Je détestais les sentiments. Pour la simple et bonne raison que mon cœur et ma tête pensaient d’une manière totalement différente. Au fond de moi, je souhaitais rester ici. Parce-que pour une fois je me sentais à ma place quelque part. Était-ce seulement la peur de ne jamais réussir à trouver un endroit qui me plaisait, ou était-ce vis à vis de Miwa ? Dans le second cas, je refusais de me faire avoir une nouvelle fois de la même manière. Je souhaitais vivre et m’amuser comme je l’entendais, sans aucune attache. Et ça, Miwa était en train d’en devenir une. Je préférais donc ignorer mes propres émotions, je pensais qu’après mon départ, il ne serait qu’une question de temps pour que je pense à autre chose.
Mais lorsqu’elle déposa sa main sur mon visage, je ne fus même pas capable de la regarder dans les yeux. Aussitôt mon regard se baissa, j’avais peur que sa présence et ses mots ne me fasse changer d’avis, mais je devais rester concentrée sur mes objectifs. Alors j’affichais un faux sourire sur mon visage, relevant légèrement les yeux je lui dis :
« Tu me connais, je ne suis pas du genre à me laisser aller ! Alors je ferais attention, promis. »
Je l’observais partir en direction du bar, c’était probablement la dernière fois que j’allais pouvoir apprécier les courbes de la jolie jeune femme… Certains souvenirs en sa compagnie auront au moins le mérite de me remonter le moral, ou de me le saper complètement, allez savoir.
« J’espère bien que tu ne m’oublieras jamais ! Je t’ai fais découvrir des choses intéressantes tout de même… »
Une petite touche d’humour pour alléger l’atmosphère qui devenait pesante pour moi. Je commençais simplement à avoir chaud – plus que d’habitude dans ce foutu désert – et je sentais qu’il ne me faudrait pas longtemps pour craquer comme une vulgaire gamine.
« Plus sérieusement, nous aurons peut-être la chance de nous recroiser, je l’espère en tout cas. J’ai beaucoup appréciée travailler pour toi. Mais si ce n’est pas le cas, j’espère que tu finir par accomplir ton souhait. »
Sans attendre plus longtemps, je tournais le dos à la Rihatsu, je pris une profonde respiration avant de lui dire ce qui devait être mes derniers mots, je n’eus même pas la force de lui dire en la regardant dans yeux :
« Merci pour tout.
Au revoir, Miwa... »
Puis je commençais à quitter cette tente, probablement pour la dernière fois. J’étais plus attristée de quitter ce lieu et Miwa que je ne l’avais été en quittant Konoha. J’avais l’impression de trahir quelque chose, pourtant il n’en était rien. Je fis un signe de la tête aux deux gaillards accompagnant habituellement la Rihatsu avant de me mettre en route pour de bon.