autre journée de marche intense.

La deuxième journée s’était passé tranquillement. Quelques bestioles typiques de ces bois avaient tenté de l’attraper, elle avait failli chuter à cause du gel, Clic-clac avait échappé à un dîner risqué avec une araignée plus grosse que lui… Elle était encore bien loin de la bordure Ouest de la forêt, où le Kagirinai no Kawa servait de démarcation avec le désert de Kaze.

En parlant de cet endroit, elle dut faire un arrêt pour contrôler… Des marchands. Ou plutôt un convoi de marchands, escortés par quelques mercenaires armés. Une rapide introduction amicale, suivit d’une inspection standard avait permis de confirmer la venue de ces personnes sur le territoire de Konoha.







Il était vraisemblable que ces marchands itinérants se fussent écartés de la route prise habituellement par leurs compères. En regardant leur parcours, elle s’était rendu compte qu’ils suivaient la route, mais décalés de quelques kilomètres en trop vers l’Est. Ce qui expliquait la difficulté qu’ils avaient rencontrée jusqu’à maintenant.



Une fois la lettre écrite, il ne restait plus qu’à la ninja de repartir en mission. Les rares qui osaient s’aventurer ici pour marchander étaient plus souvent des fous avides d’opportunités que des braves.

C’était tard dans la soirée qu’elle avait atteinte son dernier objectif. Un avant-poste dissimulé parmi les arbres. Personne ne s’y trouvait et s’était fort dommage. Ce lieu servait de point d’ancrage pour tout ninja étant en mission dans l’Ouest. L’endroit était visiblement entretenu et en bon état. La cuisine disposait de tout les instruments nécessaires, tandis que des couchettes confortables attendaient la prochaine personne à venir. Accrochée à l’entrée, une pancarte donnait les règles à suivre.

- Laissez l’endroit comme vous l’avez trouvé.
- Respectez le calme. Certains sont en mission.
- Ne pas emporter les rations gardées ici.
- Pas d’entraînement ici ou aux alentours.
- Toute dégradation devra être réparée.
- Toute infraction à ces règles pourra mener à des mesures disciplinaires.

La nuit avait été des plus agréables. Surtout qu’il n’y avait eu personne pour venir la déranger, elle avait eut l’avant-poste pour elle tout seule. Même si les ninjas en mission qui passaient ici essayaient de respecter les règles, il était compliqué de ne pas y faire de bruit. Entre les planches qui grince, les meetings, les personnes qui partent et arrivent… Les couchettes servaient plus pour y faire des siestes que des nuits entières. Elle s’était assurée d’avoir tout correctement rangé, laissant au passage le reste de viande séché qu’elle avait sur elle.

Le retour allait être différent de l’aller. Elle ne devrait pas courir en ligne droite désormais, mais aller vérifier des points d’intérêt que ses supérieurs lui avaient marqués sur une carte. Ces lieux étaient sous surveillance. De nombreuses activités illégales ou suspectes y avaient été aperçu ou arrêter durant ces dernières années, et il arrivait que ces endroits reprennent une activité malhonnête. Elle devait s’assurer que tout allait bien, et intervenir si besoin. Camp de braconniers, bandits, meutes d’animaux à problème, cache de contrebandes… Il y avait du boulot, mais rien de dangereux si elle abordait la situation avec discrétion et anticipation. Et elle était justement douée pour ça.

Après quelques heures de course en forêt, Kaneko arrivait au premier endroit. Un cul de sac au bout d’une petite crevasse. L’endroit était camouflé sur le dessus par la végétation et le chemin pour le trouver n’était pas si évident. De plus, c’était assez grand pour que plusieurs personnes puissent y poser leur campement sans être vu.

Le deuxième endroit était une petite clairière de quelques mètres, où un petit ruisseau coulait juste à coté. Les alentours n’étaient que rarement dangereux ici et la végétation donnait abondamment de quoi se nourrir. Après une inspection en profondeur, elle ne découvrit rien qui ne sortait de l’ordinaire. Enfin, ça n’allait sans doute pas rester comme ça. Ce lieu se trouvait souvent remplis de personne indésirable, au moins deux fois par an.

Le troisième lieu, à quelques kilomètres à l’Est du second, était un renfoncement rocheux, avec un plafond de plusieurs mètres de hauteur. L’endroit était généralement au sec, et il arrivait, parfois, qu’un groupe de bandit ou de contrebandiers en face leur camp. Des planches vermoulus au sol témoignaient d’une tentative d’installation, il y a longtemps.

Kaneko était contente, jusque là, tout se passait bien. Plus vite elle pourra rentrer, plus vite elle pourra toucher sa paye.