Je ne fais que passer !

Du monde... Trop de monde... Et pourtant Yuko s'habituait depuis de nombreuses années à côtoyer autant de personnes, que ce soit ici à Konoha ou autrefois à Koya. La veuve se trouvait au marché de bon matin pour y dénicher de quoi commencer la diversification alimentaire de ses jumelles. Les seuls véritables trésors qu'elle possédait actuellement.


Le Chikara Dono qui suivait sa grossesse ces derniers mois lui donnait pas mal de conseils utiles pour le développement de ses filles. Elle souhaitait le meilleure pour elle, malgré le père manquant à l'appel. Mais ça, c'était une tout autre histoire qui plongeait la femme dans une dépression à petit feu.


Pas un salut, pas un merci et ni un au revoir. C'était elle tout cracher ! Les mauvaises habitudes depuis son intégration à konoha n'ont pas changé et elle ne les changera encore moins maintenant qu'il n'est plus là.

L'Abura couverte d'un manteau épais, portait ses courses à bout de bras en plus de deux bébés, de bas âges, bien attachés à son dos et son ventre. Elle voulait passer, mais au vu de son gabarit avec toutes ses charges l'individu lui bloquait le passage.


C'était une façon de parler qui lui était bien propre. Malheureusement pour elle, dans un village comme celui c'était très mal vu...

Ahhhh... le retour de mission enfin! Une petite escorte banale pour le Uzumaki qui avait bien du mal à comprendre pourquoi on lui donnait des missions d’aussi piètre importance. C’était un Shinobi expérimenté après tout. Pourquoi ne donnait on pas ce genre de missions à des jeunes? Il avait autre chose à faire que d’escorter des marchandises aussi jolies soient elles. Bon... le voyage n’avait pas été si désagréable que ça. Il était en charmante compagnie après tout. Mais retrouver le confort de la civilisation ne lui déplaisait pas. C’est donc d’un pas nonchalant, mais le regard alerte, qu’il se baladait au marché. Profitant de l’animation du lieu et de la vue magnifique qu’offrait certaines marchandes comme clientes. C’est d’ailleurs à ce moment précis, que son regard se pose sur une jeune femme portant deux enfants.



Pense t’il alors qu’elle récupère ses achats bien en peine pour tout porter. En homme bien éduqué et surtout aussi beaucoup parce que Kenshin était un séducteur invétéré, il se devait d’aider cette pauvre femme dans le besoin. C’est donc d’un pas un peu plus hâtif qu’il se dirige vers elle avec son sourire le plus avenant. Ça marchait toujours habituellement avec les femmes. Sauf que cette femme... ne semblait pas réellement tomber sous son charme. Voir même lui demandait de gentiment dégager de son passage! D’abord interdit quelques secondes devant cette surprenante demande, il se reprend bien vite. La belle était farouche et visiblement un peu sauvage. Un beau challenge pour le Uzumaki. Sans se déparer de son sourire bienveillant il répond alors.



Il s’écarte ensuite de son passage tendant la main amicalement dans la direction qu’elle allait emprunter. Sa grande bonté le perdra un jour. C’était sûr... le ton emprunté par la jeune femme ne l’avait pas choqué plus que ça. C’était peu conventionnel certes. Mais Kenshin n’était pas homme à se formaliser pour si peu.

Yuko ne se privait pas de dévisager le rouquin... Quelque chose la troublait et la dérangeait, voir même de douloureux souvenirs faisaient à nouveaux surfaces. Cet individu ressemblait à son mari... qui n'était plus. Du moins, selon les rumeurs qui provenaient de cette putain de ville dont elle provenait !




Elle détournait aussi rapidement la tête bien décider à continuer son chemin. D'un pas agacé, elle se permettait d'avancer sans aucun scrupule ni remord de quelques pas avant de se retourner et d'ajouter.


Il fallait dire que c'était une femme au caractère bien trempé et surtout qui ne se laissait ô grand jamais marcher sur les pieds. Avoir le dernier mot avec elle était un véritable challenge ! La voilà prête à repartir.

Kenshin la laissait passer sans opposer la moindre objection.



Pensait il en la regardant s’éloigner. Mais la jeune femme se retourna et lui parla à nouveau. Laissant une ouverture à la discussion. Il le savait. S’il ne lui avait fait aucun effet, elle aurait simplement continué son chemin sans se retourner! Oui c’était ça! Obligatoirement ! Elle commençait à baisser les armes!



Dit il en haussant les épaules et en la suivant tranquillement. Mais visiblement, la demoiselle était farouche. Comme un petit animal blessé qu’il fallait rassurer. Soit! Kenshin avait l’habitude d’apporter une épaule salvatrice aux demoiselles en détresse.



Peut être obtiendrait il au moins son prénom. D’ailleurs lui même ne s’était pas présenté. Voilà une erreur qui devait bien vite être réparée!

La femme avançait encore sans jeter un autre regard en arrière. Elle se moquait bien du pourquoi et du comment l'homme venait vers elle.




Yuko refermait ses mains sur ses sacs avec une telle poigne qu'elle était bien décidée de ne pas vouloir de l'aide de Kenshin. Elle s'arrêtait tout de même au stand suivant pour continuer ses courses. Mais l'une des deux enfants commençaient à s'agiter et pleurer... La jeune femme soupirait longuement avant de poser l'un de ses sacs et de caresser la tête de sa fille dans son dos pour la calmer.


