Ce n'est qu'au moment où les deux hommes cessèrent leur étreinte qu'il réalisa que ça y est, l'ex Hokage partait. Qu'il se rendit compte qu'il n'avait jusqu'alors pas intégré qu'il ne reverrait peut-être jamais l'homme, sans doute par un déni inconscient. Il resta un moment sur sa chaise et eut l'impression de recevoir une décharge lorsque son sensei demanda de l'alcool, semblant enfin retrouver possession de ses muscles. Rapidement, avec moins de maîtrise dans son geste que d'habitude, il se leva en reculant sa chaise et commença à s'avancer non pas vers la bouteille du Sanin, mais vers la porte de la bâtisse, qu'il passa avec un regard pour le roux.
« Deux secondes, il faut que j'aille... »
Sans finir sa phrase, et de toute façon incapable de dire comment il l'aurait fini, il sortit. Son sensei trouverait bien sa bouteille tout seul, lui par contre... Pas question que les derniers mots échangés avec le neveu du Sanin soient des remerciements de la part de l'ex-Hokage. Soulagé, il vit que celui-ci était encore relativement proche, et bien visible.
Quelque grandes foulées rapides, et il était assez proche pour ne plus avoir besoin de crier pour se faire entendre. L'effort avait été minime, mais avait suffi à lui rendre le souffle un peu court, de stress sans doute.
« Je...je voulais vous dire... »
Il n'avait jamais eu trop de difficultés à s'exprimer correctement, et réfléchissait souvent à ce qu'il allait dire avant d'ouvrir la bouche. Mais là, il n'avait eu le temps de réfléchir à rien de construit, et, un peu stressé, ne pouvait que contempler l'ironique que ce soit lorsqu'il comptait être plus sincère que jamais qu'il ait des problèmes à exprimer ce qu'il voulait dire. Se passant une main sur la nuque, il reprit soudainement la parole.
« ...Que c'était moi qui devrais vous remercier. Vous en avez fait beaucoup pour Konoha....et vous en avez fait beaucoup pour moi. Et je crois que je n'ai jamais pu vous dire à quel point je vous en étais reconnaissant. »
Une partie de lui très égoïste voulait lui dire de rester, mais s'il y avait bien quelqu'un qui avait mérité de faire ce qu'il voulait, même si cela incluait devenir un déserteur, c'était lui. Une autre partie ne comprenait toujours pas comment le roux avait pu faire se retrouver Seitô dans un lit d'hôpital, mais celle-ci était écrasée par d'autres sentiments bien plus positifs, et largement.
« Merci de m'avoir pris comme élève. Merci d'avoir pris du temps pour m'aider à progresser et....merci de m'avoir amené ici. »
Il avait été, les premiers temps avec le Sanin, convaincu qu'il aurait été mieux au village, qu'importe si le Hokage pouvait lui consacrer du temps ou pas. Maintenant...il était bien incapable de savoir ce qui se serait passé pour lui s'il n'était jamais devenu l'élève de Gokoro, mais il ne regrettait rien.
« Je sais que j'étais loin d'être le meilleur candidat, qu'il y en avait des tas bien plus doués, et sur beaucoup de plans, que moi. Que même maintenant, j'ai encore beaucoup de chemin à faire mais... »
Mais, en plus de leur part dans ses progrès indéniables au combat, les deux hommes avaient tous les deux joué un rôle plus qu'important dans son évolution, au niveau de son caractère et de bien d'autres choses. C'était d'ailleurs sans aucun doute les deux personnes à qui il faisait le plus confiance actuellement.
« ...mais grâce à vous j'ai progressé et....et je ne sais pas où j'en serais aujourd'hui sans vous. »
Bras le long du corps, il s'inclina alors profondément face à l'homme. De gratitude, mais aussi de respect. Parce que pour lui, l'homme en face de lui avait fait un Hokage et un sensei formidable, et il ne pouvait pas juste le laisser partir sans le lui dire.
« Alors, du fond du cœur, merci. Pour tout. »