Collègues d'aujourd'hui et de demain

Voilà quelque jours qu’Hegi à officiellement repris sa place dans la Police de Konoha. Maintenant que ses enfants et notamment Kyoko, étaient assez vieux pour s’occuper d’eux même, sans qu’elle ne soit constamment derrière eux. Une délivrance donc en soit, elle pouvait enfin reprendre correctement en main le second amour de sa vie : le travail. Bon, il restait le fait d’être dirigée par une « gamine », mais ça, ce n’était pas si important finalement. Elle n’avait pas de doute quant aux compétences de la jeune femme, elle redoutait simplement son jeune âge, un âge auquel notre avis sur le monde n’est pas toujours bien fixé. Enfin, aujourd’hui tu allais voir un autre jeune homme présent dans les rangs de la police. C’était un membre de ton clan, et qui plus est, c’était le garçon à qui Kyoko avait posé pas mal de soucis dernièrement… Il occasion de faire d’une pierre deux coups en somme.

Sous le temps glacial de Konoha, elle quitte donc le poste en direction des portes de Konoha. Kitto Mamoru s’était vu attribué la garde de ces dernières, un poste que la Kitto avait détestée occuper durant ses premières années dans la police. C’était d’un ennui total, un ennui qui poussait bien souvent à la perte de concentration et aux erreurs, il fallait des personnes de confiance malgré la « simplicité » de la tâche. Il était aux alentours de midi lorsque Hegi arriva finalement au bureau de la douane, voyant Mamoru assis là, elle l’interpelle alors tout en lui déposant un sac en plastique remplie de sandwichs sur le bureau.



La Kitto haussa rapidement les épaules. Elle connaissait surtout le Kitto vis à vis de sa relation avec Kyoko, mais elle n'en savait pas plus que ça sur lui. Bon bien entendu, elle avait fait ses recherches dans les dossiers de la police, évidemment... Avant qu’il ne commence à se demander ce qu’elle venait fiche ici, elle prit de l’avance.

Loin d’être active, la journée ne s’annonçait pas des plus intéressantes pour le Kitto qui était toujours à un poste de douane où les efforts n’étaient pas trop demandés. Une chose qui ne lui plaisait pas vraiment étant donné qu’il avait pour objectif de s’améliorer, mais son état de santé restait encore un peu faible et il se devait de suivre les recommandations médicales afin de ne pas terminer complètement incapable de faire le moindre mouvement. Il était déjà chanceux de pouvoir travailler et ne voulait pas prendre des risques inutiles et s’il y a un endroit où il ne risquait pas de prendre des risques, c’est bien à la porte. Du moins, la majorité du temps, il ne risquait pas d’avoir à se battre, c’était un des lieux les plus calmes qui soit une bonne majorité du temps, mais leur aller et venus n’étant pas toujours sous contrôle, il s’était engagé à garder un œil dessus. Il n’avait cependant pas toutes les cartes en main et le règlement n’était pas trop appliqué au niveau des contrôles. Il ne pouvait rien faire de plus qu’appliquer les règles qu’il avait devant lui en espérant que cela soit suffisant.

Midi approche et il est accoudé à un bureau à attendre le travail. Il n’arrivera pas dans l’immédiat, il le savait, tous ici savait que la tâche était péniblement longue. Il sera cependant surpris de voir Hegi se présenter devant lui avec un sac plein de sandwich. Il se lève droit comme un “I” en manquant de faire tomber sa chaise pour saluer la femme devant lui qui n’était autre que sa supérieure. Il ne savait pas si le pire dans cette histoire était le fait qu’elle soit hiérarchiquement supérieure ou la mère de Kyoko dans cette histoire.


Il se redresse en restant en position militaire pour lui répondre. Il fait la petite moue qu’il a pour fâcheuse habitude de faire.



Un fait, il n’avait pas les compétences martiales pour défendre la porte en cas d’attaque étrangère, mais il avait l’avantage de travailler majoritairement avec des militaires sans possession de chakra. Une chose qui l’arrangeait bien en cas d’utilisation de son dojutsu au vu de la proportion qu’il prenait en l’activant. Il touchait du bois en n'ayant pas eu besoin de l’activer pour le moment. Il ne cache pas son envie de savoir la raison de la venue de la Kitto et attend simplement qu’elle lui expose son idée. Il attrape les papiers et commence à lire les informations qui s’y trouvent. Il se voit rassuré de voir que les contrôles soient un peu plus strict et passent désormais pas un interrogatoire au lieu d’une simple fouille.



