La nuit commençait tout juste à tomber, et la chasse commençait. C’était devenu une habitude de se débrouiller par soi même depuis son départ de Kiri. Ce village qu’elle avait déserté pour la simple raison qu’elle ne souhaitait plus obéir à des idéaux qu’elle ne partageait pas. Ça faisait peut-être d’elle, une lâche, une couarde, mais elle ne regrettait pas son geste. Elle appréciait cette liberté, n’avoir aucun compte à rendre. Puis finalement, le village fut rasé, alors il n’y avait aucun retour en arrière possible. Et plus personne pour éventuellement la traquer, elle savait bien que les gens comme elle étaient mal vus par leur pairs, mais qu’importait, elle avait la vie qu’elle souhaitait désormais.
La partie de chasse dura un moment, jusqu’à ce qu’elle atteigne finalement sa proie. Un coup de lance en os à travers le cœur de la bête qui s’effondra immédiatement. Alors qu’elle retirait à peine son arme de la créature, une voix vient la prendre par surprise. Elle serra très fort son arme, prête à s’en servir avant de se retourner vers la voix. Perché là-haut, un homme, qui d’ailleurs semble connaître son nom. Chose étonnante, il n’était pas rare que son appartenance ne soit reconnue, mais son prénom en revanche… Elle resta stoïque malgré tout, observant l’homme sur sa branche, qui prétendait vouloir conclure un marché.
Sa nature pragmatique la poussait à écouter ce qu’il avait à lui proposer, néanmoins elle restait méfiante, toujours perturbée par le fait qu’il connaisse son nom.
« J’imagine que je n’ai rien contre, je vous écoute. Néanmoins, j’aime savoir à qui je m’adresse, d’autant plus quand cette personne semble me connaître. »
Elle resta immobile, les yeux fixés sur lui, attendant qu’il ne descende de son perchoir ou bien qu’il ne daigne au moins se présenter.