Méthode désespérée

La pluie tombait sur le visage du jeune Kirishitan, les mains sur sa blessure il marchait sans vraiment de but, il avait était en état de choc il y a quelque minutes, mais il revenait à lui, et il comprenait qu'il allait vite devoir agir pour sa survie. Le sans coulais entre ses doigts, et le long de ses avant bras, venant se mêler à l'eau de la pluie. Il n'était pas médecin, mais il respirait sans trop de mal, c'était signe que sa trachée n'était pas ou peu touchée, il avait avec un peu de chance simplement des plaies à refermer. Le vampire semblait avoir fait exprès, c'est pour ça qu'il savait que mon moyen de survie était de mettre ses mains dessus.

Avançant lentement, il comprenait que sa survie passait par la cautérisation rapide des blessures à son cou, il avait peut-être un moyen de le faire lui-même et rapidement, mais il fallait le dire la situation était plus que risquée. Si il ne visait pas juste, le sang allait se vider à une vitesse phénoménale, et il se viderait en quelques secondes, mais si il ne faisait rien, il allait mourir plus lentement, mais mourir quand même.

Quelques pas.plus tard, il prit sa décision, il devait agir, maintenant à quelques centaines de mètres de la Kaguya et du Kenketsu, le Kirishitan ne voyait en eux que deux monstres, pas du tout différents l'un de l'autre, et si jamais il venait à survivre ils s'étaient fait un nouvel ennemis aujourd'hui. Il était maintenant temps d'agir, il n'avait pas droit à un deuxième essai, et il le savait. Rapidement il lâcha sa blessure, le sang coulait plus vite, et il faisait rapidement des mundras. Ses mains devinrent ardente, et le jeune homme à la peau d'ébène vint les appliquer directement sur ses blessures, les tenant dessus jusqu'à ce que de la fumée s'échappe de son cou.



Il ne pu retenir un crime de douleur avant de retirer ses mains quelques secondes plus tard, seconde qui lui était apparu comme des heures tant la douleur fût forte. Le jeune Tomohiko avait une grosse brûlure faisant presque entièrement le tour de son cou, la blessure n'était pas belle, mais les plais était refermé, il avait réussi. Il sourit fit quelque pas en avant, puis ses yeux devinrent blanc, ils venait de se révulser, il tomba au sol lourdement, la douleur et le manque de sang venait de lui faire perdre connaissance, mais au moins sa vie ne semblait plus en danger. Du moins pas à cause des blessures infligées par le vampire...

L’hiver était là depuis quelques temps déjà et je n’avais toujours pas mené à bien ma mission. Je me refusais à rentrer les mains vides, c’était inacceptable ! Je ne pourrais jamais justifier mon échec auprès de Chihiro, je m’interdisais de la décevoir ! Ce voyage parmi les humains me dérangeait au plus profond de mon être. Je les haïssais, ils étaient tous des monstres. Mais, Chihiro, notre matriarche que je n’oserais jamais remettre en cause, pensait que nous pouvions cohabiter. Alors, malgré moi, je me retrouvais occupé toute une année à rechercher d’éventuels alliés pour notre cause. Mais personne n’était assez fou pour s’opposer à Kumo, je perdais espoir au fil des jours. Et pour couronner le tout, je m’apprêtais à faire une rencontre dont je me serais bien passé…

Je vis d’abord cette forme au loin, la pluie m’empêchait de correctement voir autour de moi. Je pensais à un animal blessé, pensant à la souffrance de la pauvre créature, je m’apprêtais à l’aider ou le cas échéant, à l’achever… Et c’est là que fut ma surprise, lors que je me retrouvais à deux pas de lui… Un humain, inconscient. Mais plus important, sa couleur de peau. Aussitôt, je commence à voir rouge. C’était l’un de ces chiens ayant massacrés les miens, j’en étais certain, les histoires les décrivait très bien. Une peau d’ébène, aisément reconnaissable. Je serrais le poing, je commençais à lever le bras, j’allais achever le membre de cette espèce qui ne méritait pas de vivre. Les humains étaient une menaces, les Kirishitan des monstres. Mais subitement, je stoppa tout mouvement, je regardas l’homme, je m’aperçus alors de sa blessure et je poussais un long soupir.



Contre toute attente, je me retrouvais à prendre l’homme sur mes épaules et à le transporter dans la direction d’où je venais. Je fis alors quelques kilomètres, j’allais le mettre à l’abri dans cette cabane qui me servait de refuge depuis quelques jours. Je m’écœurais moi même, je devrais le tuer avant qu’il ne se réveille… Mais j’avais promis, promis de la servir. Je le déposais sur un simple matelas, il avait visiblement pris soin de sa plaie, d’une manière négligée mais c’était mieux que rien. Je vérifias simplement sa fièvre… rien d’inquiétant à première vue, il avait simplement besoin de repos. Alors attendant qu’il se réveille, je m’assieds sur l’un des rares meubles présents dans la cabane, et je le fixe, des heures durant.

