Un message à passer

Maintenant que l’autre idiot était parti porter son message, il était temps de faire passer le siens et il était tout bonnement hors de question que le village de Konoha puisse s’en sortir aussi tranquillement. Il décide donc de partir au nord des frontières avec une poignée d’hommes. Il faudra du temps à la petite équipe pour se rendre au point de passage des marchands qui traversent la forêt de Hi. Le Rihatsu avait bien l’intention de faire en sorte que le village est un peu plus à faire que de guetter le passage d’un sous-fifre trop stupide pour différencier la gauche de sa droite. Après une longue course, les voilà désormais à guetter l'arrivée du premier chariot à l’horizon et ils n’allaient pas être déçus. Le printemps était l’annonce de floraison et par conséquent de récolte ou de nouveautés. Il était donc temps de faire en sorte que cela n’arrive pas à destination.





Tous se mirent en position afin d’écouter arriver le premier malheureux qui allait leur servir d’exemple. Le chariot avancé, une branche un peu trop grosse bloquait le chemin et ils attendent que l’homme descende avant de prendre soin de le malmener et détruire ce qui n’était pas nécessaire à leur campement.



Il laissait l’homme repartir en arrière avec son chariot vide, le laissant passer le message à qui voulait l’entendre pour que les marchands réfléchissent à deux fois avant de venir sur ces terres. L’opération se répéta, plusieurs fois jusqu’à l’arrivée d’une marchande, le Rihatsu avait décidé que cette dernière passerait le message au village et le chemin fut débloqué. Ils attendirent l’arrivée de la jeune femme avant de l’encercler armée.

Enfin, je peux voir non loin de moi le l'orée de la forêt de Hi protégeant le village de Konoha ! Après toutes mes mésaventures depuis que je suis partie de la maison, je peux finalement voyager en paix.

Alors que je pénètre au sein de la forêt, mes deux juments se crispes. Je scrute les alentours, mais je n'y vois personne. Peut-être est-ce un animal sauvage que Tao et Nanao ressentent ?


Quand soudain, une voix venant de nul part s'élève non loin de mon chariot... Qu'est-ce que... ? Alors que j'observe la scène qui se déroule sous mes yeux, une dizaine d'autres m'encercle... Assise à l'avant de la charrette, je commences à avoir légèrement peur. Papa m'a toujours dit qu'il ne faut pas riposter face à des bandits armés, autant suivre son conseil.


Répondis-je en levant les mains en l'air tenant les rênes entre mes mains.

Elle était docile et c’était tant mieux pour elle. Il n’avait pas envie de perdre plus de temps avec des affrontements dont l’issue était déjà pliée d’avance. Tsuyoshi s’avance sereinement vers le chariot et fait signe à un de ces hommes de vérifier ce qu’il contient histoire de voir s’ils continuaient la recharge de stock pour le clan ou s’ils s’arrangeaient simplement pour ruiner la marchandise. Le Rihatsu, lui, s’approche des chevaux et pose ses mains sur les naseaux des bêtes qui étaient plus effrayées qu’autre chose en regardant la Sekken de son regard émeraude. Un point commun entre eux deux.



Une proposition plus proche du chantage que de la négociation, mais ce n’était pas comme si cela posait problème au jeune homme. Il n’était pas ici pour instaurer la confiance, mais faire passer son petit message et prenait son temps pendant que ses hommes vidaient ce qui était bon à prendre.



Il ne lâchait pas la marchande du regard et guettait le moindre geste de sa part pour savoir s’il devait lui faire comprendre de manière plus agitée. Il serait stupide de tenter de se battre en étant clairement en désavantage, mais la logique n’était pas toujours de mise.

Je le regarde avec une expression qui en disait long sur mes pensées. C'est un mélange de colère et d'interrogation qui peut se lire dans mes yeux. Les mains toujours en l'air, l'homme ajoute les quelques mots en me "félicitant" indirectement de coopérer. Ai-je vraiment le choix ? Puis, après mettre faite dévaliser de quelques babioles et choses utiles, le malfrat ajoute le fait que ceci est une punition pour le village de Konoha... Peut-être qu'en tentant d'expliquer les choses calmement je pourrais récupérer quelques unes de mes marchandises, mais je ne comptes pas vraiment sur la pitié de ses bandits.


Le terme est parfaitement bien employé pour le coup, puisque de ce que je comprends le village est en conflit avec ce clan au nom de "Rihatsu". A trop vouloir parler je peux risquer gros, mais je dois quand même tenter de négocier.


Le ton de ma voix reste calme, malgré que j'aimerais faire des leçons de morale sur leur conduite...

Lui qui pensait que la jeune fille se montrerait plus docile, il laisse tomber le sourire pour faire place à un visage bien plus sévère que précédemment. Il fallait avouer que le Rihatsu n’aimait pas beaucoup qu’on le remette en question en n’acceptait que peu les remarques si celles-ci ne provenaient pas directement de sa génitrice. Il se fichait bien de savoir qui du village ou des marchands étaient les plus impactés dans cette histoire. D’un air faussement désolé et d’un sarcasme peu camouflé, il répond.





Interrompu, il roulera des yeux avant de faire un signe de tête pour de les ses hommes partent du chariot en question. Il restera silencieux quelque secondes avant de contourner légèrement la jeune femme et reprendre une fois hors du chemin de cette dernière.



Tout en finissant sa phrase, ses cheveux bougèrent avant de se transformer en une petite lance qui part à grande vitesse vers le visage de la Sekken pour lui faire une coupure au niveau de la joue en dessous de son œil.


Sur ses derniers mots, il frappa la croupe d’un des chevaux pour que celui-ci prenne peur et parte rapidement au galop en suivant les routes forestières de la forêt. Elle ne devrait pas trop prendre ses aises en ce qui concerne le fait de prévenir le village.

C'est bien ce qui me semble. La négociation semble impossible avec cet homme. Il n'est pas ici pour rigoler et je me demande bien quel trésor Konoha détient pour que son sourire et ses mots deviennent beaucoup moins joyeux. Quelques gouttes de sueur perlent sur mon front, je le vois contourner le chariot s'approchant de ma pauvre Nanao avant d'arriver non loin de ma personne. Je reste silencieuse pour le coup et il vaut mieux. Lorsqu'il termine sa phrase, ses cheveux bougeaient m'effleurant et me laissant une trace sur la joue... J'ai bien trop peur pour pouvoir bouger et ravalant ma fierté je serres fortement les rênes de mes deux compagnes.

Mon visage palissait légèrement en sentant le sang couler lentement sur ma joue. Dévalisée, l'homme claque l'arrière cuisse de la jument crème avant que cette dernière prenne peur et ne détale à grand allure accompagnée de la seconde. "...aller pleurer à Konoha"
Serrant les dents, je ne lui donnerais pas se plaisir là, mais avertir le village serait déjà une bonne chose.


Et c'est ainsi que je m'élance au grand galop, la charrette à moitié vidée de mes biens vers les portes du village caché.