Tes yeux se baladaient sur la scène qui te faisait face. Tu trônais sur un fauteuil luxueux tel une reine, dévorant de ton regard de feu chaque corps s'entremêlant au sein d'Ahen. Ton visage était soutenu par l'une de tes mains alors que tu observais un Hattori s’essoufflant à coup de reins. Lui aussi te dévisageait, t'obligeant ainsi à faire partie intégrante de son plaisir. Ce genre de situation n'était pas la première, tu y étais coutumière, et tu te devais d'avouer que tu aimais cela. Tu te positionnais en tant que fruit défendu, ne pouvant être qu'un fantasme inatteignable pour chaque Hattori présent. Tu savais, probablement, que cet homme s'imaginait se glisser en toi, alors tu gardais ce contact visuel, conscient que davantage sa bourse resterait tendu à son entre-jambe, plus celle attaché à sa ceinture diminuerai et finirai dans ta poche. Tu travailles l'ardeur des hommes et des femmes afin que chacun se hâte à nouveau vers Ahen. Nombreux aurait trouvé ce tableau sauvage, bestial, des hommes s'adonnant tel à des animaux à des pulsions sexuelles parfois des plus déroutante. Mais tu répondais à tous ceux-là : la frontière est mince en chacun de nous entre la civilisation et la sauvagerie. Si vous n'avez jamais touché du doigt ce qu'étais la richesse et le pouvoir, alors, vous ne pouvez pas savoir comment la lassitude et l'excès vous rapprochait de cette sauvagerie. Tu apportais ton verre d'alcool à tes lèvres, sans pour autant détacher ton regards de l'homme, laissant couler dans ta gorge la liqueur enivrante. L'alcool était l'un de tes innombrable pêché, tu t’adonnas à ce vice davantage qu'à des hommes plein de désir puisque tu savais que contrairement à eux, si tu y mettais le prix, tu avais un gage de qualité et un plaisir assuré. Tu redressas ton visage charmeur, alors que de ta main libre, tu libérais un bouton de ton chemisier, laissant deviner aux curieux la forme de ta poitrine. Tu faisais monter la pression de cet homme, le laissant croire qu'il te possédait alors qu'il copulait avec une autre. Mais tu devais cesser ce jeu, l'obligeant ainsi à revenir afin d'espérer posséder plus. Voilà comment tu influençais le business d'Ahen.
Cela faisait plusieurs heures que tu étais resté enfermé dans une salle où se mélanger les odeurs d'alcool, de sueur et de sexe. Des heures où tu n'avais cessé de regarder les autres s'accoupler et jouer de ton regard. Mais tu étais lasse. La lumière extérieure et l'air fraîs étaient les seules choses que tu désirais actuellement. Il devait être seulement le milieu de l'après-midi et Ahen battait déjà son plein. Tu traversais donc le baisodrome d'un pas sensuel, faisant retourner certains hommes sur ton chemin. Aucun ne poserait la main sur toi, mais nombreux en aurait rêvé. Tu passais à seulement quelques mètres du Hattori avec qui tu venais de jouer du regard... et tu l'ignoras simplement. Hautaine, tu l'étais, il n'y avait aucun doute la dessus. Tu déposas ton verre sur une table avant de franchir la porte et d'abandonner les gémissements ambiants. Tu te dirigeais en direction de la grande porte, celle qui menait à l'extérieur, en lançant simplement à l'hôtesse d'accueil :
« Si mon cousin ou ma cousine me cherche... Fais leurs savoirs que je suis sortis prendre l'air dans le centre-ville. »
Tu n'avais attendu aucune réponse, consciente que la Miwaku ne pourrait qu'acquiescer. Ainsi, en seulement quelques minutes, tu t'étais retrouvé au milieu de la vie animée du village. Tu n'avais pas pris soin de raccrocher le bouton de ta tunique, préférant laisser la chaleur du soleil sur ta peau. Tu avais laissé derrière toi les cris de plaisir et les murmures de désirs pour le brouhaha de la ville. Alors que tu marchais d'un pas lent, profitant simplement de l'instant, tu te fis bousculer par un homme. Tu ne craignais pas la chute, tu avais le pied sûr, cependant, tu avais dû te rattraper au premier passant qui se trouvait à tes côtés. Tu venais de lui agripper l'épaule afin de rétablir ton équilibre. Chose faite, tu pouvais apercevoir sa chevelure blanche, son regard jaune et son visage que tu trouvais remarquablement mignon.
« Vous m'excuserez, mais cet... homme.. À manquer de me faire chuter dans sa précipitation. »
L'homme qui venait de te bousculer avait lui aussi stopper sa course. Et c'est à ce moment-là, lorsque tu regardas ses mains que tu compris. Les siennes étaient pleines de nourriture, son pantalon venait d'être sali. Alors, inquiète pour ton image, tu jetas rapidement un œil sur la jupe longue que tu portais. Le rouge te monta de suite aux joues, non pas de honte, mais de colère. Tes habits étaient couverts de sauce grasse, tâchée, probablement irrécupérable... Tu serras tes poings de colère, ne possédant qu'une envie... Venir écraser ta main sur le visage de cet inconnu... Alors que celui-ci restait tout bonnement silencieux, à te regarder.