Quel enfer... Combien de temps allait-elle encore devoir rester ici ? Être enceinte dans une cellule relevait un haut niveau d'inconfort et les petites qui logeaient à l'intérieur de l'utérus de la jeune maman le lui faisait clairement comprendre. Des nausées en veux-tu en voilà, transpirante de temps à autre par des poussées de fièvre, et surtout son dos qui lui faisait un mal de chien... Elle sentait ses enfants bouger et se déplacer, donnant des coups de pieds ou coups de mains de temps à autre.
« Doucement mes chéries... Maman est pas en grande forme aujourd'hui. »
Epuisée de devoir lutter, autant moralement que physiquement, l'Abura finissait par s'endormir.
Il ne fallait que deux heures plus tard, pour qu'elle entende quelqu'un s'amuser à frapper sur les barreaux métalliques. Péniblement, elle se levait, les cernes sous les yeux avant de constater qu'une femme se tenait de l'autre côté en lui demandant si Abura Yuko c'était elle. D'un air dépité et crevé, elle rétorquait.
« C'est bien moi. C'est pour ? »
La femme n'était pas en mesure de pouvoir envoyer chier qui que ce soit pour se reposer tranquillement, même si ce n'était pas de tout repos d'être ici. Cela lui faisait bizarre que cette femme utilisait le tutoiement.
Encore une qui ne devait pas se prendre pour de la merde. pensait-elle.
« De toute façon je n'ai rien d'autre à faire pour le moment, donc bon... »
Ce n'était pas par envie, mais pour passer le temps qu'elle acceptait de donner sa version des faits. Mentir ici, dans sa posture ne lui servirait à rien. De plus, le membre de l'anbu chargée de la surveiller avait assisté à la scène avec son drôle de pouvoir... Soupirante, elle allait commencer sa petite histoire.
« Donc c'est Shirona qu'elle s'appelle, l'autre blonde ? Si tu sais où elle se trouve en ce moment, j'aimerais que tu lui laisses un message de ma part. Pour l'instant je vais t'expliquer ce qui s'est passé avec ta pimbêche. »
Ouais... Fallait dire qu'elle était mal luné et qu'en plus de subir sa race, elle n'était pas du tout de bonne humeur.
« Tout a commencé quand j'étais tranquillement posée chez mon mari, à subir mes hormones de grossesses. Qui sait que je ne vois pas débarquer, cette femme avec d'autres hommes pour un simple interrogatoire. »
« S'il y a bien une personne que je n'avais absolument pas envie de voir du village, c'était elle ! »
L'Abura se souvenait de leur première rencontre avec Shirona, une rencontre déplaisante dont les mots et le jugement de la femme laissait clairement voir son jeu.
« Déjà à notre première rencontre avant l'altercation, elle ne s'est pas gênée pour me faire des sous-entendus raciales déplaisants ! »
« J'admets que de là d'où je viens les gens ne sont pas diplomate, mais pour une personne venant d'un village civilisé c'est une honte ! »
Elle ne se privait vraiment pas de dire sa façon de penser concernant la Chikara. En même temps, elle l'avait cherché.