Un tournant majeur

Cela faisait plusieurs jours que Asemi et son acolyte de toujours, Yukako, avaient discuté d'une éventuelle fuite de Kiri. Enfin elles ne l'avaient pas abordé si directement mais c'était fortement sous entendu. Sa meilleure amie était la fille la plus intelligente qu'elle connaissait, elle était vraiment en dessous, Asemi la brute et Yukako le cerveau quelque part. Mais bon, elle voulait en reparler avec elle, lui dire que c'était une bonne idée car sur le coup elle fut vraiment surprise, elle avait bégayé quelque chose comme "euh..." sans vraiment de phrase constructive comme elle avait toujours su faire autour. Elle n'avait pas la force de sa sœur ainée, pas la beauté de ses petites sœur, alors elle posséderait l'éloquence et l'intelligence de placer les mots là où là pour convaincre ou faire comprendre. Mais si elle ne possédait même plus ce talent, elle n'était plus grand chose.

Alors un soir, sous les coups de minuit, par peur de devenir qu'une simple fille Kaguya en plus, qu'elle soit là ou pas ça ne changerait rien, elle sorti par la fenêtre de sa chambre pour rejoindre celle de Yukako. Elle, elle vivait dans une maison assez inconfortable avec un père qui les battaient, Yukako, elle vivait dans une vieille bâtisse à proximité, leur père était mort et elle vivait seule avec sa mère qu'elle aimait et son frère qu'elle haïssait. La fenêtre de la chambre de Yukako donnait sur la rue de la maison de la moins intelligente des deux tout en la surplombant de 3 ou 4 mètres, elle devait donc faire de l'escalade avant de pouvoir lui parler. Elle monta sur les pierres qui dépassaient un peu de mur avant de lui murmurer pour qu'elle vienne afin de lui parler.



Des cheveux blancs sortirent suivi par la fenêtre succédés par un superbe visage.



Elle l'affirmer maintenant mais c'était surement beaucoup plus facile à dire qu'à s'avouer à soi même. Dans le sens où elle le savait, depuis longtemps, que ce village était voué à sa perte, mais c'était dur de se dire que c'était fini, après tant d'années de vie qu'il fallait s'arrêter et partir. Elle avait du mal mais c'était la vérité, comme l'avait fait Emi avant elle, il fallait prendre son courage à deux mains avant de prendre un virage à 90 degrés.



Quand elle lui disait qu'elle savait, elle se rappelait toujours de la phrase qu'elle disait tout le temps, c'était quelque chose comme "ceux qui parlent beaucoup savent peu, ceux qui parlent peu savent beaucoup et ceux qui ne parlent pas dominent le monde" elle avait eu du mal à comprendre ce qu'elle voulait dire par là, mais en général c'était simplement pour lui donner une occupation intellectuelle afin de la faire taire, mais elle avait fini par comprendre un jour, depuis elle savait quel était le plus abruti de ses frères.



Nozomi les connaissait depuis petites, elle avait 2 ans de plus, elle adorait cette Gaikotsu, elle était la preuve vivante que les Kaguya ne valaient pas mieux que les autres habitants de Kiri.



Elle s'était faites trahir toute sa vie, c'était donnant-donnant quelque part.



Ce cri c'était celui de son père qui de toute évidence n'avait pas trouvé Asemi dans son lit, elle allait se faire frapper la veille d'une désertion, c'était rude... Mais au moins elle savait que Yukako les suivraient où qu'elles aillent. Elle le savait, c'était impossible que l'une et l'autre se sépare. De l'extérieur ça ressemblait peut-être à deux adolescentes amies, mais c'était bien plus que ça, il y'avait une sorte de... de... de connexion voilà entre leur cerveaux.

Aujourd'hui étaient un grand jour, chaque grand jour est précédé d'une nuit funeste, pour ne pas déroger à la règle, elle avait pris 5 coups de poings dans le thorax, mais peu importait, aujourd'hui elle n'aurait plus jamais à les subir. Elle sortit de chez elle et rejoignit les Kaguya qui commençaient déjà à faire marche. Elle suivait son père qui se dirigeait en première ligne avec tous ses enfants, comme prévu. Elle chercha Yukako et Nozomi du regard, elle n'avait pas prévenu Nozomi qu'elle serait en première ligne, mais elle espérait qu'elle connaissait assez son père pour y être. Après une dizaine de minutes, même avant d'être arrivée en première ligne, elle croisa Yukako sur le chemin, elle se dirigea vers elle à la fois essoufflée et excitée.



