Chasse

Les feuillages bougeaient, se frottant les uns aux autres, virevoltant en rythme, au gré des vents. A travers eu, tapis dans l'ombre, une femme. Une belle femme, des cheveux d'or, un visage angélique. Mais que fait t'elle là ? A plat ventre, comme un lion, prêt a bondir sur sa proie. Elle chasse ! Voilà ce qu'elle fait ! Elle voulait ramener une biche, histoire de remplir un ventre qui commençait à se faire vide.

Cela faisait plusieurs mois qu'elle c'était installé ici, dans les marécages de Taki. Elle était bien ici, c'était calme. C'est ça qu'elle cherchait du calme, pour se ressourcer, se retrouver. Car elle était perdu, sans repères depuis que sa pauvre mère l'avait quitté, emporté par la maladie et le chagrin.

Dans un élan presque félin, elle se redressa, droite, fière. Brandissant un arc d'argent, armant une flèche quasi instantanément. Crac. Une branche cède sous le poids d'un homme. Sa main tremble, le tir est imprecis, la biche s'enfuit. Qui avait osé lui faire raté sa cible ?

La nature vivait sous l'océan azur qui repose aux cieux. Un homme s'élevait dans les arbres, le faciès au vent, les cheveux virevoltants, les yeux brillants, la bouche fermée. L'homme avait un visage ferme, des yeux sombres, et de fines lèvres. Pourtant en lui résidait l'enfant sauvage qui n'avait jamais su partir, il gardait la fougue de la jeunesse et la sagesse d'un vieillard.

Alors que ce dernier virevoltait d'arbres en arbres comme le petit singe qu'il était, tout à coup il s'arrêta, observant un spectacle plutôt, commun. Une jeune femme au regard de rouge parsemé mais pourtant si ardent. Au milieu de ce pourpre se cachait de l'or, et cet or visait alors une petite biche qui passait par-là.

Alors que la jeune femme s'apprêtait à tirer le grand gaillard, fit craquer une branche et fit un bruit animal très peu fort, mais assez pour être entendu par une biche. Après plus de vingt ans passé dans une forêt, parler à la faune n'était qu'un détail.

L'homme ne se montra pas, il resta cacher dans les arbres mais s'exprima :



Il se déplaça de quelques branches afin d'arriver dans son dos et continua :

Un homme, un homme qui avait fuir sa proie, pourquoi ? Pourquoi empêcher une femme de se nourrir ? Qu'elle drôle d'attitude… La jeune femme était interloqué, ébahi même, face a cette homme qui venait de se découvrir. Il arborait une longue cape, presque masqué sous cette large capuche. Son visage était indiscernable, et elle ne savait pas comment prendre cette intervention.. Qu'elles étaient ses intentions ?

L'homme encapuchonné écouta les paroles de la jeune femme. Elle faisait pitié, trois jours sans mangé, il est vrai que se rabattre sur une pauvre biche en début de vie était bel et bien une solution. Après tout il l'aiderait, il avait beau être sauvage, il n'était pas agressif pour autant et aider les gens dans le besoin était mot d'ordre.

Le bonhomme se dirigea dans une direction et cria à la jeune femme :



Il se dirigeait loin au centre de la forêt, d'arbres en arbres, de branches en branches, suivant ses instincts et son habitude de la forêt mais où allait-il, la jeune femme comprendrait-elle et le suivrait-elle ?

A peine eu-t-il le temps de finir sa phrase qu'il avait filé, proposant à Karin de le suivre. Sérieusement ? Il était vraiment sauvage celui la, d’abord il lui coupait l'herbe sous le pied, puis, il lui faisait miroité un bon repas. Que voulait-il dire par : « Tu ne le seras plus » ? Avait-il un morceau de viande caché quelque part ? Ou était-ce un piège ? Tendu pour que elle même finisse en repas. Son maître l'avait prevenue, elle devait se méfié des inconnus, des bêtes assoiffées de sang pouvait se cacher derrière un visage d'homme. Mais elle n'avait que faire des avertissements, elle avait faim et allait donc le suivre, dans sa course à travers les arbres.

Le jeune homme continuait son chemin, elle lui avait posé une question mais à quoi bon répondre, après tout elle posait une question à laquelle elle aurait la réponse dans quelques secondes à peine. Il ne fallait pas grand chose au jeune homme afin de trouver de quoi manger. Tout d'un coup, dans un lieu où les arbres s'ouvraient pour laisser passer la couleur du ciel le jeune homme s'arrêta, regarda vers le ciel siffla.

