Les explications de la jeune Sekken n’apportaient rien de concret. Au contraire, ses paroles étaient évasives et ne suffiront certainement pas à convaincre les forestiers et encore moins notre chef de police. Au premier abord, elle semblait être une jeune adolescente sans défense, une Sekken perdue, loin de sa famille cherchant le moindre refuge pour se reposer de sa lourde solitude. Néanmoins, ses anciennes fréquentations m’interpellaient. Qui étaient-ils ?
« Konoha est tel que tu l’as décrit. Le clan Kirishitan et le clan Gaikotsu en sont l’exemple parfait. »
Sans parler des Kitto qui offre une seconde vie à quiconque souhaite se repentir ou s’orienter vers une vie différente. Oui, Konoha est, d’apparence, un havre de paix. A mesure que la Sekken s’expliquait, mon camarade se terrait dans l’ombre préparant sans doute sa défense. Un geste que je ne pouvais lui reprochait, gardant moi-même un certain recule. Pour autant, la décision ne pouvait me revenir à moi seul. Le forestier, c’est lui.
« Si Konoha souhaite pérenniser la paix, tu dois comprendre que personne ne peut entrer juste parce qu’il les souhaites. Que nous soyons une terre d’accueil ou non. »
Je restais ferme dans mes propos, mais n’affichait pas pour autant un air sévère. Mon expérience m’a appris à ne plus faire confiance aussi facilement et l’âge ne me fera pas déroger à la règle. J’écoutais les derniers mots de notre visiteur tout en rejoignant le forestier. Nous devions faire un choix. Refuser son passage ou la présenter à nos supérieurs. Discrètement, je m’adresse à lui, observant le moindre faits et gestes de la Sekken.
Les Sekken sont connus pour avoir disparu dans leur quasi-totalité. Également, il n’était pas habituel de les voir rôder dans les environs du pays de la feuille. Malgré sa douce apparence, il demeurait en moi cette idée que Konoha n’était pas un choix si hasardeux ni même pour ses airs paisibles.
« Quoi que tu décides, je suivrais tes instructions, toi seul à compétence d’agir dans cette forêt. »
Loin de moi l’idée de ne prendre aucune décision, mais je ne pouvais nier que l’ultime choix lui revenait.
« Peu importe notre décisions, elle devra passer par notre police avant d’oser imaginer traverser les portes du village. »
Soudainement, une question me venait à l’esprit. Peut-être n’apportera-t-elle rien, mais sans réfléchir, je me lançais.
« Pourquoi avoir quitté ton clan ? »
Après tout, eux aussi auraient pu choisir cette destination. Kiri n’existait plus et l’emprise de Kumo s’étendait d’année en année.