L'oublié...

La faim, la soif... Toujours ses sensations désagréables lui tenaillaient l'estomac, lui desséchait la gorge, lui faisait perdre encore et toujours la notion du temps. D'ailleurs ce n'était qu'une question de temps avant que l'homme ne se fasse oublier dans le cachot de Kumo. Son nom ne sera jamais écrit dans les livres connu en tant que marchand tendant la main à son prochain, il sera seulement inscrit sur une liste, voir même oublié de tous. Comme si son existence... Comme s'il n'avait jamais vu le jour de sa vie.


Bientôt ce fut l'heure du repas, un repas digne d'une ordure: du pain moisie et de l'eau à peine buvable. Là encore, une autre difficulté s'imposait pour Gin, les mains et les pieds attachés, il ne pouvait réellement se débrouiller seul et pourtant il n'avait pas le choix. Alors, de sa bouche et avec le peu de force qui lui restait il saisissait l'écuelle où se trouvait l'eau faisant couler cette précieuse ressource pour lui au fond de son gosier manquant de s'étouffer. Il ne pouvait se permettre de laisser tomber ne serait-ce qu'une goutte d'eau. Une seule !

Après l'abreuvage, il se jetait sur ce pauvre morceau de pain durcie qu'il mâchait du mieux qu'il pouvait. Il se souvenait alors de sa liberté, de ses convictions, de ce qu'il souhaitait au plus profond de lui pour les siens... En mangeant cet infâme met dont il ne pouvait faire abstraction, ses yeux larmoyaient à peine par le manque d'eau de son corps.

La fin du repas sonnait son glas. Qui disait fin du repas ayant eu des conditions améliorer de son emprisonnement depuis le début, le Kaguya allait être accompagner pour pouvoir profiter de l'un des nombreux luxe devenus autrefois une habitude plus qu'une liberté...


Chaque jour à la même heure, il pouvait soulager son envie de pisser hors son pantalon. Si cela pouvait paraitre ringard aux yeux de ceux qui n'étaient pas à sa place, pour lui, c'était une délivrance qui se verra de très courte durée. Et le tout enchainé bien évidemment, les kumojins ne prendraient pas de risque de laisser un Kaguya comme lui profiter de cette aubaine pour filer. Et puis, il en avait clairement plus la force depuis le temps que Gin croupissait ici. Et dire que d'autres comme lui se trouvaient là, enfermés depuis bien plus longtemps...

S'il connaissait la sentence des hommes, il n'avait aucunement envie de connaître celle des femmes... Alors, un peu déboussolé par la notion du temps et ses pensées, un garde venait lui frapper l'arrière du crâne pour le faire revenir parmi eux. Il était resté statique quelques secondes seulement. Un geste qui pouvait s'avérer bien dangereux pour lui auprès des gardiens qui de tant à autres faisaient "l'ordre" à leur sauce.

Et le revoilà à nouveau attaché au mur de sa cellule. Combien de secondes, de minutes, d'heures, de jours, de mois ou années... Non ! Gin ne voulait pas y songer et préférait rester dans l'ignorance attendant tout bonnement l'ultime sentence en espérant que cette dernière arrivait le plus vite possible.