Une pâtisserie pour une rencontre

La douane et les contrôles passés, Ishizu pouvait enfin respirer. Ayant l'après-midi devant elle, la jeune femme décida de profiter de son temps libre pour rejoindre la grande place. Les animations y étaient variées et avec un peu de chance elle y retrouverait quelques connaissances. Parcourant alors, le visage radieux, le marché où s'aligner des dizaines d'étables aux ingrédients et nourritures plus divers les uns que les autres, elle se heurta à une femme. Ne sachant pas si elle était la fautive, elle s'excusa immédiatement en joignant les paumes de mains.


Confuse, elle crut bon de s'expliquer.


Le regard émerveillé de la Shinobie se posa sur un établi proposant différentes pâtisseries. Affamé, par le long voyage qu'elle avait parcouru, elle en eût l'eau à la bouche. Puis, soucieuse de se faire pardonner, mais aussi de nature très polie, elle proposa gentiment à la femme au teint basané.


Le visage de cette femme lui paraissant inconnu, Ishizu fut intrigué. D'où venait-elle ? Le village était devenu si cosmopolite durant son absence ! Elle en perdait presque ses repères !

Alors que la jeune future maman entamant son cinquième faisait une pause avec deux sacs pleins de divers produits pour les rapporter chez son mari, elle se faisait bousculer se qui lui provoquait un maux de dos qu'elle n'avait pas besoin en supplément de ce qu'elle subissait quotidiennement. Très vite elle se retournait pour incendier celle ou celui qui la bousculait, mais elle n'avait pas vraiment eu le temps que la personne en face d'elle s'excusait d'une rapidité folle. « Oh ! Excusez-moi ! Je ne regardais pas où j'allais ! »


Lançait-elle en pique portant un sac dans chacune des ses mains, le ventre arrondie y comptant deux petites vies. La demoiselle qui se tenait en face d'elle semblait un peu perdue et confuse en commençant à parler de l'animation du marché. Il était vrai que c'était agréable. Pas de roublard, pas de vendeur d'objets de contrefaçon et pas d'autres Abura qui attentait à sa vie sous les ordres de cet abruti. Comment il s'appelait déjà ? Peu d'importance pour le moment.


Plutôt amusante comme façon de faire. Yuko intriguée continuait d'observer la femme en face d'elle et elle ne s'attendait clairement pas à une invitation pour goûter quelque chose de sucré ! Ce n'était pas l'envie, ni le temps qui faisait qu'elle coupait la brune foncé dans son élan de bonté. Mais la vue de tous ces produits la dégoutait, car ces temps-ci la moindre chose avalée finissait au w.c. D'un geste signifiant qu'elle refusait, elle enrichissait.




Ah ! Les deux chipies semblaient se réveiller, car l'Abura pouvait sentir un petit pied donner un coup dans son ventre.

À voir le ventre bien arrondi de la Konohajin, Ishizu fut mille fois confuse d'avoir bousculé la femme enceinte. Bien que cette dernière afficha quelques grimaces de douleur, elle accepta finalement de bon gré les excuses. Néanmoins, Ishizu préféra s'en assurer :


Puis sûrement intrigué de voir une femme comme Ishizu s'émerveillait sur un simple marché, elle la lui fit constater. Ce à quoi la Shinobie répondit :


Son ventre gargouillant, elle commença à se diriger vers les pâtisseries qui lui faisaient de l'œil, puis entendant le refus de la femme, elle se ravisa. Après tout, pensait-elle, papa et maman auront sûrement fait un festin pour mon retour !


Ne connaissant pas ce qu'était le sentiment et le ressentit de porter un nouveau-né, elle demanda, presque en chuchotant :


Le regard d'Ishizu se posa par la suite sur les sacs que porter l'intéressée.

Qu'elle femme possédant une énergie positive ! Elle en donnait presque une nouvelle nausée à la femme enceinte. Le fait de s'agiter et de débiter autant de paroles lui faisait tourner la tête dans les sens. Mais très vite après avoir expliquer brièvement son départ de trois mois, la jeune femme se concentrait à nouveau sur le ventre rond de Yuko.




Le regard de la demoiselle se posait ensuite sur les sacs de courses et dans son élan, elle s'apprêtait à vouloir les prendre des mains de l'Abura.




La future maman se tenait debout face à la femme les yeux indiquant de la méfiance. Ce n'était pas contre elle, mais elle gardait les vieilles habitudes et des coutumes provenant de chez elle. Même si sa manière de dire les choses pouvait paraître distante à la limite d'envoyer chier le premier venu, c'était tout simplement par rapport à son lourd vécu d'antan.


Et pour sa part, ca pouvait lui éviter de devoir tout raconter depuis la rencontre avec ce dernier qui n'était pas fleurissante.

Ishizu commençait à cerner le caractère de la jeune femme. Elle était méfiante et agressive aux premiers abords. Pas le genre de femme qu'appréciait la Chikara. La confiance qui était sensé régner dans le village semblait ne pas avoir d'importance à ses yeux et Ishizu comprit très vite pourquoi. C'était une Abura. En entendant cela, elle eut le mauvais réflexe de mettre la main sur son arc, mais ce retenu tant bien que mal. C'était une femme enceinte après tout. Mais malgré ça, Ishizu n'avait pas confiance en ces gens-là. La plupart étaient de mèche avec les brigands et n'hésitaient pas à tuer des innocents. Sa récente mission pouvait d'ailleurs le confirmer. Ce fut donc d'un regard noir qu'elle répéta :


Elle disait s'appeler Yuko et être l'épouse de ce sal sagouin d'Universa. Une personne grossière, sans parole et qui ne connaissait à priori pas la politesse. Pas étonnant qu'il se soit marié à elle pensa la Shinobi... Puis gardant ses réflexions pour elle, la Shinobi recula d'un pas. Il n'était plus question d'aider la mère enceinte, elle ne lui faisait pas confiance. Ishizu chérissait son village et savoir que ce genre d'individu se trouve ici l'inquiétait.


Elle essayait tant bien que mal de donner une chance à Yuko, mais l'envie n'y était pas. Ce fut donc à contre gré qu'elle se présenta à l'Abura.


D'un regard plein de dédain elle ajouta :


Prenant alors sur elle, elle fit une courte révérence puis décida de partir.


Elle avait réussi à se contrôler, mais elle n'en était pas moins inquiète. Quelle mouche avait piqué l'Hokage pour qu'on puisse accueillir ce genre de personne ?! La réputation des Abura était pourtant plus à faire…. Il était plus que temps qu'elle revienne ici… Ça sera quoi la prochaine fois ? Un Kaguya ???

Il valait mieux pour Yuko qu'elle fasse profile bas et qu'elle ne rétorquait rien de bien méchant pour aggraver son cas. Mais il y a certains mots qu'elle fera payer à cette femme d'une façon ou d'une autre... Elle se contentait de prendre un air de pétasse basculant ses hanches en prenant appui sur une de ses jambes avant de rétorquer sèchement.


Elle ne se privait pas pour dire ce qu'elle pensait, mais sans pour autant insulter directement la femme qui se tenait face à elle. La dernière phrase la faisait légèrement sourire. Certes les Abura étaient de gros menteur et manipulateur, mais si la Chikara pensait que les siens étaient tous des saints... Cela montrait bien la naïveté qu'affichait la femme d'embler de jeu.


Finissait par ajouter la future maman en ne lâchant pas du regard la demoiselle. Qu'elle se barre cette pimbêche ! Yuko n'en avait que faire et s'habituait depuis de nombreuses années à ce genre de comportement indécent venant de la part de villages "civilisés".