Pendant tout le trajet je songeais à ma décision d’aider ce parfaite inconnu, était ce une bonne chose, avais je pris le correct chemin ? Je ne pouvais en être sur. Quoiqu’il en soit je gardais mes distances de lui et c’est tout ce qui importait.
En fait, ma rencontre avec lui était une fatalité. Je suis peut être parano à son propos, mais comment ne pas l’être après tout. Vaut mieux prévenir que guérir. Moi qui ne connaissais ni son apparence, ni son état réel, je ne pouvais que me méfier de sa personne.
En tout cas je n’avais guère eus le choix. Je ne pouvais le laisser mourir ainsi. De plus, plus j’y pensais, plus je me disais que si ce type était véritablement dangereux, il l’aurait juste été de façon précoce si j’avais refusé de l’aider. Ainsi donc, je crois avoir bien fait en retardant l’échéance.
Quoiqu’il s’agissait d’une éventualité parmi tant d’autres. Lui qui est dans un état peu glorieux, je crois bien que sa demande d’aide est sincère. En tout cas il monta sur le traineau, avant que je ne sente son lourd poids enfoncer cette dernière dans celle-ci.
Comment est ce possible ? Il n’a pourtant pas le gabarit pour être aussi… Je commence à regretter de l’avoir aide, la cabane est à quelques mètres et pourtant, les nombre de kilos que je tire de mes mains me rendent le chemin tellement plus long…
Alors que nous approchions de la maison, sa voix une fois de plus retenti.
En effet il avait raison. Il s’agissait de la fin de notre petit voyage ensemble. A partir de là, j’allais simplement attendre qu’il s’en aille vers la maison. Avant de partir aussi vite que possible afin balayer tous ces doutes qui emplissent mon esprit.
A vrais dires, j’avais quand même prévu une ruse dans le cas ou il serait vraiment menaçant. Enfin, pas de quoi en faire tout un plat, juste un petit mensonge pour ne pas me donner dans la gueule du loup bêtement.
Je sortais régulièrement de nos petites plains, j’avais déjà pensé à une telle situation, mais je n’avais jamais cru que ça se produirai un jour. Heureusement, les conseils avisés de mon père aujourd’hui, je l’espère me seront d’une utilité.
Je vins donc répondre à mon interlocuteur de la même façon distante que précédemment.
« En effet, c’est bien l’endroit. Mes amis vous y attendront. Présentez leurs mes excuses, ils comprendront, je reviendrais rapidement avec du bois et quelques provisions. Mais pour l’heure, le sac qui se trouve à votre droite sur le traineau tiendra une journée si votre appétit n’est pas insatiable. Ils ont également du chasser quelques bêtes aux alentours, alors n’hésitez pas. En attendant, ils n’ont pas de bois pour allumer la cheminé. Pas de feu, pas de nourriture. Je dois donc y aller. Nous sommes à quelques mètres. Allez-y je reviendrai bientôt. »
J’allais laisser mon traineau, c’était à contre cœur puisque j’allais devoir en fabriquer un autre, mais c’était un sacrifice nécessaire, un sacrifice nécessaire à la véracité de la supercherie. Prenant la direction des bois, l’inconnu vint une fois de plus m’interrompre. Une autre question… d’un ordre plus personnel. Mais surtout, une question assez gênante étant donnée la terminaison. Mais je répondis rapidement pour ne pas créer de gêne.
« Je me nomme Shuzo. Sur ce. »
Dis-je avant de continuer ma route. Oui. Plus tôt je serai, plus tôt je serai soulagé. Je l’avoue, il a failli réussi à me faire perdre mon sang froid, moi qui suis habituellement si habile avec les mots. Mon apparence, je suppose y joue un rôle.
Quoiqu’il en soit, à présent, en route. J’ose espérer que mes pensées négatives n’étaient que leurres.
Avançant vers le côté duquel nous sommes venus. Je demeurai tout de même alerte. Ne sait-on jamais. Si tout ceci n’était qu’une comédie, je me flatte de pouvoir être vivant pour la raconter…