Le trou noir, Tomohiko s'attendait à rejoindre Risako, Salomon, Sana, Sawako, Hakizura, ses parents... et mère nature. C'était fou d'avoir déjà perdu autant de monde en étant aussi jeune, mais c'était la vie dans ce monde, les Kirishitan avait était chassé d'un monde plutôt doux et chaleureux pour se retrouver sur ce monde de guerres et de danger.

Le jeune garçon ne compris rien de ce qui s'était passé, et des heures et des heures et des heures durant il dormait, d'un sommeil lourd et calme tout d'abord, puis d'un sommeil agité et plein de cauchemars dans un second temps. Des Kenketsu, des hommes et des femmes aux cheveux blancs, tous attaquant les Kirishitan, il aurait dû se méfier, il se le disait dans son songe. Les Kenketsu avait fait perdre la fois à Salomon, et un Gaikotsu l'avait tué... Dans le songe, cette femme et ce vampire apparurent et vinrent pour donner le coup fatal puis...



Un réveil en sursaut puis une intense et franche douleur dans le cou, déboussolé, Tomohiko regardais partout, enfin il essayait car la mobilité de son cou était amoindri par cette blessure, il ne remarqua donc pas tout de suite le Mitsuna présent dans la pièce, mais quand son regard se posa sur lui, Tomohiko eu un léger blocage, ne sachant pas s'il avait à faire à un ami ou à un ennemi. Le jeune garçon était trop jeune pour avoir participé au massacre et quand bien même il aurait sans doute fait comme Seth et aurait aidé les Mitsuna. Avec beaucoup de mal, Tomohiko prit la parole.



La douleur était pire lorsqu'il parlait, il allait être silencieux, enfin plus que d'habitude... Durant un long moment maintenant... Il ne parlerait que lorsque cela serait nécessaire...

Au bout de quelques heures, la belle au bois dormant finit enfin par se réveiller. Ces humains étaient bien frêles pour s’évanouir à cause d’une simple plaie… Enfin, je n’allais pas commencer à énumérer tout les défauts, j’en aurais sans doute pour la journée. L’homme était complètement perdu, il mit quelques secondes avant de réaliser que j’étais ici, un simple remerciement sortit de sa bouche. Je haussais les épaules, me faire remercier par… ça. Quelle honte. Chihiro-sama, je ne vous remercie pas. Je saisis alors une tasse posée non loin, elle contenait un breuvage habituellement utilisé par les hommes poissons, contenant des ingrédients dont je me tairais de lui dire.



Et me voilà à servir le thé à un Kirishitan… Si mes frères me voyaient… Je me fichais pas mal qu’il lui soit douloureux de parler, je n’allais pas m’empêcher de lui poser des questions, je lui avais sûrement sauvé la vie après tout, sans moi il aurait finit dévorer par je ne sais quelle bestiole qui rôde dans le coin. J’avais toujours rêvé de monté à la surface, et maintenant que j’y suis, je ne souhaites qu’une chose : retourner chez moi.

Aucun doute pour le Kirishitan, c'était un Mitsuna qui venait de lui sauver la vie, c'était remarquable de voir l'ironie que mère nature était capable de placer dans ce monde, une preuve encore qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. La jolie femme setait avéré être un monstre, et l'homme poisson un sauveur. Sans rechigner, Tomohiko buvait le liquide en manquant de vomir, mais il réussi à le garder. Sans un mot le jeune Kirishitan écoutait son sauveur, il espérait parler le moins possible tant sa blessure le faisait souffrir, mais avec les question du poisson, il n'y manquerai pas.



Pensif, le regard dans le vague, Tomihiko allait dire quelque chose qui n'était pas la vérité, mais qui était réellement son ressenti.



Une quinte de toux, et Tomohiko avait finalement répondu à la question, la brûlure et la perforation il allait en sortir avec une énorme cicatrice dans le cou, son voyage venait déjà de le marquer jusqu'à la mort..

J’avais eu l’occasion de rencontrer beaucoup de monde à travers le Yuukan, et j’avais entendu nombre d’histoires. Tout ce monde me restait inconnu, j’avais peine à croire la moitié des choses qui parvenaient à mes oreilles. À mes yeux, tout ces gens étaient si… différents. Les Kirishitan, c’était encore autre chose. Je vouais une haine particulière à leur sujet, leurs actes ne pouvaient pas rester impunis. Mais que dirais Chichiro-san si je retirais la vie de ce garçon ? Je ne vaudrais pas mieux qu’eux, pas vrai ? Actuellement, je pense qu’il délire, peut-être avait-il plus de fièvre que je ne l’aurais cru.



