L'heure de la promenade

Il était temps pour toi d’aller voir tes Kaguya favoris, tu n’avais pas vraiment d’idée de comment leur proposer ce nouveau marché de ta part, mais tu pariais sur l’envie pour eux de voir autre chose que les murs du dépotoir où ils vivaient actuellement et un minimum d’utilité dans leur triste vie. Tu n’avais pas remarqué une grande envie de vaincre chez eux, leur fierté restait intacte, mais cela ne semblait être que la seule chose qui restait de leur périple jusqu’à Kumo. Tu es encore sur les toits de Kumo à guetter comme un vautour que le temps passe pour trouver un instant de rentrer sans te faire voir par les gardes de la zone industrielle. Tu attends le moment de la rotation des gardes pour finalement entrer sans encombre et te diriger vers chez la demoiselle Kaiya que tu n’avais pas revue depuis plusieurs mois. Tu t’approches de sa porte avant de frapper pour signaler ta présence.



Ton petit numéro restait le même, tu ne voulais pas laisser tomber le masque, mais il allait devoir changer d’ici peu de temps alors autant en profiter tant que ça dure. Tu espérais tout de même qu’elle soit chez elle pour ne pas perdre ton temps. Dans le pire des cas, tu irais voir le grand costaud pour le recruter. Ton choix était mince en termes de Kaguya, mais tu avais au moins deux noms à qui tu pouvais plus ou moins faire confiance pour la suite de cette mission. Mais ton rétablissement avait déjà retardé les choses et il était temps pour toi de prendre la route dès que possible.

Depuis que tu étais à nouveau capable de marcher plus de 500 mètres sans ressentir de douleur, tu profitais du beau temps pour passer tes journées dehors. Tu n’avais pas grand-chose à y faire, tu te contentais de vagabonder en tournant en rond dans le quartier en espérant que quelque chose d’intéressant ne s’y produise, mais cela n’arrivait jamais, évidemment. Le reste du temps tu te contentais de remettre à jour ta manipulation du chakra, tu étais encore bien trop faible pour d’éventuels exercices physiques trop important. Marcher était déjà un bon début. Mais qu’elle ne fut pas ta surprise aujourd’hui en voyant ce type aux cheveux blancs juste devant ta porte alors que tu montais les marches menant à ton étage. Approchant doucement, tu ne tardas pas à reconnaître ce cher Miwaku. Tu ne puis t’empêcher de l’interpeller :



Alors qu’il se retournait, tu t’inclinas très légèrement pour le saluer avec un sourire avant d’ouvrir la porte et de l’inviter à entrer dans ton « palace ».



Tu ne savais toujours pas trop quoi penser du Miwaku. Était il une menace pour les tiens, ou agissait-il avec courtoisie à votre égard pour mieux se servir de vous ? Allez savoir, des types comme lui ça avait toujours existé, en train de fureter dans l’ombre. Quoiqu’il en soit, c’était l’un de tes seuls contacts avec le « vrai » Kumo.

Tu sens la présence de la jeune femme s’approcher dans ton dos et elle ne tarde pas à t’appeler en te lançant ce que tu qualifierais d’un pic amical. Elle semblait avoir pris plus en confiance depuis peu, c’est bien la première fois que tu l’entends te tutoyer aussi. Après tout, vous aviez presque fait les boutiques ensemble à un moment, ça rapproche. Tu te retournes en fanfaronnant comme à ton habitude et te rapproches d’elle en souriant avant de lui tourner autour comme tu aimes si bien le faire.


Tu te replaces en face d’elle quand elle te salue normalement cette fois-ci et tu en fais de même en inclinant la tête. Tu la suis sans dire un mot et t’installe sur une chaise en regardant un peu partout dans la pièce, tu avais rapidement fait le tour puisqu’il ne s’agissait que d’une seule pièce avec simplement de quoi survivre.



Tu t’accoudes à la table et pose ta tête sur ton poing en la regardant.



Tu n’en diras pas plus pour l’instant, donner les détails n’était pas nécessaire si elle refusait. La confidentialité devait ici être à son maximum et tu n’avais pas envie de savoir ce que cela pourrait engendrer si une information venait à fuiter.

Pour une fois il ne s’agissait donc pas d’une simple visite de « courtoisie ». Il disait avoir une proposition à te faire. Toi qui avait la sensation qu’il trempait dans des affaires plutôt louche, tu ne tarderais peut-être pas à avoir une certitude à ce sujet. Toutefois, devoir accepter pour connaître les conditions de la mission t’ennuyait quelque peu. Sans doute devait-il s’agir d’un sujet plus ou moins confidentiel. Tu espérais simplement que cela concernait bien Kumo et non une lubie personnel du Miwaku aux cheveux blancs. Tu t’installas alors face à lui, tu pousses ensuite un léger soupir avant de répondre calmement :



Quitte à accepter prendre des risques sans rien savoir de la mission, tu souhaitais au moins en retirer quelque chose. Au delà du fait d’aider les Kaguya à s’intégrer, tu voulais en retirer quelque chose personnellement. La Kaiya qui obéissait aveuglément au doigt et à l’œil avait disparue, tout ce qu’il restait c’était une jeune femme aveuglée par son désir de vengeance.