Il était difficile de lui reprocher un quelconque manque d’application au travail. Il pouvait être pénible à suivre les ordres au mot prêt et en se permettant même de reprendre ses aînés sans scrupule. Mais c’était loin de déplaire à la plupart de ses supérieurs d’avoir au minimum un membre zélé au travail.

Finit-elle en soupirant. Le village avait eu une période de « vide ». Fort heureusement les choses semblaient avancer dans le bon sens, notamment grâce à l’arrivée d’une nouvelle Hokage. Ces protocoles étaient un premier pas en avant pour assurer pleinement la sécurité de Konoha. Hegi avait pas mal d’idées à ce sujet, mais elle devait avant tout les soumettre à sa supérieure qui se chargerait probablement du reste, elle apprécierait agir avec moins de restrictions, mais il ne fallait pas surévaluer sa place dans ce village, puis, elle n’avait vraiment pas à se plaindre, Shirona la laissait agir selon son bon vouloir.



Hegi avait cette attitude parfois dérangeante de vouloir tout consigner. Pour elle, il n’y avait aucun doute, l’information était le pouvoir. Le village ne pouvait pas se permettre d’être aussi peu au point sur les gens faisant des allers et venus bien tranquillement. Par ailleurs, elle profita de la situation pour adresser quelques excuses au jeune Kitto.



De l’humour ? Hegi ? Une tempête n’allait pas tarder à arriver, c’était bien trop louche !
Plus sérieusement, la Kitto se sentait bien évidemment un peu coupable des agissements de sa fille, c’était elle qui avait fait son éducation après tout. Savoir qu’elle avait manquée de tuer l’un de ses coéquipiers n’avaient rien de réjouissant.

Il était difficile de ne pas voir ton accord à ses propos quand elle précise qu’un shinobi n’a pas besoin d’être armé pour poser problème. Une chose qu’il ne pouvait pas réfuter bien qu’il fasse partie des rares possesseurs de chakra avec un contrôle des plus étrange qui soit. Il ne maîtrisait que peu de chose en lien avec, mais avait au moins la qualité de les maîtriser comme il le fallait. Il haussera les épaules en détournant légèrement le regard avant de faire une réflexion qui se voulait qu’à moitié discrète.



Il n’avait pas vraiment son mot à dire étant le dernier arrivé dans l’équipe de contrôle, mais il le faisait tout de même par soucis de procédure. Il avait tendance à se faire remettre à sa place, mais il avait cette faculté à être entêté dans ses démarches et avec bien peu de scrupule en ce qui concerne le franc parlé au travail. Il était une petite épine dans le pied pour les collègues aimants la simplicité de ce travail, mais il n’avait pas grand-chose à faire de leur opinion à son sujet et effectuait les tâches qu’on lui demandait. Les habitants n’étaient pas les plus compliqués à gérer, mais les nouvelles têtes en revanche étaient la source du problème. Bien que parfois certains revenants d'on ne sait où rentre sans pour autant avoir de bonnes intentions. Il fallait être prudent et il ne voyait pas comment faire hormis devoir interroger tout le monde.



Il était même plutôt heureux de voir plus de choses se faire autour des entrées et continuait de lire les documents et la procédure à suivre quand Hegi se mit à lui faire des excuses au sujet de l’incident avec sa fille. Il lève rapidement les yeux des papiers avant de prendre une petite inspiration et de les poser sur la table et faire complétement face à la femme devant lui. Il n’avait pas véritablement envie d’engager le sujet, mais il semblerait que le choix ne fût pas sien cette fois-ci.



Rattraper le comportement ? Il ne voyait pas vraiment comment.



Ce n’était pas vraiment de sa faute, mais le garçon n’avait que peu la tête à l’humour ces derniers temps et la blague de la chûnin lui passa bien au-dessus de la tête.

