La mort aux trousses

J'étais totalement dépité, je me souviens de ce moment comme si c'était hier, j'avais appris récemment que j'allais être le prochain sacrifice à Kumo, que j'allais être celui envoyé à l'abattoir pour la simple et bonne raison que Kaguya Gochiro était trop couard pour combattre le Raikage.

J'avais passé la journée chez moi prostré, j'allais être exécuté demain matin, la nuit commençait à tomber sur le village de la brume, et j'étais tellement stressé que je ne parvenais pas à trouver une chose à faire pour m'occuper, je ne voyais pas quoi faire, à quoi aurais je bien pu passer ma dernière soirée sur cette terre. Je n'avais pas peur de mourir c'était le risque quand on était un shinobi, mais j'avais envie de mourir en mission, au combat ! Pas sacrifié comme une pucelle pour rompre un mauvais sort.

J'aurais pu essayer de rejoindre l'île, mais j'étais ce que mon clan appelait un désossé, et je me serais fait tuer pour cela sur l'île, je n'avais aucun moyen d'échapper à cela, et bien sur j'étais surveillé au cas où l'idée de déserter me serait passé par l'esprit...

J'étais là dans mon salon à tourner en rond, je ne savais pas quoi faire, n'avait rien envie de faire, avait tout envie de faire, je me savais condamné par la force des choses, condamné à mourir demain matin pour les beaux yeux du Raikage et de Kumo faisant cela uniquement pour montrer qui a la plus grosse. Et tout a coup j'entendis du bruit, comme ci quelqu'un était entré chez moi...

Encore et toujours le même numéro de la part du clan. Nous sommes voués à disparaître avec cette manie de nous envoyer à la mort. Je ne sais pas vraiment quel est le plan de Gochiro dans cette histoire, mais ce dernier ne fait rien de plus que rendre service à Kumo en fuyant et sacrifiant ceux qui sont pour lui une menace ou tout ceux qui sont hors des clous. Je ne comprends pas cet intérêt de mettre à part les membres de notre clan, un Kaguya n’est qu’un soldat prêt à mourir pour eux. Aussi honorant que cela soit de mourir sur le champ de bataille, je n’enverrais pas mes frères d’armes à la mort pour satisfaire sa couardise.

C’était le cas encore pour le lendemain et j’allais encore voir quelqu’un de mon entourage se faire envoyer à l’abattoir sans pouvoir dire un mot. Il y a des jours où je me demande si je ne suis pas sous une espèce de malédiction quelconque me forçant à regarder les gens périr sans avoir quoique ce soit pour empêcher que ça se produise. Je fatigue de ce destin qui s’acharne sur moi et je ne sais pas vraiment ce qui m’était passé par la tête ce soir-là, mais il faut croire que j’en avais eu assez de cette routine assassine de Kiri. Je suis sorti avec le plus de discrétion qu’il m’était possible d’avoir pour me rendre chez Shinsuke, il n’allait probablement pas agir et se contenter d’attendre qu’on vienne lui couper la tête. Hors de question ! Il pouvait faire bien plus, je le voyais quand il s’entraînait, il n’avait pas ses os comme beaucoup d’autres, mais cela n’enlevait en rien de son talent de combattant. Je prenais des risques en me permettant de rentrer chez lui sans me signaler avant, mais je ne risquais pas grand-chose non plus. Je me suis rassuré quand il aura réagit à ma présence mais je me suis contenté d’avancer en silence et lui faire signe d’être moins bruyant en apparaissant dans son champ de vision avant de m’asseoir non loin de lui.

Je ne pouvais cacher ma surprise de voir mon sensei devant moi, je pensais d'abord qu'il était venu me faire ses adieux, nous étions relativement proche, aussi proche qu'un sensei et son élève pouvait l'être, cela faisais déjà presque sept ans qu'il s'entraînait, que nous allions en mission ensemble... J'étais content de le voir une dernière fois... Mais il prit la parole, et je ne pu cacher ma surprise en ouvrant de grans yeux...



Je voyais bien que Hayate n'allait pas se contenter de cette réponse, et vu son regard plein de détermination, j'avais bien l'impression qu'il avait une idee derrière la tête en venant me voir, cela faisait chaud au cœur de le voir braver les lois pour moi, mais je ne voulais pas lui attirer de problèmes...



Il n'allait pas aimer cette réponse, et j'allais sans doute m'en rendre compte rapidement...

