Loin de tout, proche de soi.

Les derniers jours avaient été particulièrement intéressants. Le changement de mentalité de Genichi, puis ta rencontre avec cette femme, une certaine Nagisa, sans compter ton idée récente de vous rendre au plus proche des villages shinobis. Il restait plein de chose à prévoir, il te fallait notamment aborder la question de cette femme auprès de Genichi, ça n’allait pas être une chose simple, mais avec un peu de chance, elle pourrait vous accompagner au moins un temps. Enfin… tu avais déjà assez pensé à tout cela, il te fallait faire un petit break, tu étais le nez dans les livres depuis quelques jours, mettant clairement de côté ton entraînement. Genichi semblait occupé à des choses plus importantes, tu ne savais pas trop ce qu’il faisait ces derniers temps et tu n’avais pas pris la peine de poser la question. Bref.

Ce matin, tu décides de bouger un peu, la Chikara t’avait appris une nouvelle manière de ressentir ton chakra, te permettant de faire un grand pas en avant dans ta maîtrise du chakra, mais tout cela n’allait pas se faire sans exercices. Tu descendis alors de la chambre, déjà habillée et parée à partir avec un simple sac à dos. Une fois au bas de marches tu t’adresses alors à Panami.





Ni une ni deux tu passes la porte de l’auberge. Tu ne pouvais pas pratiquer correctement au centre de la cité, il valait mieux éviter le grabuge, et des bruits d’explosions pouvaient facilement créer la panique. Non, tu avais décidée de t’isoler un peu aujourd’hui, à quelques pas d’Aïsu. Tu n’étais sortie que rarement seule, c’était arrivé lorsque Genichi t’avait chargée de survivre seule le temps que tu reviennes vers lui avec quelque chose de nouveau, une capacité, un jutsu, peu importait. Aujourd’hui c’était un peu similaire, avec la pression de réussir en moins sans doute.

Une fois les portes de la cité passée, tu te diriges vers le sud, une trentaine de minutes de marches suffirait seulement. Néanmoins tu restais à l’affût, tu savais qu’une fois sortie d’ici, tu ne pouvais t’en remettre qu’à toi même, la prudence était de mise. Malgré ta témérité, tu n’en restais pas moins intelligente, tu savais que le monde regorgeait de danger à présent. C’était d’ailleurs étonnant que tu ais réussies à parcourir autant de distance sans croiser le moindre danger durant ces deux années, la chance sans doute.
Tu parviens finalement à arriver au milieu de… nul part. Rien à l’horizon si ce n’était de la neige, de la neige, et encore de la neige. Un endroit parfait pour t’exercer en somme. Tu posas alors ton sac au sol avant de t’asseoir dans la neige froide et de commencer à méditer et malaxer ton chakra. Ton entraînement du jour allait être quelque peu risqué, un simple erreur pouvait te blesser, il te fallait te préparer.

Les minutes s’écoulaient, ton chakra devenait de plus en plus stable. Tu utilisais la technique de méditation que t’avais enseigné la Chikara, avec elle, il t’était bien plus simple de maîtriser la quantité de chakra que tu voulais, mais tu étais encore loin d’avoir quelque chose de parfait. Tu savais que seule les heures d’entraînement te permettraient d’y parvenir. Bonne nouvelle, tu n’étais pas du genre à perdre du temps. Tu ne pouvais pas compter sur tes capacités physique, alors tu pariais tout sur tes autres talents. Tu avais appris à te servir du suiton, malgré que tes capacités restaient essentiellement défensives, tu arrivais à lier ces jutsu à ton papier, il restait à voir l’efficacité de tels techniques face à un adversaire. Néanmoins, tu souhaitais te plonger d’avantage dans la maîtrise du kamiton, c’était la raison de ton entraînement du jour.

Peu de temps auparavant, tu étais parvenue à mettre la main sur quelque chose de plutôt rare selon ton sensei, deux notes explosive. Il n’en avait pas aperçu souvent et ne savait pas réellement comment l’on s’en servait. Tu le découvris par toi même bien plus tard par inadvertance, manquant au passage de faire exploser une partie de l’auberge. Tu gardas la seconde en lieu sûr, c’était une ressource difficilement trouvable dans une cité civil, le marchand qui te l’avait proposé était une sorte d’apothicaire ou un collectionneur… Plus important, tu t’étais surtout demandée si tu étais capable de répliquer cette arme, en effet, ça n’était que du papier avec un sceau apposé dessus, en utiliser plusieurs à ta guise pourrait être dévastateur, il restait à trouver un moyen de la reproduire. Tu gardas donc des schémas du sceau, peut-être Nagisa pourrait-elle t’en apprendre d’avantage à ce sujet, c’était encore à approfondir.

