Recueillement

La défunte

Il faisait nuit et froid. Aucune lumière apparente dans cette obscurité qui nous rongeait. Si pour plaire nous n'avions que notre beauté, elle s'envolait déchirait par la puissance d'une flèche qui aurait pu nous coûter la vie. Tapis dans l'ombre, nous observions les éclats de la lune ce soir là. Mère nature nous offrait un spectacle de grandiose, nous laissant dans un conflit des plus déplaisant. Un conflit intérieur parmi tant d'autres que nous aimerions ne plus ressentir. Plus rien. La douleur de cette marque qui persistait de temps à autre nous laissait dans l'amertume de ce monde. Nous nous demandions encore qui pouvait être cet homme ? Pourquoi tenait-il tant à supprimer de ce monde notre doyen ? Nous ne pouvions avoir de réponse, ainsi nous restions assises dans le silence un long moment. Nous prions intérieurement gardant notre masque pour ne plus effrayer la population. Gardant notre masque pour cacher notre visage de cette laideur qui nous marquait. Nous étions véritablement triste, et cela, nous ne pouvions pas le montrer. Non pas parce que nous ne voulions pas, mais que notre corps refusait d'imiter ou d'émettre la moindre émotion, la moindre gestuelle tantôt affectueuse, tantôt repoussante. Une poupée de chiffon qui, ce jour là se trouvait à tomber du côté de la mort. Nous pensions avoir enfin trouver le repos éternel, mais la nature était bien plus cruelle que ça. Nous ne bougions pas de là, à nous demander ce que notre clan allait devenir. Quels étaient les objectifs de notre Dono ? Quels étaient ceux qui partaient de Konoha ? Pensaient-ils tous pouvoir échapper à la mort en quittant ainsi le village ? Pensaient-ils, comme nous à l'époque, que l'Eden existait encore ? Nous émettions notre propre réponse intérieurement.

Cela faisait quelques jours que nous nous permettions de pouvoir marcher dans le village, après de nombreuses chirurgies pour avoir l'espoir de voir, mais c'était peine perdue. Nous perdîmes un œil, nous perdîmes notre confiance, nous perdîmes notre repos. Alors que nous attendions la mort, celle-ci semblait encore jouer de nous. Culpabilité ? Aucune. Vengeance ? Aucune. Nous ne ressentions que ce sentiment qui nous déchirait de l'intérieur. Peu de gens s'en rendaient compte, mais désormais même émettre une idée ou parler nous était difficile. Nous n'en avions plus l'envie, nous ne croyions plus en rien. Nous renaissions de nos cendres, enraciner à la pierre du temple devant lequel nous méditions. Non. Nous ne méditions plus, nous prenions seulement conscience du danger qui courait encore dehors et nous étions certaines que ce ne sera pas le seul. D'autres choses se préparaient encore, d'autres malfrats viendraient ici, au village caché. Car le monde en lui même ne veut connaître la paix.

Dialogue de personnage
« ... »

Ce silence. Cette lueur. Ces ombres. Nous revoilà, mais pour combien de temps ?

Publié le 22 Septembre 2021 vers 23h