La Kitto n’était pas aveugle, elle voyait bien que la plupart des personnes travaillant aux portes étaient pour le moins des glandeurs. Mais elle avait toujours une solution à tout, et un coup d’avance par la même occasion.



Mamoru fut bien moins enjouée à l’idée d’aborder le sujet de Kyoko. Compréhensible, il avait du passer une sale journée cette fois là. Loin de là l’idée de la Kitto de lui rappeler de mauvais souvenirs, non elle faisait un peu son travail de mère dans le fond. Quand bien même sa fille grandissait, elle était toujours sous sa responsabilité, chose qu’elle n’oubliait pas.



Hegi n’avait jamais souhaitée être mère, elle l’était devenue par « besoin ». Puis, les évènements firent qu’elle se retrouva seule pour éduquer deux enfants et un troisième en route. Le caractère de sa fille n’était que le résultat d’une pression parfois trop forte, mais elle savait qu’au fond, Kyoko n’était pas une mauvaise personne. Le jeune Mamoru ne capta même pas la blague de la Kitto, ce qui eu pour effet de la faire ricaner un instant.

Il fait un signe de validation à la demande de la femme devant lui. Il n’allait pas vraiment engager un débat avec ses collègues et simplement faire le travail demander sans trop rechigner. Si les autres tiennent à être dans le viseur de Shirona, ce n’était pas de son ressort. Se faire entendre n’était pas véritablement compliqué, le problème était plus de faire suivre les directives mais il n’avait pas envie de se prendre la tête pour rien et préférait simplement s’assurer de ne pas être mis dans le même panier que les autres en se contentant simplement de signer les papiers de son nom pour les rapports histoire d’avoir une preuve à l’appui.



Il espérait ne pas avoir à endosser ce rôle, non pas qu’être digne de leur confiance soit un problème, mais il n’avait pas envie de s’encombrer d’une tâche aussi pénible à peine arrivé dans l’équipe de garde. Il était déjà plutôt satisfait d’avoir suffisamment de temps libre ensuite pour s’entraîner et n’avait pas envie de gérer plus de paperasse. Il revient rapidement sur le cas de Kyoko qui ne semblait pas être une jeune fille calme à la maison non plus, mais ce n’est pas vraiment une surprise pour le Kitto. Il entend le nom de Wattan et réagit en se disant qu’en effet ça ne devait pas être des plus simples.


Il se trouve un peu penaud devant la révélation de la blague. Il ne réagira cependant pas plus ne sachant pas vraiment quoi rajouter. Il était en effet un membre du clan, mais il n’arrivait pas à avancer aussi vite que les autres et semblait se figer sur une époque révolue des Kitto. Son envie de progresser et d’aller de l’avant était bien présentes, mais difficile pour lui d’en faire plus. Il n’allait pas être le guerrier que cherche le nouveau Dono et restera le médiateur que le clan cherche à ne plus être pour la majorité.

Dit-elle avec une voix très ferme. La surveillance des portes était un poste important, la moindre erreur pouvait mettre en péril la sécurité du village. Alors, il était hors de question pour elle de laisser faire faire les personnes oubliant leur devoir. Fort heureusement, ce ne semblait pas être le cas du jeune Mamoru, il n’avait pas à se sentir spécifiquement visé par les propos de Hegi, néanmoins elle se montrait clair, même s’il n’était pas le plus ancien ici, il ne devait pas hésiter à se faire entendre, ou alors le signaler.
Puis, ils abordèrent le sujet de Wattan, et plus globalement des Kitto. C’était un sujet assez épineux, avec le temps les mentalités changeaient forcément, néanmoins l’idéologie n’était plus la même pour tout le monde, le clan s’en retrouvait scindé.



S’il y avait bien une chose à laquelle Hegi pensait sans cesse, c’était à l’évolution de son clan. A la différence des autres clans de Konoha, les leurs accueillaient des membres venus de tout les horizons, si bien que la plupart des Kitto n’en étaient pas vraiment finalement.



Mamoru n’était probablement pas intéressé par la politique et ce genre de chose. Néanmoins, il restait l’un des rares à suivre les préceptes Kitto. Ils n’étaient pas des combattants, du moins ce n’était pas leur prétention, mais aujourd’hui les choses évoluaient, peut-être ces deux là devraient-ils faire de même finalement ?