Elle prit la main de sa meilleure amie. C'était dingue comme elle était douce, elle ne l'avait jamais remarquée. Avec sa main dans la sienne, elle promettait devant la vie, la mort et ce qui les séparaient qu'elle les protégeraient au péril de sa vie. Elle ferait une promesse propre plus tard. Elle emmena Yukako en courant près des premières lignes, après 5 minutes de marche elle se rendait à l'évidence qu'elle ne serait pas là. Non, Nozomi était plus intelligente que ça, elle regarda à droite, à gauche, sur les plages et les collines qui entouraient la horde de Kirijins. Elle était là, au sommet d'une colline, comme si elle surveillait les troupes, c'était vraiment malin.

Elle pointa la Gaikotsu, Yukako le remarqua et une fois cela fait, elles se précipitèrent vers elle, main dans la main, pas trop vite non plus histoire de ne pas se faire remarquer, mais elles trottinaient tout de même. Elles arrivèrent enfin devant elle. Il y'avait la mer, puis une barque, puis le continent, puis la liberté.



Elles se dirigèrent vers la barque, une fois que les 3 filles étaient arrivé, ses deux amies s'installèrent, elle passa un pied sur la barque avant de se prendre une phalange de Kaguya à quelques centimètres de son visage. Elle sortit de la barque avant de faire face à son adversaire... Goro Kaguya, ce n'était pas celui qu'elle aurait préféré combattre mais bon, avait-elle le choix ?



Goro avait été un camarade, un ami, un confident, mais il avait mal pris le fait de se faire battre par une fille lors d'un combat singulier amical, depuis il s'entrainait jour et nuit afin d'écraser Asemi. Ca faisait déjà 2 ans... Ils avaient été proche... TRES proches, mais maintenant c'était fini apparemment, et ça la désolait.

Goro sortit sa colonne vertébrale en guise d'épées, elle était vraiment déçue, un mélange entre la déception et l'angoisse. Elle ne voulait pas le combattre, mais apparemment elle n'allait pas avoir le choix... Il y avait Nozomi et Yukako derrière elle, elle ne pouvait pas combattre ici. Il commença à lui foncer dessus, elle fit deux pas sur le côté pour ne pas avoir ses amies derrière elle et ainsi les tirer de danger, elle esquiva donc le premier coup dans la latéralité qu'il donna. Ensuite il revenait à la charge avec sa colonne comme une lance afin de l'embrocher à son avis, elle créa une épée grâce à l'humidité de l'air pour taper le côté de son épée et le dévier de sa trajectoire.



Il la regarda dans les yeux, il n'y avait pas une once de compassion, pas de tristesse, juste de la rage, de la rage et de la haine pure, ça faisait froid dans le dos. Il lui asséna un coup en diagonale qui la surpris grandement, sa joue se fit seulement erafflée grâce à ses reflexes. Elle saignait, le jeu d'antan avait laissé place à la guerre, ce n'était plus pour s'amuser ce genre de combat... Bien, si la paix ne lui convenait pas, elle se battrait, pour se défendre et pour défendre ses amis.

Le temps qu'elle pense, sa colonne était déjà repartie dans sa direction, elle cracha une grande quantité d'écume sur son corps, il était grandement ralenti. Elle injecta du chakra dans ses pieds, puis dans le sol, la faille qu'elle créa était d'environ 3 mètres, avant que l'eau sorte, elle y injecta du chakra Raito. Goro créa rapidement un mur de terre, le protégeant de la vague, toujours dans l'écume, désormais il était au sol, dans son écume et derrière un mur. Il fallait croire que son plan avait marché, elle avait du avoir à dépenser beaucoup de chakra, mais au moins il était dans une sale position, elle arriva derrière lui, il était toujours accroupi cause de l'écume. Elle mis le coup d'épée le plus fort qu'elle pu au niveau de son cou, il était obligé de parer avec sa colonne, mais elle vola hors de sa main. Elle lui mis un coup de pied dans le museau avant de tourner le dos.



Elle retourna sur la barque et cette fois ci, elle s'assit pour de bon avant de prendre une des deux rames et de ramer pour la liberté, sans dire un mot de plus.