« Biquette ! Ne fais pas trop de bruit, les autres vont encore s'énerver ! Je ne veux pas découper des gens ! »
La chèvre et son drôle d'animal déambulaient tranquillement et sûrement dans les rues du village boueux du centre de l'île Kaguya. Bien qu'authentique, ce lieu n'était pas vraiment connu pour être calme et agréable. Les membres de ce clan aimaient terriblement s'entretuer et Busaiku n'était qu'un spectateur désarmé face à un vil massacre perpétué depuis des siècles. Le terme "désarmé" n'était pas vraiment réaliste, le géant était reconnu pour être un gars plus que puissant et il désossait les autres avec une aisance relativement inquiétante. Pour tout dire, Busaiku ne réalisait pas vraiment qu'il était violent et il pensait se protéger naturellement face aux attaques de ses semblables.
Reprenons le fil de nos aventures... Pourquoi l'homme était-il en train de se balader dans un village en plein hiver en slip avec une biquette sur le dos ? Que penseriez-vous si j'annonçais que ce pauvre animal souffrait d'un terrible rhume ? La pauvre chèvre atchoumait comme un enfant enrhumé. Biquette n'était pas toute jeune et Busaiku craignait que l'animal puisse périr face à ce terrible mal... Il recherchait donc un médecin. Soyons francs, l'île Kaguya n'étant pas un lieu véritablement connu pour héberger de grands doctorants, il recherchait plutôt un Kirijin pour qu'il le renseigne. Les membres de cet ancien village étaient reconnus comme malins et plus renseignés sur la santé que les hommes de l'île. L'idée était plus bonne si Busaiku savait où se diriger... Il était à sa troisième hutte détruite.
« AIDEZ-MOI !!!! BIQUETTE VA MOURIR !!! »
Beuglant comme un porc en plein coït, Busaiku criait comme un fou au milieu d'un village dorénavant réveillé. L'homme était inquiet et il était certain d'assister à la mort de sa pauvre bête. Celle-ci était plutôt tranquille sur le dos du Kaguya et en profitait pour observer la verdure environnante avec une certaine envie... Bien que la chèvre n'était qu'un animal, elle souffrait aussi d'un terrible mal d'estomac et une envie déconcertante de déféquer... Malgré cela, celle-ci semblait comme dotée d'une intelligence suffisante pour se retenir.
« Biquette... Ne t'inquiètes pas... Je suis là... Ne baisses pas les pattes... »
L'homme parlait réellement à son animal de compagnie et il lui demandait réellement de ne pas baisser ses pattes... Bien évidemment, il parlait au sens littéral, il craignait qu'elle abîme davantage son bandage maladroitement accroché à sa jambe. Le géant n'était pas au courant, mais elle venait de le manger et elle vivait sûrement le plus sympathique des manèges !
Si vous en doutiez, Busaiku a bien essayé de guérir sa chèvre de son rhume avec un bandage sur sa patte avant droite.