Affichant enfin un sourire après son long monologue, elle conclut alors :

Il n’avait pas vraiment bronché à la réflexion ne se sentant en aucun visé. Il se savait à l’écoute et dans le respect des consignes, pour le reste, il était impuissant et bien qu’y mettant tous les efforts possibles, il n’allait pas pouvoir changer les manières de penser des gens. C’était malheureux à dire et voir, mais il ne pouvait rien faire de plus. Les sanctions tomberont sur les gens qui manquent de discernement et d’application. Il soupire un peu quand le renouveau du clan Kitto est mis sur le tapis, Wattan et Kazumori étaient clairement partis pour être ce que le Dôno voulait pour le clan. Il se savait incapable de telles choses et s’en voulait presque un peu pour ça. Il ne savait pas plus que la femme si c’était pour le mieux, il n’arrivait pas à passer outre ses anciens préceptes malgré tout et pensait simplement être un boulet que le clan aller traîner dans le futur.



La question qu’elle lui posait n’était pas simple à répondre et n’avait pas de réponse juste. Seul un point de vue subjectif. Chacun pouvait se faire son avis et le siens était probablement loin d’être à l’image de la renaissance Kitto qui attendait au tournant. Il prend un instant pour réfléchir et on pouvait véritablement voir qu’il essayait de peser le pour et le contre dans son propre esprit.





Il ne voyait pas de moyen pour augmenter le nombre de Kitto dans le clan. La nature n’était pas des plus tendre avec eux et l’œil n’était pas une chose assurée au sein du clan. Peut importe à quel point la pureté du sang était impliqué. Ses parents avaient beau être des Kitto, ils n’avaient pas la chance d’être des possesseurs de l’œil et c’est bien pourquoi en voyant Mamoru l’avoir, les espoirs étaient bien haut à son sujet. Il aura longuement travaillé avec son grand-père pour maîtriser ce don, mais la vie était ce qu’elle est, il n’avait aujourd’hui plus personne pour lui enseigner et faisait tout de lui-même.
Il esquisse un sourire un peu gêner à l’annonce de la reconstruction du quartier. Il avait fait avec les moyens du bord. Il n’avait pas toutes les qualités requises, mais il avait au moins le mérite d’apprécier son clan et les valeurs qu’il portait initialement. Il suivait un ancien dogme qui n’était plus d’actualité et se plaignait simplement de ne pas pouvoir y prétendre plus que de voir le changement opérer.

La situation du clan Kitto semblait le laisser perplexe, rien d’étonnant, la plupart des gens ne savaient plus trop ce que représentait le clan, il n’y faisait pas exception. Le doute emplissait les membres, d’autres n’en avaient strictement rien à faire, c’était le problème d’être plus une communauté qu’un clan à part entière. De plus, vous disposiez de beaucoup de civils, des gens voyant sûrement les choses d’un œil différent. Hegi n’attendait aucune réponse spécifique de la part de Mamoru, elle voulait simplement se renseigner sur son point de vue.



Il était hors de question de laisser ce clan se détruire plus qu’il ne l’était déjà. Elle n’avait rien contre l’idée de former des combattants, tant que ces derniers n’oubliaient pas leurs origines. C’était tout aussi valable pour sa propre fille. Mais elle craignait que la soif du combat ne fasse que grandir, et que les mots ne deviennent qu’une option secondaire pour parvenir à leurs fins. Ce n’était pas de cette manière dont elle avait été éduquée mais les choses évoluaient.



Sur ces mots, la Kitto tourna les talons tout en saluant Mamoru d’un signe de la main. Cette petite discussion avec lui avait été courte mais pas inintéressante. Il était toujours bon d’observer et d’entendre les avis d’autrui. Il y avait au moins du bon là dedans, elle savait que Mamoru était un type bien, peut-être pas le plus malin de toute la communauté mais au moins il était fidèle à ses idées et droit dans ses bottes, ce qui n’était pas le cas de tout le monde malheureusement. Ça en faisait au moins un sur qui elle pourrait compter en cas de besoin. Il n’y avait plus qu’à attendre de voir l’évolution du clan dans les temps à venir.