Nagisa venait de mettre un mot sur ce que tu ressentais au fond de toi. Tu ne savais guère où se trouvais ta place dans ce monde. Tu avais baigné depuis ta tendre enfance sur un terrain d'entraînement, rapidement, tu avais été mise sous les ordres d'une Hattori, et pas n'importe laquelle, Hidemi, l'intendante de Masashi. Tu avais été élevé dans un premier temps pour servir d'ombre, l'homme dont nous ne connaissions pas le visage, celui qui suivait des groupes de shinobis au loin, assurant sécurité et réussite de la mission. Puis, rapidement, tu avais su montrer ta valeur au combat et t'étais vu proposer des missions d'importance supérieure. Le sang et la violence étaient devenus ton mode de vie. Tu ne respirais que pour la seule raison d'être envoyé en mission et tu ne trouvais de sens à ta vie que lorsque tu enlevais celle des autres, non, celle des ennemies de l'Empire. Tu n'avais jamais vraiment su si tu avais subi un endoctrinement ou cet amour insensé pour Kumo avait mûri seul en toi. Mais ta place, tu ne l'avais jamais trouvé, bien que tu l'as cherché à différents endroits et sous différentes formes... Tu avais au début cru que le service aveugle à ton Empire te comblerai à vie, puis tu avais retourné ta veste et assassiné cette fille de joie dont tu avais à ce jour oublié jusqu'à son nom, et c'était la première fois que tu avais tué autrement que pour Kumo, non, tu l'avais fait pour Raiko, ce proxénète qui avait su lire la flemme meurtrière qui illuminait ton âme. Tu avais risqué la mort de la main même de Masashi pour cet acte, et seul l'hikariton t'avais sauvée, du moins, l'hikariton et l'intervention de Hidemi. Ce jour-là, tu t'étais promis de ne plus jamais trahir ton village et son dirigeant. Pourtant, tu l'avais fait, une fois de plus en te liant à Shizuka qui avait pour objectif d'évincer le Raikage de son trône. Les raisons de cet acte étaient troubles au fond de toi. Pourquoi ? Était-ce parce que cette femme était se qui se rapprochait pour toi à une amie d'enfance ? Où tout simplement, car encore une fois, tu cherchais ta place ? Cependant, bien que tu poignardasses dans le dos ton dirigeant, tu semblais agir pour Kumo. Mais était-ce le cas lorsque tu laissas vivre Saru ? Avais-tu ce jour-là, réellement agis pour le bien de Kumo ? Et que dire du fait que tu avais laissé pour mort Kuraso, agonisant, le genou réduit en bouillie au milieu des marécages ? Tu cherchais ta place, encore et encore, sans jamais ne trouver les bons chemins à emprunter. Ta place, tu avais pensé la trouver avec l'idée de détruire ce monde, afin de ne plus reproduire d'être te ressemblant, mais encore une fois, Nasana, une gamine de treize ans, était venu te faire douter... Nagisa avait raison, ta place, tu ne savais pas où elle se trouvait...
Nagisa se trouvait devant toi désormais et avait, en conséquence, mit fin à ta marche. Tu l'observais se pencher légèrement en avant, plongeant son regard noir dans le tien. Que cherchait-elle exactement ? Et alors, elle commença son prêche, affirmant que toi, Genichi, pouvait devenir un sauveur, un homme adulé par les autres hommes. Abolir l'esclavagisme, aider les sans chakra et bien d'autres choses. Mais comment ? Comment un seul homme pouvait donc faire cela sans tout détruire afin de rebâtir un monde nouveau ? Finalement, cette religieuse t'intriguait. Non pas que tu croyais en sa religion, d'ailleurs, en aucune autre également, mais, peut-être, voyait-elle des choses qui t'échappaient.
Après quelques secondes d'hésitation de sa part, elle reprit. Te décrivant comme un Dieu d'une puissance redoutable. C'était par moments, l'image que tu avais de toi-même. Certes, tu ne savais pas où était ta place en ce monde, mais tu connaissais ton corps à la perfection. Tu connaissais la puissance que tu étais capable de créer. Tu ne doutais nullement de tes capacités, à tel point, que tu avais développé un certain narcissisme. Mais, rapidement, le tableau qu'elle décrivait de ta personne se noircit. Elle comparait ton esprit à celui d'un enfant. Avait-elle seulement tort ? Tu avais toujours été davantage stupide que la moyenne, du moins, c'était de cette façon que tu t’imaginais. Tu savais que tu étais incapable de produire de grandes pensées ou de résoudre les grands mystères de ce monde... Cependant, ta bêtise, était-elle réelle ? Toutes les connaissances que tu possédais de ce monde, transmises directement par la vieille Okasan ? N'était-ce pas une force intellectuelle également ? Les stratégies que tu créais afin de remporter un combat, n'était-ce pas là de l’intelligence ?
Nagisa continuait son discours, évoquant la perte de Nasana. Et intérieurement, tu te sentis bouillir... Ton corps commençait à dégager du chakra, de couleur jaune. Tu ne pouvais l'empêcher, la colère te contrôlait désormais. Et entre tes dents, tu lâchais le mot caprice, comme si celui-ci était une insulte. Étonnamment, si ton corps transpirait la haine, ton visage restait impassibles, comme à ton habitude. Et alors, que la prêtresse venait de conclure en disant de toi que tu étais ni des plus malins, ni des plus puissants. Ton poing droit parti à vive allure en direction de sa figure. Et à seulement quelques centimètres de sa joue, tu stoppas net ta course. Tu ne pouvais la frapper... Par respect envers cette gamine de treize ans que tu avais décidé de sortir de la rue. Cette mioche avait combattu à te rendre meilleur elle aussi, tu ne pouvais pas tout gâcher, du moins, pas face à une personne qu'elle respectait et qui semblait tenir le même discours... Alors, doucement, tu désarmas ton poing. Et les voluptés de chakra jaunes qui se dégageait de tous tes pores, diminua jusqu'à totalement disparaître...
« Surveille tes paroles... La prochaine fois, je ne retiendrais pas mon coup... »
Ton regard était plus sombre que d'habitude et ton intonation meurtrière.
« Tu sais où est ma place ? Je t'écoute ! Tu penses que je suis un sauveur, alors expliques moi comment ! »
Tu marquas une pause, puis repris sans la lâcher du regard.
« Mais une chose avant ça... N'évoque plus jamais le fait que nous avons perdu Nasana... Si tu émets le moindre doute sur la possibilité que nous puissions la retrouver, que tu évoques d'abandonner les recherche ou quoi qui la fasse passer au second plan... Je te tue... »