Je ne m’attendais pas à ce qu’il aille se faire ouvrir en deux par Gochiro, il n’aurait même pas eu l’occasion de s’approcher à 20 mètres de son habitation sans se prendre une attaque le conduisant à la mort. Il avait plus de potentiel que les gens ne le lui laissaient en utiliser. J’avais passé du temps à l’entrainer et je ne comprenait pas pourquoi ils s’entêtaient autant à envoyer mourir le clan de la sorte. Une guerre était peine perdue, mais quite à mourir cela aurait été préférable à mes yeux.



Je m’emporte un peu, mais ce cirque me fatigue réellement et je veux y mettre un terme, ce pas serait peut-être le premier ou le seul, mais en aider un ne serait pas de trop.



Ce sera un ton sec, mais je n’avais pas envie de voir mon disciple se soucier de moi, c’était l’inverse qui était supposé se faire et pas une autre option. Je me lève et regarde par la fenêtre, personne ne surveillait la maison de Shinsuke, personne ne pensait qu’un Kaguya prendrait la fuite au risque de mourir dans un sort qui lui ferait possiblement regretter le fait de ne pas se laisser offrir à Kumo, c’était donc le meilleur moment de partir.



Je me retourne pour lui faire face.

Je m'étais tout de suite résigné à la mort, je ne pensais pas que qui que ce soit viendrait m'aider, je pensais que tous me laisseraient mourir pour ne pas contrarier Gochiro et Kumi, mais voilà que mon sensei venait à moi de son plein grès pour me redonner espoirs envers la race humaine, je n'en croyais pas mes oreilles, et je ne me fit pas prier pour aller en quatrième vitesse rassembler toutes les affaires qui me semblaient importante. Puis sans un bruit nous quittions ma maison que je verrais ce jour là pour la dernière fois, en direction du port.

Le chemin fut rapide et bizarrement sans embûche, Hayate semblait avoir bien prévu son coup et avait facilement évité toute les rondes de garde, nous étions maintenant au port, et je ne savais pas la suite des opérations pour moi.



J'allais sans doute devoir me cacher pendant des heures, ou monter au milieu du stock de poisson pour réussir à passer le port, mais Hayate venait de réussir l'exploit de me redonner espoir en ma survie, jamais je ne pourrais le remercier en conséquence pour un tel acte...

Le chemin fut rapide jusqu’au port. Ils ne faisaient que rarement des rondes dans les zones que j’avais décidé d’emprunter pour le faire fuir. La question principale étant de savoir avec un peu plus de précision par quel moyen, j’allais pouvoir l’envoyer de l’autre côté et qu’il puisse rejoindre le continent principal sans embûche. Le port restait sous une surveillance assez étroite pour éviter les infiltrations, mais surtout les fuyards. Je n’allais pas lui dire que je n’avais pas prévu cette partie-là du périple, mais je n’allais pas partir en le laissant se débrouiller seul.



Je lui ai simplement tapé sur l’épaule pour le saluer. Ce sera probablement la dernière fois que nous nous verrons. Le destin ici est taquin et rarement clément, mieux vaut ne pas trop se faire d’illusion avec lui.



Je m’en vais et contourne aussi discrètement que possible les docks pour attraper une des nombreuses torches servant à éclairer le quai avant de faire un vacarme en jetant un tas de caisses au sol. Mettre le feu était bien plus aisé de cette manière. Sans surprise, ils se dirigeaient vers moi pour alors que je continuais de jeter les débris pour que même le ponton prenne feu à son tour. Ils n’étaient pas plus que quatre, je n’aurai pas de soucis à les faire taire s’ils s’approchent de trop. Ma seule préoccupation était de savoir s’il avait finalement commencé à prendre le large.

J'avais tellement de chance d'avoir eu un sensei comme lui, très peu aurait risqué leurs vie à ce moment là, presque aucun n'aurait fait ça pour moi, au moment de nos adieu sur le port je voulais le prendre dans mes bras pour le remercier, mais ce n'était pas quelque chose qui se faisait ente shinobi, je me contentait alors de lui dire pendant qu'il s'éloignait.



C'était sans doute la dernière fois que je le voyais et comme il me l'avait ordonné je ne me retournais pas, de toute manière je n'avais pas envie de le faire, non j'avais envie de fuir cette archipel de malheur, cet empire de malheur et je savais que le pire venait de commencer pour moi, j'allais devoir traverser l'océan, la région de Ta, les plaine de Kusa et espérait trouver un endroit pour vivre sans me faire retrouver par les chasseurs de Nukenin...

Je montais alors dans un bateau de pêche, et je m'engageais sur l'océan qui était très calme comme si il m'ouvrait un passage vers le continent, le dieu noyé semblait être de mon côté, une nouvelle vie s'offrait alors à moi.