Je me mis alors à me faire tout un tas de scénario à leur sujet. Et si ce type n’était lui aussi qu’un appât ? Je fus – stupidement – pris de colère à cet instant, blessé ou non, je n’aurais aucune pitié à son égard s’il essayait de me faire un sale coup.

Il était étrange ce Mitsuna, mais il était sans doute normal qu'il craigne les Kirishitan vu le passif entre les deux peuples, cependant il n'avait absolument rien à craindre de Tomohiko, bien au contraire, le jeune garçon était contre cette purge, et qui plus est, très reconnaissant qu'il lui ait sauvé la vie.



Le jeune garçon en plein pèlerinage sur les traces de Salomon était un peu déboussolé par la réaction de ce Mitsuna, mais encore une fois c'était sans doute énorme de la part d'un Mitsuna. Avec difficulté le jeune garçon a la peau d'ébène s'assit dans le lit et dit.



Puis il essaya de se lever avec difficulté, dans le but de quitter cette cabane...

Kirishitan… Kumojins, ces deux peuples étaient les mêmes pour moi. Des meurtriers, ni plus ni moins. Je n’avais que faire de leur raison, j’avais bien trop perdu à cause d’eux. Pourtant, ce type semblait être étranger à tout cela. Il commença alors à se relever pour partir. En temps normal, je l’aurais mis moi même dehors, mais raaah… Chihiro-san. J’ai promis. Je place alors mon bras devant lui, l’empêchant de passer.



Je baissas alors mon bras, il était libre de faire ce qu’il voulait de toute façon, il pouvait accepter mon aide ou non. Il était stupide de ma part d’avoir pu penser qu’il était de mèche avec les deux personnes dont il parlait, mais je ne comprenais toujours pas pourquoi ceux deux-là l’avaient laissé en vie. J’avais tendance à m’énerver très vite en présence d’humain, alors un comme lui…



Pas un seul homme, pas un. Chihiro-san m’avait demandée de nous trouver des alliés et j’allais rentrer complètement bredouille… Je n’allais tout de même pas proposer cela à un Kirishitan… Non… Ce serait contre nature. Pourtant, c’est l’un d’entre eux qui lui sauva la vie. J’étais pris d’un profond doute...

Cet homme semblait faire face à ses propres démons, ses propres missions. De son côté Tomihiko était dans le même cas, il avait ses propres missions, cependant il devait marcher sur les traces de Salomon, et qu'est-ce que Salomon avait fait en tombant sur les enfants Gaikotsu ? Il avait remis ses plans de côté pour les protéger et les mener jusqu'à Konoha indemne.

Donc en suivant cette logique, Tomohiko devait sans doute faire ses propres choix pour marcher sur les traces du saint. Et partir de manière indifférente face à l'homme qui l'avait sauvé, jamais Salomon aurait fait ça... Et puis les Kirishitan devait se racheter auprès des Mitsuna...



La voix roque, une quinte de toux, et Tomihiko enchaîna.



Tomohiko ne devait peut-être pas se contenter de suivre les traces de Salomon qui avait laissé les Mitsuna se faire massacrer, mais depuis il était devenu proche de Seth, le seul a s'être levé face au massacre...

Il nous devait bien plus que ça. Rien ni personne ne pouvait remplacer les vies ayant été prises ce jour là. Ce village d’homme poisson m’était inconnu, je ne connaissais que peu les habitants qui vivaient là-bas autrefois, mais ils n’en restaient pas moins mon peuple. Plus important encore, cette histoire avait bien faillit coûter la vie à Chihiro-san.



J’allais en plus devoir voyager en sa compagnie ? Je me devais de l’emmener au moins jusque devant Chihiro-san. Bon sang, la route n’allait pas être une partie de plaisir.



Je jetais un rapide coup d’œil par la fenêtre, la pluie avait cessée. J’aurais pu partir dès maintenant, mais il fallait que je sois sûre que le Kirishitan ne me claque pas entre les doigts. D’ailleurs, quel était son nom à ce type ?

Tomohiko souriait en voyant que l'homme acceptait son aide, cela serait sa maigre contribution dans une possible future réconciliation entre leurs peuples. Il allait donc falloir que le jeune homme se repose avant de prendre la route, c'était une plutôt bonne idée, car dans l'état actuel des choses cela pourrait s'avérer compliqué de faire tout ce chemin.



Isao, c'était donc le nom du Mitsuna qui lui avait sauvé la vie. Le jeune homme était très croyant, et il savait que cela était un signe, que mère nature avait fait en sorte qu'un Mitsuna lui sauve la vie pour que les Kirishitan puisse expier leur horrible crime envers elle et envers ce peuple.

Rapidement se sachant en sécurité, le jeune garçon s'endormit de nouveau, sans doute son long sommeil avant que les deux ne puisse prendre la route...