Les évènements s’étaient un peu précipités. Alors qu’elle était en simple mission d’escorte pour un marchand, son aventure se transforma en chasse à l’homme, aux côtés même des bandits qui en voulaient à ce dit marchand. La Kaguya fut sans doute sauvée par son charme, enfin « sauvée » , c’était un bien grand mot. Donner sa confiance à des êtres pareils était la porte ouvertes aux coups de couteaux dans le dos. Leur chef prétendait ne pas vouloir se frotter à une Kaguya, cela ne voulait pas dire qu’il n’était pas prêt à se retourner contre elle au meilleur moment possible. Mais depuis sa fuite, elle avait toujours appris à jouer avec un coup d’avance. Dehors, il n’y avait pas d’amitié, seule la survie comptait. Elle avait souhaitée être seule, elle acceptait parfaitement cette voie. Ce n’était pas son genre de se confier au coin du feu, loin d’elle ces vulgaires sentiments que sont l’amour et l’amitié. En vérité, elle ne savait même pas ce qui la motivait. Elle s’était retrouvée ici car elle était en désaccord avec ses dirigeants, au final elle ne détestait pas les habitants de Kiri, seulement la manière de faire. On l’obligeait à devenir quelqu’un qu’elle ne souhaitait pas être, une simple mère porteuse ou une guerrière sans âme.
Le cumul de toutes ces choses l’ont forcées à quitter ce qui était son foyer, et ta famille. Sans doute étaient-ils plongés dans la honte d’apprendre que leur fille était une déserteuse, peut-être l’avaient-ils renier. Elle ne se posait jamais réellement la question, elle laissait tout cela derrière elle, sans se retourner. Puis aujourd’hui, sans doute étaient-ils morts, comme les autres. Le jour où elle a apprise la défaite de Kiri, elle n’était pas étonnée, ni même attristée. C’était prévisible, les Hattori sont la pire menace du continent. Les Kenketsu faisaient bien pâle figure à côté d’eux. Ils étaient les seuls contre qui elle ne souhaitait pas se battre, elle avait peur oui. Elle espérait que ses rencontres ne seraient pas avec l’un de ces hommes au regard perçant, leur pupille jaune si reconnaissable emplissait son corps de frisson rien qu’à y penser.
« Il est là ! Juste devant ! »
La Kaguya fut sortie de ses pensées par la voix de cet homme, ce bandit. Le marchand qu’ils pourchassaient était juste devant eux, impossible de tenir la distance avec un véhicule de cette envergure, surtout face à des chevaux… Mais le marchand était tenait décidément beaucoup à sa vie. Soudainement, elle vit quelque chose tomber de l’arrière du chariot, à la vitesse à laquelle ils arrivaient, ça allait faire mal !
S’écria la Kaguya qui tenta de prévenir l’homme à sa gauche. Mais, il n’eut le temps de se rabattre, c’est de plein fouet que son cheval trébucha sur… le barda de la Kaguya ? Cet enfoiré de marchand avait lancé ses affaires par dessus bord. Elle hésita à s’arrêter pour simplement le récupérer et partir loin de tout cela, mais c’était sans compter qu’elle était rancunière. Elle continua alors de foncer en direction du chariot, suivant de près les quatre bandits restants. Le moment arrivait, elle remit alors son masque sur son visage, sous peu, le sang allait couler.
Deux des bandits dont leur chef arrivèrent sur le côté du chariot pour aller directement attraper le marchand. Elle et un autre étiez derrière, une occasion propice… Elle sortie un os de ton épaule avant de l’enfoncer dans la nuque du bandit qui s’écroule au sol sans même avoir eu le temps de crier.
Une vingtaine de mètres la sépare du marchand et des deux types. Peut-être assez de distance pour qu’ils ne se rendent pas tout de suite compte qu’un autre homme manque à l’appel. Peu à peu, le véhicule commence à ralentir, les deux hommes à cheval aussi. Soudainement, elle voit le marchand se faire jeter à terre. La traque était terminée. Arrivant peu après, elle descend de sa monture pour s’approcher doucement. Mais aussitôt leur chef tourna-t-il son regard vers elle, qu’il comprit que quelque chose clochait.
« Hé toi, où est passé mon gars qui était derrière avec toi ? »
La seule réponse qu’il obtint fut le silence de la Kaguya. Le regard rivé vers eux, on ne peut discerner son léger sourire sous son masque. Ces pillards n’étaient que des êtres humains lambda, démunis de chakra. Des proies si facile à abattre. Ils laissèrent de côté le marchand, bien déterminé à s’occuper du cas de la jeune femme.
« Espèce de sale petite traînée. J’aurais du me douter qu’on ne pouvait pas faire confiance à une Kaguya.
Tant pis pour toi, on va t’étriper comme la vulgaire truie que tu es. »
Emi ne put s’empêcher d’émettre un léger rire. L’étriper disait-il ? Elle avait hâte de le voir essayer. S’il ne parvenait ne serait-ce qu’à la toucher, ce serait un miracle pensa-t-elle.
« Vous êtes bien confiant, pour un vulgaire pill... »
N’eut elle pas le temps de finir sa phrase que l’autre homme présent lui décolla un carreau d’arbalète en plein dans la cuisse gauche. Elle poussa un léger gémissement de douleur, baissant la tête pour observer le carreau planté dans sa jambe, elle finit par se mettre à rire à nouveau.
« Ahah, une arbalète ? Une arme de lâche.