L’idée finale était de parvenir à mixer ces notes à ton papier, néanmoins cela demanderait une meilleure maîtrise de ton chakra, si celui-ci était mal utilisé, les notes exploseraient alors trop vite et te mettraient toi même en danger comme tu avais déjà pu l’expérimenter. Tu te relevas de ta position de méditation, tu effectuas alors quelques mudras avant de cracher une trentaine de bulles tout autour de toi. Puis, une fois tes cibles en place, tu commences un créer tout un paquet de papiers qui deviennent alors des shurikens. L’exercice du jour était simple, contrôler parfaitement la direction de cette arme. Il était simple de les envoyer avec force, c’était moins simple de parvenir à toucher ta cible néanmoins.

Ces bulles étaient parfaites pour cela. Puisqu’elles étaient liées à ton chakra, tu pouvais savoir précisément si ton shuriken avait touché ou non. De plus, elles étaient suffisamment petite pour les atteindre trop facilement. Tu poursuivis ainsi, des minutes durant, créant toujours plus de bulles et de papiers.

Tu poursuivais ton entraînement, mais plus le temps passait, moins tu faisais preuve de concentration. Tandis que tu continuer à t’entraîner machinalement, tu te perdis dans tes pensées. Plus précisément, tu te souvenais de l’événement d’il y a quelques temps. Lorsque que Genichi à tout bonnement anéanti des centaines voir des milliers de personnes sans même éprouver le moindre regret. Jusqu’à votre discussion, car toi, de ton côté, tu te demandais si tu étais de ce genre aussi, une personne n’exprimant aucune émotion. Tu arrêtas alors subitement de lancer ces shurikens en papier, tu en saisis un dans ta main, que tu regardes avec un regard empli de tristesse. « Est-ce à cela que doit servir ce genre de don ? » te demandas-tu.

Tu n’étais pas née avec le chakra dans les mains, tu avais appris bien plus tard l’existence d’une telle chose. Pour toi, cela restait quelque chose d’exceptionnel, pourtant, tu avais l’impression qu’aux yeux de ton sensei, cela n’était qu’une arme. Était-ce la bonne manière de l’utiliser ? Ne pourrais-tu pas plutôt aider les autres ? Tu relâchas le shuriken qui vint s’écraser par terre, ton regard se faisait cette fois bien plus vide. « Pourquoi devrais-je aider des gens qui m’ont tournés le dos des années durant ? » te demandas-tu à nouveau.

Tu étais en pleine introspection, en plein débat avec toi même. Tu ne savais pas vraiment qui tu étais, ce que tu devais faire. Seule ta curiosité et ton instinct de survie t’avaient guidés jusque là. Pourtant, aujourd’hui tu es bien différente de celle d’il y a 3 mois à peine. En si peu de temps, tu as pris conscience de la force qui résidait au fond de toi. Ce faisant, tu t’intéressais à cette force et aux choses qui t’entourait. C’était comme… un autre monde, il te restait tant à découvrir et à comprendre. C’est alors que cette femme, cette Nagisa, est apparue. Elle semblait en savoir beaucoup, sur bien des choses. Pourtant, ton sensei avait refusé son aide, jugeait-il probablement qu’elle vous était inutile. Tu n’eus finalement pas le même jugement, bien au contraire, elle interprétait les choses d’une manière totalement différente, d’une manière qui attisait toujours plus ta curiosité. Mais tu n’étais pas une ingrate, encore moins une personne déloyale, c’est ce que tu pensais, jusqu’à ce moment : lorsque le doute à commencé.

Peut-être un jour, devras-tu faire un choix. Tu le redoutais, et tu espérais que ce soit le plus tard possible. Mais pourrais-tu suivre éternellement des personnes qui ne partagent pas tes idées ? Tu étais encore très jeune, pourtant cela ne t’empêchait pas d’essayer de comprendre le fonctionnement du monde. Qui était le véritable maux dans tout cela ? Ton avis sur les vampires était quelque peu différent, tu ne les appréciais pas, mais tu ne les considérais plus comme la véritable menace. Au final, la plupart d’entre eux n’étaient pas différents d’un humain lambda, il y a des bonnes personnes, comme des mauvaises. Aujourd’hui tu éprouvais simplement de la rancune vis à vis de ta famille. Cette prêcheuse de la lumière avait peut-être la réponse à tout cela, ou alors était-elle simplement une femme bercée d’illusion…

Le froid commençait à t’atteindre sérieusement, tu jugeas que deux heures d’entraînement sous cette température glacial était suffisant. Tu ne voulais pas répéter les mêmes erreurs que lors de tes premiers entraînement. Tu repris alors ton barda sur le dos, tu n’y avais pas touché finalement, ni la faim ni la soif n’était venu perturber ton entraînement. Puis tu repartis en direction d’Aisu, toujours la tête dans tes pensées, tu marchais sans prêter attention aux alentours. Quels genres d’obstacles allaient désormais se présenter dans ta vie ? Vivras-tu assez longtemps pour obtenir des réponses à toutes tes questions ? Seul le temps te donnera des réponses, espérons simplement que tu ne te perdes pas en chemin.