Tu ne retiens pas ton rire à sa remarque concernant le fait de d’échanger de lieu de vie, mais cesses bien rapidement cette petite parenthèse humoristique en affichant un visage plus sérieux laissant comprendre que tu n’étais pas là pour venir faire le pitre comme à ton habitude. Non pas que tu n’as pas envie de jouer les idiots, mais il fallait faire les choses correctement cette fois et le travail passait en priorité.



Elle posait des questions censées, mais clairement, tu n’avais pas de réponse à lui donner. Elle aurait déjà le droit de vivre, c’était déjà un privilège que tous ne pouvaient pas prétendre avoir ici, il suffisait d’aller faire un petit tour dans les geôles de Kumo pour en témoigner et encore, tu ne voulais même pas entendre parler de ce qui se passe dans l’ombre.


Mentir restait tout de même une chose naturelle chez toi, respirer ne serait pas aussi évident.

Tu pousses un long soupir, un discours du genre tu en avais déjà entendu des tas. « Après ça, tu seras traitée comme les autres ». Mais bien sûr ! Il ne semblait pas capable de t’apporter une véritable réponse à cette question.



Tu hésitas quelques instants. Tu n’étais pas encore remise de la dernière opération. Il va sans dire que tu n’étais pas réellement en possibilité de te battre à l’heure actuelle, il te fallait encore du temps pour te reposer. Pourtant, l’occasion était trop belle pour se permettre de passer à côté.



Rien de très important finalement, du moins pas pour le Kaguya. Mais tu avais promis à cette Hattori de lui venir en aide. Ton absence imprévue n’allait pas être très pratique il fallait bien l’avouer, toutefois tu voulais t’assurer qu’elle ne fasse rien d’insensé durant ce laps de temps.

Tu roules des yeux un court instant et la regarde toujours aussi amusé que d’ordinaire, tu n’avais rien à lui promettre, il n’y avait rien pour qui que ce soit au final. Tu pouvais simplement passer pour un idiot à accomplir les choses sans retour pour l’empire, mais c’était bien pour cela que tu avais été éduqué après tout, difficile de perdre les habitudes. Mourir pour l’empire serait pour toi un honneur, mais tu n’avais pas l’intention de passer l’arme à gauche aussi rapidement et avais bien besoin d’un bouclier, humain si cela peut te sauver, tu n’avais pas non plus envie de lui dire que l’empereur comptait se servir d’eux comme appâts.



Voilà une réponse qui te convient, tu hoches donc la tête avant de joindre tes mains et te lever une fois l’offre accepter. Tu n’avais plus qu’à aller voir le colosse, histoire d’avoir une assurance-vie supplémentaire et tenter de prendre deux ou trois autres Kaguya pouvant servir de chair à canon en cas de besoin, ce n’était pas vraiment leur sort qui te préoccupait.


Sans attendre uns seconde de plus, tu te retournes et te diriges vers la porte que tu refermes derrière toi et tu te diriges vers Hayate.

Après avoir passer les gardes surveillants l'entrée de la dépendance Kaguya avec une facilité déconcertante, te cachant de-ci, de-là pour ne pas être vu connaissant les lieux de l'ancienne zone industrielle par coeur - tu y passais le plus clair de ton temps jadis et encore même un peu maintenant - tu te dirigeais le plus discrètement possible vers une demande que tu connaissais il y a quelque temps de ça déjà.

Alors que tu t'avançais à pas de souris, tu pouvais entendre des voix à l'intérieur de cette même maison. Le mieux étant de se cacher pour le moment, car tu ne savais pas qui pouvait bien se trouver là... Tu n'étais pas certain de savoir qui se trouvait à l'intérieur, mais l'abri était si peu épais que tout pouvait être entendu. Que ce soit autant les bruits venant de l'intérieur que ceux de l'extérieur.


Était-ce vraiment l'homme qui t'accompagnait pour détruire la maison d'Azamuku autrefois ? C'était, par ailleurs, les seules mots que tu entendais de la conversation... Quel dommage, ou peut-être pas !

Tu tentais de rester en retrait un maximum, faisant attention à ne pas être vu par les autres Kaguya aux alentours. Tu étais dans une position d'infortune qui ne pouvait que t'attirer des ennuis ! Pour l'instant, il te fallait rester immobile et faire comme si tu n'existais pas.

Bientôt la porte s'ouvrit et se faisait refermer par Nobuhisa ! C'était bien lui, bordel... Pour le moment sa préoccupation semblait être d'une autre affaire. Tu patientais encore pour voir si ce dernier t'avait repéré ou si, tout bonnement, il ne prêtait pas attention à ton chakra et continuait son chemin. Toi qui voulais être serviable envers la Kaguya, la mission que tu t'infligeais s'avérait bien plus compliquer que tu ne l'espérais...