Vous pensez pouvoir m’abattre à coup de carreaux ? »
Face à de tels ignorants, elle ne se démontait pas. Elle gardait toute sa confiance en elle. Elle avait survécu à bien des situations, mourir face à de simples civils n’était pas dans ses plans. Ce serait trahir le peu d’honneur qui lui restait. Elle effectua quelques mudras, puis soudainement, la douleur n’était plus, elle arracha alors le carreau d’un coup sec, sans effectuer la moindre grimace. La résistance à la douleur qu’octroyait ce jutsu était extraordinaire, et surtout, il était intimidant. Assez pour faire claquer les genoux des moins téméraires. Mais aucun des deux ne se démonta en la voyant faire, ils s’approchaient, près à l’étriper comme ils l’avaient si bien dit. Alors, la Kaguya se mit à effectuer deux nouveaux mudras, une lance se forma petit à petit dans sa main. C’était là son arme de prédilection. La taille d’un os, et l’agilité d’une lance. La Kaguya effectua un bond en vant, puis, d’un coup soudain et sec, elle allonge brutalement son bras pour atteindre la gorge de l’homme tenant l’arbalète dans ses mains. Pas de chance, il était long de recharger ce genre d’arme.
Prononça-t-elle alors que le bandit s’écroulait au sol. Que pouvaient-ils faire face à la vivacité d’une kunoïchi ? Ces hommes sans talents, dénués du moindre entraînement, profitant des faibles. Comme les autres personnes qu’elle avait tuée jusqu’ici, ils le méritaient – selon elle - . Son regard se tourna alors immédiatement sur le fameux chef, celui qui pensait gagner la confiance d’une Kaguya en un échange. Il tenta alors d’asséner des coups à la Kaguya, elle se contentait d’esquiver par des pas de côté. Comment cet homme avait-il pu rallier autant de personnes à sa cause, sa grande gueule ? Mais le charisme n’était rien sans habilité au combat. Au final, c’était juste la prise de trop. Lorsqu’elle en eut marre de s’amuser avec sa proie, elle para finalement l’arme de son adversaire, puis d’un revers de sa lance, elle vint entailler assez profondément le poignet droit de l’homme, qui sans en savoir le choix, lâcha son arme au sol. Il n’eut pas le temps de crier qu’elle fit une rapide rotation pour se retrouver dans son dos, de là, elle lui trancha alors l’arrière de ses genoux, espérant trancher ses tendons. Ni une ni deux, il se retrouve au sol, du sang s’exfiltrant de chacune des trois plaies qu’elle lui à infligé. Elle fit alors quelque pas, se retrouvant devant l’homme gisant au sol, il la regardait, la douleur se ressentait clairement dans son regard. Il voulait probablement la maudire sur plusieurs générations, mais seuls des légers bruits de douleurs sortaient de sa bouche. Elle s’accroupit alors, se servant de sa lance comme support.
« Les gens comme toi ne méritent même pas qu’on leur donne une mort rapide. Ton cadavre et ta carcasse pourriront ici, tes os nourriront la terre sans que tu n’ai jamais eu une sépulture décente. »
Malgré la douleur qu’il semblait ressentir, l’homme au sol osa un petit ricanement, ce qui te fit hausser un sourcil. Qui avait-il de si drôle à être sur le point de mourir ?
« Et tu penses être une meilleure personne que moi en nous tuant ?
Ahahah, tu n’es pas différente des autres animaux de ton espèce, des bêtes sanguinaires qui ne jugent que par la loi du plus fort, comme nous autre, nous sommes pareils toi et moi. Ne me fais pas rire avec ton rôle de pseudo justicière ! »
Le regard de la Kaguya se baissa, comme s’il avait réussi à la faire hésiter. Elle se releva alors, saisissant sa lance, elle pointe celle-ci au niveau du cœur de l’homme avant de l’enfoncer petit à petit.
Dit-elle après que la vie n’ait quitté cet homme. Elle était revenue sur sa décision, elle n’allait pas s’abaisser à son niveau et le laisser se vider de son sang. Elle n’appréciait pas le meurtre à ce point, si ? Elle ne perdit pas plus de temps et laissa sa lance plantée dans le cadavre avant de se diriger vers le marchand. Il venait de la voir tuer deux individus avec une certaine aisance, ainsi pensait-il être sauvé.
« Fiou, heureusement que vous êtes arrivés à temps ! Une seconde plus et j’y passais moi aussi. »
Alors qu’il était en train de se relever, il fut coupé dans son élan par un violent coup de pied dans la poitrine. Le marchand se retrouva sur le dos, les yeux écarquillés par la stupeur. La Kaguya plaça alors violemment son pied au niveau de sa gorge, elle pressait de plus en plus fort tandis qu’elle s’adressait à lui, le regard remplit de méprise.
« Habituellement, je ne tue pas mes employeurs. Même quand ces derniers sont les pires des ordures. Mais vous… Je crois que je vais faire une exception. »
C’est alors qu’elle pressait de plus en plus fort, elle se délectait de voir le marchand impuissant mettre ses deux mains autour de sa chaussure. Il se débattait tant bien que mal, mais il n’était imposant que par son physique, cet homme été dénué de muscle. Au bout de quatre longues minutes, il finit par lâcher prise, ses bras tombent au sol, ses yeux reflètent le vide d’un cadavre. Il ne restait plus que toi debout, au milieu de ces trois hommes, et tout un tas de chevaux… Elle enleva alors à nouveau son masque, le petit carnage était terminé.
C’est ainsi que la Kaguya se retrouva en possession d’un chariot, ainsi que de la bourse du malheureux marchand. Elle laissa leur liberté au reste des chevaux avant de reprendre la route dans le sens contraire pour pouvoir aller ramasser toutes ses affaires. Elle était toujours sous l’effet de son jutsu, elle ne ressentait pas la douleur à sa jambe, mais il fallait tout de même s’en inquiéter, avant tout, il fallait trouver un endroit sûre où se reposer...