Elle ignorait totalement l'homme qui la suivait probablement encore.

Mettant ses mains derrière sa tête, Kenshin suivait la jeune femme avec un sourire amusé. Il lui avait dit, il n’insisterai pas. Il la laisse donc se renfrogner à resserrer sa prise sur ses sacs et avancer avec son air énervé.



Et contrairement à la jeune femme, le Uzumaki lui était très calme. Et voilà qu’un membre de sa progéniture commençait lui aussi à s’agiter pour finalement pleurer. Kenshin regardait la scène sans intervenir. De toute façon il n’en avait pas l’intention. Les enfants c’était vraiment pas son truc.





Oui elle ne se souciait pas de lui, et encore moi de ses conseils, mais si Kenshin était un séducteur invétéré, il n’en restait pas moins un homme bienveillant qui avait un bon fond et qui aimait rendre service.

Et le voilà à faire sa victime en plus ?


Son agacement montait d'un cran. Elle se demandait pourquoi l'homme lui collait autant les basques.


La petite pleurait encore plus... La jeune maman se sentait un peu dépasser entre le loubard qui la suivait et sa fille qui pleurait. En général si l'une des deux petites se mettaient sa sœur suivait. Si l'Uzumaki avait un bon œil, il pouvait remarquer que les enfants possédaient chacune les traits d'un de leur parent. L'une ressemblait à maman, tandis que l'autre possédait la peau blanche et les cheveux roses rouge comme papa.

La chieuse s'empressait de poser son second sac afin de prendre ses deux filles dans ses bras. De là, elle les berçait avec tendresse en essayant des les apaiser.


Et dire qu'elle avait mis un temps fou à les calmer avant de sortir de la maison, la voilà reparti pour un tour.

Répond t’il un index en l’air avec un sourire particulièrement amusé par la situation. Voir la jeune femme s’énerver autant pour rien en devenait ridicule. Si bien qu’il se devait de répondre avec une touche d’ironie qui lui était propre.



Il se penche légèrement vers elle comme s’il allait lui faire une confidence importante.



Il se redresse ensuite observant les petites. Surtout une en fait. Pour une fois il reste un instant silencieux avant d'enchaîner.



Dit il en l’observant un peu plus en détail. Puis finalement il hausse les épaules et ajoute toujours plein d’ironie.



Explique t’il avec un sourire amusé. Elle connaissait surtout son côté séducteur mais il se gardait bien de le dire à la sauvage jeune femme .

Lorsque l'Uzumaki se penchait vers elle comme pour lui chuchoter un secret, elle avait pour réflexe de reculer sa tête loin de lui. Quel lourd ! Il lui rappelait clairement son bien aimé... Et le poignard se plantait encore plus lorsqu'il faisait mention des cheveux de sa fille. Le regard s'assombrissait de l'emmerdeuse en se ressassant la dernière scène et la dernière fois qu'elle voyait son mari.


Lâchait-elle faiblement. Enlaçant d'avantage ses filles pour en se recroquevillant légèrement sur elle comme pour protéger le plus précieux des trésors, elle écoutait d'une demi-oreille la vie paisible et banale dont elle n'en avait rien à foutre de l'homme.


D'un regard mauvais où ses yeux s'humidifiaient un peu, Yuko se contentait d'envoyer balader cet individu comme la majorité des gens qui l'abordaient.


Disait-elle en plaçant à nouveau ses filles comme avant et reprenant ses deux sacs. Finalement, elle allait écourter ses achats...

Kenshin ne comprenait pas trop ce qu’il avait pu faire ou dire pour que la demoiselle en vienne à avoir les larmes aux yeux. Mais voilà qu’il fut prit d’une certaine gêne qui effaça son sourire pour un visage bien plus sérieux et attentif. Était ce le fait qu’il ait supposé que sa fille avait du sang d’Uzumaki? Le fait qu’elle n’ait pas compris l’ironie de sa phrase? Difficile à dire mais le mal semblait fait...



Dit il pour une fois plein de sincérité avec un regard sur les enfants de la jeune femme.



Ajoute t’il en se retournant reprenant sa route tranquillement vers la tour des Hokage. Oh il reprendrait bien vite sa joie de vivre habituelle. Mais pour le moment tout cela le laissait pensif...

Lâchait-elle sèchement avant de prendre la fuite chargée comme un âne en marchant dans la direction opposée. Elle ne faisait même pas l'effort de se retourner et se hâtait vers la prochaine ruelle sortant du marché pour pouvoir y lâcher ses larmes.


Il fallait quel tombe sur un homme ressemblant au sien avec les cheveux vraiment roux... Le même sourire, la même longueur de cheveux et les même yeux d'une couleur aussi azur que ceux qu'elle connaissait déjà... Ca lui arrachait le cœur, il lui manquait tant... L'Abura se sentait dépasser par trop d'émotions en même temps. Elle était perdue s'écroulant sur ses genoux, les sacs à nouveau à terre à serrer ses enfants dans ses bras.


Elle voulait de l'aide, mais ce n'était pas son genre à en quémander et encore moins à se laisser approcher. Ronger à la fois par ses démons d'antan et les nouvelles fraiches, elle se berçait dans cette ruelle, ainsi que ses bébés.