Cela faisait plus d’un an que la Kaguya avait déserté son village. La fuite ne se fit pas sans difficulté. Bien évidement elle se doutait que ce ne serait pas simple de quitter le village, néanmoins elle ne s’attendait pas à ce que ce soit ce foutu Nowaki qui lui barre la route. Elle avait beau être une Kunoïchi, elle ne valait rien face à lui. Finalement on peut dire que la chance l’avait accompagnée ce jour là. Par miracle ou peut-être car il pensait qu’elle ne survivrait pas seule, elle avait finalement réussir à s’enfuir. Elle se dirigea alors vers le nord, encore et encore. Mais la première année ne fut pas simple, elle connaissait les bases sur la survie, mais à part faire un petit feu, la chasse n’était pas son point fort.
Mais le plus difficile fut le premier hiver. Celui-ci avait bien manqué de faire la peau à Emi. Mais c’était sans compter sur sa volonté de survivre. Elle avait désormais tout ce qu’elle avait toujours souhaitée : la liberté. Pouvoir voyager comme bon lui semble sans avoir à obéir à une quelconque hiérarchie. Il était hors de question de mourir de faim. Cet hiver lui fit bien perdre une dizaine de kilos. Fort heureusement, l’hiver se termina enfin, et le printemps annonçait aussi le retour du gibier. Ainsi, elle passa le printemps et l’été à chasser, elle devint d’ailleurs plutôt bonne pour cela au fil du temps.
Néanmoins, elle redoutait le prochain hiver. Il était compliqué de conserver de la nourriture aussi longtemps, elle ne vivait qu’avec les moyens du bord, dans un camp monté à la va vite. Alors cette année, elle décida de se servir de ses compétences de shinobi. Elle se rendit non loin des cités civiles, à la recherche d’un éventuel travail. Ça n’en manquait pas, entre escorte de nobles ou de marchands, il y avait des missions à la pelle. Mais cette fois-ci elle fut attirée par un homme plutôt louche. Au delà de ses vêtements d’une qualité à en faire pâlir plus d’un, son regard et sa manière de parler laisser sentir la malveillance de ce personnage. Ce fut la somme qu’il proposa à la Kaguya qui suffit de la convaincre, avec autant d’argent elle passerait l’hiver sans grande difficulté.
La mission n’était pas simple, il voulait littéralement qu’elle assassine quelqu’un. Il prétendait que c’était un noble déchu qui se cachait dans un manoir aux abords de la forêt, apparemment il fuyait les autorités pour faute de paiement... Sur le papier ce n’était donc qu’une chasse à la prime. Il donna alors à la Kaguya un dessin supposé ressembler à l’homme qu’elle devait tuer. Il ne manqua pas de préciser que celui-ci pouvait être ramené mort ou vif, mais qu’il était aussi accompagné d’une dizaine de gardes. Mais ce fut sa dernière phrase qui te surpris un peu, en effet il t’annonça que tu n’étais pas la seule à rechercher cet homme, et que probablement, tu croiserais d’éventuels rivaux. Tu hésitas alors quelques secondes avant d’accepter. Est-ce que cela valait le coût ? Tu décidas que tu aviserais sur le moment, nul besoin de mourir pour une simple prime.
Elle avait donc 18 ans, c’est à cet âge qu’elle accepta sa première mission, elle n’était plus une Kunoïchi du village de Kiri, elle était une simple mercenaire désormais. Elle fit donc route en direction de ce fameux manoir. Une journée te marche lui suffit pour arriver à destination. Là-bas, elle était cachée à l’orée de la forêt, elle étudiait le parcours des gardes et les éventuelles entrées possible. C’était un immense domaine, entouré par de simples barrières en bois, une sorte de ferme un peu pompeuse. Il y avait de nombreuses fenêtres, ce qui signifiait de nombreux accès, mais il serait difficile d’arriver jusqu’au manoir sans être aperçu, il n’y avait pas d’arbres, juste de simples jardins. Subitement, les pensées de la Kaguya furent interrompus lorsqu’elle entendit un bruit non loin derrière elle, elle se retourna alors rapidement avant d’annoncer la couleur :
« Qui que vous soyez, je vous conseille de sortir rapidement de votre cachette.
Je n’aime pas trop jouer à cache-cache. »
Sa voix ne laissait paraître aucune crainte, seulement de la confiance en elle, les yeux froncés, le bas de son visage masqué, elle attend que l’individu ne sorte de son buisson ou de son arbre. Emi était une Kaguya, et elle était fière de cela. C’était assez rare que l’on vienne s’en prendre à eux de face, il fallait toujours couvrir ses arrières lorsque l’on possédait cet attribut si représentatif des tiens et des Gaikotsu : vos cheveux blancs.