Les moires du clan mineur

Ces trois femmes ensemble donnait la chaire de poule à la jeune Miwaku qui n'avait d'autre choix que de passer par cette étape cruciale pour être accepter en tant que nouvelle Okasan. Leur âge, Kazuko l'ignorait. Les trois anciennes membres du clan s'occupaient d'élire de nombreuses dames au rang de cheffe de clan.

Les yeux clos, la tête légèrement abaissée pour montrer un petit signe de soumission - chose plutôt rare provenant de la sainte vierge - l'enfant écoutait ce que les "moires" lui disaient.






Elle se regardaient entre elles, rien que l'apparence de la jeune Miwaku ne semblait déjà pas être plaisant pour ces trois sorcières.






Des paroles plus tranchantes les unes que les autres. C'était humiliant, pénible à supporter... Malgré cela, la jeune femme à la chevelure rose ne se laissait pas démonter et leur faisait face de son visage neutre.

Elle s'adressait clairement à la jeune Miwaku. Qui disait servir le thé, disait cérémonie du thé, surtout lorsqu'il s'agissait de trois femmes âgées. Cette rencontre que Kazuko pensait courte, risquait de durée beaucoup plus longtemps que prévu. Si les femmes jaugées tout ce que la jeune femme effectuait, il fallait faire attention au moindre pas, à la moindre manœuvre ou art à effectuer.



A peine la femme qui faisait sa demande terminait-elle que la sainte vierge s'exécutait dans les gestes les plus lents pour préparer le thé. Tout d'abord il fallait amener les ustensiles nécessaires à sa préparation, ensuite les nettoyer et seulement un fois que tout était prêt - environ une bonne quinzaine vu que ces dames étaient trois - le thé allait être servi. Là encore, après tout ses efforts de posture et gestuelle, la Miwaku avait intérêt à plutôt bien dosé si elle voulaient "plaire" aux trois vieilles. Durant tout ce laps de temps, l'une des trois; la plus aigri jouait du shamisen, tandis que les deux autres s'amusaient à commenter le moindre pas, le moindre geste tout en se moquant.


Ce qui signifiait très clairement que Kazuko devait la replacer.


Cela pouvait paraître anodin les premières minutes, mais à la longue cette ambiance à la fois calme et musicale, devenait très vite épuisant mentalement et surtout pesant à devoir supporter les critiques incessantes.


La cérémonie du thé se terminait enfin, après plus d'une bonne heure, le temps que les femmes discutaient entre elles et buvaient une à une la préparation en échangeant les bols pour voir si le dosage dans chacun était respecté.


Cette femme serait certainement la plus difficile à convaincre, la plus intransigeante... Mieux valait garder son sang froid pour la future cheffe du clan, du moins, elle espérait passer cette étape pour y arriver.

Il fallait rester imperturbable jusqu'à la fin. Faire le vide dans son esprit et ne laisser rien paraître même si ces trois dindonnes hypocrites faisaient tout pour faire lâcher prise à la nouvelle arrivante. Ce n'était pas pour autant que Kazuko se laisserait faire aussi facilement et elle avait déjà quelques petites idées en tête pour se "venger" discrètement. Prenait-elle un risque, si elle utilisait de ces dons ? Probablement. Mais rien ne valait mieux que d'essayer, histoire de s'amuser un peu. Après tout, ce qui amenait la jeune Miwaku jusqu'ici était sa manière d'être et sa nature plutôt joueuse.

Il lui suffisait d'un regard pour plonger les trois femmes une à une dans un genjutsu différent... Et si elle commençait par la plus forte des trois, en terme de poids, bien évidemment. Mais avant de réellement commencer à agir, il fallait attendre la suite des évènements.


Elle s'inclinait avec le plus grand respect optant pour une position à 90°, d'une perfection irréalisable avant de répondre.




Mais alors, aux dernières paroles de l'une des trois moires, la plus ronde semblait perturbée.


Dans la dure réalité on appelle ceci un genjutsu et forte heureusement pour la jeune "apprentie" lorsqu'elle se trouvait de dos durant la cérémonie plus tôt, elle pouvait déjà effectuer ses mudras sans être vraiment vu. La luminosité de la pièce étant très tamisée de base.


La Geisha se frottait alors les yeux, ne voyant uniquement qu'un seul exemplaire. Elle pensait rêver, mais la sainte vierge riait intérieurement de son tour de passe-passe.

Si seulement ca pouvait être le cas se disait Kazuko. Elle retenait donc que la femme bien maquillée était sa prochaine cible pour se venger discrètement de son grand manque de respect. Mais pour cela, il valait mieux attendre le bon moment.

Une chose que la sainte vierge ne comprenait pas, elle avait beau mettre toute le bonne volonté, mais rien à faire ! Les trois femmes continuaient en permanence à la pousser dans ses retranchements. Elle qui idolâtrait la défunte Okasan lorsqu'elle était enfant, se trouvait bien déçue du comportement de ses Geishas. Avaient-elles oublier l'essentiel de l'art Miwaku ? Depuis sa "tendre" enfance, la jeune femme était endoctrinée dans la spiritualité des gestes du quotidien à effectuer pour plaire aux autres, plus particulièrement à la famille impériale. Si jadis, les demande d'une telle beauté était très stricte, à l'heure actuelle beaucoup d'entre eux oubliaient cet aspect poétique en déchirant toutes les femmes Miwaku par des violences physiques et psychologiques.