En quelques secondes un oiseau s'approcha, intrigué, après quoi l'homme encapuchonné s'affala sur lui, utilisant une lame qu'il cachait dans sa manche et le pourfendu sans pitié.



L'oiseau était mâle, ne risquait pas d'enfanter et était assez vieux, il n'y avait donc aucun mal à ce qu'il avait fait, c'était naturel de manger cet oiseau plutôt que cette biche.
Il lui tendait l'oiseau, dans un état décent et assez gros pour la nourrir de quoi tenir un jour de plus peut-être deux si elle n'avait vraiment pas besoin de beaucoup pour survivre.

Ca y est, elle avait son repas, tout frais, a peine cueilli de son ciel natal. Merci, l'étranger, mais tu manquais d'imprudence, et quelque sois tes intentions, elle ne pouvait pas être louable, Karin était trop méfiante pour se laisser avoir de la sorte. Sans un mot, elle degena une fleche qu'elle posa sur son arc tendu, droit sur le visage de l'encapuchoné.



La femme était déterminée, elle n'hésiterait pas a relâcher la pression qu'elle exerçait sur la corde tendu de son arc.

La jeune femme avait réagit de façon agressive, trop agressive. Ce dernier lui avait offert de quoi se remplir le ventre, au final il s'était retrouvé face à face à une flèche, cherchant à comprendre ce qui lui arrivait.

Finalement le grand gaillard resta de marbre face à cette flèche, ne se décapuchonna pas et répondis avec un sérieux à en défier les dieux :



Finalement il avait ri, il n'avait pas su garder son sérieux, comme quoi il était un bien piètre sauvageon. Finalement il ajouta :

Et il se foutait de sa gueule en plus ! Quel effronté ! A l'évidence, il ne l'avait pas prise au sérieux. Erreur. Elle n'était plus une gamine, elle n'allait pas se laisser ainsi dénigrer par cette homme. Certes, il lui avait servit un bien beau repas, mais tout de même, son attitude n'avait rien de correct. Elle allait lui montrer ce qu'était une vrai sauvage.

Et dégaina a flèche, visant les pieds de l'homme face à elle, dégainant une nouvelle tout de suite derrière, embraquant encapuchonné.

L'homme été vexé, une capuche ne suffisait pas à faire comprendre qu'il ne souhaitait pas décliner son identité, peut-être que cette sauvageonne était devenue idiote après toutes ces années de solitudes qu'elle avait dû vivre. Après tout c'était la vie des sauvages, coincés dans la solitude et la bêtise, mais ce n'était pas plus mal car notre protagoniste est bien tout aussi bête.



Il se foutait d'elle après tout c'était bien dans sa nature, un fanfaron qui avait trop connu la solitude pour ne pas profiter de la compagnie. Il riait sans s'arrêter tout en se tenant l'estomac, ignorant totalement la flèche que la femme utilisait pour le menacer.

Ce type était fou, avec toutes les personnes qu'elle aurait pu croiser ici, proche du village en ruine d'Iwa, il a fallu qu'elle tombe sur un fou. Un vrai malade même, elle le braquait avec son arc, flèche pointée droit sur sa tête, et lui riait. Il riait à s'en faire péter les poumons.



Deseperée, la jeune femme détendu doucement son arc, rangeant sa fleche dans le carquois qu'elle portait dans le dos, avant de se précipité sur l'oiseau mort qui n'attendait qu'a etre dévoré.

Le jeune homme continuait à rire, il s'amusait de la jeune femme, mais cette dernière ne disait pas son dernier mot, au contraire, elle avait la langue bien pendue et elle profita de ce rire marquant pour ajouter une petite remarque qui pouvait paraître désobligeante bien que très intéressante. Elle lui demandait s'il s'était endormi sous un arbre fruitier "Kougnam" ce qui devait sûrement être un fruit que l'on pouvait se prendre sur la tête. Mais le bougre niais n'en avait pas fini de se foutre de la jeune femme il ajouta avec toute sérénité :



Pourquoi avait-il dit ça, c'est ce que nous nous demandons tous, peut-être était-ce par rapport au fait que la jeune femme avait parlé de dormir au pied d'un arbre, ou peut-être était-ce sa manière de répondre "oui" à sa question. A vrai dire c'était à elle d'en discerner la réponse.