Un teste de calligraphie. La poisse, c'était l'un des arts que la sainte vierge ne savait pas vraiment pratiquer, malgré le fait qu'elle se débrouillait plutôt pas mal. Après avoir chercher les ustensiles nécessaires avec des mouvements de grâce et d'élégance la potentielle future cheffe du clan se plaçait en face des trois hypocrites. Il était temps de commencer à écrire, mais avant la jeune Miwaku regardait son interlocutrice de son visage impartiale en attendant que cette dernière ne se décide à réciter le poème que la jeune femme devait écrire.


Mais comme butée sur son mot, la femme restait figer un l'abs de temps assez prolongée. Ce qui se passait intérieurement pouvait relever de l'étrange. Pourquoi se souvenait-elle de moment si... dur où seule la solitude était sa meilleure compagne ? Là encore, Kazuko en profitait dès le début pour lui lancer son genjutsu à l'instant où leur regard se croisait sous son masque de jeune femme calme.


Le regard de l'inflexible en disait long sur ses pensées. Se doutait-elle que quelque chose clochait ? Probablement, elle semblait être la moins stupide des trois.


Rien qu'à ses paroles la plus sévère des trois dévisageait la jeune Miwaku.




Feindre l'ignorance pour pouvoir avoir le dessus sur la mauvaise femme.




Les deux autres Geishas comprenaient un peu mieux ce qui se passait, mais allaient-elles réagir face à la volonté de la Miwaku rebelle ?

Sans réellement attendre, ma Miwaku répondait du tac au tac.


Les trois femmes semblaient réfléchir et se permettaient même de murmurer entre elles. Que pouvaient-elles se dire pour potasser autant ? A part continuer à critiquer la jeune femme à la chevelure rose, Kazuko ne voyait pas d'autres sujets de conversations pour le moment. Mais très vite, les dindonnes se taisaient avant que chacune commençaient leur petit speech.






Malgré que les mots pouvaient être tranchant, la sainte vierge restait impassible. Au fond d'elle-même, si ca ne tenait qu'à elle, les trois Geishas n'existeraient plus à l'instant où l'inflexible femme sortait des mots dont elle ne connaissait rien.

Ces trois ogresses passaient leur temps à approuver ou non le passage au pouvoir aux futures cheffes de clan, à s'empiffrer comme de véritable gorettes aux détriments des leurs qui mourraient de temps à autre de faim... Mais ce qui la dégoûtait par dessus tout, était le fait que ces pourritures qui participaient jadis à cet accord entre les Hattori et les Miwaku, connaissaient la situation des leurs sans bouger le petit doigt.


Même si son visage restait doux et ses mots légers portés par le vent, la colère montait assez rapidement en elle.


Asae-chan avait été torturée, tourmentée... La solitude et le seul goût de la vengeance lui pendant aux lèvres. Cela ne devait pas être le problème d'une seule personne, mais bel et bien de tous le clan. Tous ensemble, ils pouvaient allez tellement loin. La majorité du temps, un chef servait à représenter les siens, mais dans une telle politique, comment les Miwaku pouvaient-ils être réellement considérer si même la Okasan était elle même perdue ? C'était cette erreur que la belle Miwaku voulait ne pas reproduire.




S'indignait la plus rondouillette des trois.


Le décor se mettait soudain à changer... Comme si les quatre femmes changeaient de dimension. Tous les objets présents dans la pièce se mettaient à valdinguer dans tous les sens à une allure particulièrement lente, le décor déjà bien sombre ne laissait qu'apparaitre le visage de toutes les femmes présentes.

Kazuko utilisait son éventail pour accentuer son illusion. Son visage éclairé par peu de lumière disparaissait au même moment avant de se trouver entre deux des trois femmes.


L'image qu'elle envoyait d'elle disparaissait une seconde fois vers l'arrière avant d'apparaître à côté de la troisième femme qui ne subissait pas pour le moment de son tour de passe-passe.


La peur se dessinait peu à peu sur le visage des moires, grimaçantes et extrêmement mécontentes de se faire manquer autant de respect par la sainte vierge. Tandis que son double illusoire tourmentait encore les trois vieilles Geisha, la véritable Kazuko se tenait à la porte d'entrée attendant le moment propice pour sortir.



Sa doublure se mettait à l'endroit où la jeune fille se trouvait juste avant de se déplacer.






Le corps de la femme à la chevelure rose se désintégrait sous forme de pétales de fleurs ajoutant ces derniers mots.




Alors que les trois femmes pensaient avoir fermer le bec de la jeune illusionniste, cette dernière souriait légèrement.




Les trois sorcières se mettaient à l'injurier pour son affront, ce qui ne changeait pas vraiment depuis le début de sa présentation. C'était d'un ton froid et sec que la jeune fille disait ses derniers mots aux trois moires.


Elle sortait de la pièce, n'ajoutant rien d'autre quant à sa doublure elle n'était que fleur pour finir en poussière désormais. La pièce recouvrait sa luminosité et tout rentrait dans l'ordre. Du moins, il était certain que si les dindonnes ne s'en allaient pas, Kazuko userait d'une multitudes de stratagèmes pour les voir partir d'ici, voir à les exiler de Kumo. L'avertissement était lancée et la jeune Okasan était prête à de nombreuses méthodes pour redonner au clan Miwaku sa véritable place et ses vraies valeurs aux yeux de la famille Impériale.

Les trois Geisha se précipitaient, agacées par le comportement de la belle Miwaku, pour quémander une audience d'urgence avec l'Impératrice.